Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1863 01 octobre 1863
Description : 1863/10/01 (A8,N175). 1863/10/01 (A8,N175).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203254v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
404 L'ISTHME DE SUEZ,
mauvais mouillage ; Wedge est une vraie calanque
où les boutres (1) seuls peuvent chercher un abri
momentané.
M. le capitaine de vaisseau Tricault y a pénétré
en 1861 avec la corvette qu'il commandait, afin d'y
prendre les équipages de feu le vice-roi Mohammed-
Saïd, qui venait de faire un pèlerinage à Médine ; et
il signifia aux officiers de Son Altesse que ce mouil-
lage ne lui paraissait pas assez sûr pour qu'il y
passât la nuit. On trouve encore sur cette côte
Haura , qui est l'ancien portus Albus, et le Raz-
Edom. Les limites du territoire sacré s'étendent
jusqu'à 25°:10 de latitude.
Yambo.
Yambo est au sud-ouest de Médine, dont il est le
port maritime le plus rapproché; il a une bonne
tenue et l'espace y est suffisant. Le commerce de
Yambo est en général limité ; il tend surtout à
faciliter aux pèlerins des moyens de transport, et à
leur fournir quelques commodités pour accomplir leur
fatigant voyage. Les pèlerins qui viennent de Suez
et qui veulent faire le pèlerinage entier, se font sou-
vent débarquer à Yambo afin de visiter d'abord le
tombeau du prophète, et ils gagnent ensuite la
Mecque par terre. La côte offre peu de ressources
entre Yambo et Jedda.
Jedcla.
Jedda est le port de la Mecque dont il est peu
éloigné. Un grand mouvement se fait à Jedda vers
l'époque du pèlerinage, et les pèlerins du Nord qui
se sont fait débarquer à Jedda se font en général
reprendre à Yambo.
Situé au milieu de la mer Rouge. Jedda a l'a-
vantage d'être le lieu où les vents se partagent : les
vents du nord y conduisent facilement les navires
qui viennent de Suez ou d'Ackaba, et les vents du
sud y accompagnent ceux qui, profitant des mous-
sons, ont touché à Aden. On a Hodeida pour se ravi-
tailler.
C'est grâce à ces alternatives de vent et aux ri-
goureuses défenses faites autrefois par les shérifs de
relâcher dans les ports intermédiaires, que Jedda,
avant que la navigation à vapeur eût vaincu les dis-
tances, était devenu le port où se faisaient les échan-
ges entre les produits manufacturés de l'Europe
et les riches tissus de la Perse , du Cachemyr, et
de l'Inde. Dernièrement encore, ce commerce était
estimé à 30 millions ; il consiste tout entier en im-
portation. La presqu'île d'Arabie ne produit rien,
(1) On donne le nom générique de boutres aux bateaux arabes
qui se nomment soit daws, soit bugalaws, ou qui portent divers
autres noms, suivant les langues de ceux qui en usent, et leur grée-
ment; le boutre est en général gréé en sliebeek ou en tartane.
et les villes saintes ne vivent guère que des bénéfi-
ces des pèlerinages et du produit des largesses du
Grand-Seigneur, qui assure en général l'approvi-
sionnement de blé aux villes saintes et aux tribus
de Bédouins qui sont chargés de la conduite de la
grande caravane qui traverse l'Asie Mineure, les
déserts de la Syrie et ceux de l'Arabie. Quelque poé--
tique que soit le voyage de la grande caravane,
la navigation à vapeur tend tous les jours à se
substituer à cette voie, et en 1861 le vice-roi Saïd-
Pacha, chargé par ses obligations de fournir les
riches tapis et les tentures qui décorent le temple
sacré, a fait porter ces dons par mer, sans que
cela ait excité les réclamations des oulémas ni celles
du shérif. L'ouverture du canal de Suez ne peut
que donner un mouvement plus considérable à cette
intercourse maritime, et c'est au point de vue de
la facilité qu'auront les pèlerins pour visiter les
saints lieux que le sultan Abdul-Aziz a surtout
paru apprécier le plus gigantesque travail entre-
pris par le génie moderne.
Gomfoda. — Loheia.
Les villes qui sont situées le long de la côte d'Ara-
bie, entre Jedda et Hodeida, sont aujourd'hui de peu
d'importance. Gomfoda et Loheia paraissent les plus
commerçantes de ces villes. Les populations riveraines
vivent dans une anarchie complète et n'obéissent qu'à
leurs shérifs. Quelques garnisons turques qui sont
renfermées dans les murailles peu importantes de
ces villes peuvent rarement se hasarder à sortir de
leurs cantonnements. Ces garnisons sont souvent
assaillies par les Bédouins, qui ne voient dans les
Turcs que des envahisseurs qu'ils détestent, et ils
n'attendent qu'un moment favorable pour secouer
leur joug. Les principales tribus errantes qui vivent
autour du territoire de la Mecque se nomment
Beni-Hams, Oulet-el-Ham, Gathan; on trouve les
Beni-Anmr et Shehr, autour de Gomfoda.
Quelques princes autrefois puissants, mais abaissés
depuis les rudes guerres par lesquelles les fils de
Mehemet-Ali, Toussoum et Ibrahim, brisèrent la puis-
sance des sectaires de Wahab, relèvent de temps en
temps la tête; et les shérifs d'Aboo-Arish et de
Sana aspirent ouvertement à ressaisir l'indépendance
qu'ils ont perdue par suite de leurs dissensions do-
mestiques qu'ont habilement fomentées les agents
ottomans et britanniques.
Depuis que la Porte fait administrer directement
l'Yémen et l'Hedjaz par ses pachas, le port d'Ho-
deida, qui est le séjour du pacha de l'Yémen , a
complètement supplanté Mocka. Cette révolution
commerciale tient sans doute à ce que les districts
qui produisent le café sont plus rapprochés d'Ho-
deida que de Mocka, et à ce que les pachas favori-
sent les douanes d'Hodeida. Aden fait déjà sentir
mauvais mouillage ; Wedge est une vraie calanque
où les boutres (1) seuls peuvent chercher un abri
momentané.
M. le capitaine de vaisseau Tricault y a pénétré
en 1861 avec la corvette qu'il commandait, afin d'y
prendre les équipages de feu le vice-roi Mohammed-
Saïd, qui venait de faire un pèlerinage à Médine ; et
il signifia aux officiers de Son Altesse que ce mouil-
lage ne lui paraissait pas assez sûr pour qu'il y
passât la nuit. On trouve encore sur cette côte
Haura , qui est l'ancien portus Albus, et le Raz-
Edom. Les limites du territoire sacré s'étendent
jusqu'à 25°:10 de latitude.
Yambo.
Yambo est au sud-ouest de Médine, dont il est le
port maritime le plus rapproché; il a une bonne
tenue et l'espace y est suffisant. Le commerce de
Yambo est en général limité ; il tend surtout à
faciliter aux pèlerins des moyens de transport, et à
leur fournir quelques commodités pour accomplir leur
fatigant voyage. Les pèlerins qui viennent de Suez
et qui veulent faire le pèlerinage entier, se font sou-
vent débarquer à Yambo afin de visiter d'abord le
tombeau du prophète, et ils gagnent ensuite la
Mecque par terre. La côte offre peu de ressources
entre Yambo et Jedda.
Jedcla.
Jedda est le port de la Mecque dont il est peu
éloigné. Un grand mouvement se fait à Jedda vers
l'époque du pèlerinage, et les pèlerins du Nord qui
se sont fait débarquer à Jedda se font en général
reprendre à Yambo.
Situé au milieu de la mer Rouge. Jedda a l'a-
vantage d'être le lieu où les vents se partagent : les
vents du nord y conduisent facilement les navires
qui viennent de Suez ou d'Ackaba, et les vents du
sud y accompagnent ceux qui, profitant des mous-
sons, ont touché à Aden. On a Hodeida pour se ravi-
tailler.
C'est grâce à ces alternatives de vent et aux ri-
goureuses défenses faites autrefois par les shérifs de
relâcher dans les ports intermédiaires, que Jedda,
avant que la navigation à vapeur eût vaincu les dis-
tances, était devenu le port où se faisaient les échan-
ges entre les produits manufacturés de l'Europe
et les riches tissus de la Perse , du Cachemyr, et
de l'Inde. Dernièrement encore, ce commerce était
estimé à 30 millions ; il consiste tout entier en im-
portation. La presqu'île d'Arabie ne produit rien,
(1) On donne le nom générique de boutres aux bateaux arabes
qui se nomment soit daws, soit bugalaws, ou qui portent divers
autres noms, suivant les langues de ceux qui en usent, et leur grée-
ment; le boutre est en général gréé en sliebeek ou en tartane.
et les villes saintes ne vivent guère que des bénéfi-
ces des pèlerinages et du produit des largesses du
Grand-Seigneur, qui assure en général l'approvi-
sionnement de blé aux villes saintes et aux tribus
de Bédouins qui sont chargés de la conduite de la
grande caravane qui traverse l'Asie Mineure, les
déserts de la Syrie et ceux de l'Arabie. Quelque poé--
tique que soit le voyage de la grande caravane,
la navigation à vapeur tend tous les jours à se
substituer à cette voie, et en 1861 le vice-roi Saïd-
Pacha, chargé par ses obligations de fournir les
riches tapis et les tentures qui décorent le temple
sacré, a fait porter ces dons par mer, sans que
cela ait excité les réclamations des oulémas ni celles
du shérif. L'ouverture du canal de Suez ne peut
que donner un mouvement plus considérable à cette
intercourse maritime, et c'est au point de vue de
la facilité qu'auront les pèlerins pour visiter les
saints lieux que le sultan Abdul-Aziz a surtout
paru apprécier le plus gigantesque travail entre-
pris par le génie moderne.
Gomfoda. — Loheia.
Les villes qui sont situées le long de la côte d'Ara-
bie, entre Jedda et Hodeida, sont aujourd'hui de peu
d'importance. Gomfoda et Loheia paraissent les plus
commerçantes de ces villes. Les populations riveraines
vivent dans une anarchie complète et n'obéissent qu'à
leurs shérifs. Quelques garnisons turques qui sont
renfermées dans les murailles peu importantes de
ces villes peuvent rarement se hasarder à sortir de
leurs cantonnements. Ces garnisons sont souvent
assaillies par les Bédouins, qui ne voient dans les
Turcs que des envahisseurs qu'ils détestent, et ils
n'attendent qu'un moment favorable pour secouer
leur joug. Les principales tribus errantes qui vivent
autour du territoire de la Mecque se nomment
Beni-Hams, Oulet-el-Ham, Gathan; on trouve les
Beni-Anmr et Shehr, autour de Gomfoda.
Quelques princes autrefois puissants, mais abaissés
depuis les rudes guerres par lesquelles les fils de
Mehemet-Ali, Toussoum et Ibrahim, brisèrent la puis-
sance des sectaires de Wahab, relèvent de temps en
temps la tête; et les shérifs d'Aboo-Arish et de
Sana aspirent ouvertement à ressaisir l'indépendance
qu'ils ont perdue par suite de leurs dissensions do-
mestiques qu'ont habilement fomentées les agents
ottomans et britanniques.
Depuis que la Porte fait administrer directement
l'Yémen et l'Hedjaz par ses pachas, le port d'Ho-
deida, qui est le séjour du pacha de l'Yémen , a
complètement supplanté Mocka. Cette révolution
commerciale tient sans doute à ce que les districts
qui produisent le café sont plus rapprochés d'Ho-
deida que de Mocka, et à ce que les pachas favori-
sent les douanes d'Hodeida. Aden fait déjà sentir
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