Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1863 01 septembre 1863
Description : 1863/09/01 (A8,N173). 1863/09/01 (A8,N173).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032521
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2012
370 L'ISTHME DE SUEZ,
Les principales questions traitées dans ce rapport
sont :
Le défaut allégué d'autorisation de la Porte pour
l'exécution des travaux ;
La question du travail obligatoire ;
L'examen des accusations qui voudraient faire
croire que l'entreprise a pour but d'attenter à l'in-
dépendance de l'Egypte, et à en préparer sa con-
quête pour le compte du gouvernement français.
En ce qui concerne l'autorisation :
M. de Lesseps prétend prouver par des faits nom-
breux et des pièces authentiques qu'elle a été donnée
à diverses reprises de la seule manière compatible
avec la situation, la Porte elle-même demandant à
l'envelopper de formes qui ne fussent pas de nature
à attirer sur elle les foudres de l'Angleterre.
M. de Lesseps prétend prouver que la Porte, dans
cette affaire, a toujours exprimé un bon vouloir qui
n'a été contenu, contrarié ou suspendu que par la
pression directe et permanente de la diplomatie bri-
tannique.
Il soutient qu'en vertu des traités et des droits
respectifs qu'ils ont réservés à la Turquie et à l'E-
gypte l'acte de concession est régulier et définitif,
et que la Porte n'a à y intervenir que pour le rè -
glement des questions relatives à la neutralité.
Il soutient, enfin, que le vice - roi seul s'était
chargé d'obtenir l'autorisation de la Porte, que la
Compagnie a dû rester toujours et est toujours restée
étrangère aux négociations suivies à ce sujet entre
les deux gouvernements; que, quant à elle, le vice-
roi seul était juge de la valeur et de la nature de
cette autorisation, et que du moment qu'il avait
lui-même autorisé les travaux, participé par ses ac-
tes directement et pendant plusieurs années à leur
exécution, la Compagnie était pleinement dans les
termes de son contrat, et qu'elle avait à la fois pour
elle le fait légal et le fait accompli.
En ce qui concerne le travail obligatoire :
M. de Lesseps objecte d'abord que toute la récla-
mation turque repose sur la base d'une loi qui aurait
supprimé ce mode de travail dans tout l'empire otto-
man. Or M. de Lesseps conteste l'existence de cette
loi. Il demande qu'on la lui produise, qu'on lui en
indique la date, et notre loyauté nous oblige à dire
que jusqu'ici, en Angleterre comme en Turquie, on a
gardé le plus profond silence sur ces interrogations.
Le rapport présente un autre argument sérieux
contre l'existence de cette loi, et surtout contre son
application en Egypte. Il atteste que seulement de-
puis 1823 jusqu'en 1850, tous les travaux considé-
rables et utiles de l'Egypte ont été effectués par le
système qu'on veut proscrire; que depuis 1850 jus-
qu'à l'année dernière, le travail obligatoire sous la
pression et les exigences des agents britanniques a été
appliqué aux fellahs dans ses conditions les plus
onéreuses et souvent les plus inhumaines, pour la
construction ou la réparation des chemins de fer de
Suez et du Caire agréables à l'Angleterre. Que si
cette loi eût existé, l'Angleterre était trop scrupu-
leuse pour en imposer la violation, et la Turquie
trop peu complaisante pour la permettre.
On a dit aussi qu'à son avènement, le vice-roi ac-
tuel avait fait connaître ses intentions d'abolir la
corvée. M. de Lesseps rappelle qu'en même temps
le vice-roi déclarait officiellement que le mode de
travail adopté pour les travaux de l'isthme n'avait
rien de commun avec la corvée.
Au surplus, d'après M. de Lesseps, par un contrat
régulier, dès 1856, au moment où le travail obliga-
toire était en pleine vigueur en Egypte au profit et
à la sollicitation de l'Angleterre avec le consentement
de la Porte, le gouvernement égyptien s'est engagé
à fournir à la Compagnie tous les ouvriers qui lui
seraient nécessaires à l'accomplissement de son œu-
vre Ce contrat est la garantie de la Compagnie, en
quelque sorte la clause et la cause déterminante de
sa constitution, et M. de Lesseps soutient qu'au point
de vue de la législation intérieure comme du droit
international, il n'est pas possible de détruire un tel
contrat par un fait de rétroactivité qui ne serait que
de la violence.
En ce qui concerne le troisième point, c'est-à-dire
les arrière-pensées prêtées à la France et à la Com-
pagnie :
M. de Lesseps répond en invoquant les faits. Selon
lui, ceux qui convoitent l'Egypte et veulent s'en em-
parer sont ceux qui ont tout tenté pour lui donner un
gouvernement précaire et troublé, faible et anarchi-
que, livré à toutes les intrigues et à toutes les com-
pétitions personnelles. Ceux qui veulent le maintien
de l'indépendance de l'Egypte, sont ceux qui n'ont
rien négligé pour lui assurer un gouvernement sta-
ble, régulier et fort. Or, c'est l'Angleterre qui aurait
joué le premier de ces deux rôles, et la France qui
se serait constamment montrée fidèle au second.
C'est la France qui, en 1841, a exigé la constitution
actuelle de l'Egypte contre les répugnances et les
résistances de l'Angleterre; c'est la France qui a
soutenu les gouvernements progressifs et organisa-
teurs de Mehemet-Ali, d'Ibrahim, de Mohammed-Saïd,
c'est l'Angleterre qui n'a cessé de les contrecarrer et
de les combattre. C'est au contraire l'Angleterre qui a
comblé de ses sympathies et de ses caresses le pouvoir
barbare et désorganisateur d'Abbas-Pacha, qui l'a ap-
plaudi, qui l'a soutenu, tandis que la France s'éloignait
de lui. C'est l'Angleterre qui, depuis un quart de siècle,
travaille systématiquement à bloquer l'Egypte au nord
et au sud, qui l'enveloppe de ses établissements.
C'est l'Angleterre qui prétend Que la mer Rouge est
Les principales questions traitées dans ce rapport
sont :
Le défaut allégué d'autorisation de la Porte pour
l'exécution des travaux ;
La question du travail obligatoire ;
L'examen des accusations qui voudraient faire
croire que l'entreprise a pour but d'attenter à l'in-
dépendance de l'Egypte, et à en préparer sa con-
quête pour le compte du gouvernement français.
En ce qui concerne l'autorisation :
M. de Lesseps prétend prouver par des faits nom-
breux et des pièces authentiques qu'elle a été donnée
à diverses reprises de la seule manière compatible
avec la situation, la Porte elle-même demandant à
l'envelopper de formes qui ne fussent pas de nature
à attirer sur elle les foudres de l'Angleterre.
M. de Lesseps prétend prouver que la Porte, dans
cette affaire, a toujours exprimé un bon vouloir qui
n'a été contenu, contrarié ou suspendu que par la
pression directe et permanente de la diplomatie bri-
tannique.
Il soutient qu'en vertu des traités et des droits
respectifs qu'ils ont réservés à la Turquie et à l'E-
gypte l'acte de concession est régulier et définitif,
et que la Porte n'a à y intervenir que pour le rè -
glement des questions relatives à la neutralité.
Il soutient, enfin, que le vice - roi seul s'était
chargé d'obtenir l'autorisation de la Porte, que la
Compagnie a dû rester toujours et est toujours restée
étrangère aux négociations suivies à ce sujet entre
les deux gouvernements; que, quant à elle, le vice-
roi seul était juge de la valeur et de la nature de
cette autorisation, et que du moment qu'il avait
lui-même autorisé les travaux, participé par ses ac-
tes directement et pendant plusieurs années à leur
exécution, la Compagnie était pleinement dans les
termes de son contrat, et qu'elle avait à la fois pour
elle le fait légal et le fait accompli.
En ce qui concerne le travail obligatoire :
M. de Lesseps objecte d'abord que toute la récla-
mation turque repose sur la base d'une loi qui aurait
supprimé ce mode de travail dans tout l'empire otto-
man. Or M. de Lesseps conteste l'existence de cette
loi. Il demande qu'on la lui produise, qu'on lui en
indique la date, et notre loyauté nous oblige à dire
que jusqu'ici, en Angleterre comme en Turquie, on a
gardé le plus profond silence sur ces interrogations.
Le rapport présente un autre argument sérieux
contre l'existence de cette loi, et surtout contre son
application en Egypte. Il atteste que seulement de-
puis 1823 jusqu'en 1850, tous les travaux considé-
rables et utiles de l'Egypte ont été effectués par le
système qu'on veut proscrire; que depuis 1850 jus-
qu'à l'année dernière, le travail obligatoire sous la
pression et les exigences des agents britanniques a été
appliqué aux fellahs dans ses conditions les plus
onéreuses et souvent les plus inhumaines, pour la
construction ou la réparation des chemins de fer de
Suez et du Caire agréables à l'Angleterre. Que si
cette loi eût existé, l'Angleterre était trop scrupu-
leuse pour en imposer la violation, et la Turquie
trop peu complaisante pour la permettre.
On a dit aussi qu'à son avènement, le vice-roi ac-
tuel avait fait connaître ses intentions d'abolir la
corvée. M. de Lesseps rappelle qu'en même temps
le vice-roi déclarait officiellement que le mode de
travail adopté pour les travaux de l'isthme n'avait
rien de commun avec la corvée.
Au surplus, d'après M. de Lesseps, par un contrat
régulier, dès 1856, au moment où le travail obliga-
toire était en pleine vigueur en Egypte au profit et
à la sollicitation de l'Angleterre avec le consentement
de la Porte, le gouvernement égyptien s'est engagé
à fournir à la Compagnie tous les ouvriers qui lui
seraient nécessaires à l'accomplissement de son œu-
vre Ce contrat est la garantie de la Compagnie, en
quelque sorte la clause et la cause déterminante de
sa constitution, et M. de Lesseps soutient qu'au point
de vue de la législation intérieure comme du droit
international, il n'est pas possible de détruire un tel
contrat par un fait de rétroactivité qui ne serait que
de la violence.
En ce qui concerne le troisième point, c'est-à-dire
les arrière-pensées prêtées à la France et à la Com-
pagnie :
M. de Lesseps répond en invoquant les faits. Selon
lui, ceux qui convoitent l'Egypte et veulent s'en em-
parer sont ceux qui ont tout tenté pour lui donner un
gouvernement précaire et troublé, faible et anarchi-
que, livré à toutes les intrigues et à toutes les com-
pétitions personnelles. Ceux qui veulent le maintien
de l'indépendance de l'Egypte, sont ceux qui n'ont
rien négligé pour lui assurer un gouvernement sta-
ble, régulier et fort. Or, c'est l'Angleterre qui aurait
joué le premier de ces deux rôles, et la France qui
se serait constamment montrée fidèle au second.
C'est la France qui, en 1841, a exigé la constitution
actuelle de l'Egypte contre les répugnances et les
résistances de l'Angleterre; c'est la France qui a
soutenu les gouvernements progressifs et organisa-
teurs de Mehemet-Ali, d'Ibrahim, de Mohammed-Saïd,
c'est l'Angleterre qui n'a cessé de les contrecarrer et
de les combattre. C'est au contraire l'Angleterre qui a
comblé de ses sympathies et de ses caresses le pouvoir
barbare et désorganisateur d'Abbas-Pacha, qui l'a ap-
plaudi, qui l'a soutenu, tandis que la France s'éloignait
de lui. C'est l'Angleterre qui, depuis un quart de siècle,
travaille systématiquement à bloquer l'Egypte au nord
et au sud, qui l'enveloppe de ses établissements.
C'est l'Angleterre qui prétend Que la mer Rouge est
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