Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 août 1863 01 août 1863
Description : 1863/08/01 (A8,N171). 1863/08/01 (A8,N171).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032506
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
318 L'ISTHME DE SUEZ,
» Entre autres sujets dignes d'intérêt, le rapport
nous entretient de la culture des terres concédées à la
Compagnie et fertilisées par ses travaux. Grâce à la
facilité des irrigations, les terrains du désert se peuplent
et se fécondent. Les tribus nomades ainsi que les fellahs
viennent s'y établir. Les sables, sur [plusieurs points,
ont déjà fait place à de riches récoltes. Dans le domaine
de TOuady, vingt mois ont suffi pour doubler la popu-
lation. Elle était de 5,350 habitants au moment où ce
domaine devint la propriété de la Compagnie. Elle est
maintenant de 10,129 habitants. La seule culture du
coton n'a pas donné cette année à ses cultivateurs un
revenu moindre de 3 millions de francs.
» A côté de ce progrès nous devons en signaler un
autre qui n'est pas moins important pour nos industries
manufacturières: c'est l'avenir que présente dans ce
pays l'élevage des vers à soie, et là-dessus il nous
suffira de reproduire les termes du rapport :
Le climat de l'Ouady convient aux vers à soie. Pas
» un n'a été malade. La Compagnie aura bientôt des
» magnaneries qui compteront parmi les plus impor-
» tantes. La santé de ses élèves doit attirer l'at-
» itention des sociétés séricicoles, qui trouveront dans
» l'Ouady une semence promettant d'être à l'abri des
M maladies. Aujourd'hui le nombre des mûriers plantés
» autour de Tell-el-Kébir est de quarante-six mille.
» Les plantations continueront chaque hiver, non-
» seulement à l'Ouady, mais dans les bassins situés
» plus loin près du canal d'eau douce. Nous en avons
-,) fait planter au désert dans un sol sablonneux, et les
» jeunes arbres montrent des feuilles qui assurent leur
» réussite. »
» Mais la partie de ce document qui nous touche le
plus est sans contredit celle où M. F. de Lesseps expose
toute la série des intrigues que depuis 1855 le cabinet
anglais n'a cessé d'opposer à l'exécution du canal et
qui démontre comment l'Angleterre entend la liberté
commerciale et la loyauté de la concurrence. C'est à
propos de la récente note anglo-turque que M. de Les-
seps entreprend cet historique en l'accompagnant d'une
réfutation de la note à laquelle nous ne pensons pas
qu'il y ait rien à répondre. L'Angleterre, qui se vante
'tant de son libéralisme commercial, est prise ici en fla-
grant délit de contradiction. Elle est atteinte et con-
vaincue de n'avoir rien négligé pourjconserver une bar-
rière qui interdit aux marines européennes un accès
plus facile, plus économique et plus sûr, vers les mers
d'Asie. Elle est atteinte et convaincue d'avoir voulu en-
tratner la Turquie ou à supprimer le passage, ou à le
livrer à une Compagnie anglaise qui l'exploiterait seule,
en l'enlevant à la Compagnie universelle qui entend
l'exploiter avec la participation et au profit de tous les
peuples.
» Pourquoi cependant le cabinet anglais ne veut-il
pas le canal de Suez ? Il en a donné une raison : il
affecte de craindre que ce projet ne soit un complot
conçu par la France pour s'emparer de l'Egypte.
Qu'y a-t-il de vrai dans cette assertion? qu'y a-t-il
de sincère dans cette défiance ? Le rapport, là-des-
sus, entre dans des explications qui sont de nature
à bien déterminer l'esprit de la politique française et
celui de la politique anglaise, et desquelles il résulte
qu'en combattant le canal de Suez, l'administration an-
glaise ne fait pas autre chose que combattre l'objet le
plus efficace qui puisse déjouer ses propres vues am-
bitieuses, ses propres pensées sur la prise de posses-
sion de l'Egypte. Forcé de choisir entre les différents
sujets traités dans la partie politique du rapport avec
une lucidité et une vigueur remarquables, c'est à cette
discussion que nous donnons la préférence, et voici en
quels termes il s'exprime. »
Le Moniteur industriel cite ici le passage du rap-
port où est exposée la politique suivie par l'Angle-
terre envers l'Egypte depuis 1840. Il conclut ensuite
en ces termes?
« Au surplus, nous pouvons ajouter avec gle témoi-
gnage de toute la presse que ce rapport a été'accueilljl
par l'assemblée à laquelle il s'adressait avec une una-
nimité d'approbation, avec une chaleur de sympathie
et même d'enthousiasme qui retentiront sur les borda
du Bosphore et de l'autre côté de la Manche. En met-
tant à découvert tous les ressorts souterrains que l'on
a fait jouer contre cette entreprise, nous croyons que
l'honorable orateur a fait preuve d'habileté autant que
de résolution, car ces intrigues n'étaient à craindre
qu'autant qu'elles restaient ténébreuses. 11 est presque
inutile de dire que toutes les propositions soumises à
l'assemblée ont été adoptées à l'unanimité ; et avec l'ap-
pui que lui donne ouvertement le gouvernement fran-
çais ainsi que l'opinion universelle, il nous parait peu
douteux que le canal de Suez ne marche désormais
sans entraves vers les destinées qui lui sont promises.
» P. B-s DARNÏS. t
MESSAGER DE PARIS.
« Cette assemblée n'a pas démenti les précédentes.
La Compagnie de Suez est un véritable modèle de con-
fiance et de sympathie à l'égard de son éminent fon-
dateur. Il semble que les actionnaires attachent au
succès plutôt encore un intérêt d'honneur national
qu'un intérêt financier. En voyant leur enthousiasme,
on reconnaît que c'est plutôt, pour eux, un intérêt hu-
manitaire qu'une spéculation financière eteindustrielle.
» Il est vrai que le tableau soumis à l'assemblée est
des plus encourageants, 27 millions ont été dépensés
pendant les quinze mois qui se sont écoulés entre les
deux assemblées. La mort de Saïd-Pacha, qui aurait
pu amener des difficultés pour la rentrée des somme
dues par le gouvernement égyptien pour raison de
sa souscription de 177,642 actions, n'aura, grâce à la
bienveillance de son successeur, Ismaïl-Pacha, d'autres
résultats que de hâter le paiement des 35 millions non
encore réglés
» Mais c'est surtout le langage énergique et imagé
de M. de Lesseps, qui s'était réservé la lecture de la
partie politique du rapport, qui a vivement impres-
sion l'assemblée. Nous doutons que la salle Herz ait
souvent retenti d'applaudissements aussi chaleureux.
C'était cependant avec une certaine retenue que M. de
» Entre autres sujets dignes d'intérêt, le rapport
nous entretient de la culture des terres concédées à la
Compagnie et fertilisées par ses travaux. Grâce à la
facilité des irrigations, les terrains du désert se peuplent
et se fécondent. Les tribus nomades ainsi que les fellahs
viennent s'y établir. Les sables, sur [plusieurs points,
ont déjà fait place à de riches récoltes. Dans le domaine
de TOuady, vingt mois ont suffi pour doubler la popu-
lation. Elle était de 5,350 habitants au moment où ce
domaine devint la propriété de la Compagnie. Elle est
maintenant de 10,129 habitants. La seule culture du
coton n'a pas donné cette année à ses cultivateurs un
revenu moindre de 3 millions de francs.
» A côté de ce progrès nous devons en signaler un
autre qui n'est pas moins important pour nos industries
manufacturières: c'est l'avenir que présente dans ce
pays l'élevage des vers à soie, et là-dessus il nous
suffira de reproduire les termes du rapport :
Le climat de l'Ouady convient aux vers à soie. Pas
» un n'a été malade. La Compagnie aura bientôt des
» magnaneries qui compteront parmi les plus impor-
» tantes. La santé de ses élèves doit attirer l'at-
» itention des sociétés séricicoles, qui trouveront dans
» l'Ouady une semence promettant d'être à l'abri des
M maladies. Aujourd'hui le nombre des mûriers plantés
» autour de Tell-el-Kébir est de quarante-six mille.
» Les plantations continueront chaque hiver, non-
» seulement à l'Ouady, mais dans les bassins situés
» plus loin près du canal d'eau douce. Nous en avons
-,) fait planter au désert dans un sol sablonneux, et les
» jeunes arbres montrent des feuilles qui assurent leur
» réussite. »
» Mais la partie de ce document qui nous touche le
plus est sans contredit celle où M. F. de Lesseps expose
toute la série des intrigues que depuis 1855 le cabinet
anglais n'a cessé d'opposer à l'exécution du canal et
qui démontre comment l'Angleterre entend la liberté
commerciale et la loyauté de la concurrence. C'est à
propos de la récente note anglo-turque que M. de Les-
seps entreprend cet historique en l'accompagnant d'une
réfutation de la note à laquelle nous ne pensons pas
qu'il y ait rien à répondre. L'Angleterre, qui se vante
'tant de son libéralisme commercial, est prise ici en fla-
grant délit de contradiction. Elle est atteinte et con-
vaincue de n'avoir rien négligé pourjconserver une bar-
rière qui interdit aux marines européennes un accès
plus facile, plus économique et plus sûr, vers les mers
d'Asie. Elle est atteinte et convaincue d'avoir voulu en-
tratner la Turquie ou à supprimer le passage, ou à le
livrer à une Compagnie anglaise qui l'exploiterait seule,
en l'enlevant à la Compagnie universelle qui entend
l'exploiter avec la participation et au profit de tous les
peuples.
» Pourquoi cependant le cabinet anglais ne veut-il
pas le canal de Suez ? Il en a donné une raison : il
affecte de craindre que ce projet ne soit un complot
conçu par la France pour s'emparer de l'Egypte.
Qu'y a-t-il de vrai dans cette assertion? qu'y a-t-il
de sincère dans cette défiance ? Le rapport, là-des-
sus, entre dans des explications qui sont de nature
à bien déterminer l'esprit de la politique française et
celui de la politique anglaise, et desquelles il résulte
qu'en combattant le canal de Suez, l'administration an-
glaise ne fait pas autre chose que combattre l'objet le
plus efficace qui puisse déjouer ses propres vues am-
bitieuses, ses propres pensées sur la prise de posses-
sion de l'Egypte. Forcé de choisir entre les différents
sujets traités dans la partie politique du rapport avec
une lucidité et une vigueur remarquables, c'est à cette
discussion que nous donnons la préférence, et voici en
quels termes il s'exprime. »
Le Moniteur industriel cite ici le passage du rap-
port où est exposée la politique suivie par l'Angle-
terre envers l'Egypte depuis 1840. Il conclut ensuite
en ces termes?
« Au surplus, nous pouvons ajouter avec gle témoi-
gnage de toute la presse que ce rapport a été'accueilljl
par l'assemblée à laquelle il s'adressait avec une una-
nimité d'approbation, avec une chaleur de sympathie
et même d'enthousiasme qui retentiront sur les borda
du Bosphore et de l'autre côté de la Manche. En met-
tant à découvert tous les ressorts souterrains que l'on
a fait jouer contre cette entreprise, nous croyons que
l'honorable orateur a fait preuve d'habileté autant que
de résolution, car ces intrigues n'étaient à craindre
qu'autant qu'elles restaient ténébreuses. 11 est presque
inutile de dire que toutes les propositions soumises à
l'assemblée ont été adoptées à l'unanimité ; et avec l'ap-
pui que lui donne ouvertement le gouvernement fran-
çais ainsi que l'opinion universelle, il nous parait peu
douteux que le canal de Suez ne marche désormais
sans entraves vers les destinées qui lui sont promises.
» P. B-s DARNÏS. t
MESSAGER DE PARIS.
« Cette assemblée n'a pas démenti les précédentes.
La Compagnie de Suez est un véritable modèle de con-
fiance et de sympathie à l'égard de son éminent fon-
dateur. Il semble que les actionnaires attachent au
succès plutôt encore un intérêt d'honneur national
qu'un intérêt financier. En voyant leur enthousiasme,
on reconnaît que c'est plutôt, pour eux, un intérêt hu-
manitaire qu'une spéculation financière eteindustrielle.
» Il est vrai que le tableau soumis à l'assemblée est
des plus encourageants, 27 millions ont été dépensés
pendant les quinze mois qui se sont écoulés entre les
deux assemblées. La mort de Saïd-Pacha, qui aurait
pu amener des difficultés pour la rentrée des somme
dues par le gouvernement égyptien pour raison de
sa souscription de 177,642 actions, n'aura, grâce à la
bienveillance de son successeur, Ismaïl-Pacha, d'autres
résultats que de hâter le paiement des 35 millions non
encore réglés
» Mais c'est surtout le langage énergique et imagé
de M. de Lesseps, qui s'était réservé la lecture de la
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