Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1863 15 août 1863
Description : 1863/08/15 (A8,N172). 1863/08/15 (A8,N172).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203251m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
384 L'ISTHME DE SUEZ,
CHRONIQUE DE L'ISTHME
Les travaux du canal suivent leur cours régulier
sur toute la ligne. Les dragues fonctionnent
comme d'habitude. Celles d'une forcé supérieure, dont
la construction était confiée aux Forges et Chantiers
de la Méditerranée, commencent à arriver à Port-
Saïd. Les contingents habituels sont répartis sur le
seuil du Sérapéum et sur la tranchée du canal d'eau
douce qui s'avance vers Suez, et aura, selon toute
probabilité, atteint cette dernière ville en novembre.
La crue du Nil a commencé, et les eaux qui avaient
baissé, dans le canal pendant l'étiage y reviennent
abondamment. La présence de M. F. de Lesseps,
dont nous annonçons plus haut le départ pour l'E-
gypte, donnera aux travaux une impulsion plus vive
encore.
Une lettre de Tel-el-Kebir, en date du 27 juillet,
nous annonce que tout va bien dans l'Ouady. Les
courses hippiques sont naturalisées dans le désert.
Déjà, l'année dernière, une course de cette espèce
avait été inaugurée pour la première fois à propos
de la fête d'Abou-Nichab, qui est la fête de l'Ouady.
Cette année, cette solennité réunissait encore toute
la population du domaine et de ses environs. Il s'a-
gissait de disputer un prix de 500 francs institué
par la Compagnie.
La piste était de 3,040 mètres en ligne directe
tracée par des poteaux surmontés de pavillons. La
course était réglée en partie liée pour pallier les
surprises du départ, et éviter les réclamations que
l'ardeur des concurrents aurait pu provoquer.
Les meilleurs chevaux des Arabes sont entrés en
lice. C'est un cheval de Bagdad, de race seglaoui,
appartenant au cheik des Anadis Omer-Tahaoui,
qui a remporté le prix avec une supériorité de vi-
tesse marquée.
La première manche a été gagnée en 3 minutes
et 15 secondes. Le vainqueur avait 150 mètres d'a-
vance sur un groupe serré de dix-sept autres cou-
reurs, en tête desquels se trouvait une jument du
domaine provenant des Anadis.
A la seconde épreuve, le même cheval est arrivé
le premier, cette fois avec une avance de près de
300 mètres. La jument dont nous venons de par-
ler, montée par M. Ed. de Carné, était troisième.
La grande supériorité du vainqueur a été très-
remarquable.
Parmi les spectateurs, on distinguait une jeune
dame anglaise montée sur un cheval très-ardent, et
qui était venue d'Alexandrie tout exprès pour assister
à cette fête. Son intrépidité d'amazone a produit beau-
coup d'impression sur les Arabes. Excité par les
autres, son coursier n'était pas facile à maintenir ;
mais ses bonds pour elle n'étaient qu'un jeu, ce qui
lui a valu des témoignages très-admiratifs de la
part des cheiks, peu habitués à un tel spectacle.
La même correspondance nous fournit la meilleure
réponse que nous puissions opposer aux lamenta-
tions des journaux anglais sur le sort des fellahs
employés à la Compagnie. Ils sont si malheureux à
son service qu'ils quittent leurs villages pour venir
s'établir sur ses terres. Des instructions ont été de-
mandées au divan de Son Altesse par les autorités
locales, pour savoir s'il fallait arrêter ce mouvement.
Il a été répondu qu'il n'y avait pas lieu de s'oppo-
ser à ces déplacements, que les terres de la Compa-
gnie étaient égyptiennes, dépendantes d'une province
égyptienne, et que chacun était libre d'y fixer sa ré
sidence.
Ce sont là, en effet, les termes de la concession.
Les terres de la Compagnie sont sujettes à tous les
impôts, à toutes les charges des autres terres de
l'Egypte. Elles sont sous la juridiction et la souve-
raineté égyptiennes. Les fonctionnaires égyptiens y
maintiennent l'ordre. Le seul domaine de l'Ouady
paie 50,000 francs de contributions au Trésor du vice-
roi. Il n'y a qu'à Londres et à Constantinople que,
pour les besoins de la cause et en dépit de l'évi-
dence des faits, on soutient que ces terres sont fran-
çaises ou étrangères. Elles ne le sont pas plus que
les propriétés possédées par des Anglais à Alexandrie,
au Caire et à Suez ne sont des propriétés anglaises,
en ce sens qu'elles relèveraient de la souvera ineté
de l'Angleterre.
ERNEST DESPLACES.
ENCORE UNE INTRIGUE.
Ce n'est pas sans surprise que nous avons trouvé
dans le Times du 4 août les nouvelles que l'on va
lire:
(Correspondance particulière du TIMES.)
« Constantinople, le 23 juillet,
» J'ai des raisons de savoir que la difficile question du
canal de Suez est sur le point d'être résolue. Elle finit
de la seule manière dont elle pouvait finir. Le ton
adopté par le gouvernement français et ses agents
ainsi que par l'agitation de la presse française considé-
rant cette affaire comme une question nationale, avait
rendu évident que rien ne pourrait décider les Français
à abandonner l'entreprise. En réalité, il était absurde de
supposer que M. de Lesseps et son parti, après s'être ex-
CHRONIQUE DE L'ISTHME
Les travaux du canal suivent leur cours régulier
sur toute la ligne. Les dragues fonctionnent
comme d'habitude. Celles d'une forcé supérieure, dont
la construction était confiée aux Forges et Chantiers
de la Méditerranée, commencent à arriver à Port-
Saïd. Les contingents habituels sont répartis sur le
seuil du Sérapéum et sur la tranchée du canal d'eau
douce qui s'avance vers Suez, et aura, selon toute
probabilité, atteint cette dernière ville en novembre.
La crue du Nil a commencé, et les eaux qui avaient
baissé, dans le canal pendant l'étiage y reviennent
abondamment. La présence de M. F. de Lesseps,
dont nous annonçons plus haut le départ pour l'E-
gypte, donnera aux travaux une impulsion plus vive
encore.
Une lettre de Tel-el-Kebir, en date du 27 juillet,
nous annonce que tout va bien dans l'Ouady. Les
courses hippiques sont naturalisées dans le désert.
Déjà, l'année dernière, une course de cette espèce
avait été inaugurée pour la première fois à propos
de la fête d'Abou-Nichab, qui est la fête de l'Ouady.
Cette année, cette solennité réunissait encore toute
la population du domaine et de ses environs. Il s'a-
gissait de disputer un prix de 500 francs institué
par la Compagnie.
La piste était de 3,040 mètres en ligne directe
tracée par des poteaux surmontés de pavillons. La
course était réglée en partie liée pour pallier les
surprises du départ, et éviter les réclamations que
l'ardeur des concurrents aurait pu provoquer.
Les meilleurs chevaux des Arabes sont entrés en
lice. C'est un cheval de Bagdad, de race seglaoui,
appartenant au cheik des Anadis Omer-Tahaoui,
qui a remporté le prix avec une supériorité de vi-
tesse marquée.
La première manche a été gagnée en 3 minutes
et 15 secondes. Le vainqueur avait 150 mètres d'a-
vance sur un groupe serré de dix-sept autres cou-
reurs, en tête desquels se trouvait une jument du
domaine provenant des Anadis.
A la seconde épreuve, le même cheval est arrivé
le premier, cette fois avec une avance de près de
300 mètres. La jument dont nous venons de par-
ler, montée par M. Ed. de Carné, était troisième.
La grande supériorité du vainqueur a été très-
remarquable.
Parmi les spectateurs, on distinguait une jeune
dame anglaise montée sur un cheval très-ardent, et
qui était venue d'Alexandrie tout exprès pour assister
à cette fête. Son intrépidité d'amazone a produit beau-
coup d'impression sur les Arabes. Excité par les
autres, son coursier n'était pas facile à maintenir ;
mais ses bonds pour elle n'étaient qu'un jeu, ce qui
lui a valu des témoignages très-admiratifs de la
part des cheiks, peu habitués à un tel spectacle.
La même correspondance nous fournit la meilleure
réponse que nous puissions opposer aux lamenta-
tions des journaux anglais sur le sort des fellahs
employés à la Compagnie. Ils sont si malheureux à
son service qu'ils quittent leurs villages pour venir
s'établir sur ses terres. Des instructions ont été de-
mandées au divan de Son Altesse par les autorités
locales, pour savoir s'il fallait arrêter ce mouvement.
Il a été répondu qu'il n'y avait pas lieu de s'oppo-
ser à ces déplacements, que les terres de la Compa-
gnie étaient égyptiennes, dépendantes d'une province
égyptienne, et que chacun était libre d'y fixer sa ré
sidence.
Ce sont là, en effet, les termes de la concession.
Les terres de la Compagnie sont sujettes à tous les
impôts, à toutes les charges des autres terres de
l'Egypte. Elles sont sous la juridiction et la souve-
raineté égyptiennes. Les fonctionnaires égyptiens y
maintiennent l'ordre. Le seul domaine de l'Ouady
paie 50,000 francs de contributions au Trésor du vice-
roi. Il n'y a qu'à Londres et à Constantinople que,
pour les besoins de la cause et en dépit de l'évi-
dence des faits, on soutient que ces terres sont fran-
çaises ou étrangères. Elles ne le sont pas plus que
les propriétés possédées par des Anglais à Alexandrie,
au Caire et à Suez ne sont des propriétés anglaises,
en ce sens qu'elles relèveraient de la souvera ineté
de l'Angleterre.
ERNEST DESPLACES.
ENCORE UNE INTRIGUE.
Ce n'est pas sans surprise que nous avons trouvé
dans le Times du 4 août les nouvelles que l'on va
lire:
(Correspondance particulière du TIMES.)
« Constantinople, le 23 juillet,
» J'ai des raisons de savoir que la difficile question du
canal de Suez est sur le point d'être résolue. Elle finit
de la seule manière dont elle pouvait finir. Le ton
adopté par le gouvernement français et ses agents
ainsi que par l'agitation de la presse française considé-
rant cette affaire comme une question nationale, avait
rendu évident que rien ne pourrait décider les Français
à abandonner l'entreprise. En réalité, il était absurde de
supposer que M. de Lesseps et son parti, après s'être ex-
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