Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-10-16
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 16 octobre 1863 16 octobre 1863
Description : 1863/10/16 (A8,N176). 1863/10/16 (A8,N176).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032558
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MRES. 411
A la date de nos dernières nouvelles, l'entrepre-
neur était parti d'Alexandrie pour la France, avec
l'intention d'y faire tous ses préparatifs afin de se
mettre immédiatement à l'œuvre.
D'Ismaïlia, la commission est allée inspecter la
tranchée maritime vers Toussoum et le Sérapéum, et
le canal d'eau douce jusqu'au point extrême où s'ar-
rêtent les travaux. Elle n'a eu que des éloges à
donner à la tranchée du canal maritime qui s'avance
déjà dans le Sérapéum, et qui, comme on le sait,
s'effectue sur toute la largeur définitive du canal.
Quant au prolongement du canal d'eau douce, se
débranchant à Nefiche vers Suez, elle a partagé l'o-
pinion de tous ceux qui l'ont vu et qui reconnais-
sent qu'il fait le plus grand honneur aux ingénieurs
qui l'ont dirigé. Ce canal, dont les eaux actuelle-
ment baignent en quelque sorte le pied de la car-
rière de Gebel-Genetfé, dépasse dès à présent la
limite extrême de cette montagne, et il ne restait
qu'une vingtaine de kilomètres tout au plus pour
le faire arriver jusqu'à la mer Rouge à travers la
plaine plate et facile du désert de Suez.
A l'heure qu'il est, quinze mille ouvriers indigènes
cont concentrés sur cet ouvrage, et avec une force
aussi considérable, il n'est pas douteux que le canal
d'eau douce ne soit terminé jusqu'à Suez pour la fin
du mois de novembre. Nous croyons donc pouvoir
annoncer avec quelque assurance que l'inauguration
solennelle de cette voie qui réalise la première com-
munication entre la mer Rouge et la Méditerranée
aura lieu dans le courant de décembre prochain.
Nous venons de dire que nous avions quinze mille
hommes occupés à creuser, pour recevoir l'eau du Nil,
la tranchée de Suez. Le surplusjusqu'aux vingt mille
hommes formant le contingent indigène mensuel
est réparti sur le Sérapéum et sur quelques autres
points de la ligne ayant besoin de rectification ou
de perfectionnement.
Ces faits répondent péremptoirement aux ru-
meurs accueillies par quelques esprits, que le nom-
bre des travailleurs fournis à la Compagnie par le
gouvernement égyptien, conformément à ses enga-
gements, avait subi quelque diminution.
A ce propos, nous ajouterons que M. de Lesseps
lui-même vient d'avoir une preuve des sentiments
que les contingents employés aux travaux du canal
rapportent dans leurs localités. Avant l'arrivée de la
commission à Alexandrie, le président fondateur avait
effectué, comme l'on sait, un voyage dans la haute
Egypte, jusqu'à la première cataracte. Partout, sur
cette route, il a été entouré avec empressement par
les populations, et partout il a trouvé parmi elles
l'accueil le plus sympathique et le plus cordial.
A Suez, terme de son inspection, la commission
n'avait qu'à examiner les études et les travaux pré.
parés par l'ingénieur de cette division.
C'est là que M. F. de Lesseps l'a quittée pour se
rendre en France. La commission revenue au Caire
est allée, sur la gracieuse invitation du vice-roi, vi-
siter la haute Egypte.
Selon toutes les probabilités, elle s'embarquera le
19 de ce mois à Alexandrie pour Marseille.
Dans ce rapide résumé, nous regretterions d'oublier
un fait qui a aussi son intérêt pour nos lecteurs. Ils
connaissent le lac Maxama. Ce lac, situé entre Is-
maïlia et le Ouady, est près de Ramsès. Il ser-
vait à relier la navigation entre les deux parties du
canal d'eau douce qu'il sépare. Mais sa traversée
était loin d'être sans inconvénient pour cette naviga-
tion. La traction pour les bateaux lourdement char-
gés y était presque impossible, et par les vents
contraires, les barques trouvaient à le remonter soit
dans l'un soit dans l'autre sens des difficultés très-
sérieuses. Les ingénieurs ont paré à cet état de choses
en établissant latéralement au lac un chenal entre
deux berges qui réunit ses deux rives et les deux
portions du canal entre lesquelles il était précédem-
ment placé. Par ce moyen, les eaux venant d'amont
ne seront plus absorbées par le lac et iront toutes
augmenter le canal en aval. La navigation n'aura
plus à triompher de cet obstacle éventuel mais fré-
quent. C'est là un premier et considérable avantage
de cette opération. Il en est un autre non moins im-
portant; c'est le desséchement du lac. Par l'effet de
cette mesure le domaine cultivable de la Compagnie
est augmenté de 2,500 feddans ou 1,200 hectares
d'une terre égale aux meilleures de l'Egypte, les
fonds du lac étant recouverts d'une couche épaisse de
limon fécondant, formé par les apports successifs du
Nil depuis un très-grand nombre d'années.
L'attention de la commission s'est encore arrêtée
sur une question d'une haute portée. La rade
de Port-Saïd est une rade sûre et qui a fait ses preu-
ves; mais par suite du peu de déclivité de la plage
les navires étant forcés de jeter l'ancre à une cer-
taine distance, les débarquements y sont difficiles et
coûteux. Pour les rendre plus aisés on sait qu'un îlot
a été érigé à 1,500 mètres de la plage. Les navires
y peuvent décharger leurs cargaisons ; mais de là, il
faut les transporter par bateaux sur la rive, et par
les gros temps cette opération n'est pas facile. La
commission a décidé que l'amorce de la jetée qui doit
relier la rive à l'îlot, et qui déjà s'étend en mer à en-
viron 300 mètres, serait exécutée d'urgence par tous
les moyens possibles. Les blocs qui formeront cette
jetée seront tirés à la fois des carrières du Mex, de
la carrière du plateau des Hyènes, placé aux envi-
rons d'Ismaïlia, à proximité du canal maritime et
qui contient 80,000 mètres cubes de pierre, et enfin
A la date de nos dernières nouvelles, l'entrepre-
neur était parti d'Alexandrie pour la France, avec
l'intention d'y faire tous ses préparatifs afin de se
mettre immédiatement à l'œuvre.
D'Ismaïlia, la commission est allée inspecter la
tranchée maritime vers Toussoum et le Sérapéum, et
le canal d'eau douce jusqu'au point extrême où s'ar-
rêtent les travaux. Elle n'a eu que des éloges à
donner à la tranchée du canal maritime qui s'avance
déjà dans le Sérapéum, et qui, comme on le sait,
s'effectue sur toute la largeur définitive du canal.
Quant au prolongement du canal d'eau douce, se
débranchant à Nefiche vers Suez, elle a partagé l'o-
pinion de tous ceux qui l'ont vu et qui reconnais-
sent qu'il fait le plus grand honneur aux ingénieurs
qui l'ont dirigé. Ce canal, dont les eaux actuelle-
ment baignent en quelque sorte le pied de la car-
rière de Gebel-Genetfé, dépasse dès à présent la
limite extrême de cette montagne, et il ne restait
qu'une vingtaine de kilomètres tout au plus pour
le faire arriver jusqu'à la mer Rouge à travers la
plaine plate et facile du désert de Suez.
A l'heure qu'il est, quinze mille ouvriers indigènes
cont concentrés sur cet ouvrage, et avec une force
aussi considérable, il n'est pas douteux que le canal
d'eau douce ne soit terminé jusqu'à Suez pour la fin
du mois de novembre. Nous croyons donc pouvoir
annoncer avec quelque assurance que l'inauguration
solennelle de cette voie qui réalise la première com-
munication entre la mer Rouge et la Méditerranée
aura lieu dans le courant de décembre prochain.
Nous venons de dire que nous avions quinze mille
hommes occupés à creuser, pour recevoir l'eau du Nil,
la tranchée de Suez. Le surplusjusqu'aux vingt mille
hommes formant le contingent indigène mensuel
est réparti sur le Sérapéum et sur quelques autres
points de la ligne ayant besoin de rectification ou
de perfectionnement.
Ces faits répondent péremptoirement aux ru-
meurs accueillies par quelques esprits, que le nom-
bre des travailleurs fournis à la Compagnie par le
gouvernement égyptien, conformément à ses enga-
gements, avait subi quelque diminution.
A ce propos, nous ajouterons que M. de Lesseps
lui-même vient d'avoir une preuve des sentiments
que les contingents employés aux travaux du canal
rapportent dans leurs localités. Avant l'arrivée de la
commission à Alexandrie, le président fondateur avait
effectué, comme l'on sait, un voyage dans la haute
Egypte, jusqu'à la première cataracte. Partout, sur
cette route, il a été entouré avec empressement par
les populations, et partout il a trouvé parmi elles
l'accueil le plus sympathique et le plus cordial.
A Suez, terme de son inspection, la commission
n'avait qu'à examiner les études et les travaux pré.
parés par l'ingénieur de cette division.
C'est là que M. F. de Lesseps l'a quittée pour se
rendre en France. La commission revenue au Caire
est allée, sur la gracieuse invitation du vice-roi, vi-
siter la haute Egypte.
Selon toutes les probabilités, elle s'embarquera le
19 de ce mois à Alexandrie pour Marseille.
Dans ce rapide résumé, nous regretterions d'oublier
un fait qui a aussi son intérêt pour nos lecteurs. Ils
connaissent le lac Maxama. Ce lac, situé entre Is-
maïlia et le Ouady, est près de Ramsès. Il ser-
vait à relier la navigation entre les deux parties du
canal d'eau douce qu'il sépare. Mais sa traversée
était loin d'être sans inconvénient pour cette naviga-
tion. La traction pour les bateaux lourdement char-
gés y était presque impossible, et par les vents
contraires, les barques trouvaient à le remonter soit
dans l'un soit dans l'autre sens des difficultés très-
sérieuses. Les ingénieurs ont paré à cet état de choses
en établissant latéralement au lac un chenal entre
deux berges qui réunit ses deux rives et les deux
portions du canal entre lesquelles il était précédem-
ment placé. Par ce moyen, les eaux venant d'amont
ne seront plus absorbées par le lac et iront toutes
augmenter le canal en aval. La navigation n'aura
plus à triompher de cet obstacle éventuel mais fré-
quent. C'est là un premier et considérable avantage
de cette opération. Il en est un autre non moins im-
portant; c'est le desséchement du lac. Par l'effet de
cette mesure le domaine cultivable de la Compagnie
est augmenté de 2,500 feddans ou 1,200 hectares
d'une terre égale aux meilleures de l'Egypte, les
fonds du lac étant recouverts d'une couche épaisse de
limon fécondant, formé par les apports successifs du
Nil depuis un très-grand nombre d'années.
L'attention de la commission s'est encore arrêtée
sur une question d'une haute portée. La rade
de Port-Saïd est une rade sûre et qui a fait ses preu-
ves; mais par suite du peu de déclivité de la plage
les navires étant forcés de jeter l'ancre à une cer-
taine distance, les débarquements y sont difficiles et
coûteux. Pour les rendre plus aisés on sait qu'un îlot
a été érigé à 1,500 mètres de la plage. Les navires
y peuvent décharger leurs cargaisons ; mais de là, il
faut les transporter par bateaux sur la rive, et par
les gros temps cette opération n'est pas facile. La
commission a décidé que l'amorce de la jetée qui doit
relier la rive à l'îlot, et qui déjà s'étend en mer à en-
viron 300 mètres, serait exécutée d'urgence par tous
les moyens possibles. Les blocs qui formeront cette
jetée seront tirés à la fois des carrières du Mex, de
la carrière du plateau des Hyènes, placé aux envi-
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