Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1863 15 août 1863
Description : 1863/08/15 (A8,N172). 1863/08/15 (A8,N172).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203251m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
338 L'ISTHME DE SUEZ,
Malgré leur étendue nous allons reproduire
en conséquence les articles publiés dans cette quin-
zaine par les journaux anglais relativement à
la nouvelle - intrigue de Constantinople. Nos lec-
teurs, au courant de la question, y découvri-
ront sans peine un grand fond d'ignorance. Il
faudrait plus d'espace que nous n'en avons, même
avec notre supplément, pour en réunir tous les traits;
mais l'ignorance n'est malheureusement pas le prin-
cipal défaut de ces attaques. Elles pèchent surtout
par le parti pris de falsifier les faits, d'altérer la vé-
rité, d'égarer l'opinion des Anglais sincères.
En effet, le rapport de M. F. de Lesseps à l'as-
semblée générale , le rapport de M. Hawkshaw
sur les conditions du canal ont assez amplement
circulé en Angleterre, et si cependant dans la dis-
cussion de la presse ces deux documents sont cons-
tamment altérés, dénaturés, si l'on persévère dans
des assertions dont ils sont la négation et la réfuta-
tion formelles, ce n'est plus, quoique avec regret,
l'ignorance qu'il faut accuser, mais la mauvaise foi.
Les deux documents dont nous venons de parler
avaient produit dans l'opinion britannique une heu-
reuse et vive sensation. C'est cette sensation qu'il
s'agit de détruire, et pour cela rien n'est épargné.
Nos lecteurs connaissent le rapport de M. Hawkshaw;
nous leur en avons soumis le texte tout entier; nous
leur demanderons si ce rapport ressemble en rien aux
commentaires qu'ils en vont lire. Après la publica-
tion de ce travail, il semblait impossible qu'on pût
contester encore la praticabilité de l'exécution du
canal. Il est pourtant des écrivains qui persévèrent
dans cette thèse, et il en est d'autres qui, en sentant
la vanité, se rabattent maintenant sur une autre
question, et cherchent à effrayer leur public en tâ-
chant de lui prouver que l'entreprise achevée n'en
sera pas moins une affaire ruineuse. On veut par
là empêcher les capitalistes anglais de s'associer à
l'affaire. Peu nous importe. Mais nous n'en devons
pas moins signaler dans cette tactique le but d'iso-
ler les intérêts anglais de ceux de la Compagnie,
afin de pouvoir avec moins de gêne continuer à
entretenir les préventions et les préjugés.
On trouvera dans cette longue revue des décla-
mations et des objurgations de toute espèce à l'en-
droit du travail obligatoire. On y verra que l'on va
jusqu'à dire que l'honneur de la France est compro-
mis par l'emploi de ce travail, et que l'on persiste à
soutenir qu'il est aboli dans le reste de l'empire. Mais
quand on demande à ces philanthropes si l'honneur
l'Angleterre a été compromis en imposant de 1852
.62 ce même système de travail au gouverne-
égyptien, peur fournir à l'Angleterre des moyens
~;:,i', ansit avec n e;quan on leur eman e
~~e Hansit avec l'Inde; quand on leur demande
.0
QMfte des victimes dont ont été jonchés les deux che-
mins de fer d'Alexandrie au Caire et du Caire à
Suez; quand on leur demande pourquoi à cette heure
même la Compagnie péninsulaire emploie le travail
forcé à Suez pour le débarquement et le chargement
de ses navires, ils gardent le silence et escamotent
la question. Elle est embarrassante, donc elle est non
avenue. C'est au moyen de la même tactique qu'ils se
tirent de la difficulté de citer cette loi qu'ils invo-
quent sans cesse, et en vertu de laquelle le travail
obligatoire aurait été aboli dans l'empire ottoman.
On a beau leur déclarer que cette loi n'existe pas;
ils n"en tiennent pas de compte et ont des oreilles
pour ne pas entendre. On a beau leur dire que la
Compagnie de Suez n'est pas une compagnie fran-
çaise, qu'elle est formée avec les capitaux de tous
les pays, que tous les pays ont été appelés à y par-
ticiper, l'Angleterre la première ; ils se détournent et
ils répètent : « La Compagnie de Suez est une compa-
gnie française et rien que française. » On a beau leur
prouver que les terres concédées sont et restent des
terres égyptiennes, soumises à la police et à l'auto-
rité égyptiennes, cultivées par des sujets égyptiens;
ils n'en répétant pas moins à leurs lecteurs : « Les ter-
res concédées sont des terres françaises ; les droits de
la Compagnie sur ces terres sont des droits souve-
rains. Les ouvriers employés aux travaux sont des
corps d'armée destinés à être commandés par des
officiers français.» On a beau leur montrer les progrès
des travaux, les cinquante millions qui y sont déjà
dépensés ; ils tournent le dos et redisent : « Ce
n'est pas le canal que la Compagnie veut faire, c'est
l'Egypte qu'elle veut livrer aux Français. »
Naturellement le promoteur de l'œuvre doit avoir sa
part dans ce débordement systématique de la calom-
nie et du mensonge. Aussi n'est-il épargné ni dans
sa personne, ni dans ses intentions, ni dans son carac-
tère. S'il était Clyde ou Hastings, c'est-à-dire l'un de
ces hommes qui ont donné un empjre à l'Angleterre
par la rapine, le supplice et le crime, il aurait des
statues comme eux.
La vérité ne craint ni l'erreur, ni l'astuce, nous
allons le prouver une fois de plus en reproduisant,
sans en rien retrancher, toutes les attaques dont le
canal de Suez vient d'être l'objet dans son présent,
dans son avenir, dans sa moralité, et, nous pourrions
le dire, dans toutes les conditions de son existence.
Nous ne nous donnerons même pas la peine de les
réfuter. Elles se réfutent d'elles-mêmes, et la plupart
du temps, les unes se contredisent par les autres.
Nous sommes convaincus au contraire que cette re-
production ne sera pour l'opinion française et l'opi-
nion européenne qu'un nouveau stimulant à con-
fondre ces dernières et impuissantes colères par un
concours plus ferme et plus éclatant encore à l'œu-
vre si calomniée.
Malgré leur étendue nous allons reproduire
en conséquence les articles publiés dans cette quin-
zaine par les journaux anglais relativement à
la nouvelle - intrigue de Constantinople. Nos lec-
teurs, au courant de la question, y découvri-
ront sans peine un grand fond d'ignorance. Il
faudrait plus d'espace que nous n'en avons, même
avec notre supplément, pour en réunir tous les traits;
mais l'ignorance n'est malheureusement pas le prin-
cipal défaut de ces attaques. Elles pèchent surtout
par le parti pris de falsifier les faits, d'altérer la vé-
rité, d'égarer l'opinion des Anglais sincères.
En effet, le rapport de M. F. de Lesseps à l'as-
semblée générale , le rapport de M. Hawkshaw
sur les conditions du canal ont assez amplement
circulé en Angleterre, et si cependant dans la dis-
cussion de la presse ces deux documents sont cons-
tamment altérés, dénaturés, si l'on persévère dans
des assertions dont ils sont la négation et la réfuta-
tion formelles, ce n'est plus, quoique avec regret,
l'ignorance qu'il faut accuser, mais la mauvaise foi.
Les deux documents dont nous venons de parler
avaient produit dans l'opinion britannique une heu-
reuse et vive sensation. C'est cette sensation qu'il
s'agit de détruire, et pour cela rien n'est épargné.
Nos lecteurs connaissent le rapport de M. Hawkshaw;
nous leur en avons soumis le texte tout entier; nous
leur demanderons si ce rapport ressemble en rien aux
commentaires qu'ils en vont lire. Après la publica-
tion de ce travail, il semblait impossible qu'on pût
contester encore la praticabilité de l'exécution du
canal. Il est pourtant des écrivains qui persévèrent
dans cette thèse, et il en est d'autres qui, en sentant
la vanité, se rabattent maintenant sur une autre
question, et cherchent à effrayer leur public en tâ-
chant de lui prouver que l'entreprise achevée n'en
sera pas moins une affaire ruineuse. On veut par
là empêcher les capitalistes anglais de s'associer à
l'affaire. Peu nous importe. Mais nous n'en devons
pas moins signaler dans cette tactique le but d'iso-
ler les intérêts anglais de ceux de la Compagnie,
afin de pouvoir avec moins de gêne continuer à
entretenir les préventions et les préjugés.
On trouvera dans cette longue revue des décla-
mations et des objurgations de toute espèce à l'en-
droit du travail obligatoire. On y verra que l'on va
jusqu'à dire que l'honneur de la France est compro-
mis par l'emploi de ce travail, et que l'on persiste à
soutenir qu'il est aboli dans le reste de l'empire. Mais
quand on demande à ces philanthropes si l'honneur
l'Angleterre a été compromis en imposant de 1852
.62 ce même système de travail au gouverne-
égyptien, peur fournir à l'Angleterre des moyens
~;:,i', ansit avec n e;quan on leur eman e
~~e Hansit avec l'Inde; quand on leur demande
.0
QMfte des victimes dont ont été jonchés les deux che-
mins de fer d'Alexandrie au Caire et du Caire à
Suez; quand on leur demande pourquoi à cette heure
même la Compagnie péninsulaire emploie le travail
forcé à Suez pour le débarquement et le chargement
de ses navires, ils gardent le silence et escamotent
la question. Elle est embarrassante, donc elle est non
avenue. C'est au moyen de la même tactique qu'ils se
tirent de la difficulté de citer cette loi qu'ils invo-
quent sans cesse, et en vertu de laquelle le travail
obligatoire aurait été aboli dans l'empire ottoman.
On a beau leur déclarer que cette loi n'existe pas;
ils n"en tiennent pas de compte et ont des oreilles
pour ne pas entendre. On a beau leur dire que la
Compagnie de Suez n'est pas une compagnie fran-
çaise, qu'elle est formée avec les capitaux de tous
les pays, que tous les pays ont été appelés à y par-
ticiper, l'Angleterre la première ; ils se détournent et
ils répètent : « La Compagnie de Suez est une compa-
gnie française et rien que française. » On a beau leur
prouver que les terres concédées sont et restent des
terres égyptiennes, soumises à la police et à l'auto-
rité égyptiennes, cultivées par des sujets égyptiens;
ils n'en répétant pas moins à leurs lecteurs : « Les ter-
res concédées sont des terres françaises ; les droits de
la Compagnie sur ces terres sont des droits souve-
rains. Les ouvriers employés aux travaux sont des
corps d'armée destinés à être commandés par des
officiers français.» On a beau leur montrer les progrès
des travaux, les cinquante millions qui y sont déjà
dépensés ; ils tournent le dos et redisent : « Ce
n'est pas le canal que la Compagnie veut faire, c'est
l'Egypte qu'elle veut livrer aux Français. »
Naturellement le promoteur de l'œuvre doit avoir sa
part dans ce débordement systématique de la calom-
nie et du mensonge. Aussi n'est-il épargné ni dans
sa personne, ni dans ses intentions, ni dans son carac-
tère. S'il était Clyde ou Hastings, c'est-à-dire l'un de
ces hommes qui ont donné un empjre à l'Angleterre
par la rapine, le supplice et le crime, il aurait des
statues comme eux.
La vérité ne craint ni l'erreur, ni l'astuce, nous
allons le prouver une fois de plus en reproduisant,
sans en rien retrancher, toutes les attaques dont le
canal de Suez vient d'être l'objet dans son présent,
dans son avenir, dans sa moralité, et, nous pourrions
le dire, dans toutes les conditions de son existence.
Nous ne nous donnerons même pas la peine de les
réfuter. Elles se réfutent d'elles-mêmes, et la plupart
du temps, les unes se contredisent par les autres.
Nous sommes convaincus au contraire que cette re-
production ne sera pour l'opinion française et l'opi-
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fondre ces dernières et impuissantes colères par un
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