Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1863 15 août 1863
Description : 1863/08/15 (A8,N172). 1863/08/15 (A8,N172).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203251m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
336 L'ISTHME DE SUEZ,
treuse. A quoi il aurait été répondu que « cet appui
ne s'étendrait pas au-delà d'une certaine mesure. )
Le correspondant donne l'explication la plus nette de
cette déclaration en ajoutant que, dès lors, «le mieux
à faire était de capituler de bonne grâce. »
Voilà tout le secret. La diplomatie anglaise vou-
lait bien compromettre la Porte, mais elle n'entendait
ni se compromettre ni se découvrir pour son compte.
Elle ne le voulait pas, elle ne le pouvait pas ; car
elle eût été désavouée dans son propre pays.
Il n'y avait donc plus d'autre ressource que de
recommencer la manœuvre dont on avait espéré
tant de succès, par la publication savante de la note
du 6 avril, publication, comme on le sait, destinée à
dissimuler l'échec essuyé par la diplomatie an-
glaise dans le voyage du sultan en Egypte, et à
faire croire que cette note était le résultat du voyage
au lieu d'être le monument en ruines d'un complot
avorté. Cette fois, il n'y a plus de note à publier, mais
on pouvait la raviver en faisant circuler une fausse
relation du triomphe de ses principes. On met donc
en avant l'histoire d'un compromis, et ce compromis
est tout simplement une variante des combinaisons
conçues pour porter indirectement, mais sûrement,
le coup de grâce au canal de Suez.
C'est certainement un fait étrange que cet em-
pressement et cette unanimité de la presse anglaise
à adopter, sans hésitation, comme article de foi,
cette annonce du Times. Parmi ces journaux cré-
dules, il en est qui sont dans les confidences du
comte Russell, ministre des affaires étrangères, de
ord Palmerston, premier ministre, et ces. hommes
d'Etat, qui savent bien à quoi s'en tenir, n'ont-
Is donc rien fait pour les éclairer sur l'erreur dans
laquelle on les jetait ?
Quoi qu'il en soit, la presse anglaise, comme un
seul homme, a salué l'arrangement supposé comme
un fait réel et accompli ; mais sur le fait lui-même,
elle s'est divisée en deux camps: d'un côté les jour-
naux qui, vraiment satisfaits, se rallieraient franche-
ment désormais à l'exécution du canal; de l'autre
côté, les journaux qui, fidèles à leurs préjugés et à
leurs jalousies, continuent à le combattre et à le
dénoncer aux défiances de leur pays par tous ces
moyens de mensonge, de diffamation des pensées, de
falsification des faits qui ont été depuis le commen-
cement les seules armes des adversaires de cette
grande œuvre. Il est évident pour nous qu'à leurs
yeux l'entreprise aujourd'hui n'a plus qu'un tort,
c'est celui de n'être pas exécutée par une compagnie
anglaise et par des capitaux anglais, au profit
exclusif de l'Angleterre. Alors elle serait aussi belle,
aussi morale, aussi vertueuse, aussi irréprochable
qu'elle est souillée en d'autres mains des vices d'am-
bition, d'intrigue, de perfidie, de conspiration et
d'impur agiotage. Nous concevons qu'après avoir
espéré ce résultat de la note d'Aali-Pacha, proposant
de prendre l'affaire pour le compte de la Turquie,
c'est-à-dire pour le compte de l'Angleterre, la presse
britannique, désappointée, exhale sa mauvaise hu-
meur; mais pourtant à tout il y a une mesure, et
nous verrons tout à l'heure que dans la plupart de
ces journaux toute mesure est excédée.
Toutefois, il est un point sur lequel nous avons à
relever, dans ces manifestations la plupart irritées, un
accord très-remarquable. Toute la presse anglaise
proclame que le canal étant achevé et livré à la na-
vigation, c'est l'Angleterre qui en retirera le plus
grand avantage. Nous l'avons dit souvent et nous
sommes heureux de trouver nos confrères d'outre-
Manche convertis du moins à cet égard. Avec ce
premier pas important et l'abandon signifié à la
Turquie, il nous est impossible de désespérer de voir
la presse anglaise se laissant aller au courant de
l'opinion qui se manifeste autour d'elle, se rallier
prochainement au canal de Suez en vue du bien
qu'en retirera son pays, en se préoccupant moins
de celui qu'en recueilleront les autres.
ERNEST DESPLACES.
LE CONSTITUTIONNEL SUR LA MEME QUESTION.
A l'appui des considérations qui précèdent, nous
sommes heureux de citer l'article suivant du Con-
stitutionnel en position d'être très-bien informé sur
la politique française.
E. D.
« La télégraphie privée a transmis à tous les journaux
le résumé d'un article du Times où il était dit qu'un ar-
rangement, conclu à Constantinople, faisait enfin sortir
le canal de Suez « du domaine de la politique. » Le
Times était assez bon pour se réjouir de ce dénoûment
et pour en féliciter toutes « les parties intéressées. »
- Cette joie seule et ces félicitations du journal an-
glais auront, sans doute, suscité la défiance des « par-
ties intéressées. »
» Et ce n'est pas sans raison, car l'arrangement pré-
tendu n'est qu'une nouvelle manœuvre ayant pour but
de faire revivre les propositions, bien et dûment enter-
rées, de la fameuse note turque qui a fait tant de bruit
il y a deux mois.
» On se souvient que, clans cette note, le ministre
ottoman promettait de donner au canal de Suez una
adhésion nouvelle et formelle à deux conditions prin-
cipales :
» Par la première, la Compagnie eût renoncé à l'em-
ploi du travail des ouvriers égyptiens, requis selon la
coutume et les lois du pays.
treuse. A quoi il aurait été répondu que « cet appui
ne s'étendrait pas au-delà d'une certaine mesure. )
Le correspondant donne l'explication la plus nette de
cette déclaration en ajoutant que, dès lors, «le mieux
à faire était de capituler de bonne grâce. »
Voilà tout le secret. La diplomatie anglaise vou-
lait bien compromettre la Porte, mais elle n'entendait
ni se compromettre ni se découvrir pour son compte.
Elle ne le voulait pas, elle ne le pouvait pas ; car
elle eût été désavouée dans son propre pays.
Il n'y avait donc plus d'autre ressource que de
recommencer la manœuvre dont on avait espéré
tant de succès, par la publication savante de la note
du 6 avril, publication, comme on le sait, destinée à
dissimuler l'échec essuyé par la diplomatie an-
glaise dans le voyage du sultan en Egypte, et à
faire croire que cette note était le résultat du voyage
au lieu d'être le monument en ruines d'un complot
avorté. Cette fois, il n'y a plus de note à publier, mais
on pouvait la raviver en faisant circuler une fausse
relation du triomphe de ses principes. On met donc
en avant l'histoire d'un compromis, et ce compromis
est tout simplement une variante des combinaisons
conçues pour porter indirectement, mais sûrement,
le coup de grâce au canal de Suez.
C'est certainement un fait étrange que cet em-
pressement et cette unanimité de la presse anglaise
à adopter, sans hésitation, comme article de foi,
cette annonce du Times. Parmi ces journaux cré-
dules, il en est qui sont dans les confidences du
comte Russell, ministre des affaires étrangères, de
ord Palmerston, premier ministre, et ces. hommes
d'Etat, qui savent bien à quoi s'en tenir, n'ont-
Is donc rien fait pour les éclairer sur l'erreur dans
laquelle on les jetait ?
Quoi qu'il en soit, la presse anglaise, comme un
seul homme, a salué l'arrangement supposé comme
un fait réel et accompli ; mais sur le fait lui-même,
elle s'est divisée en deux camps: d'un côté les jour-
naux qui, vraiment satisfaits, se rallieraient franche-
ment désormais à l'exécution du canal; de l'autre
côté, les journaux qui, fidèles à leurs préjugés et à
leurs jalousies, continuent à le combattre et à le
dénoncer aux défiances de leur pays par tous ces
moyens de mensonge, de diffamation des pensées, de
falsification des faits qui ont été depuis le commen-
cement les seules armes des adversaires de cette
grande œuvre. Il est évident pour nous qu'à leurs
yeux l'entreprise aujourd'hui n'a plus qu'un tort,
c'est celui de n'être pas exécutée par une compagnie
anglaise et par des capitaux anglais, au profit
exclusif de l'Angleterre. Alors elle serait aussi belle,
aussi morale, aussi vertueuse, aussi irréprochable
qu'elle est souillée en d'autres mains des vices d'am-
bition, d'intrigue, de perfidie, de conspiration et
d'impur agiotage. Nous concevons qu'après avoir
espéré ce résultat de la note d'Aali-Pacha, proposant
de prendre l'affaire pour le compte de la Turquie,
c'est-à-dire pour le compte de l'Angleterre, la presse
britannique, désappointée, exhale sa mauvaise hu-
meur; mais pourtant à tout il y a une mesure, et
nous verrons tout à l'heure que dans la plupart de
ces journaux toute mesure est excédée.
Toutefois, il est un point sur lequel nous avons à
relever, dans ces manifestations la plupart irritées, un
accord très-remarquable. Toute la presse anglaise
proclame que le canal étant achevé et livré à la na-
vigation, c'est l'Angleterre qui en retirera le plus
grand avantage. Nous l'avons dit souvent et nous
sommes heureux de trouver nos confrères d'outre-
Manche convertis du moins à cet égard. Avec ce
premier pas important et l'abandon signifié à la
Turquie, il nous est impossible de désespérer de voir
la presse anglaise se laissant aller au courant de
l'opinion qui se manifeste autour d'elle, se rallier
prochainement au canal de Suez en vue du bien
qu'en retirera son pays, en se préoccupant moins
de celui qu'en recueilleront les autres.
ERNEST DESPLACES.
LE CONSTITUTIONNEL SUR LA MEME QUESTION.
A l'appui des considérations qui précèdent, nous
sommes heureux de citer l'article suivant du Con-
stitutionnel en position d'être très-bien informé sur
la politique française.
E. D.
« La télégraphie privée a transmis à tous les journaux
le résumé d'un article du Times où il était dit qu'un ar-
rangement, conclu à Constantinople, faisait enfin sortir
le canal de Suez « du domaine de la politique. » Le
Times était assez bon pour se réjouir de ce dénoûment
et pour en féliciter toutes « les parties intéressées. »
- Cette joie seule et ces félicitations du journal an-
glais auront, sans doute, suscité la défiance des « par-
ties intéressées. »
» Et ce n'est pas sans raison, car l'arrangement pré-
tendu n'est qu'une nouvelle manœuvre ayant pour but
de faire revivre les propositions, bien et dûment enter-
rées, de la fameuse note turque qui a fait tant de bruit
il y a deux mois.
» On se souvient que, clans cette note, le ministre
ottoman promettait de donner au canal de Suez una
adhésion nouvelle et formelle à deux conditions prin-
cipales :
» Par la première, la Compagnie eût renoncé à l'em-
ploi du travail des ouvriers égyptiens, requis selon la
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