Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 août 1863 01 août 1863
Description : 1863/08/01 (A8,N171). 1863/08/01 (A8,N171).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032506
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
312 L'ISTHME DE SUEZ,
» Le rapport de M. Ferdinand de Lesseps a, de plus,
établi que la Compagnie avait à sa disposition 148 mil-
lions, somme surabondamment suffisante pour terminer
les travaux et réunir les deux mers. »
L'EUROPE DE FRANCFORT.
Ce journal a consacré à la séance du 15 juillet un
compte rendu des plus favorables, mais qui nous
manque par suite de circonstances indépendantes de
notre volonté.
GAZETTE OFFICIELLE DU ROYAUME D'ITALIE,
« L'assemblée générale des actionnaires du 15 juillet
courant a été l'une des plus importantes et des plus
solennelles qu'il y ait eu; elle montre avec quelle
persévérante énergie, la Compagnie universelle du ca-
nal de Suez se met en mesure de pousser cette grande
entreprise. Nous avons parcouru dans le dernier nu-
méro du journal l'Isthme de Suez le rapport présenté à
l'assemblée générale. Comme il nous est impossible
d'analyser dans le bref article d'un journal politique
un document aussi considérable, nous essaierons d'en
donner un rapide et incomplet aperçu pour ceux de
nos lecteurs qui n'ont pas le loisir de prendre connais-
sance du rapport tout entier.
» Le glorieux promoteur du plus grand ouvrage des
temps modernes, accueilli par les plus bruyants et les
plus sincères applaudissements de cette nombreuse réu-
nion, après avoir exposé la situation financière et
l'état des travaux, a présenté la situation générale
de l'entreprise. Les finances de la Société sont telle-
ment satisfaisantes que pendant une année encore il
ne sera pas fait de nouveaux appels de fonds. La par-
tie relative à l'état des travaux permet de suivre pas
à pas le progrès de la canalisation de l'isthme.
» Rédigée par M. l'ingénieur Voisin, directeur général
des travaux, cette partie du rapport se recommande
comme un des plus remarquables exposés de ce genre.
D'ici à peu de mois, Port-Saïd et Suez, les deux extrémités
du canal, jouiront du précieux avantage des eaux du
Nil, et, dans le courant de novembre au plus tard, une
voie sera ouverte entre la mer Rouge et la Méditer-
ranée. Les travaux dans le port de Suez promettent
une économie notable sur les devis primitifs.
» Outre les vingt-quatre premières dragues, dont le tra-
vail moyen peut être évalué à 400 mètres cubes par
jour, on espère, par de nouvelles machines comman-
dées, pouvoir extraire annuellement 10 millions de
mètres cubes de terre ; les transports des objets néces-
saires à l'alimentation et aux besoins des contingents, qui
exigeaient 1,600 chameaux dans le cours de l'année
dernière, se trouvent singulièrement diminués par l'é-
tat d'avancement des canaux. Les marchandises trans-
portées par la seule voie du Nil peuvent être évaluées
à 900 tonnes par mois. 12 millions de mètres cubes de
terre excavée ou transportée n'ont pas produit la
moindre altération dans la santé des nombreux tra-
vailleurs, ce qui est un assez solide argument en fa-
sallubrité de l'isthme.
rbles sont surtout les pages du rapport qui
t culture des terres dans l'Ouady, spécia-
SI
lement pour la production du coton et du mûrier. Le
ver à soie y réussit admirablement.
» Les paroles par lesquelles Abd-el-Kader, lors de sa
visite, a invité les chefs des Bédouins à s'établir sur
l'isthme, ont produit une grande et salutaire impres-
sion sur les Arabes du désert. La présence des sœurs
du Bon-Pasteur a d'excellents résultats , parce que,
comme le dit si bien M. de Lesseps, les « femmes sa-
vent seules soigner et adoucir les souffrances. »
» L'exposé de la situation générale est admirable
par la lucidité et par l'importance des faits qui y sont
relatés avec une courageuse franchise. La vigueur lo-
gique avec laquelle M. de Lesseps a réfuté la fameuse
note turque imaginée pour interrompre l'entreprise de
l'isthme, a remué profondément l'assemblée, dont les
continuelles interruptions d'applaudissements permet-
taient à peine de suivre le fil du discours de l'orateur.
» Après avoir mis en évidence que l'opposition
n'existait pas à Constantinople, mais que tous ses
coups venaient de Londres, M. de Lesseps invite en ces
termes les opposants à se rendre dans l'isthme : a Que
ceux qui doutent encore viennent, et, s'ils ne sont pas
convaincus, c'est qu'ils sont frappés de la cataracte.
Avant la fin de cette année, la rigole maritime unira
les deux mers. M. de Lesseps rappelle les paroles qu'un
des gouverneurs généraux des Indes adressait à son
ministre, en l'invitant à ne pas perdre de vue la poli-
tique traditionnelle : « L'Angleterre, avec un pied dans
l'Inde et l'autre en Egypte, deviendra la maîtresse du
monde. »
» Quand on se rappelle que les seuls chemins de
fer de la France, combattus il y a trente ans par qiiel-
ques esprits supérieurs, ont, en 1862, donné lieu à un
mouvement de 51 millions de voyageurs et de 21 mil-
lions de tonnes de marchandises, que ne peut-on pas
prévoir du passage par Suez lorsqu'il sera ouvert au
monde entier? Les amis véritables de la civilisation
verront avec plaisir se rapprocher la digne compensa-
tion des sacrifices due à l'honorable Société universelle
et à la noble persévérance de son illustre fondateur.
» Qu'il nous soit permis de conclure cette analyse
par la citation de ces paroles expressives que nous
empruntons au journal des deux mers : « En attendant,
les travaux marchent; ils marcheront, et l'Egypte, la
Turquie et le monde, l'Angleterre elle-même, recueil-
leront les fruits de leur achèvement. »
( BARUFFI. »
L'OBSERVATEUR DE TRIESTE — (Journal officiel).
« L'assemblée générale des actionnaires du canal de
Suez a eu lieu à Paris, le 15 dulcourant, en présence
de plus de cinq cents actionnaires, qui ont salué
des plus vifs applaudissements, à son entrée, le
président, M. de Lesseps. Considérant l'intérêt que
possède pour notre ville tout ce qui concerne cette en-
treprise, qui s'avance à pas de géant vers sa réalisa-
tion, nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en leur
donnant un résumé du rapport, comprenant trois
points principaux : la situation financière, l'état des
travaux et la situation générale.
» De la première partie il résulte que les fonds dispo-
» Le rapport de M. Ferdinand de Lesseps a, de plus,
établi que la Compagnie avait à sa disposition 148 mil-
lions, somme surabondamment suffisante pour terminer
les travaux et réunir les deux mers. »
L'EUROPE DE FRANCFORT.
Ce journal a consacré à la séance du 15 juillet un
compte rendu des plus favorables, mais qui nous
manque par suite de circonstances indépendantes de
notre volonté.
GAZETTE OFFICIELLE DU ROYAUME D'ITALIE,
« L'assemblée générale des actionnaires du 15 juillet
courant a été l'une des plus importantes et des plus
solennelles qu'il y ait eu; elle montre avec quelle
persévérante énergie, la Compagnie universelle du ca-
nal de Suez se met en mesure de pousser cette grande
entreprise. Nous avons parcouru dans le dernier nu-
méro du journal l'Isthme de Suez le rapport présenté à
l'assemblée générale. Comme il nous est impossible
d'analyser dans le bref article d'un journal politique
un document aussi considérable, nous essaierons d'en
donner un rapide et incomplet aperçu pour ceux de
nos lecteurs qui n'ont pas le loisir de prendre connais-
sance du rapport tout entier.
» Le glorieux promoteur du plus grand ouvrage des
temps modernes, accueilli par les plus bruyants et les
plus sincères applaudissements de cette nombreuse réu-
nion, après avoir exposé la situation financière et
l'état des travaux, a présenté la situation générale
de l'entreprise. Les finances de la Société sont telle-
ment satisfaisantes que pendant une année encore il
ne sera pas fait de nouveaux appels de fonds. La par-
tie relative à l'état des travaux permet de suivre pas
à pas le progrès de la canalisation de l'isthme.
» Rédigée par M. l'ingénieur Voisin, directeur général
des travaux, cette partie du rapport se recommande
comme un des plus remarquables exposés de ce genre.
D'ici à peu de mois, Port-Saïd et Suez, les deux extrémités
du canal, jouiront du précieux avantage des eaux du
Nil, et, dans le courant de novembre au plus tard, une
voie sera ouverte entre la mer Rouge et la Méditer-
ranée. Les travaux dans le port de Suez promettent
une économie notable sur les devis primitifs.
» Outre les vingt-quatre premières dragues, dont le tra-
vail moyen peut être évalué à 400 mètres cubes par
jour, on espère, par de nouvelles machines comman-
dées, pouvoir extraire annuellement 10 millions de
mètres cubes de terre ; les transports des objets néces-
saires à l'alimentation et aux besoins des contingents, qui
exigeaient 1,600 chameaux dans le cours de l'année
dernière, se trouvent singulièrement diminués par l'é-
tat d'avancement des canaux. Les marchandises trans-
portées par la seule voie du Nil peuvent être évaluées
à 900 tonnes par mois. 12 millions de mètres cubes de
terre excavée ou transportée n'ont pas produit la
moindre altération dans la santé des nombreux tra-
vailleurs, ce qui est un assez solide argument en fa-
sallubrité de l'isthme.
rbles sont surtout les pages du rapport qui
t culture des terres dans l'Ouady, spécia-
SI
lement pour la production du coton et du mûrier. Le
ver à soie y réussit admirablement.
» Les paroles par lesquelles Abd-el-Kader, lors de sa
visite, a invité les chefs des Bédouins à s'établir sur
l'isthme, ont produit une grande et salutaire impres-
sion sur les Arabes du désert. La présence des sœurs
du Bon-Pasteur a d'excellents résultats , parce que,
comme le dit si bien M. de Lesseps, les « femmes sa-
vent seules soigner et adoucir les souffrances. »
» L'exposé de la situation générale est admirable
par la lucidité et par l'importance des faits qui y sont
relatés avec une courageuse franchise. La vigueur lo-
gique avec laquelle M. de Lesseps a réfuté la fameuse
note turque imaginée pour interrompre l'entreprise de
l'isthme, a remué profondément l'assemblée, dont les
continuelles interruptions d'applaudissements permet-
taient à peine de suivre le fil du discours de l'orateur.
» Après avoir mis en évidence que l'opposition
n'existait pas à Constantinople, mais que tous ses
coups venaient de Londres, M. de Lesseps invite en ces
termes les opposants à se rendre dans l'isthme : a Que
ceux qui doutent encore viennent, et, s'ils ne sont pas
convaincus, c'est qu'ils sont frappés de la cataracte.
Avant la fin de cette année, la rigole maritime unira
les deux mers. M. de Lesseps rappelle les paroles qu'un
des gouverneurs généraux des Indes adressait à son
ministre, en l'invitant à ne pas perdre de vue la poli-
tique traditionnelle : « L'Angleterre, avec un pied dans
l'Inde et l'autre en Egypte, deviendra la maîtresse du
monde. »
» Quand on se rappelle que les seuls chemins de
fer de la France, combattus il y a trente ans par qiiel-
ques esprits supérieurs, ont, en 1862, donné lieu à un
mouvement de 51 millions de voyageurs et de 21 mil-
lions de tonnes de marchandises, que ne peut-on pas
prévoir du passage par Suez lorsqu'il sera ouvert au
monde entier? Les amis véritables de la civilisation
verront avec plaisir se rapprocher la digne compensa-
tion des sacrifices due à l'honorable Société universelle
et à la noble persévérance de son illustre fondateur.
» Qu'il nous soit permis de conclure cette analyse
par la citation de ces paroles expressives que nous
empruntons au journal des deux mers : « En attendant,
les travaux marchent; ils marcheront, et l'Egypte, la
Turquie et le monde, l'Angleterre elle-même, recueil-
leront les fruits de leur achèvement. »
( BARUFFI. »
L'OBSERVATEUR DE TRIESTE — (Journal officiel).
« L'assemblée générale des actionnaires du canal de
Suez a eu lieu à Paris, le 15 dulcourant, en présence
de plus de cinq cents actionnaires, qui ont salué
des plus vifs applaudissements, à son entrée, le
président, M. de Lesseps. Considérant l'intérêt que
possède pour notre ville tout ce qui concerne cette en-
treprise, qui s'avance à pas de géant vers sa réalisa-
tion, nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en leur
donnant un résumé du rapport, comprenant trois
points principaux : la situation financière, l'état des
travaux et la situation générale.
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