Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1863 01 octobre 1863
Description : 1863/10/01 (A8,N175). 1863/10/01 (A8,N175).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203254v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 397
a accordé une somme de 3,500,000 francs à l'entrepre-
neur du bassin de radoub des Messageries impériales
à Suez, afin qu'il se .procurât douze cents ouvriers eu-
ropéens ou indigènes au lieu des travailleurs forcés qui
lui étaient fournis jusqu'ici.
» Pour revenir à la culture du coton, le vice-roi, qui
a été le premier à le produire dans l'Egypte centrale
en quantité appréciable, et qui, après en avoir semé
4,000 acres l'année dernière, en a semé 19,000. acres
cette année, a fait connaître aux cultivateurs qu'il
leur accorderait gratuitement toute quantité de se-
mence dont ils auraient besoin, et il espère que dans
la saison prochaine 70,000 à 100,000 acres seront em-
ployés à cette culture.
» Les Bédouins du désert Lybique ont menacé l'Egypte
centrale, et des troupes ont été envoyées à Minieh et à
Siout pour protéger les villages. La situation des fel-
lahs devient si prospère et ils acquièrent tant de ri-
chesses qu'ils présentent une proie tentante aux misé-
rables et bel'iqueuses tribus du désert.
» La mortalité du bétail commence à se montrer
dans les districts au-dessus du Caire , et j'apprends
qu'elle s'est étendue sur la côte arabe jusqu'à Aden.
On importe d'Angleterre de grandes quantités de ma-
chines pour remplacer les animaux de labour. J'ai vu
moi-même plusieurs charrues tirées par deux fellahs
et guidées par un troisième pour former les rigoles
d'irrigation à travers les champs de blé. Le Nil a quel-
que peu baissé ; mais une lettre particulière de la
haute Egypte prétend qu'il a enlevé plusieurs digues
et détruit presque toute la récolte du millet. Le dan-
ger ici sera lorsque la masse des eaux maintenant
répandues sur les terres de la haute et de la moyenne
Egypte, rentrera dans le lit du neuve ; toutefois, grâce
aux mesures vigilantes du gouvernement, on ressent
peu d'appréhensions. Les champs de coton présentent
un aspect florissant ; des spécimens de coton de la
Nouvelle-Orléans recueillis dans la basse et la haute
Egypte sont très-beaux, et prouvent que cette variété
peut être produite dans le pays avec le plus grand
succès.
» Deux commissions françaises sont arrivées ici pour
inspecter le canal de Suez. L'une est formée par le
gouvernement français et présidée par le comte Excel-
mans ; l'autre est composée de membres représentant
la Compagnie. Les commissaires ont rejoint au Caire
M. de Lesseps, qui revenait d'Assouan, où il a manqué
de se perdre dans les cataractes, le fleuve se précipi-
tant à ce point avec une terrible violence ; mais comme
toujours sa bonne étoile l'a préservé.
» L'eau douce s'est avancée à 36 kilomètres de Suez,
et des parties de plaisir se rendent à cheval sur les
lieux pour se donner cet agréable spectacle.
» Après avoir vu M. de Lesseps au barrage, le vice-
roi est paEti pour la basse Egypte dans l'intention spé-
ciale d'examiner la nouvelle section du chemin de fer
construit entre Samanoud et Mansourab. »
Le Times" comme on vient de le voir, se rattache
toujours à sa prétendue solution, c'est-à-dire à la
teneur de la note du 6 avril. Cette note n'est plus
qu'un vieux cadavre qu'il essaye en vain de galvani-
ser. Nous avons trop dit là-dessus toute notre pensée
pour avoir besoin d'y revenir.
Toutefois, nous faisions observer dernièrement que
cette organisation du travail égyptien qui, grâce
aux modifications introduites par la Compagnie, est
devenue dans l'isthme le travail obligatoire et sa-
larié, tandis qu'il reste dans d'autres parties de l'E-
gypte la corvée pure, c'est-à-dire le travail forcé et
gratuit, était tellement dans les nécessités de l'Egypte
que ceux qui parlaient de le supprimer ne le faisaient
qu'afin d'arrêter les travaux du canal avec l'entière
conviction que ce régime continuerait à s'appliquer,
ou ne tarderait pas à être repris après avoir atteint
le se al but que l'on se proposait. Nous ne comptions
pas que le Times nous donnerait immédiatement
raison, et c'est cependant ce qu'il fait dans la corres-
pondance ci-dessus.
11 nous entretient, en effet, des grands travaux dont
il insinue l'exécution pour propager dans l'Egypte
centrale la culture du coton : une nouvelle partie du
cours du fleuve à endiguer; de grands canaux à
creuser avec leurs branches adjacentes; de nombreu-
ses écluses à établir afin de retenir ou de laisser écou-
ler selon les besoins les eaux de l'inondation. Tout
cela est considérable. Mais comment sera-t-il pourvu
à d'aussi vastes opérations ? Sera-ce par le travail
libre ou par le travail forcé ? Le Times n'a pas l'air -
de s'en inquiéter, et sur ce point embarrassant il
garde un silence significatif. Nous affirmons, nous,
ou que ce travail est impossible à effectuer ou qu'il
s'effectuera par le travail obligatoire. Nous soutenons,
de plus, que le Times le sait fort bien, qu'il s'y attend,
et que du moment qu'il s'agit non plus du canal de
Suez, mais du coton pour alimenter les fabriques de
Manchester, il n'y trouvera pas plus à redire qu'il
n'a exprimé d'objections, lorsque les deux chemins
de fer d'Alexandrie au Caire et du Caire à Suez ont
été, pendant près de dix ans, exécutés par la corvée
avec toutes ses rigueurs. Dans ces questions le Ti-
mes a deux façons toutes contraires de juger: ainsi,
pour le canal, les populations répugnent au travail
obligatoire, même quand il est salarié ; par contre, et
nous citons ses expressions, ces mêmes populations
« donneraient avec joie » leur travail, c'est-à-dire le four-
niraient sans rétribution , dès qu'on leur parlerait
d'une besogne gratuite, mais agréable à l'Angleterre.
Que les fellahs soient employés avec salaire à creu-
ser le canal de Suez, c'est l'abomination et la déso-
lation, c'est une nouvelle plaie d'Égypte; mais que
les fellahs soient appelés avec ou sans salaire à
accomplir des ouvrages d'une nature analogue qui
auront pour objet d'alimenter les ateliers britanni-
ques, on peut être tranquille, le Times ne se plain-
a accordé une somme de 3,500,000 francs à l'entrepre-
neur du bassin de radoub des Messageries impériales
à Suez, afin qu'il se .procurât douze cents ouvriers eu-
ropéens ou indigènes au lieu des travailleurs forcés qui
lui étaient fournis jusqu'ici.
» Pour revenir à la culture du coton, le vice-roi, qui
a été le premier à le produire dans l'Egypte centrale
en quantité appréciable, et qui, après en avoir semé
4,000 acres l'année dernière, en a semé 19,000. acres
cette année, a fait connaître aux cultivateurs qu'il
leur accorderait gratuitement toute quantité de se-
mence dont ils auraient besoin, et il espère que dans
la saison prochaine 70,000 à 100,000 acres seront em-
ployés à cette culture.
» Les Bédouins du désert Lybique ont menacé l'Egypte
centrale, et des troupes ont été envoyées à Minieh et à
Siout pour protéger les villages. La situation des fel-
lahs devient si prospère et ils acquièrent tant de ri-
chesses qu'ils présentent une proie tentante aux misé-
rables et bel'iqueuses tribus du désert.
» La mortalité du bétail commence à se montrer
dans les districts au-dessus du Caire , et j'apprends
qu'elle s'est étendue sur la côte arabe jusqu'à Aden.
On importe d'Angleterre de grandes quantités de ma-
chines pour remplacer les animaux de labour. J'ai vu
moi-même plusieurs charrues tirées par deux fellahs
et guidées par un troisième pour former les rigoles
d'irrigation à travers les champs de blé. Le Nil a quel-
que peu baissé ; mais une lettre particulière de la
haute Egypte prétend qu'il a enlevé plusieurs digues
et détruit presque toute la récolte du millet. Le dan-
ger ici sera lorsque la masse des eaux maintenant
répandues sur les terres de la haute et de la moyenne
Egypte, rentrera dans le lit du neuve ; toutefois, grâce
aux mesures vigilantes du gouvernement, on ressent
peu d'appréhensions. Les champs de coton présentent
un aspect florissant ; des spécimens de coton de la
Nouvelle-Orléans recueillis dans la basse et la haute
Egypte sont très-beaux, et prouvent que cette variété
peut être produite dans le pays avec le plus grand
succès.
» Deux commissions françaises sont arrivées ici pour
inspecter le canal de Suez. L'une est formée par le
gouvernement français et présidée par le comte Excel-
mans ; l'autre est composée de membres représentant
la Compagnie. Les commissaires ont rejoint au Caire
M. de Lesseps, qui revenait d'Assouan, où il a manqué
de se perdre dans les cataractes, le fleuve se précipi-
tant à ce point avec une terrible violence ; mais comme
toujours sa bonne étoile l'a préservé.
» L'eau douce s'est avancée à 36 kilomètres de Suez,
et des parties de plaisir se rendent à cheval sur les
lieux pour se donner cet agréable spectacle.
» Après avoir vu M. de Lesseps au barrage, le vice-
roi est paEti pour la basse Egypte dans l'intention spé-
ciale d'examiner la nouvelle section du chemin de fer
construit entre Samanoud et Mansourab. »
Le Times" comme on vient de le voir, se rattache
toujours à sa prétendue solution, c'est-à-dire à la
teneur de la note du 6 avril. Cette note n'est plus
qu'un vieux cadavre qu'il essaye en vain de galvani-
ser. Nous avons trop dit là-dessus toute notre pensée
pour avoir besoin d'y revenir.
Toutefois, nous faisions observer dernièrement que
cette organisation du travail égyptien qui, grâce
aux modifications introduites par la Compagnie, est
devenue dans l'isthme le travail obligatoire et sa-
larié, tandis qu'il reste dans d'autres parties de l'E-
gypte la corvée pure, c'est-à-dire le travail forcé et
gratuit, était tellement dans les nécessités de l'Egypte
que ceux qui parlaient de le supprimer ne le faisaient
qu'afin d'arrêter les travaux du canal avec l'entière
conviction que ce régime continuerait à s'appliquer,
ou ne tarderait pas à être repris après avoir atteint
le se al but que l'on se proposait. Nous ne comptions
pas que le Times nous donnerait immédiatement
raison, et c'est cependant ce qu'il fait dans la corres-
pondance ci-dessus.
11 nous entretient, en effet, des grands travaux dont
il insinue l'exécution pour propager dans l'Egypte
centrale la culture du coton : une nouvelle partie du
cours du fleuve à endiguer; de grands canaux à
creuser avec leurs branches adjacentes; de nombreu-
ses écluses à établir afin de retenir ou de laisser écou-
ler selon les besoins les eaux de l'inondation. Tout
cela est considérable. Mais comment sera-t-il pourvu
à d'aussi vastes opérations ? Sera-ce par le travail
libre ou par le travail forcé ? Le Times n'a pas l'air -
de s'en inquiéter, et sur ce point embarrassant il
garde un silence significatif. Nous affirmons, nous,
ou que ce travail est impossible à effectuer ou qu'il
s'effectuera par le travail obligatoire. Nous soutenons,
de plus, que le Times le sait fort bien, qu'il s'y attend,
et que du moment qu'il s'agit non plus du canal de
Suez, mais du coton pour alimenter les fabriques de
Manchester, il n'y trouvera pas plus à redire qu'il
n'a exprimé d'objections, lorsque les deux chemins
de fer d'Alexandrie au Caire et du Caire à Suez ont
été, pendant près de dix ans, exécutés par la corvée
avec toutes ses rigueurs. Dans ces questions le Ti-
mes a deux façons toutes contraires de juger: ainsi,
pour le canal, les populations répugnent au travail
obligatoire, même quand il est salarié ; par contre, et
nous citons ses expressions, ces mêmes populations
« donneraient avec joie » leur travail, c'est-à-dire le four-
niraient sans rétribution , dès qu'on leur parlerait
d'une besogne gratuite, mais agréable à l'Angleterre.
Que les fellahs soient employés avec salaire à creu-
ser le canal de Suez, c'est l'abomination et la déso-
lation, c'est une nouvelle plaie d'Égypte; mais que
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accomplir des ouvrages d'une nature analogue qui
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