Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1863 01 septembre 1863
Description : 1863/09/01 (A8,N173). 1863/09/01 (A8,N173).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032521
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 373
rope, le monde tout entier ont donné leur adhésion
éclatante au projet du percement de l'isthme. Il y a
longtemps que la Porte se serait associée au vœu gé-
néral de l'humanité, si l'ambassadeur anglais n'avait
pas parlé, et encore à l'heure qu'il est elle s'y asso-
cierait avec empressement si l'ambassadeur anglais
ne parlait pas.
Nous concevons que le Tïwesjcherche autour de lui
d'autres épaules pour partager le poids de l'impopu-
larité de la politique anglaise dans cette circonstance;
mais ses tentatives sont vaines. Le monde sait que
si le canal de Suez a éprouvé et éprouve des obs-
tacles, c'est à la politique anglaise, et à la politique
anglaise seule et isolée qu'il les doit.
Quant à la fameuse perforation de la'cuirasse, nous
sommes affligé de voir le Times persévérer dans
cette vieille rhétorique, et vraiment, malgré tout
notre bon vouloir, il nous est impossible de croire
ici à sa sincérité. Nous lui avons répondu plusieurs
fois et péremptoirement à ce sujet, et nous pensions
que cette pitoyable querelle était plus que vidée.
Nous lui avons représenté qu'il faisait parler la
France comme elle n'avait jamais parlé; qu'il était
allé exhumer dans une brochure consacrée à de tout
autres sujets, deux seules lignes incidentes, mal in-
terprétées par lui, et qui, dans aucun cas, ne sont
que l'expression du sentiment d'une seule personne
et non du sentiment de la France et encore moins
de la Compagnie. Nous lui avons fait observer que
même cette explication de son opposition ne pouvait
être prise au sérieux, par la raison mathématique
que cette brochure date des derniers jours du der-
nier mois de 1859, et que l'opposition anglaise date
de 1854. Ce n'est donc pas la brochure de 1859 qui
a pu motiver l'opposition de 1854, 1855, 1856,1857,
1858 et des onze premiers mois de 1859. Les deux
lignes de la brochure ont pu être une bonne fortune
que l'on a essayé d'exploiter pour colorer des réso-
lutions arrêtées et des actes accomplis; mais, comme
l'a toujours déclaré et comme le déclare de nouveau
le Times, l'Angleterre a eu beau se tàter, elle n'a ja-
mais pu découvrir comment ce coup terrible, ou
pour nous servir des termes un peu emphatiques de
notre confrère, ce coup mortel pouvait atteindre ou
entamer son armure.
Laissons donc ces prétextes, notre courtoisie nous
interdit de dire ces puérilités. Accordons que le
Times a voulu justifier sa politique passée; mais la
justification est si difficile que tout son talent et
toutes les ressources de son grand esprit y ont
échoué. Il est certainement le premier à sentir la
faiblesse de son plaidoyer. Tout ce que nous lui de-
mandons c'est d'oublier avec nous le passé, et d'en-
visager franchement l'avenir sans jalousie comme
sans préjugé. Nous le lui répétons : la Compagnie
universelle a voulu et veut faire une œuvre univer-
selle. Malgré les sarcasmes dont il accueille cette pro-
fession de foi du rapport, nous lui affirmons encore que
l'entreprise est inspirée par le désir de rendre un
grand service, par la conviction profonde de l'utilité
dont elle sera pour tout le genre humain. Elle n'est
pas pour cela, comme le suppose ironiquement le
Times, une société de bienfaisance ; elle croit aussi
à une généreuse rémunération de ses capitaux; elle
ne perd pas de vue son caractère industriel. Mais
elle a aussi la conscience du but élevé qu'elle pour-
suit, et nous en appelons comme témoignage à l'ap-
plaudissement unanime qui a salué dans l'assemblée
générale ces paroles de son président que le Times
ne trouve que plaisantes.
Le Times nous a maintes fois redit, et il est en cela
dans le vrai, que le canal de Suez achevé serait sur-
tout profitable à la nation anglaise. Nous le savons,
et nous nous en réjouissons. Le canal de Suez n'est,
ne peut ni ne doit être un instrument de monopole
pour aucun peuple. Là dessus, nous ne saurions trop
réitérer nos protestations. Il ouvrira une nouvelle
carrière à tous, et chaque peuple y fera sa part dans
la mesure de sa grandeur, de ses ressources, de son
activité et de son génie. Que pourrait craindre l'An-
gleterre dans de pareilles conditions? Le Times pa-
rait reconnaître ces vérités. Il nous invite à achever
de le convertir, en complétant le plus rapidement
possible ce passage qu'attendent les flottes commer-
ciales de la Grande-Bretagne; la Compagnie ne sera
certes point sourde à cet appel. Mais sa franchise
doit être payée de franchise. Que la politique anglaise
ne suscite plus les entraves qu'elle a trop longtemps
opposées à l'ouvrage, et les yeux du Times ne tarderont
pas à être dessillés par l'événement; seulement il
s'agit de s'entendre.
Le journal de la Cité nous parle encore du fameux
compromis inventé par nous ne savons quel rêveur
de Constantinople; or, il n'y a point lieu à compromis.
La Compagnie est armée d'un contrat régulier et
définitif. Le compromis prétendu n'est pas autre chose
que la prohibition des moyens sous apparence de
l'acceptation de la fin. Toutes les garanties néces-
saires à l'Égypte, elles sont amplement et pleinement
réservées dans l'acte de concession. Il n'y manque
que l'accord de l'Europe pour faire passer dans le
droit public la neutralité perpétuelle du canal et
l'inviolabilité de l'Egypte dans son statu quo actuel.
Moyennant cet accord, les droits de l'Égypte et de la
Turquie seront préservés de toute atteinte sous la
sauvegarde de toutes les puissances, et cette solen-
nelle et universelle consécration de la neutralité du
canal, ce n'est ni la France, ni l'Europe, ni la Com-
pagnie qui la retarderont d'un jour. Depuis longtemps
rope, le monde tout entier ont donné leur adhésion
éclatante au projet du percement de l'isthme. Il y a
longtemps que la Porte se serait associée au vœu gé-
néral de l'humanité, si l'ambassadeur anglais n'avait
pas parlé, et encore à l'heure qu'il est elle s'y asso-
cierait avec empressement si l'ambassadeur anglais
ne parlait pas.
Nous concevons que le Tïwesjcherche autour de lui
d'autres épaules pour partager le poids de l'impopu-
larité de la politique anglaise dans cette circonstance;
mais ses tentatives sont vaines. Le monde sait que
si le canal de Suez a éprouvé et éprouve des obs-
tacles, c'est à la politique anglaise, et à la politique
anglaise seule et isolée qu'il les doit.
Quant à la fameuse perforation de la'cuirasse, nous
sommes affligé de voir le Times persévérer dans
cette vieille rhétorique, et vraiment, malgré tout
notre bon vouloir, il nous est impossible de croire
ici à sa sincérité. Nous lui avons répondu plusieurs
fois et péremptoirement à ce sujet, et nous pensions
que cette pitoyable querelle était plus que vidée.
Nous lui avons représenté qu'il faisait parler la
France comme elle n'avait jamais parlé; qu'il était
allé exhumer dans une brochure consacrée à de tout
autres sujets, deux seules lignes incidentes, mal in-
terprétées par lui, et qui, dans aucun cas, ne sont
que l'expression du sentiment d'une seule personne
et non du sentiment de la France et encore moins
de la Compagnie. Nous lui avons fait observer que
même cette explication de son opposition ne pouvait
être prise au sérieux, par la raison mathématique
que cette brochure date des derniers jours du der-
nier mois de 1859, et que l'opposition anglaise date
de 1854. Ce n'est donc pas la brochure de 1859 qui
a pu motiver l'opposition de 1854, 1855, 1856,1857,
1858 et des onze premiers mois de 1859. Les deux
lignes de la brochure ont pu être une bonne fortune
que l'on a essayé d'exploiter pour colorer des réso-
lutions arrêtées et des actes accomplis; mais, comme
l'a toujours déclaré et comme le déclare de nouveau
le Times, l'Angleterre a eu beau se tàter, elle n'a ja-
mais pu découvrir comment ce coup terrible, ou
pour nous servir des termes un peu emphatiques de
notre confrère, ce coup mortel pouvait atteindre ou
entamer son armure.
Laissons donc ces prétextes, notre courtoisie nous
interdit de dire ces puérilités. Accordons que le
Times a voulu justifier sa politique passée; mais la
justification est si difficile que tout son talent et
toutes les ressources de son grand esprit y ont
échoué. Il est certainement le premier à sentir la
faiblesse de son plaidoyer. Tout ce que nous lui de-
mandons c'est d'oublier avec nous le passé, et d'en-
visager franchement l'avenir sans jalousie comme
sans préjugé. Nous le lui répétons : la Compagnie
universelle a voulu et veut faire une œuvre univer-
selle. Malgré les sarcasmes dont il accueille cette pro-
fession de foi du rapport, nous lui affirmons encore que
l'entreprise est inspirée par le désir de rendre un
grand service, par la conviction profonde de l'utilité
dont elle sera pour tout le genre humain. Elle n'est
pas pour cela, comme le suppose ironiquement le
Times, une société de bienfaisance ; elle croit aussi
à une généreuse rémunération de ses capitaux; elle
ne perd pas de vue son caractère industriel. Mais
elle a aussi la conscience du but élevé qu'elle pour-
suit, et nous en appelons comme témoignage à l'ap-
plaudissement unanime qui a salué dans l'assemblée
générale ces paroles de son président que le Times
ne trouve que plaisantes.
Le Times nous a maintes fois redit, et il est en cela
dans le vrai, que le canal de Suez achevé serait sur-
tout profitable à la nation anglaise. Nous le savons,
et nous nous en réjouissons. Le canal de Suez n'est,
ne peut ni ne doit être un instrument de monopole
pour aucun peuple. Là dessus, nous ne saurions trop
réitérer nos protestations. Il ouvrira une nouvelle
carrière à tous, et chaque peuple y fera sa part dans
la mesure de sa grandeur, de ses ressources, de son
activité et de son génie. Que pourrait craindre l'An-
gleterre dans de pareilles conditions? Le Times pa-
rait reconnaître ces vérités. Il nous invite à achever
de le convertir, en complétant le plus rapidement
possible ce passage qu'attendent les flottes commer-
ciales de la Grande-Bretagne; la Compagnie ne sera
certes point sourde à cet appel. Mais sa franchise
doit être payée de franchise. Que la politique anglaise
ne suscite plus les entraves qu'elle a trop longtemps
opposées à l'ouvrage, et les yeux du Times ne tarderont
pas à être dessillés par l'événement; seulement il
s'agit de s'entendre.
Le journal de la Cité nous parle encore du fameux
compromis inventé par nous ne savons quel rêveur
de Constantinople; or, il n'y a point lieu à compromis.
La Compagnie est armée d'un contrat régulier et
définitif. Le compromis prétendu n'est pas autre chose
que la prohibition des moyens sous apparence de
l'acceptation de la fin. Toutes les garanties néces-
saires à l'Égypte, elles sont amplement et pleinement
réservées dans l'acte de concession. Il n'y manque
que l'accord de l'Europe pour faire passer dans le
droit public la neutralité perpétuelle du canal et
l'inviolabilité de l'Egypte dans son statu quo actuel.
Moyennant cet accord, les droits de l'Égypte et de la
Turquie seront préservés de toute atteinte sous la
sauvegarde de toutes les puissances, et cette solen-
nelle et universelle consécration de la neutralité du
canal, ce n'est ni la France, ni l'Europe, ni la Com-
pagnie qui la retarderont d'un jour. Depuis longtemps
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