Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-09-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 septembre 1863 15 septembre 1863
Description : 1863/09/15 (A8,N174). 1863/09/15 (A8,N174).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203253f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
384 L'ISTHME DE SUEZ,
« Quelle que soit la fortune future du nègre, il ne
faut pas entièrement oublier que son état présent d'es-
clavage est un progrès, un grand progrès sur sa con-
dition antérieure. Les choses ne marchent pas rapide-
ment en ce monde dans les situations où toute une
race est impliquée. Un peuple ne peut pas changer de
longtemps, d'après les lois de la nature humaine, un
état de ténèbres sauvages et d'ignorance et de stu-
peur morale, semblable à celui où nous voyons la race
africaine. Il doit intervenir une très-longue période
dans le procédé de la transition. Pour le nègre, cette
période intermédiaire a été celle de l'esclavage.
» L'esclavage peut être en lui-même une anomalie
et un mal. Il peut être abstractivement un état relatif
dans lequel un homme ne devrait pas appartenir à un
autre homme ; mais comme un pas dans l'histoire
d'une race, il peut encore correspondre à une grande
pensée. Sans doute il est pour le nègre un état moral
inférieur; mais il faut se rappeler que. d'une manière
ou d'une autre, il faut passer par un état moral in-
férieur avant qu'une race complétement brutale et sau-
vage puisse s'élever au christianisme et à la civilisa-
tion. Combien cet état de choses durera-t-il pour le
nègre, c'est ce que nous ne pouvons point prévoir. »
Et pourtant, tandis que dans l'état actuel de la
société universelle, le Times recommande ou au
moins accepte l'esclavage comme une transition
d'une durée longue mais nécessaire , il pré-
tend imposer à l'Egypte une réforme radicale et
immédiate de l'organisation de son travail, organi-
sation qui a ses racines dans les traditions les plus
reculées, dans les habitudes du pays, organisation
incomparablement supérieure à celle du travail es-
clave, organisation, enfin, que modifie profondément
et heureusement, dans le sens du progrès, le sys-
tème employé dans les travaux de l'isthme.
Nous n'avons pas besoin de faire ressortir tout ce
qu'il y a de partialité et de contradiction flagrante
dans cette double façon de juger. C'est encore une
preuve que le Times trouverait tout bien en Egypte
si le canal de Suez ne troublait pas son optimisme.
J. MOXGIN.
L'OPINION EUROPÉENNE-
Nous avons dans ces derniers temps accumulé les
preuves du concours actif et unanime que rencontre-
rait la France parmi les populations de l'Italie et de
l'Autriche et au sein de ces gouvernements eux-
mêmes, dans l'appui qu'elle prête à l'œuvre univer-
selle du canal de Suez. Le récent voyage de M. F. de
Lesseps, se rendant de Paris à Trieste, afin de s'em-
haimier dans ce dernier port pour Alexandrie, nous
e nouvelle occasion de constater la vivacité
'( I~ <~
r érance de ces sentiments. Nous n'avons
lu e rappeler toutes les manifestations qu'a
~(,f~}' ,;7j
suscitées dans les chambres de commerce italiennes la
publication de la note du 6 avril, et les sollicitations
qu'elles ont adressées à leur gouvernement pour
lui recommander cette grande affaire et lui rappeler
les avantages considérables qu'en attendent les po-
pulations de ces contrées. Les démonstrations de Cham-
béry, de Turin, de Venise, de Trieste, de Dalmatie,
où les intérêts italiens et autrichiens se sont exprimés
avec le même élan et le même accord, sont à coup
sûr présentes à la mémoire de nos lecteurs. Ils savent
aussi que l'Espagne a suivi le même mouvement, et
nous avons placé sous leurs yeux les articles remar-
quables par lesquels le Diario, de Barcelone, a si-
gnalé à la réprobation de son pays les intrigues an-
glaises dont Constantinople a été le théâtre, et nous
avons eu do nombreuses opportunités de signaler
l'expression de ces mêmes sentiments dans l'ensemble
de la presse espagnole.
Nous avons encore à enregistrer un témoignage
grave de ces adhésions. Il émane de la Concordia,
revue hebdomadaire publiée à Madrid, sous la direc-
tion de M. de la Puente, et avec la collaboration de
plusieurs écrivains très-distingués et hommes d'État
éminents de l'Espagne. La Concordia du 23 août a
publié sur le canal de Suez un travail remarquable
et par sa valeur intrinsèque et par le nom de son
auteur, M. Miguel Lobo, capitaine de frégate, et l'un
des officiers les plus estimés de la marine royale.
Nous sommes heureux d'en pouvoir citer comme suit
les principales parties.
« Nous trouvons en voie d'exécution et très avancée
une œuvre colossale d'une grande transcendance
pour le monde : nous voulons parler du canal
qui doit mettre en communication directe l'Europe
avec l'Asie. A l'achèvement de cette œuvre les portes
de la civilisation européenne seront ouvertes à l'A-
sie, en même temps que l'Europe aura conquis une
route beaucoup plus sûre, beaucoup plus courte et
beaucoup plus économique pour le transport des ri-
chesses de l'Orient. Jamais un lien plus étroit ne fut
conçu au profit des relations mutuelles des races
composant l'humanité ; jamais aucune entreprise ne
mérita les sympathies et la protection du globe entier
autant que celle dont l'objet est de percer l'isthme de
Suez. Et si, comme on peut le supposer, le succès in-
dubitable de l'œuvre qu'exécute M. de Lesseps avec
tant d'habileté et de gloire est un stimulant pour
mettre en communication l'Atlantique et le grand
Océan, moyennant un canal traversant l'un des dif-
férents isthmes qui invitent à cet ouvrage sur le
nouveau continent, nous pourrons nous glorifier de
vivre dans le siècle qui aura rendu le plus de services
à l'humanité.
» C'est à des époques très-reculées que remontent
les premières tentatives pour franchir par eau la
« Quelle que soit la fortune future du nègre, il ne
faut pas entièrement oublier que son état présent d'es-
clavage est un progrès, un grand progrès sur sa con-
dition antérieure. Les choses ne marchent pas rapide-
ment en ce monde dans les situations où toute une
race est impliquée. Un peuple ne peut pas changer de
longtemps, d'après les lois de la nature humaine, un
état de ténèbres sauvages et d'ignorance et de stu-
peur morale, semblable à celui où nous voyons la race
africaine. Il doit intervenir une très-longue période
dans le procédé de la transition. Pour le nègre, cette
période intermédiaire a été celle de l'esclavage.
» L'esclavage peut être en lui-même une anomalie
et un mal. Il peut être abstractivement un état relatif
dans lequel un homme ne devrait pas appartenir à un
autre homme ; mais comme un pas dans l'histoire
d'une race, il peut encore correspondre à une grande
pensée. Sans doute il est pour le nègre un état moral
inférieur; mais il faut se rappeler que. d'une manière
ou d'une autre, il faut passer par un état moral in-
férieur avant qu'une race complétement brutale et sau-
vage puisse s'élever au christianisme et à la civilisa-
tion. Combien cet état de choses durera-t-il pour le
nègre, c'est ce que nous ne pouvons point prévoir. »
Et pourtant, tandis que dans l'état actuel de la
société universelle, le Times recommande ou au
moins accepte l'esclavage comme une transition
d'une durée longue mais nécessaire , il pré-
tend imposer à l'Egypte une réforme radicale et
immédiate de l'organisation de son travail, organi-
sation qui a ses racines dans les traditions les plus
reculées, dans les habitudes du pays, organisation
incomparablement supérieure à celle du travail es-
clave, organisation, enfin, que modifie profondément
et heureusement, dans le sens du progrès, le sys-
tème employé dans les travaux de l'isthme.
Nous n'avons pas besoin de faire ressortir tout ce
qu'il y a de partialité et de contradiction flagrante
dans cette double façon de juger. C'est encore une
preuve que le Times trouverait tout bien en Egypte
si le canal de Suez ne troublait pas son optimisme.
J. MOXGIN.
L'OPINION EUROPÉENNE-
Nous avons dans ces derniers temps accumulé les
preuves du concours actif et unanime que rencontre-
rait la France parmi les populations de l'Italie et de
l'Autriche et au sein de ces gouvernements eux-
mêmes, dans l'appui qu'elle prête à l'œuvre univer-
selle du canal de Suez. Le récent voyage de M. F. de
Lesseps, se rendant de Paris à Trieste, afin de s'em-
haimier dans ce dernier port pour Alexandrie, nous
e nouvelle occasion de constater la vivacité
'( I~ <~
r érance de ces sentiments. Nous n'avons
lu e rappeler toutes les manifestations qu'a
~(,f~}' ,;7j
suscitées dans les chambres de commerce italiennes la
publication de la note du 6 avril, et les sollicitations
qu'elles ont adressées à leur gouvernement pour
lui recommander cette grande affaire et lui rappeler
les avantages considérables qu'en attendent les po-
pulations de ces contrées. Les démonstrations de Cham-
béry, de Turin, de Venise, de Trieste, de Dalmatie,
où les intérêts italiens et autrichiens se sont exprimés
avec le même élan et le même accord, sont à coup
sûr présentes à la mémoire de nos lecteurs. Ils savent
aussi que l'Espagne a suivi le même mouvement, et
nous avons placé sous leurs yeux les articles remar-
quables par lesquels le Diario, de Barcelone, a si-
gnalé à la réprobation de son pays les intrigues an-
glaises dont Constantinople a été le théâtre, et nous
avons eu do nombreuses opportunités de signaler
l'expression de ces mêmes sentiments dans l'ensemble
de la presse espagnole.
Nous avons encore à enregistrer un témoignage
grave de ces adhésions. Il émane de la Concordia,
revue hebdomadaire publiée à Madrid, sous la direc-
tion de M. de la Puente, et avec la collaboration de
plusieurs écrivains très-distingués et hommes d'État
éminents de l'Espagne. La Concordia du 23 août a
publié sur le canal de Suez un travail remarquable
et par sa valeur intrinsèque et par le nom de son
auteur, M. Miguel Lobo, capitaine de frégate, et l'un
des officiers les plus estimés de la marine royale.
Nous sommes heureux d'en pouvoir citer comme suit
les principales parties.
« Nous trouvons en voie d'exécution et très avancée
une œuvre colossale d'une grande transcendance
pour le monde : nous voulons parler du canal
qui doit mettre en communication directe l'Europe
avec l'Asie. A l'achèvement de cette œuvre les portes
de la civilisation européenne seront ouvertes à l'A-
sie, en même temps que l'Europe aura conquis une
route beaucoup plus sûre, beaucoup plus courte et
beaucoup plus économique pour le transport des ri-
chesses de l'Orient. Jamais un lien plus étroit ne fut
conçu au profit des relations mutuelles des races
composant l'humanité ; jamais aucune entreprise ne
mérita les sympathies et la protection du globe entier
autant que celle dont l'objet est de percer l'isthme de
Suez. Et si, comme on peut le supposer, le succès in-
dubitable de l'œuvre qu'exécute M. de Lesseps avec
tant d'habileté et de gloire est un stimulant pour
mettre en communication l'Atlantique et le grand
Océan, moyennant un canal traversant l'un des dif-
férents isthmes qui invitent à cet ouvrage sur le
nouveau continent, nous pourrons nous glorifier de
vivre dans le siècle qui aura rendu le plus de services
à l'humanité.
» C'est à des époques très-reculées que remontent
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