Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1863 01 octobre 1863
Description : 1863/10/01 (A8,N175). 1863/10/01 (A8,N175).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203254v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MRES. 395
faut simplement, et comme l'a dit M. Stephenson,
creuser un fossé, mais un fossé gigantesque qui, s'éten-
dant sur un espace de 150 kilomètres en longueur,
ayant 5 à 6 mètres de profondeur et de 56 à 58 mètres
de largeur, exige le déplacement d'une quantité énorme
de terre; ces travaux de terrassement comprennent:
les déblais à sec et les déblais sous l'eau.
» Les déblais a sec, c'est-à-dire l'enlèvement des terres
jusqu'au niveau des infiltrations souterraines, se font en
Egypte à mains d'hommes. Les ouvriers indigènes en-
lèvent la terre avec la pelle et la pioche, la chargent
dans des paniers qu'on appelle couffes, et continuent l'ex-
cavation jusqu'à ce qu'ils rencontrent l'eau ; toute la
partie du sol qui s'étend de la Méditerranée au lac
Timsah est sujette aux infiltrations qui proviennent
soit de la mer, soit des bouches du Nil.
» L'eau se rencontre dans toute cette partie de l'is-
thme, à 2 mètres environ de profondeur. Le reste de
l'excavation en profondeur et en largeur doit être fait à
la drague, les hommes ne pouvant travailler sous l'eau.
» Du lac Timsah à Suez, le sol ne reçoit point d'infil-
trations, ou du moins on a tout lieu de le croire, d'après
l'aspect de la dépression des terrains des lacs Amers,
dont le fond est sec, quoiqu'il soit à 8 mètres au-des-
sous du niveau moyen de la Méditerranée. Il est donc
possible que, de ce côté du moins, le canal puisse être
creusé à sec dans presque toute sa profondeur.
» Il n'en est pas moins vrai que le moment est venu
de s'occuper très-sérieusement d'organiser le travail des
déblais sous l'eau. Le dragage est un procédé dont
une expérience complète n'a encore été faite nulle part
sur une pareille échelle. Les dragues sont en général
commandées pour faire 1,000 mètres cubes de terrasse-
ment par jour, mais il est rare qu'elles donnent ce pro-
duit pendant longtemps sans avoir besoin de répara-
tions.
'> Combien de dragues seront nécessaires à la Com-
pagnie? Quelle sera la force de ces instruments, qui
coûtent généralement plus de 150,000 francs l'un ? Quelle
sera la nature du terrain qu'elles rencontreront? Quels
moyens emploiera-t-on pour enlever les terres lors-
qu'elles auront été extraites du fond du canal? Où por-
tera-t-on ces terres? Par quelle combinaison assurera-
t-on le travail régulier de toutes ces lourdes machines
qui seront échelonnées dans le canal, tout en y main-
tenant une navigation active, nécessaire pour le trans-
port des approvisionnements ou des blocs de pierre des-
tinés aux jetées ?
» Toutes ces questions ont été étudiées par les ingé-
nieurs de la Compagnie. Elles ont donné naissance,
non-seulement à des rapports et à des projets, mais,
mieux encore, à des propositions émanées d'industriels
du premier ordre. L'urgence d'une résolution définitive
se fait sentir. La commission fixera tous les doutes s'il
en existe, et son avis éclairera la Compagnie dans les
choix qui lui restent à faire. Cette mission est donc
assez importante pour motiver le voyage d'hommes
même aussi distingués que ceux que nous avons nom-
més; il est superflu de leur prêter un but différent;
celui-là suffit, il n'y en a pas d'autre.
» Il est vrai que le champ de leur inspection n'est pas
limité et qu'ils pourront l'étendre, dans le domaine des
travaux, à tous les objets qui leur paraîtront dignes
d'exaruen ; la Compagnie ne pourra que leur savoir gré
de leur initiative, et ne manquera pas de profiter de
leurs conseils, parce qu'elle est assurée d'avance qu'ils
seront donnés avec une sympathique impartialité, et
surtout après une étude sérieuse et approfondie : c'est
une condition rigoureuse sans laquelle il n'y a ni au-
torité ni compétence.
o Sous ce rapport, la commission donne à la Com-
pagnie comme au public toutes les garanties Imagina-
bles. Il est bien entendu d'ailleurs que sa mission se
concentre dans les travaux à entreprendre et non dans
ceux qui ont déjà été exécutés, car cette exécution a
pleinement répondu à l'attente de la Compagnie. S'il
en fallait un témoignage irrécusable, on citerait celui
de cet ingénieur anglais qui a visité le canal et l'isthme
de Suez au commencement de cette année. Certes, si
quelque critique sévère pouvait être attendue d'un in-
génieur, on l'eût trouvée excusable sous la plume d'un
Anglais qui agissait dans sa pleine indépendance et en
dehors de toute action de la Compagnie. Mais le pré-
sident des ingénieurs civils de Londres, M. Hawkshaw,
en homme loyal, n'a pas hésité, dans un rapport public,
à rendre justice aux ingénieurs de la Compagnie, et à
reconnaitre que leurs travaux étaient poussés avec cette
habileté qui distingue le corps impérial des ponts et
chaussées.
» Dès que la commission nouvelle se sera mise en
mesure de formuler ses impressions, je ne manquerai
pas de vous les faire connaître, d'autant plus volontiers
que M. Ferdinand de Lesseps, j'en ai l'assurance, n'a
rien de plus à cœur que d'initier le monde entier aux
opérations et aux progrès d'une œuvre entreprise dans
un intérêt universel.
» Pour extrait : E. VIEIU\E. »
LE CANAL DE SUEZ ET L'ASSOCIATION BRITANNIQUE
pour l'avancement des sciences.
Nous avons dit souvent que l'opinion anglaise, dans
tout ce qu'elle a d'éclairé et de généreux, était loin
de partager les préjugés et les répugnances de lord
Palmerston envers l'œuvre de la Compagnie universelle.
Nous allons en recueillir une nouvelle preuve dans une
manifestation faite dernièrement par une des associa-
tions les plus considérables et les plus respectées de
l'Angleterre. L'Association britannique pour l'avance-
ment des sciences est composée de l'élite des hommes
politiques, des savants, des écrivains, des grands in-
dustriels de ce pays. Elle a tenu dernièrement une de
ses sessions à Newcastle, et, dans une lettre adressée
au Daily News, M. Lange, représentant de la Compa-
gnie universelle, à Londres, signale en ces termes le
haut témoignage de sympathie décerné à l'entreprise
du percement de l'isthme par cette brillante et libérale
réunion :
faut simplement, et comme l'a dit M. Stephenson,
creuser un fossé, mais un fossé gigantesque qui, s'éten-
dant sur un espace de 150 kilomètres en longueur,
ayant 5 à 6 mètres de profondeur et de 56 à 58 mètres
de largeur, exige le déplacement d'une quantité énorme
de terre; ces travaux de terrassement comprennent:
les déblais à sec et les déblais sous l'eau.
» Les déblais a sec, c'est-à-dire l'enlèvement des terres
jusqu'au niveau des infiltrations souterraines, se font en
Egypte à mains d'hommes. Les ouvriers indigènes en-
lèvent la terre avec la pelle et la pioche, la chargent
dans des paniers qu'on appelle couffes, et continuent l'ex-
cavation jusqu'à ce qu'ils rencontrent l'eau ; toute la
partie du sol qui s'étend de la Méditerranée au lac
Timsah est sujette aux infiltrations qui proviennent
soit de la mer, soit des bouches du Nil.
» L'eau se rencontre dans toute cette partie de l'is-
thme, à 2 mètres environ de profondeur. Le reste de
l'excavation en profondeur et en largeur doit être fait à
la drague, les hommes ne pouvant travailler sous l'eau.
» Du lac Timsah à Suez, le sol ne reçoit point d'infil-
trations, ou du moins on a tout lieu de le croire, d'après
l'aspect de la dépression des terrains des lacs Amers,
dont le fond est sec, quoiqu'il soit à 8 mètres au-des-
sous du niveau moyen de la Méditerranée. Il est donc
possible que, de ce côté du moins, le canal puisse être
creusé à sec dans presque toute sa profondeur.
» Il n'en est pas moins vrai que le moment est venu
de s'occuper très-sérieusement d'organiser le travail des
déblais sous l'eau. Le dragage est un procédé dont
une expérience complète n'a encore été faite nulle part
sur une pareille échelle. Les dragues sont en général
commandées pour faire 1,000 mètres cubes de terrasse-
ment par jour, mais il est rare qu'elles donnent ce pro-
duit pendant longtemps sans avoir besoin de répara-
tions.
'> Combien de dragues seront nécessaires à la Com-
pagnie? Quelle sera la force de ces instruments, qui
coûtent généralement plus de 150,000 francs l'un ? Quelle
sera la nature du terrain qu'elles rencontreront? Quels
moyens emploiera-t-on pour enlever les terres lors-
qu'elles auront été extraites du fond du canal? Où por-
tera-t-on ces terres? Par quelle combinaison assurera-
t-on le travail régulier de toutes ces lourdes machines
qui seront échelonnées dans le canal, tout en y main-
tenant une navigation active, nécessaire pour le trans-
port des approvisionnements ou des blocs de pierre des-
tinés aux jetées ?
» Toutes ces questions ont été étudiées par les ingé-
nieurs de la Compagnie. Elles ont donné naissance,
non-seulement à des rapports et à des projets, mais,
mieux encore, à des propositions émanées d'industriels
du premier ordre. L'urgence d'une résolution définitive
se fait sentir. La commission fixera tous les doutes s'il
en existe, et son avis éclairera la Compagnie dans les
choix qui lui restent à faire. Cette mission est donc
assez importante pour motiver le voyage d'hommes
même aussi distingués que ceux que nous avons nom-
més; il est superflu de leur prêter un but différent;
celui-là suffit, il n'y en a pas d'autre.
» Il est vrai que le champ de leur inspection n'est pas
limité et qu'ils pourront l'étendre, dans le domaine des
travaux, à tous les objets qui leur paraîtront dignes
d'exaruen ; la Compagnie ne pourra que leur savoir gré
de leur initiative, et ne manquera pas de profiter de
leurs conseils, parce qu'elle est assurée d'avance qu'ils
seront donnés avec une sympathique impartialité, et
surtout après une étude sérieuse et approfondie : c'est
une condition rigoureuse sans laquelle il n'y a ni au-
torité ni compétence.
o Sous ce rapport, la commission donne à la Com-
pagnie comme au public toutes les garanties Imagina-
bles. Il est bien entendu d'ailleurs que sa mission se
concentre dans les travaux à entreprendre et non dans
ceux qui ont déjà été exécutés, car cette exécution a
pleinement répondu à l'attente de la Compagnie. S'il
en fallait un témoignage irrécusable, on citerait celui
de cet ingénieur anglais qui a visité le canal et l'isthme
de Suez au commencement de cette année. Certes, si
quelque critique sévère pouvait être attendue d'un in-
génieur, on l'eût trouvée excusable sous la plume d'un
Anglais qui agissait dans sa pleine indépendance et en
dehors de toute action de la Compagnie. Mais le pré-
sident des ingénieurs civils de Londres, M. Hawkshaw,
en homme loyal, n'a pas hésité, dans un rapport public,
à rendre justice aux ingénieurs de la Compagnie, et à
reconnaitre que leurs travaux étaient poussés avec cette
habileté qui distingue le corps impérial des ponts et
chaussées.
» Dès que la commission nouvelle se sera mise en
mesure de formuler ses impressions, je ne manquerai
pas de vous les faire connaître, d'autant plus volontiers
que M. Ferdinand de Lesseps, j'en ai l'assurance, n'a
rien de plus à cœur que d'initier le monde entier aux
opérations et aux progrès d'une œuvre entreprise dans
un intérêt universel.
» Pour extrait : E. VIEIU\E. »
LE CANAL DE SUEZ ET L'ASSOCIATION BRITANNIQUE
pour l'avancement des sciences.
Nous avons dit souvent que l'opinion anglaise, dans
tout ce qu'elle a d'éclairé et de généreux, était loin
de partager les préjugés et les répugnances de lord
Palmerston envers l'œuvre de la Compagnie universelle.
Nous allons en recueillir une nouvelle preuve dans une
manifestation faite dernièrement par une des associa-
tions les plus considérables et les plus respectées de
l'Angleterre. L'Association britannique pour l'avance-
ment des sciences est composée de l'élite des hommes
politiques, des savants, des écrivains, des grands in-
dustriels de ce pays. Elle a tenu dernièrement une de
ses sessions à Newcastle, et, dans une lettre adressée
au Daily News, M. Lange, représentant de la Compa-
gnie universelle, à Londres, signale en ces termes le
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