Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 août 1863 01 août 1863
Description : 1863/08/01 (A8,N171). 1863/08/01 (A8,N171).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032506
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
306 L'ISTHME DE SUEZ,
Nous avons annoncé que les chambres de com-
merce de Milan, de Pise, de Gênes, de Bergame, de
Florence, c'est-à-dire les organes de l'intérêt com-
mercial des principales villes italiennes, avaient
adressé au gouvernement de Turin les recommanda-
tions les plus vives pour qu'il accordât tout son ap-
pui à cette entreprise. Nous avons annoncé que ce
mouvement se propageait dans le reste de l'Italie.
Il est évident que ces manifestations ont été pro-
voquées par la note turque du 6 avril, et par les nou-
veaux efforts qu'a tentés l'opposition du cabinet an-
glais pour entraver ou arrêter l'achèvement du ca-
nal maritime.
D'un autre côté, les mêmes sentiments éclatent
dans les provinces autrichiennes. A Venise, le comte
Bembo, podestat réélu de cette ville, a dernièrement
publié sous ce titre, la Commune de Venise, un compte
rendu de sa gestion pendant les années 1860, 1861
et 1862, et dans ce document il déclare que l'achève-
ment des chemins de fer devant relier les mers du
Nord à celle du Midi et le percement de l'isthme de
Suez sont, à ses yeux, les seuls moyens de remédier au
dépérissement de l'industrie et du commerce vé-
nitiens.
Dans la situation actuelle, cet appel est de ceux
que le cabinet de Vienne ne peut manquer de prendre
en sérieuse considération.
Nous publions plus loin dans notre revue de la
presse, un article du journal officiel l'Observateur de
Trieste, qui n'a pas une moindre portée. Ce journal
en approuvant le rapport de M. de Lesseps, en s'as-
sociant de cœur aux applaudissements qui lui ont été
décernés par l'assemblée générale du 15 juillet aux
résolutions qui l'ont accompagnée, déclare que le
percement de l'isthme est un des plus grands bien-
faits auxquels puisse aspirer la ville de Trieste et le
moyen le plus propre à raviver son commerce lan-
guissant.
Enfin, le Mémorial diplomatique, fort au courant des
pensées de l'Autriche, s'exprime en ces termes sur le
même sujet :
« Le gouvernement autrichien a accordé toute sa
protection à cette entreprise européenne : frappé des
avantages qui doivent résulter pour ses nationaux et
pour le port de Trieste en particulier de l'ouverture de
ce canal, il a voulu encourager la Compagnie en ou-
vrant le marché de Vienne à la négociation de ses
titres. »
Certes, s'il est deux gouvernements dont les inté-
rêts semblent totalement divergents, ce sont ceux de
l'Italie et de l'Autriche. Ils sont dans les conditions
d'un antagonisme déclaré. Ce qui fortifie l'un semble
devoir affaiblir l'autre. Cependant il est une question
qui les unit et les accorde, c'est celle du canal de
Suez.
N'est-ce point là la meilleure preuve de l'utilité uni
verselle, de l'influence pacifique et modératrice de ce
projet? N'est-ce point la plus forte démonstration de
ce que nous n'avons cessé de dire, que ce passage était
un avantage pour tous les peuples, qu'il n'était un
danger pour aucun d'eux.
Nous demandons à l'Angleterre intelligente et sans
parti-pris de peser ces circonstances : peut-elle croire
que l'Italie et l'Autriche s'entendent pour favoriser
une entreprise chimérique ou dangereuse et pour
livrer l'Egypte à l'ambition de la France, comme
affectent de lecraindre, sans le penser, certains hommes
d'Etat de l'autre côté du détroit ? L'Angleterre ne
voit-elle point que par son opposition elle se rend
à la fois impopulaire et odieuse à tout le continent,
qui ne peut expliquer cette politique que par des ar-
rière-pensées inavouables? L'Angleterre , en outre,
doit juger désormais que sa résistance devient im-
puissante puisqu'elle aurait à lutter contre tous les
intérêts de l'Europe. Elle aurait beau peser sur les
vacillantes résolutions de la Turquie au grand détri-
ment de l'indépendance et de la considération de cet
Etat, dont elle se prétend la protectrice la plus zélée,
elle est certaine aujourd'hui d'échouer. Car, à côté
de la France, dont elle connaît la ferme volonté,
elle trouverait dans cette question l'Autriche, l'Ita-
lie, l'Espagne, etc., sans compter la clameur et l'as-
cendant de l'opinion universelle.
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLE INTERPELLATION DE M. GRIFFITH.
M. Griffith est imperturbable. Rien ne l'ébranlé,
ni l'indifférence de son auditoire, ni les réponses
qu'on lui adresse. C'est l'homme tenace du poëte. Au
moment de la clôture de la session du Parlement,
il a cru devoir adresser à lord Palmerston encore
une interpellation dont nous empruntons le compte
rendu au Times.
M. D. GRIFFITH. « Je demande au noble lord placé
à la tête du gouvernement s'il y a aucune espèce de
vérité dans l'assertion faite par M. Lesseps dans son
rapport aux actionnaires du canal de Suez, par la-
quelle, afin de pallier ou de défendre l'emploi du
travail forcé, il s'avance jusqu'à dire : * La Com-
» pagnie des paquebots anglais, à son établissement
» de Suez, est pourvue, par le gouvernement égyp-
» tien, des portefaix et hommes de peine nécessaires
» au débarquement et à l'embarquement de ses
» marchandises par le moyen du travail forcé. »
LORD PALMERSTON. « Je ne suis responsable d'au-
cune des assertions de M. Lesseps. Je ne puis dire
s'il est vrai ou faux que la Compagnie péninsulaire
et orientale ait recours au travail forcé dans le but
Nous avons annoncé que les chambres de com-
merce de Milan, de Pise, de Gênes, de Bergame, de
Florence, c'est-à-dire les organes de l'intérêt com-
mercial des principales villes italiennes, avaient
adressé au gouvernement de Turin les recommanda-
tions les plus vives pour qu'il accordât tout son ap-
pui à cette entreprise. Nous avons annoncé que ce
mouvement se propageait dans le reste de l'Italie.
Il est évident que ces manifestations ont été pro-
voquées par la note turque du 6 avril, et par les nou-
veaux efforts qu'a tentés l'opposition du cabinet an-
glais pour entraver ou arrêter l'achèvement du ca-
nal maritime.
D'un autre côté, les mêmes sentiments éclatent
dans les provinces autrichiennes. A Venise, le comte
Bembo, podestat réélu de cette ville, a dernièrement
publié sous ce titre, la Commune de Venise, un compte
rendu de sa gestion pendant les années 1860, 1861
et 1862, et dans ce document il déclare que l'achève-
ment des chemins de fer devant relier les mers du
Nord à celle du Midi et le percement de l'isthme de
Suez sont, à ses yeux, les seuls moyens de remédier au
dépérissement de l'industrie et du commerce vé-
nitiens.
Dans la situation actuelle, cet appel est de ceux
que le cabinet de Vienne ne peut manquer de prendre
en sérieuse considération.
Nous publions plus loin dans notre revue de la
presse, un article du journal officiel l'Observateur de
Trieste, qui n'a pas une moindre portée. Ce journal
en approuvant le rapport de M. de Lesseps, en s'as-
sociant de cœur aux applaudissements qui lui ont été
décernés par l'assemblée générale du 15 juillet aux
résolutions qui l'ont accompagnée, déclare que le
percement de l'isthme est un des plus grands bien-
faits auxquels puisse aspirer la ville de Trieste et le
moyen le plus propre à raviver son commerce lan-
guissant.
Enfin, le Mémorial diplomatique, fort au courant des
pensées de l'Autriche, s'exprime en ces termes sur le
même sujet :
« Le gouvernement autrichien a accordé toute sa
protection à cette entreprise européenne : frappé des
avantages qui doivent résulter pour ses nationaux et
pour le port de Trieste en particulier de l'ouverture de
ce canal, il a voulu encourager la Compagnie en ou-
vrant le marché de Vienne à la négociation de ses
titres. »
Certes, s'il est deux gouvernements dont les inté-
rêts semblent totalement divergents, ce sont ceux de
l'Italie et de l'Autriche. Ils sont dans les conditions
d'un antagonisme déclaré. Ce qui fortifie l'un semble
devoir affaiblir l'autre. Cependant il est une question
qui les unit et les accorde, c'est celle du canal de
Suez.
N'est-ce point là la meilleure preuve de l'utilité uni
verselle, de l'influence pacifique et modératrice de ce
projet? N'est-ce point la plus forte démonstration de
ce que nous n'avons cessé de dire, que ce passage était
un avantage pour tous les peuples, qu'il n'était un
danger pour aucun d'eux.
Nous demandons à l'Angleterre intelligente et sans
parti-pris de peser ces circonstances : peut-elle croire
que l'Italie et l'Autriche s'entendent pour favoriser
une entreprise chimérique ou dangereuse et pour
livrer l'Egypte à l'ambition de la France, comme
affectent de lecraindre, sans le penser, certains hommes
d'Etat de l'autre côté du détroit ? L'Angleterre ne
voit-elle point que par son opposition elle se rend
à la fois impopulaire et odieuse à tout le continent,
qui ne peut expliquer cette politique que par des ar-
rière-pensées inavouables? L'Angleterre , en outre,
doit juger désormais que sa résistance devient im-
puissante puisqu'elle aurait à lutter contre tous les
intérêts de l'Europe. Elle aurait beau peser sur les
vacillantes résolutions de la Turquie au grand détri-
ment de l'indépendance et de la considération de cet
Etat, dont elle se prétend la protectrice la plus zélée,
elle est certaine aujourd'hui d'échouer. Car, à côté
de la France, dont elle connaît la ferme volonté,
elle trouverait dans cette question l'Autriche, l'Ita-
lie, l'Espagne, etc., sans compter la clameur et l'as-
cendant de l'opinion universelle.
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLE INTERPELLATION DE M. GRIFFITH.
M. Griffith est imperturbable. Rien ne l'ébranlé,
ni l'indifférence de son auditoire, ni les réponses
qu'on lui adresse. C'est l'homme tenace du poëte. Au
moment de la clôture de la session du Parlement,
il a cru devoir adresser à lord Palmerston encore
une interpellation dont nous empruntons le compte
rendu au Times.
M. D. GRIFFITH. « Je demande au noble lord placé
à la tête du gouvernement s'il y a aucune espèce de
vérité dans l'assertion faite par M. Lesseps dans son
rapport aux actionnaires du canal de Suez, par la-
quelle, afin de pallier ou de défendre l'emploi du
travail forcé, il s'avance jusqu'à dire : * La Com-
» pagnie des paquebots anglais, à son établissement
» de Suez, est pourvue, par le gouvernement égyp-
» tien, des portefaix et hommes de peine nécessaires
» au débarquement et à l'embarquement de ses
» marchandises par le moyen du travail forcé. »
LORD PALMERSTON. « Je ne suis responsable d'au-
cune des assertions de M. Lesseps. Je ne puis dire
s'il est vrai ou faux que la Compagnie péninsulaire
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