Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 juillet 1863 15 juillet 1863
Description : 1863/07/15 (A8,N170)-1863/07/19. 1863/07/15 (A8,N170)-1863/07/19.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203249j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
272 L'ISTHME DE SUEZ,
des chapelles et des mosquées consacrées aux cultes
chrétiens et au culte musulman, et desservies par des
prêtres latins, grecs et arabes.
Les imans font l'office de juges de paix pour les
indigènes, font les actes et contrats de mariage ou
de divorce, et relèvent du grand muphti du Caire.
Cultures.
Vingt mois se sont écoulés depuis l'acquisition du
domaine de l'Ouady. Dès la première année, les avan-
tages que la Compagnie comptait trouver dans cette
acquisition ne se sont pas bornés à avoir une tête
de ligne de 32 kilomètres de longueur pour notre
canal d^au douce, mais le revenu a tout d'abord
prouvé l'emploi lucratif du capital engagé ; les rela-
tions établies avec la population arabe lui ont donné
confiance pour s'établir sur les terrains concédés
dans le désert, et ont fait de l'Ouady le point de
départ de la colonisation indigène de l'isthme de
Suez.
Nous avons adopté pour principe d'aider à la ri-
chesse et au bien-être des fermiers de la Compagnie,
comme le meilleur moyen d'arriver à un bénéfice
assuré* C'est dans ce but que la Compagnie a décidé
l'abandon du système des cultures par régie qui se
pratiquait avant nous.
Ce système avait pour inconvénient de prendre
les ouvriers par corvées, de les enlever à leurs champs
pour les faire travailler moyennant une rémunéra-
tion inférieure à celle que rapporte un travail
libre.
Le fellah ne savait pas ce qu'il devait ensemen-
cer pour lui-même, car il était toujours menacé de
voir son temps réclamé par le propriétaire : aussi
désertait-il, et la propriété allait se dépeuplant. En
ne demandant au cultivateur que de participer aux
travaux qui lui sont utiles à lui-même, et de payer
ses redevances par douzième, son sort a été trans-
formé.
Au moment de l'entrée en possession, en décembre
1861, la propriété contenait, d'après le recensement
officiel :
Arabes fellahs 4,950 habitants
Arabes bédouins 400
Total. 5,350 habitants.
Le recensement officiel de 1863 accuse un chiffre
d'Arabes fellahs 6,829 habitants
d'Arabes bédouins 3,300
Total. 10,129 habitants.
Augmentation. 4,779 habitants
soit près de cent pour cent.
Avec un concours de bras si inespéré, la culture des
terres devait nécessairement s'améliorer. Le nombre
de feddans en location était, à la fin de décembre
1861, de. 12,164
Le feddan correspond à 42 ares.
Les terres cultivées en avril 1863 étaient de
14,600 feddans.
Augmentation, 2,436 feddans.
L'augmentation du terrain cultivé n'est pas la
seule conséquence de l'accroissement de la popula-
tion. On a pu remplacer en partie la culture des
céréales par celle du coton sur une vaste échelle.
Les prix du coton étant tr<'s-élevés, les cultivateurs
se sont enrichis en une seule campagne. Les prêts
usuraires, qui autrefois dépassaient dans l'Ouady
10 0/0 par mois, ont disparu. (Mouvement.) Les dettes
ruineuses se sont éteintes, le capital d'exploitation
s'est accru, et la prospérité de notre vallée, hautement
reconnue, est devenue un attrait puissant pour y
attirer d'autres colons.
Les fellahs sont parmi les habitants de l'Ouady les
plus nombreux et sans contredit les meilleurs cul-
tivateurs. Ils ont fait des prodiges de travail pour
profiter pendant l'été dernier de l'abondance de l'eau
dans le canal et de la cherté du coton. Ils en ont
semé 6,000 feddans.
Les préparations du terrain exigées par le coton,
les irrigations en permanence, les trois cueillettes
d'octobre à janvier emploient beaucoup de bras. Ce-
pendant aucun des soins à donner à la culture n'a
été négligé, car la récolte a été exceptionnelle et n'a
pas rapporté moins de 3 millions de francs aux
colons de l'Ouady. (Vive sensation.) Si l'on ajoute
aux cotons le produit des riz, des trèfles, des mais,
des sorghos, des blés, de l'orge, des sésames, des
fèves, du lin, sur une terre qui arrive à donner
trois récoltes en quatorze mois (mouvement), on
pourra se rendre compte de la fortune qui attend
nos cultivateurs et l'on comprendra l'avenir réservé
aux domaines de la Compagnie. (Applaudissements.)
Les Bédouins de l'Ouady sont nouveaux à la cul-
ture : ils erraient encore dans le désert avec leurs
troupeaux avant que la Compagnie devint proprié-
taire.
Au milieu d'une population de 11,000 âmes, mal-
gré la diversité des éléments dont elle se compose,
l'autorité égyptienne n'a eu à sévir contre aucun
désordre.
Le paiement régulier des redevances est du reste
une preuve du bon esprit de nos colons ; celles de
l'année dernière n'ont aucun arriéré, et celles de l'an
née courante sont aujourd'hui d'un douzième en
avance. (Marques de satisfaction.)
Les habitants de l'Ouady apprécient la sécurité et le
des chapelles et des mosquées consacrées aux cultes
chrétiens et au culte musulman, et desservies par des
prêtres latins, grecs et arabes.
Les imans font l'office de juges de paix pour les
indigènes, font les actes et contrats de mariage ou
de divorce, et relèvent du grand muphti du Caire.
Cultures.
Vingt mois se sont écoulés depuis l'acquisition du
domaine de l'Ouady. Dès la première année, les avan-
tages que la Compagnie comptait trouver dans cette
acquisition ne se sont pas bornés à avoir une tête
de ligne de 32 kilomètres de longueur pour notre
canal d^au douce, mais le revenu a tout d'abord
prouvé l'emploi lucratif du capital engagé ; les rela-
tions établies avec la population arabe lui ont donné
confiance pour s'établir sur les terrains concédés
dans le désert, et ont fait de l'Ouady le point de
départ de la colonisation indigène de l'isthme de
Suez.
Nous avons adopté pour principe d'aider à la ri-
chesse et au bien-être des fermiers de la Compagnie,
comme le meilleur moyen d'arriver à un bénéfice
assuré* C'est dans ce but que la Compagnie a décidé
l'abandon du système des cultures par régie qui se
pratiquait avant nous.
Ce système avait pour inconvénient de prendre
les ouvriers par corvées, de les enlever à leurs champs
pour les faire travailler moyennant une rémunéra-
tion inférieure à celle que rapporte un travail
libre.
Le fellah ne savait pas ce qu'il devait ensemen-
cer pour lui-même, car il était toujours menacé de
voir son temps réclamé par le propriétaire : aussi
désertait-il, et la propriété allait se dépeuplant. En
ne demandant au cultivateur que de participer aux
travaux qui lui sont utiles à lui-même, et de payer
ses redevances par douzième, son sort a été trans-
formé.
Au moment de l'entrée en possession, en décembre
1861, la propriété contenait, d'après le recensement
officiel :
Arabes fellahs 4,950 habitants
Arabes bédouins 400
Total. 5,350 habitants.
Le recensement officiel de 1863 accuse un chiffre
d'Arabes fellahs 6,829 habitants
d'Arabes bédouins 3,300
Total. 10,129 habitants.
Augmentation. 4,779 habitants
soit près de cent pour cent.
Avec un concours de bras si inespéré, la culture des
terres devait nécessairement s'améliorer. Le nombre
de feddans en location était, à la fin de décembre
1861, de. 12,164
Le feddan correspond à 42 ares.
Les terres cultivées en avril 1863 étaient de
14,600 feddans.
Augmentation, 2,436 feddans.
L'augmentation du terrain cultivé n'est pas la
seule conséquence de l'accroissement de la popula-
tion. On a pu remplacer en partie la culture des
céréales par celle du coton sur une vaste échelle.
Les prix du coton étant tr<'s-élevés, les cultivateurs
se sont enrichis en une seule campagne. Les prêts
usuraires, qui autrefois dépassaient dans l'Ouady
10 0/0 par mois, ont disparu. (Mouvement.) Les dettes
ruineuses se sont éteintes, le capital d'exploitation
s'est accru, et la prospérité de notre vallée, hautement
reconnue, est devenue un attrait puissant pour y
attirer d'autres colons.
Les fellahs sont parmi les habitants de l'Ouady les
plus nombreux et sans contredit les meilleurs cul-
tivateurs. Ils ont fait des prodiges de travail pour
profiter pendant l'été dernier de l'abondance de l'eau
dans le canal et de la cherté du coton. Ils en ont
semé 6,000 feddans.
Les préparations du terrain exigées par le coton,
les irrigations en permanence, les trois cueillettes
d'octobre à janvier emploient beaucoup de bras. Ce-
pendant aucun des soins à donner à la culture n'a
été négligé, car la récolte a été exceptionnelle et n'a
pas rapporté moins de 3 millions de francs aux
colons de l'Ouady. (Vive sensation.) Si l'on ajoute
aux cotons le produit des riz, des trèfles, des mais,
des sorghos, des blés, de l'orge, des sésames, des
fèves, du lin, sur une terre qui arrive à donner
trois récoltes en quatorze mois (mouvement), on
pourra se rendre compte de la fortune qui attend
nos cultivateurs et l'on comprendra l'avenir réservé
aux domaines de la Compagnie. (Applaudissements.)
Les Bédouins de l'Ouady sont nouveaux à la cul-
ture : ils erraient encore dans le désert avec leurs
troupeaux avant que la Compagnie devint proprié-
taire.
Au milieu d'une population de 11,000 âmes, mal-
gré la diversité des éléments dont elle se compose,
l'autorité égyptienne n'a eu à sévir contre aucun
désordre.
Le paiement régulier des redevances est du reste
une preuve du bon esprit de nos colons ; celles de
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