Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 août 1863 01 août 1863
Description : 1863/08/01 (A8,N171). 1863/08/01 (A8,N171).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032506
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
320 L'ISTHME DE SUEZ.
levés. Le canal de Suez a suffi pour immortaliser deux
règnes: ce n'est plus dans un avenir vague et éloigné,
c'est dans trois ans tout au plus que notre génération
aura la gloire d'assister à son inauguration, et, tout
en disputant aux sables du désert un territoire pour la
possession duquel les peuples de l'antiquité ont si sou-
vent versé leur sang, la civilisation française aura
accompli le plus beau travail des temps modernes.
: » Des savants, venus de tous les points du globe,
envoyés par toutes les puissances jalouses de faire étu-
dier la question sur les lieux mêmes, ont quitté les
chantiers de l'entreprise en proclamant leur admiration
et leur confiance dans le résultat définitif de cette
grande conception.
» Parmi les plus célèbres visiteurs, nous pouvons
citer l'émir Abd-el-Kader, le comte de .Chambord, le
prince Napoléon, M. Béhic, récemment honoré d'un por-
tefeuille, et qui disait après cette intéressante excur-
sion : « — Toute personne qui ne croit pas au canal
» de Suez a une cataracte dans les yeux dont elle sera
» radicalement guérie en allant voir le canal. »
» Il était facile à M. de Lesseps de réfuter victorieu-
sement, dans son exposé de la situation générale,
toutes les allégations contenues dans une note anglo-
turque que nos lecteurs ont pu lire dans nos colonnes
il y a quelques semaines. Le bon sens public et la
ferme attitude du gouvernement impérial en ont fait
immédiatement justice; mais il était impossible de ne
pas revenir sur un incident provoqué par l'envie et la
mauvaise foi ? Comment s'imaginer, en effet, que le
gouvernement ottoman ait eu l'idée de protester con-
tre une entreprise aussi importante pour le monde en-
tier, pour lui-même tout d'abord, et comment expliquer les
huit années qu'il aurait employées à réfléchir aux pré-
tendus dangers que le percement de l'isthme de Suez
lui ferait courir ?
» Nous n'y avons jamais vu qu'un dernier effort, une
tentative désespérée de la vieille opposition britanni-
que, venant aboutir à cette conclusion étrange : le ra-
chat à tout prix des travaux faits pour substituer à la
Société actuelle une Compagnie formée de capitaux an
glais ! — La France, qui en a eu la première idée, qui
l'a fécondée par ses capitaux et par ses travailleurs, ne
veut céder à personne l'achèvement d'une entreprise
aussi productive que glorieuse.
» Le rapport présenté par le président-fondateur, au
nom du Conseil d'administration, sera prochainement
inséré dans nos colonnes. L'assemblée a voté à l'unani-
mité toutes les résolutions mises à l'ordre du jour ;
elle a approuvé les conventions passées avec S. A. le
vice-roi d'Égypte, et elle s'est séparée en adressant à
M. de Lesseps des félicitations unanimes.
D 0. BORDEAU. »
CRÉDIT PUBLIC.
« L'assemblée était nombreuse et plus que jamais
bienveillante et sympathique. Il semble que les ac-
tionnaires de la Compagnie de Suez sont plus préoc-
cupés des questions humanitaires et d'orgueil national
que de la question d'intérêt financier et industriel.
Aussi, applaudissent-ils chaleureusement à chaque pa-
role qui vient les rassurer, en leur démontrant que la
malveillance du gouvernement anglais est impuissante
à retarder l'exécution du canal de Suez. »
A la suite de ce préambule et après l'analyse des
deux premières parties du rapport, le Crédit public
continue ainsi :
« Les renseignements donnés sur les travaux du
canal, sur les constructions de Port-Saïd et sur l'ex-
ploitation du grand domaine de l'Ouady, sont tous des
plus satisfaisants. Les terrains appartenant à la Com-
pagnie sont retenus par les Arabes avant qu'elle ait pu
y faire arriver l'eau douce. Chaque jour voit s'accom-
plir un progrès nouveau, le passé doit d'ailleurs ré-
pondre suffisamment de l'avenir.
» Après la lecture de la première partie du rapport
concernant la situation financière de la Compagnie, et
de la seconde partie relative aux travaux, M. de Les-
seps, qui s'était réservé la troisième partie se rappor -
tant plus particulièrement à la situation politique,
prend la parole.
» M. de Lesseps parle sans amertume, mais aveo
une piquante ironie du mauvais vouloir du gouverne-
ment anglais et d'une partie de ses nationaux; il les
excuse, en disant qu'il y avait de leur part plus d'igno^
rance encore que de malveillance. Ceux de ces dé-
tracteurs qui sont venus visiter les travaux, ont re-
connu qu'ils s'étaient trompés; « leur cataracte est tom-
bée * et, comme saint Thomas, ils ont cru après avoir
vu.
» M. de Lesseps a reçu aussi la visite de personnages
illustres , portant un intérêt plus ou moins direct au
succès de l'entreprise. Il cite les Doms du comte de
Chambord, du duc de Brabant, d'Abd-el-Kader et du
prince Napoléon.
» La lecture de la troisième partie du rapport, faite
par M. de Lesseps avec conviction et animation, a été
fréquemment interrompue par des applaudissements
enthousiastes; nous doutons que la salle Herz, où a
eu lieu la réunion, se trouve souvent, même les jours
de concert, à pareille fête. »
JOURNAL DES ACTIONNAIRES.
« Félicitons tout d'abord les administrateurs de la
Compagnie d'avoir pris une initiative que toutes les
grandes Compagnies feraient bien d'imiter. Ils ont
adressé à tous les rédacteurs en chef des journaux po-
litiques et financiers de Paris une lettre signée par
M. Ferdinand de Lesseps, président-fondateur de la
Compagnie, pour les inviter à assister à cette assem-
blée. En allant aussi hardiment au devant de la cri-
tique, une Compagnie prouve qu'elle n'a rien à redou-
ter du grand jour de la publicité.
» Nous parlerons aujourd'hui brièvement des faits
intéressants que nous a signalés la lecture des divers
rapports faits sur l'ensemble des comptes des exercices
écoulés, sur les travaux exécutés jusqu'à ce jour et sur
la situation générale de l'entreprise. Nous publierons
ces rapports dans notre prochain numéro.
levés. Le canal de Suez a suffi pour immortaliser deux
règnes: ce n'est plus dans un avenir vague et éloigné,
c'est dans trois ans tout au plus que notre génération
aura la gloire d'assister à son inauguration, et, tout
en disputant aux sables du désert un territoire pour la
possession duquel les peuples de l'antiquité ont si sou-
vent versé leur sang, la civilisation française aura
accompli le plus beau travail des temps modernes.
: » Des savants, venus de tous les points du globe,
envoyés par toutes les puissances jalouses de faire étu-
dier la question sur les lieux mêmes, ont quitté les
chantiers de l'entreprise en proclamant leur admiration
et leur confiance dans le résultat définitif de cette
grande conception.
» Parmi les plus célèbres visiteurs, nous pouvons
citer l'émir Abd-el-Kader, le comte de .Chambord, le
prince Napoléon, M. Béhic, récemment honoré d'un por-
tefeuille, et qui disait après cette intéressante excur-
sion : « — Toute personne qui ne croit pas au canal
» de Suez a une cataracte dans les yeux dont elle sera
» radicalement guérie en allant voir le canal. »
» Il était facile à M. de Lesseps de réfuter victorieu-
sement, dans son exposé de la situation générale,
toutes les allégations contenues dans une note anglo-
turque que nos lecteurs ont pu lire dans nos colonnes
il y a quelques semaines. Le bon sens public et la
ferme attitude du gouvernement impérial en ont fait
immédiatement justice; mais il était impossible de ne
pas revenir sur un incident provoqué par l'envie et la
mauvaise foi ? Comment s'imaginer, en effet, que le
gouvernement ottoman ait eu l'idée de protester con-
tre une entreprise aussi importante pour le monde en-
tier, pour lui-même tout d'abord, et comment expliquer les
huit années qu'il aurait employées à réfléchir aux pré-
tendus dangers que le percement de l'isthme de Suez
lui ferait courir ?
» Nous n'y avons jamais vu qu'un dernier effort, une
tentative désespérée de la vieille opposition britanni-
que, venant aboutir à cette conclusion étrange : le ra-
chat à tout prix des travaux faits pour substituer à la
Société actuelle une Compagnie formée de capitaux an
glais ! — La France, qui en a eu la première idée, qui
l'a fécondée par ses capitaux et par ses travailleurs, ne
veut céder à personne l'achèvement d'une entreprise
aussi productive que glorieuse.
» Le rapport présenté par le président-fondateur, au
nom du Conseil d'administration, sera prochainement
inséré dans nos colonnes. L'assemblée a voté à l'unani-
mité toutes les résolutions mises à l'ordre du jour ;
elle a approuvé les conventions passées avec S. A. le
vice-roi d'Égypte, et elle s'est séparée en adressant à
M. de Lesseps des félicitations unanimes.
D 0. BORDEAU. »
CRÉDIT PUBLIC.
« L'assemblée était nombreuse et plus que jamais
bienveillante et sympathique. Il semble que les ac-
tionnaires de la Compagnie de Suez sont plus préoc-
cupés des questions humanitaires et d'orgueil national
que de la question d'intérêt financier et industriel.
Aussi, applaudissent-ils chaleureusement à chaque pa-
role qui vient les rassurer, en leur démontrant que la
malveillance du gouvernement anglais est impuissante
à retarder l'exécution du canal de Suez. »
A la suite de ce préambule et après l'analyse des
deux premières parties du rapport, le Crédit public
continue ainsi :
« Les renseignements donnés sur les travaux du
canal, sur les constructions de Port-Saïd et sur l'ex-
ploitation du grand domaine de l'Ouady, sont tous des
plus satisfaisants. Les terrains appartenant à la Com-
pagnie sont retenus par les Arabes avant qu'elle ait pu
y faire arriver l'eau douce. Chaque jour voit s'accom-
plir un progrès nouveau, le passé doit d'ailleurs ré-
pondre suffisamment de l'avenir.
» Après la lecture de la première partie du rapport
concernant la situation financière de la Compagnie, et
de la seconde partie relative aux travaux, M. de Les-
seps, qui s'était réservé la troisième partie se rappor -
tant plus particulièrement à la situation politique,
prend la parole.
» M. de Lesseps parle sans amertume, mais aveo
une piquante ironie du mauvais vouloir du gouverne-
ment anglais et d'une partie de ses nationaux; il les
excuse, en disant qu'il y avait de leur part plus d'igno^
rance encore que de malveillance. Ceux de ces dé-
tracteurs qui sont venus visiter les travaux, ont re-
connu qu'ils s'étaient trompés; « leur cataracte est tom-
bée * et, comme saint Thomas, ils ont cru après avoir
vu.
» M. de Lesseps a reçu aussi la visite de personnages
illustres , portant un intérêt plus ou moins direct au
succès de l'entreprise. Il cite les Doms du comte de
Chambord, du duc de Brabant, d'Abd-el-Kader et du
prince Napoléon.
» La lecture de la troisième partie du rapport, faite
par M. de Lesseps avec conviction et animation, a été
fréquemment interrompue par des applaudissements
enthousiastes; nous doutons que la salle Herz, où a
eu lieu la réunion, se trouve souvent, même les jours
de concert, à pareille fête. »
JOURNAL DES ACTIONNAIRES.
« Félicitons tout d'abord les administrateurs de la
Compagnie d'avoir pris une initiative que toutes les
grandes Compagnies feraient bien d'imiter. Ils ont
adressé à tous les rédacteurs en chef des journaux po-
litiques et financiers de Paris une lettre signée par
M. Ferdinand de Lesseps, président-fondateur de la
Compagnie, pour les inviter à assister à cette assem-
blée. En allant aussi hardiment au devant de la cri-
tique, une Compagnie prouve qu'elle n'a rien à redou-
ter du grand jour de la publicité.
» Nous parlerons aujourd'hui brièvement des faits
intéressants que nous a signalés la lecture des divers
rapports faits sur l'ensemble des comptes des exercices
écoulés, sur les travaux exécutés jusqu'à ce jour et sur
la situation générale de l'entreprise. Nous publierons
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