Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1863 01 septembre 1863
Description : 1863/09/01 (A8,N173). 1863/09/01 (A8,N173).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032521
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 367
n'avait pas produit son effet, car ils s'attendaient à
voir la cime du mont rouler de roche en roche et
venir s'abattre à nos pieds. C'eût été certes fort émou-
vant; mais pour les entrepreneurs, comme pour les
hommes de l'art, l'effet désiré était obtenu, et, moyen-
nant quelques travaux partiels, plus de 100,000 mètres
cubes de pierres sont désormais détachés de cette masse
magnifique.
» Nous revinmes à Suez, en suivant le même chemin :
un déjeuner nous attendait à bord du bateau à vapeur
qui nous avait amenés ; la musique n'a cessé de jouer ses
airs les plus joyeux pendant tout le trajet, et comme
nous étions sortis de Suez au son du chant de la Reine
Horteme, nous y rentrions au chant du God save the queen,
applaudi et acclamé par tous les Français présents.
» Cette réunion m'a fait entrevoir ce que sera
celle qui marquera le jour de l'entrée des eaux du Nil
dans la mer Rouge. Ce n'est que lorsqu'on est à Suez que
l'on peut se rendre un compte exact de l'immense bien-
fait que produira pour cette ville, cette eau douce,
qu'aujourd'hui il faut transporter du Caire, et qui, sous
peu, répandra sur les bords de la mer Rouge les splen-
deurs inconnues de la végétation.
» Suez, la porte des Indes, deviendra l'un des jardins
de l'Égypte. Or, ce sera bientôt ; l'heure en pourrait
être presque fixée. Je serai à cette fête pour vous
en rendre compte, et pour applaudir avec tous ceux
qui ont le sentiment et l'aspiration de l'avenir à l'avé-
nement de ce grand fait accompli.
» Veuillez agréer, etc. »
La lettre que nous venons de citer est du 13, et
nos nouvelles les plus récentes d'Alexandrie vont
jusqu'au 19. A cette époque tous les avis transmis
sur la marche des travaux qui s'exécutent au seuil
du Sérapéum et au canal d'eau douce étaient de la
nature la plus satisfaisante, 1 tranchée du canal
maritime du lac Timsah au Sérapéum effectuée sur
toute sa largeur paraît être, d'après le témoignage
de ceux qui l'ont vue, d'un aspect des plus magni-
fiques. Le percement du Sérapéum s'avance de plus
en plus. La crue du Nil a rendu à la navigation des
barques toute son activité jusqu'au sein du désert.
Nos derniers avis d'Alexandrie confirment pour le
canal d'eau douce ce que notre correspondant nous
faisait ci-dessus, pressentir. Huit mille travailleurs
distribués dans la plaine de Suez, attaquaient la
tranchée qui, en reliant Suez et Dgebel- Geneffé, doit
amener les eaux du Nil dans la mer Rouge, et doter
l'Egypte d'une nouvelle merveille, celle d'un fleuve
ayant deux embouchures opposées, l'une au nord,
l'autre au midi, l'une dans l'Océan, l'autre dans la
Méditerranée.
ERNEST DESPLACES.
LE TRAVAIL OBLIGATOIRE EN ÉGYPTE.
Un télégramme d'Alexandrie, en date du 26 août,
transmis à toute la presse parisienne, nous apprend
que S. A. le vice roi d'Égypte a envoyé neuf cents
ouvriers à Suez pour travailler au bassin de radoub
que construit maintenant, dans cette rade, la Com-
pagnie des Messageries impériales. Nous avons, de
notre côté, la confirmation de cette nouvelle.
Naturellement ces travailleurs ont été recrutés selon
le mode adopté pour ceux du canal de Suez, et, si nous
sommes bien informé, en vertu d'un contrat analogue
à celui qui lie le gouvernement égyptien envers la
Compagnie universelle pour les ouvriers nécessaires
à l'exécution de ses travaux.
Ce nouveau fait rend encore plus évident pour tout le
monde que, comme nous l'avons toujours affirmé, le
vice-roi n'a jamais pensé à la suppression du travail
obligatoire en Égypte, ce qui serait un acte de sui-
cide, puisqu'il aboutirait à la ruine et à la stérilité de
l'Égypte. Il prouve encore que la prétendue loi in-
ventée par la note du 6 avril, relativement à l'aboli-
tion de ce mode de travail dans l'empire ottoman,
n'est pas plus connue du gouvernement égyptien que
de nous-même, et que même, en supposant la réalité
de son existence, le vice-roi ne la regarde pas comme
applicable à l'administration de l'Égypte.
Le gouvernement anglais le sait bien, et que de-
main, comme en 1862, une tempête vienne ravager le
chemin de fer de Suez, on verra ses agents mettre dans
leurs poches leur drapeau philanthropique et obséder
le vice-roi jusqu'à l'intimidation inclusivement, pour
qu'il enlève à leurs foyers et à leurs champs les mil-
liers de fellahs qui auront à rétablir, toute affaire
cessante, la circulation du transit britannique entre
Londres et les Indes.
Nous n'avons pas d'ailleurs entendu dire que la
Compagnie péninsulaire et orientale ait renoncé « au
travail forcé » des portefaix que le gouvernement
égyptien lui expédie tous les mois à Suez pour le
chargement et le déchargement de ses navires.
J. MONGIN.
NOUVELLE ATTITUDE DU TIIES.
Le Times, après un premier refus, et probablement
aiguillonné par l'exemple plus libéral que lui ont
donné plusieurs de ses confrères de Londres, et
entre autres le Morning-Post, s'est décidé à insérer
dans son numéro du 14 août le compte rendu de la
dernière assemblée générale des actionnaires do la
Compagnie universelle du canal de Suez, contenant
le texte du rapport que M. Ferd. de Lesseps a présenté
à cette assemblée. Le lendemain ce journal a cru devoir
accompagner cette publication des considérations sui-
vantes, que, fidèle à nos habitudes de discussion
n'avait pas produit son effet, car ils s'attendaient à
voir la cime du mont rouler de roche en roche et
venir s'abattre à nos pieds. C'eût été certes fort émou-
vant; mais pour les entrepreneurs, comme pour les
hommes de l'art, l'effet désiré était obtenu, et, moyen-
nant quelques travaux partiels, plus de 100,000 mètres
cubes de pierres sont désormais détachés de cette masse
magnifique.
» Nous revinmes à Suez, en suivant le même chemin :
un déjeuner nous attendait à bord du bateau à vapeur
qui nous avait amenés ; la musique n'a cessé de jouer ses
airs les plus joyeux pendant tout le trajet, et comme
nous étions sortis de Suez au son du chant de la Reine
Horteme, nous y rentrions au chant du God save the queen,
applaudi et acclamé par tous les Français présents.
» Cette réunion m'a fait entrevoir ce que sera
celle qui marquera le jour de l'entrée des eaux du Nil
dans la mer Rouge. Ce n'est que lorsqu'on est à Suez que
l'on peut se rendre un compte exact de l'immense bien-
fait que produira pour cette ville, cette eau douce,
qu'aujourd'hui il faut transporter du Caire, et qui, sous
peu, répandra sur les bords de la mer Rouge les splen-
deurs inconnues de la végétation.
» Suez, la porte des Indes, deviendra l'un des jardins
de l'Égypte. Or, ce sera bientôt ; l'heure en pourrait
être presque fixée. Je serai à cette fête pour vous
en rendre compte, et pour applaudir avec tous ceux
qui ont le sentiment et l'aspiration de l'avenir à l'avé-
nement de ce grand fait accompli.
» Veuillez agréer, etc. »
La lettre que nous venons de citer est du 13, et
nos nouvelles les plus récentes d'Alexandrie vont
jusqu'au 19. A cette époque tous les avis transmis
sur la marche des travaux qui s'exécutent au seuil
du Sérapéum et au canal d'eau douce étaient de la
nature la plus satisfaisante, 1 tranchée du canal
maritime du lac Timsah au Sérapéum effectuée sur
toute sa largeur paraît être, d'après le témoignage
de ceux qui l'ont vue, d'un aspect des plus magni-
fiques. Le percement du Sérapéum s'avance de plus
en plus. La crue du Nil a rendu à la navigation des
barques toute son activité jusqu'au sein du désert.
Nos derniers avis d'Alexandrie confirment pour le
canal d'eau douce ce que notre correspondant nous
faisait ci-dessus, pressentir. Huit mille travailleurs
distribués dans la plaine de Suez, attaquaient la
tranchée qui, en reliant Suez et Dgebel- Geneffé, doit
amener les eaux du Nil dans la mer Rouge, et doter
l'Egypte d'une nouvelle merveille, celle d'un fleuve
ayant deux embouchures opposées, l'une au nord,
l'autre au midi, l'une dans l'Océan, l'autre dans la
Méditerranée.
ERNEST DESPLACES.
LE TRAVAIL OBLIGATOIRE EN ÉGYPTE.
Un télégramme d'Alexandrie, en date du 26 août,
transmis à toute la presse parisienne, nous apprend
que S. A. le vice roi d'Égypte a envoyé neuf cents
ouvriers à Suez pour travailler au bassin de radoub
que construit maintenant, dans cette rade, la Com-
pagnie des Messageries impériales. Nous avons, de
notre côté, la confirmation de cette nouvelle.
Naturellement ces travailleurs ont été recrutés selon
le mode adopté pour ceux du canal de Suez, et, si nous
sommes bien informé, en vertu d'un contrat analogue
à celui qui lie le gouvernement égyptien envers la
Compagnie universelle pour les ouvriers nécessaires
à l'exécution de ses travaux.
Ce nouveau fait rend encore plus évident pour tout le
monde que, comme nous l'avons toujours affirmé, le
vice-roi n'a jamais pensé à la suppression du travail
obligatoire en Égypte, ce qui serait un acte de sui-
cide, puisqu'il aboutirait à la ruine et à la stérilité de
l'Égypte. Il prouve encore que la prétendue loi in-
ventée par la note du 6 avril, relativement à l'aboli-
tion de ce mode de travail dans l'empire ottoman,
n'est pas plus connue du gouvernement égyptien que
de nous-même, et que même, en supposant la réalité
de son existence, le vice-roi ne la regarde pas comme
applicable à l'administration de l'Égypte.
Le gouvernement anglais le sait bien, et que de-
main, comme en 1862, une tempête vienne ravager le
chemin de fer de Suez, on verra ses agents mettre dans
leurs poches leur drapeau philanthropique et obséder
le vice-roi jusqu'à l'intimidation inclusivement, pour
qu'il enlève à leurs foyers et à leurs champs les mil-
liers de fellahs qui auront à rétablir, toute affaire
cessante, la circulation du transit britannique entre
Londres et les Indes.
Nous n'avons pas d'ailleurs entendu dire que la
Compagnie péninsulaire et orientale ait renoncé « au
travail forcé » des portefaix que le gouvernement
égyptien lui expédie tous les mois à Suez pour le
chargement et le déchargement de ses navires.
J. MONGIN.
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Le Times, après un premier refus, et probablement
aiguillonné par l'exemple plus libéral que lui ont
donné plusieurs de ses confrères de Londres, et
entre autres le Morning-Post, s'est décidé à insérer
dans son numéro du 14 août le compte rendu de la
dernière assemblée générale des actionnaires do la
Compagnie universelle du canal de Suez, contenant
le texte du rapport que M. Ferd. de Lesseps a présenté
à cette assemblée. Le lendemain ce journal a cru devoir
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vantes, que, fidèle à nos habitudes de discussion
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