Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 août 1863 01 août 1863
Description : 1863/08/01 (A8,N171). 1863/08/01 (A8,N171).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032506
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 315
a Bornons-nous aux principaux traits. Le président
de la Compagnie de Suez a fait l'historique des négo-
ciations qui ont amené la constitution de la Compagnie
et le commencement des travaux. Il résulte des faits
et des pièces cités que la Porte-Ottomane a toujours
été favorable au percement de l'isthme de Suez; qu'elle
a parfaitement connu, par la communication officielle
du vice-roi, la concession accordée par Mohammed-
Saïd ; qu'elle l'a approuvée sans restriction, et que
cette approbation eût reçu une consécration écrite
et solennelle, si l'ambassadeur d'Angleteare n'était
intervenu pour l'empêcher. Il ressort également de
* l'exposé de M. de Lesseps que la Porte-Ottomane a
formellement consenti à ce que la concession fût suivie
de la formation de la Compagnie et de l'exécution des
travaux.
» En effet, le rapport montre que, au moment de
prendre ces mesures décisives, M. de Lesseps a remis
aux ministres de la Porte-Ottomane et à tous les agents
des puissances copie des instructions écrites qu'il adres-
sait à ses agents, et où il était dit que la Compagnie
allait exécuter les travaux ; mais que, pour ménager la
situation de la Porte-Ottomane vis-à-vis de l'Angleterre,
elle n'insisterait pas pour obtenir le témoignage écrit
de l'adhésion qu'elle donnerait, par le fait, aux opéra-
tions que la Compagnie allait accomplir.
» C'est seulement plus tard que la Porte-Ottomane,
profitant de ce que la parole donnée à M. de Lesseps
n'avait pas été formulée par écrit, envoya, sous la pres-
sion de l'Angleterre, un agent en Europe pour suspendre
les travaux, en évoquant la question à Constantinople.
Mais alors une simple manifestation de la protection du
gouvernement français suffit pour ruiner tout l'échafau-
dage de cette combinaison. Les travaux furent conti-
nués, et l'envoyé de la Porte, Mouktar-Bey, quitta l'É-
gypte, et s'en revint comme il était venu.
» Le président de la Compagnie définit ensuite les
droits de la Porte sur l'Egypte, tels qu'ils résultent des
traités de 1841. Il indique quel est le but final que
poursuit l'Angleterre en cherchant à entraver les tra-
vaux du canal de Suez.
» Les conditions de la vassalité qui est imposée au
vice-roi d'Egypte sont déterminées par les traités et
elles laissent aux héritiers de Méhémet-Ali l'indépen-
dance en dehors de ces conditions.
D En ce qui touche les questions d'administration in-
térieure, cette indépendance est complète ; et quand le
divan de Constantinople, excité par l'Angleterre, cherche
à faire acte de pouvoir dans les questions de cet ordre,
il commet une usurpation que le consentement même
du vice-roi ne saurait légitimer; car le traité internatio-
nal de 1841 a été rédigé, non-seulement en vue des in-
térèts réciproques de Constantinople et du Caire, mais
aussi pour sauvegarder les intérêts des puissances cosi-
gnataires ; de telle sorte qu'il ne peut être modifié sans
le consentement de ces puissances.
D Or, le droit de concéder les travaux publics à l'in-
térieur de l'Égypte, le droit employé pour l'exécution
de cette concession, tels moyens que le vice-roi juge à
propos de requérir, entrent dans ce pouvoir d'adminis-
*
tration intérieure qui appartient aux successeurs de Mé-
hémet-Ali, et qu'il ne leur est pas permis d'aliéner, lors
même qu'ils y seraient disposés.
» Il en résulte qu'en publiant sa dépêche du 6 avril
dernier, par laquelle la Porte-Ottomane a prétendu res-
treindre, au point de vue territorial, la concession faite
à la Compagnie du canal de Suez, et a voulu interdire
au vice-roi d'employer le travail des fellahs pour creu-
ser le canal, il en résulte, disons-nous, que le gouver-
nement du sultan a commis un excès de pouvoir.
- » La sanction du sultan, qui était réservée par ladite
concession, n'a jamais été relative qu'à la question rela-
tive et internationale, par exemple : à l'entente à éta-
blir pour maintenir la neutralité du canal, cette neutra-
lité que la Compagnie invoque et que la France est
prête à reconnaître par traité.
» Quant aux vues du vieux parti anglais, qui n'a cessé
de poursuivre le canal de Suez de son hostilité et qui
est l'auteur de la note turque dont nous venons de
parler, M. de Lesseps n'a pas hésité à les dévoiler en
faisant remarquer que l'Angleterre n'a cessé de favo-
riser en Égypte, depuis longues années, les gouverne-
ments dont la mauvaise administration et le fanatisme
tendaient à maintenir ce beau pays dans un état d'a-
narchie et de ruine. Le but de cette politique, heureu-
sement désavouée par la nation anglaise, est évidem-
ment de rendre l'Égypte si faible et si impuissante que
l'Angleterre n'ait plus qu'à étendre la main pour s'en
emparer.
» Tel est le résumé bien incomplet de ce remarqua-
ble travail du président de la Compagnie de Suez. En
terminant, M. de Lesseps a donné aux actionnaires
l'assurance que l'Empereur, agissant sous l'inspiration
de la justice et dans le sentiment de sa force, saurait
soutenir l'œuvre du canal de Suez et la garantir de
toutes les embûches d'une politique jalouse.
» Ces paroles ont été couvertes d'une triple salve
d'applaudissements. Toutes les résolutions proposées à
l'assentiment des actionnaires ont été votées, et l'assem-
blée ne s'est pas séparée sans adresser à son honorable
président des remercîments unanimes.
» Le Chevalier L. DEBRAUZ DE SALDAPENNA. It
Nous avons cité dans notre numéro précédent les
articles consacrés à ce même sujet par la Patrie et
par le Journal des Chemins de fer. Nous promettions à
nos lecteurs de leur soumettre bs opinions des
autres journaux à mesure de leur publication. Nous
pouvons aujourd'hui remplir cet engagement.
PRESSE.
« Nous avons assisté cette semaine à l'assemblée gé-
nérale annuelle du canal de Suez. La réunion était
nombreuse ; elle a couvert d'applaudissements les in-
téressants rapports des agents de l'entreprise. Quant à
M. de Lesseps, fondateur de cette grande œuvre, il a
été acclamé, et c'était justice, car sa confiance dans le
succès, arrivé aujourd'hui, n'a pas faibli un moment
depuis l'origine, et cela malgré les graves difficultés de
toutes sortes qui ont surgi devant lui. Il fallait une foi
a Bornons-nous aux principaux traits. Le président
de la Compagnie de Suez a fait l'historique des négo-
ciations qui ont amené la constitution de la Compagnie
et le commencement des travaux. Il résulte des faits
et des pièces cités que la Porte-Ottomane a toujours
été favorable au percement de l'isthme de Suez; qu'elle
a parfaitement connu, par la communication officielle
du vice-roi, la concession accordée par Mohammed-
Saïd ; qu'elle l'a approuvée sans restriction, et que
cette approbation eût reçu une consécration écrite
et solennelle, si l'ambassadeur d'Angleteare n'était
intervenu pour l'empêcher. Il ressort également de
* l'exposé de M. de Lesseps que la Porte-Ottomane a
formellement consenti à ce que la concession fût suivie
de la formation de la Compagnie et de l'exécution des
travaux.
» En effet, le rapport montre que, au moment de
prendre ces mesures décisives, M. de Lesseps a remis
aux ministres de la Porte-Ottomane et à tous les agents
des puissances copie des instructions écrites qu'il adres-
sait à ses agents, et où il était dit que la Compagnie
allait exécuter les travaux ; mais que, pour ménager la
situation de la Porte-Ottomane vis-à-vis de l'Angleterre,
elle n'insisterait pas pour obtenir le témoignage écrit
de l'adhésion qu'elle donnerait, par le fait, aux opéra-
tions que la Compagnie allait accomplir.
» C'est seulement plus tard que la Porte-Ottomane,
profitant de ce que la parole donnée à M. de Lesseps
n'avait pas été formulée par écrit, envoya, sous la pres-
sion de l'Angleterre, un agent en Europe pour suspendre
les travaux, en évoquant la question à Constantinople.
Mais alors une simple manifestation de la protection du
gouvernement français suffit pour ruiner tout l'échafau-
dage de cette combinaison. Les travaux furent conti-
nués, et l'envoyé de la Porte, Mouktar-Bey, quitta l'É-
gypte, et s'en revint comme il était venu.
» Le président de la Compagnie définit ensuite les
droits de la Porte sur l'Egypte, tels qu'ils résultent des
traités de 1841. Il indique quel est le but final que
poursuit l'Angleterre en cherchant à entraver les tra-
vaux du canal de Suez.
» Les conditions de la vassalité qui est imposée au
vice-roi d'Egypte sont déterminées par les traités et
elles laissent aux héritiers de Méhémet-Ali l'indépen-
dance en dehors de ces conditions.
D En ce qui touche les questions d'administration in-
térieure, cette indépendance est complète ; et quand le
divan de Constantinople, excité par l'Angleterre, cherche
à faire acte de pouvoir dans les questions de cet ordre,
il commet une usurpation que le consentement même
du vice-roi ne saurait légitimer; car le traité internatio-
nal de 1841 a été rédigé, non-seulement en vue des in-
térèts réciproques de Constantinople et du Caire, mais
aussi pour sauvegarder les intérêts des puissances cosi-
gnataires ; de telle sorte qu'il ne peut être modifié sans
le consentement de ces puissances.
D Or, le droit de concéder les travaux publics à l'in-
térieur de l'Égypte, le droit employé pour l'exécution
de cette concession, tels moyens que le vice-roi juge à
propos de requérir, entrent dans ce pouvoir d'adminis-
*
tration intérieure qui appartient aux successeurs de Mé-
hémet-Ali, et qu'il ne leur est pas permis d'aliéner, lors
même qu'ils y seraient disposés.
» Il en résulte qu'en publiant sa dépêche du 6 avril
dernier, par laquelle la Porte-Ottomane a prétendu res-
treindre, au point de vue territorial, la concession faite
à la Compagnie du canal de Suez, et a voulu interdire
au vice-roi d'employer le travail des fellahs pour creu-
ser le canal, il en résulte, disons-nous, que le gouver-
nement du sultan a commis un excès de pouvoir.
- » La sanction du sultan, qui était réservée par ladite
concession, n'a jamais été relative qu'à la question rela-
tive et internationale, par exemple : à l'entente à éta-
blir pour maintenir la neutralité du canal, cette neutra-
lité que la Compagnie invoque et que la France est
prête à reconnaître par traité.
» Quant aux vues du vieux parti anglais, qui n'a cessé
de poursuivre le canal de Suez de son hostilité et qui
est l'auteur de la note turque dont nous venons de
parler, M. de Lesseps n'a pas hésité à les dévoiler en
faisant remarquer que l'Angleterre n'a cessé de favo-
riser en Égypte, depuis longues années, les gouverne-
ments dont la mauvaise administration et le fanatisme
tendaient à maintenir ce beau pays dans un état d'a-
narchie et de ruine. Le but de cette politique, heureu-
sement désavouée par la nation anglaise, est évidem-
ment de rendre l'Égypte si faible et si impuissante que
l'Angleterre n'ait plus qu'à étendre la main pour s'en
emparer.
» Tel est le résumé bien incomplet de ce remarqua-
ble travail du président de la Compagnie de Suez. En
terminant, M. de Lesseps a donné aux actionnaires
l'assurance que l'Empereur, agissant sous l'inspiration
de la justice et dans le sentiment de sa force, saurait
soutenir l'œuvre du canal de Suez et la garantir de
toutes les embûches d'une politique jalouse.
» Ces paroles ont été couvertes d'une triple salve
d'applaudissements. Toutes les résolutions proposées à
l'assentiment des actionnaires ont été votées, et l'assem-
blée ne s'est pas séparée sans adresser à son honorable
président des remercîments unanimes.
» Le Chevalier L. DEBRAUZ DE SALDAPENNA. It
Nous avons cité dans notre numéro précédent les
articles consacrés à ce même sujet par la Patrie et
par le Journal des Chemins de fer. Nous promettions à
nos lecteurs de leur soumettre bs opinions des
autres journaux à mesure de leur publication. Nous
pouvons aujourd'hui remplir cet engagement.
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« Nous avons assisté cette semaine à l'assemblée gé-
nérale annuelle du canal de Suez. La réunion était
nombreuse ; elle a couvert d'applaudissements les in-
téressants rapports des agents de l'entreprise. Quant à
M. de Lesseps, fondateur de cette grande œuvre, il a
été acclamé, et c'était justice, car sa confiance dans le
succès, arrivé aujourd'hui, n'a pas faibli un moment
depuis l'origine, et cela malgré les graves difficultés de
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