Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 août 1863 01 août 1863
Description : 1863/08/01 (A8,N171). 1863/08/01 (A8,N171).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032506
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
SUPPLÉMENT. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 313
nibles de la Société montent à 68 millions de francs, de
telle sorte que, dans le cours de l'année, les action-
naires ne seront pas. appelés à faire d'autre versement.
La dépense totale s'élève à 67 millions de francs, de
laquelle somme il y a à déduire une recette de 12 mil-
lions. Le rapport donne ensuite communication des
conventions faites en dernier lieu avec le gouverne-
ment égyptien, dont l'une règle sa participation à l'en-
treprise, et l'autre se réfère à son engagement de con-
duire les eaux du Nil jusqu'à l'Ouady.
» Si nous passons ensuite à l'état où sont les travaux,
nous trouvons la description du canal maritime, qui de
Port-Saïd vient rejoindre EI-Férdane sur une longueur
de 62 kilomètres, au moyen de canaux parallèles éta-
blissant les deux berges dans la largeur définitive de
58 mètres. D'El Ferdane jusqu'au lac Timsah court un
canal d'une largeur de 15 mètres h la ligne d'eau, et qui de
là se prolonge, dans la direction de Suez, sur toute la
largeur définitive de b8 mètres, jusqu'au seuil du Sera-
peum, déjà percé en partie. Quant au canal d'eau dou-
ce, il sera ouvert jusqu'à Suez, au mois de novembre
prochain, et formera la première voie navigable de la
Méditerranée à la mer Rouge.
» Les constructions de Port-Saïd s'avancent avec régu-
larité et recevront une plus vive impulsion dès que le
canal ira joindre les carrières de Dgebel-Geneffé, dont
les pierres serviront à continuer les jetées du port. A
Suez, dont la rade demande des travaux de moindre
importance, on active les études qui se rapportent à
cet objet. La prochaine campagne sera féconde en ré-
sultats, vu l'abondance des matériaux ; quant au nom-
bre des travailleurs, il s'élève jusqu'à présent à 25,000.
t Les travaux exécutés ou en cours d'exécution exci-
tent partout le plus vif intérêt : ils ont été honorés ,
pendant la campagne écoulée, de la visite de LL. AA.
RR. le comte de Chambord, le duc de Brabant ; de sir
Henry Bulwer, du prince Napoléon et d'autres person-
nages de distinction, parmi lesquels M. Béhic, ministre
des travaux publics en France, qui s'accordent à dire
qu'il suffit de voir les travaux pour n'avoir aucun doute
sur le succès.
» Ajoutons à cela le rapport très-favorable de l'ingé-
nieur anglais M. Hawkshaw, qui a succédé à Stephenson
dans la présidence de la Société des ingénieurs de
Londres, et aux yeux duquel il n'existe aucune diffi-
culté insurmontable pour l'habileté des ingénieurs, soit
dans l'exécution, soit dans l'entretien du canal.
» Passant ensuite à la situation générale, le rapport
oppose cette facilité de l'exécution mise hors de doute
aux récents efforts de l'Angleterre, pour anéantir l'en-
treprise au moyen de la note turque du 6 avril dernier.
Mais cette note ne regarde pas la Société , celle-ci
n'ayant rien à faire avec le gouvernement ottoman et
ayant reçu l'autorisation du gouvernement égyptien,
qui devait impliquer et implique en effet la sanction
de la Turquie.
à Si la Porte trouve, après cinq ou six ans, que cette
ratification n'a pas été assez régulière, un tel scrupule
ne saurait porter préjudice à la Société, s'appuyant sur
l'énergique déclaration du gouvernement de l'Empereur
qui ne permettra pas que l'on nuise à une entreprise
dans laquelle les capitaux français ont été engagés de
bonne foi. D'autre part, ce n'est pas la France , mais
l'Angleterre qui veut dominer l'Égypte, c'est pourquoi
elle la veut appauvrir, tandis que ceux qui veulent le
canal veulent la force et la prospérité de ce pays.
» En fait, le canal étant achevé , le monde entier
protesterait contre toute puissance qui s'opposerait à
l'Égypte devenue passage et route universels. Voilà
pourquoi la France veut le canal et pourquoi les hom-
mes de la vieille politique anglaise ne le veulent pas,
malgré l'opposition qu'ont faite à ce système Gladstone,
lord John Russel et autres orateurs du Parlement.
» M. de Lesseps a terminé son discours par les paroles
suivantes : « Vous pouvez donc, Messieurs, être tran-
quilles, vos intérêts seront bien protégés et défendus
sous l'égide du gouvernement impérial, et si de nouvelles
difficultés se présentaient, quoique je n'en prévoie point,
le passé serait garant de l'avenir. Nous aurons dès cette
année une première voie de communication ouverte
entre la Méditerranée et la mer. Rouge, et nos ingénieurs
nous promettent la complète ouverture du canal mari-
time à la navigation dans trois ans. »
» Ces assurances données par M. de Lesseps ont été
accompagnées par une triple salve d'applaudissements,
auxquels nous unissons notre voix de tout cœur en
considérant quels bienfaits résulteront pour nous de
l'exécution d'une œuvre qui imprimera une nouvelle
impulsion au commerce languissant de Trieste. »
PRESSE FRANÇAISE.
Paris.
Nous venons de citer l'opinion d'un des organes
avoués du gouvernement autrichien. Le Mémorial
diplomatique, recueil distingué qui se publie à Paris,
est également considéré comme n'étant pas étranger
aux inspirations de ce gouvernement. Dans son nu-
méro du 19 juillet, il insérait, sur le rapport du prési-
dent de la Compagnie universelle et sur l'assemblée
générale, un compte rendu remarquable, et dont la
portée est encore rehaussée par la valeur de la per-
sonne qui l'a signé. Nous commençons notre revue
parisienne par cet article, dont l'esprit est en quelque
sorte la confirmation et la corroboration de celui de
l'Observateur de Trieste.
MÉMORIAL DIPLOMATIQUE.
« L'assemblée générale des actionnaires de la Com-
pagnie universelle du canal maritime de Suez s'est
réunie le 15 du courant, sous la présidence de M. Ferdi-
nand de Lesseps. Elle a été très-nombreuse et comptait
558 actionnaires ayant déposé 30,000 actions.
» Le caractère de ces réunions diffère des autres as-
semblées industrielles en ce que les assistants s'y
montrent encore plus préoccupés d'assurer le succès de
l'entreprise, parce qu'elle leur paraît grande et géné-
reuse, que des chances de bénéfice qu'elle peut leur
offrir.
nibles de la Société montent à 68 millions de francs, de
telle sorte que, dans le cours de l'année, les action-
naires ne seront pas. appelés à faire d'autre versement.
La dépense totale s'élève à 67 millions de francs, de
laquelle somme il y a à déduire une recette de 12 mil-
lions. Le rapport donne ensuite communication des
conventions faites en dernier lieu avec le gouverne-
ment égyptien, dont l'une règle sa participation à l'en-
treprise, et l'autre se réfère à son engagement de con-
duire les eaux du Nil jusqu'à l'Ouady.
» Si nous passons ensuite à l'état où sont les travaux,
nous trouvons la description du canal maritime, qui de
Port-Saïd vient rejoindre EI-Férdane sur une longueur
de 62 kilomètres, au moyen de canaux parallèles éta-
blissant les deux berges dans la largeur définitive de
58 mètres. D'El Ferdane jusqu'au lac Timsah court un
canal d'une largeur de 15 mètres h la ligne d'eau, et qui de
là se prolonge, dans la direction de Suez, sur toute la
largeur définitive de b8 mètres, jusqu'au seuil du Sera-
peum, déjà percé en partie. Quant au canal d'eau dou-
ce, il sera ouvert jusqu'à Suez, au mois de novembre
prochain, et formera la première voie navigable de la
Méditerranée à la mer Rouge.
» Les constructions de Port-Saïd s'avancent avec régu-
larité et recevront une plus vive impulsion dès que le
canal ira joindre les carrières de Dgebel-Geneffé, dont
les pierres serviront à continuer les jetées du port. A
Suez, dont la rade demande des travaux de moindre
importance, on active les études qui se rapportent à
cet objet. La prochaine campagne sera féconde en ré-
sultats, vu l'abondance des matériaux ; quant au nom-
bre des travailleurs, il s'élève jusqu'à présent à 25,000.
t Les travaux exécutés ou en cours d'exécution exci-
tent partout le plus vif intérêt : ils ont été honorés ,
pendant la campagne écoulée, de la visite de LL. AA.
RR. le comte de Chambord, le duc de Brabant ; de sir
Henry Bulwer, du prince Napoléon et d'autres person-
nages de distinction, parmi lesquels M. Béhic, ministre
des travaux publics en France, qui s'accordent à dire
qu'il suffit de voir les travaux pour n'avoir aucun doute
sur le succès.
» Ajoutons à cela le rapport très-favorable de l'ingé-
nieur anglais M. Hawkshaw, qui a succédé à Stephenson
dans la présidence de la Société des ingénieurs de
Londres, et aux yeux duquel il n'existe aucune diffi-
culté insurmontable pour l'habileté des ingénieurs, soit
dans l'exécution, soit dans l'entretien du canal.
» Passant ensuite à la situation générale, le rapport
oppose cette facilité de l'exécution mise hors de doute
aux récents efforts de l'Angleterre, pour anéantir l'en-
treprise au moyen de la note turque du 6 avril dernier.
Mais cette note ne regarde pas la Société , celle-ci
n'ayant rien à faire avec le gouvernement ottoman et
ayant reçu l'autorisation du gouvernement égyptien,
qui devait impliquer et implique en effet la sanction
de la Turquie.
à Si la Porte trouve, après cinq ou six ans, que cette
ratification n'a pas été assez régulière, un tel scrupule
ne saurait porter préjudice à la Société, s'appuyant sur
l'énergique déclaration du gouvernement de l'Empereur
qui ne permettra pas que l'on nuise à une entreprise
dans laquelle les capitaux français ont été engagés de
bonne foi. D'autre part, ce n'est pas la France , mais
l'Angleterre qui veut dominer l'Égypte, c'est pourquoi
elle la veut appauvrir, tandis que ceux qui veulent le
canal veulent la force et la prospérité de ce pays.
» En fait, le canal étant achevé , le monde entier
protesterait contre toute puissance qui s'opposerait à
l'Égypte devenue passage et route universels. Voilà
pourquoi la France veut le canal et pourquoi les hom-
mes de la vieille politique anglaise ne le veulent pas,
malgré l'opposition qu'ont faite à ce système Gladstone,
lord John Russel et autres orateurs du Parlement.
» M. de Lesseps a terminé son discours par les paroles
suivantes : « Vous pouvez donc, Messieurs, être tran-
quilles, vos intérêts seront bien protégés et défendus
sous l'égide du gouvernement impérial, et si de nouvelles
difficultés se présentaient, quoique je n'en prévoie point,
le passé serait garant de l'avenir. Nous aurons dès cette
année une première voie de communication ouverte
entre la Méditerranée et la mer. Rouge, et nos ingénieurs
nous promettent la complète ouverture du canal mari-
time à la navigation dans trois ans. »
» Ces assurances données par M. de Lesseps ont été
accompagnées par une triple salve d'applaudissements,
auxquels nous unissons notre voix de tout cœur en
considérant quels bienfaits résulteront pour nous de
l'exécution d'une œuvre qui imprimera une nouvelle
impulsion au commerce languissant de Trieste. »
PRESSE FRANÇAISE.
Paris.
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avoués du gouvernement autrichien. Le Mémorial
diplomatique, recueil distingué qui se publie à Paris,
est également considéré comme n'étant pas étranger
aux inspirations de ce gouvernement. Dans son nu-
méro du 19 juillet, il insérait, sur le rapport du prési-
dent de la Compagnie universelle et sur l'assemblée
générale, un compte rendu remarquable, et dont la
portée est encore rehaussée par la valeur de la per-
sonne qui l'a signé. Nous commençons notre revue
parisienne par cet article, dont l'esprit est en quelque
sorte la confirmation et la corroboration de celui de
l'Observateur de Trieste.
MÉMORIAL DIPLOMATIQUE.
« L'assemblée générale des actionnaires de la Com-
pagnie universelle du canal maritime de Suez s'est
réunie le 15 du courant, sous la présidence de M. Ferdi-
nand de Lesseps. Elle a été très-nombreuse et comptait
558 actionnaires ayant déposé 30,000 actions.
» Le caractère de ces réunions diffère des autres as-
semblées industrielles en ce que les assistants s'y
montrent encore plus préoccupés d'assurer le succès de
l'entreprise, parce qu'elle leur paraît grande et géné-
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