Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juillet 1863 01 juillet 1863
Description : 1863/07/01 (A8,N169). 1863/07/01 (A8,N169).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032484
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
248 L'ISTHME DE SUEZ,
par la commission internationale est une estimation *
dérisoire. Ce sont des millions par plusieurs centai-
nes et jusqu'à des milliards qu'il faudra engloutir
dans les sables du désert, et lorsque les crédules
actionnaires seront au bout de leurs sacrifices, l'en-
treprise tombera par son propre épuisement.
Le rapport de M. Hawkshaw détruit encore ces
allégations. Il s'est appliqué à prévoir tous les cas,
toutes les éventualités, tous les surcroîts de dépense
qui pourraient survenir dans l'exécution de l'œuvre,
et en accumulant ainsi toutes les appréhensions de
sa prudence, il arrive à fixer le maximum de la dé-
pense à 250 millions, la Compagnie ne l'ayant éva-
lué qu'à 200 millions.
Tout en rendant hommage à l'autorité et aux
loyales sollicitudes du savant rapporteur, nous exa-
minerons tout à l'heure quelle est la probabilité ou
la raison de ces éventualités, auxquelles d'ailleurs il
nous semble que les observations de M. Voisin, di-
recteur général des travaux, ont parfaitement ré-
pondu.
Mais en tout cas, et même en acceptant tous les
chiffres et toutes les hypothèses du rapport, l'entre-
prise est assez belle, elle offre des bénéfices assez
considérables et assez nombreux pour pouvoir cou-
vrir avantageusement pour les actionnaires ce sur-
crolt plus que problématique de la dépense.
Ainsi donc, des trois objections capitales opposées
à l'exécution et au fonctionnement du canal de Suez,
le rapport dans ses développements comme dans ses
conclusions n'en laisse pas une seule debout.
Que si de l'ensemble nous descendons aux détails,
et particulièrement aux difficultés signalées soit par
feu M. Stéphenson soit par ses adhérents, nous les
trouvons aussi contredites et réfutées dans le texte
du rapport qui lui-même les formule en ces termes :
« 1° Que le canal deviendra un fossé d'eau sta-
gnante. »
C'était, on se le rappelle, la thèse favorite de
M. Stéphenson.
« 20 Que le canal sera comblé de dépôts de vases
ou de sables mouvants du désert ;
» 30 Que les lacs Amers par où le canal doit passer
seront comblés de sel ;
pNt Que la navigation de la mer Rouge est dan-
ÎK gepç^ise et difficile ;
'_o.
ff® M Que les navires refusent de s'approcher de
POrl^Baïd à cause des difficultés qu'ils y rencontrent,
etyKi danger que présente la côte sous le vent, à
endroit ;
» 6G Qu'il sera difficile, sinon impossible, de main-
tenir un passage à l'entrée méditerranéenne du
canal. »
Le rapport aborde successivement ces diverses ob-
jections, et implicitement ou explicitement il les ré-
sout toutes dans le même sens que la commission
internationale et les ingénieurs de la Compagnie.
Nous n'avons pas ici à résumer cette discussion,
puisque le lecteur peut recourir à son texte lui-
même. Nous nous bornons à cette seule observation
que dans sa critique de la fameuse théorie du fossé
stagnant M. Hawkshaw est complétement d'accord
avec l'argumentation qu'y avaient déjà opposée trois
membres illustres de la commission internationale,
MM. de Negrelli, Conrad et Paleocapa.
Les questions de principe, celles qui étaient le
fond du débat; celles qui formaient l'essence du
mandat si bien rempli par M. Hawkshaw, à savoir la
question de la possibilité du canal, la question de la
construction et de la conservation des ports à ses
deux entrées, la question de l'entretien facile et réel
de l'ouvrage sans frais disproportionnés aux avan-
tages, la question de la dépense totale dans des li-
mites qui n'ont rien d'effrayant pour la puissance et
la prospérité de l'entreprise et qui ne s'éloignent que
dans des limites sans danger des devis primitifs, ces
questions étant décidées nous ne nous étonnons ni ne
nous effrayons de rencontrer sur quelques points ac-
cessoires M. Hawkshaw en dissidence soit avec la
commission internationale, soit avec les ingénieurs
attachés au travaux. Sur un projet aussi vaste, aussi
complexe, et où jusqu'à l'exécution définitive une
aussi large part est faite à la conjecture, ces dissi-
dences sont dans la nature de l'esprit humain et
même dans la nature de la science. Nous n'avons pas,
certes, la prétention que tous les hommes de l'art
s'occupant de l'examen ou de la critique de ce grand
problème se concilient sur toutes les parties d'une
semblable opération, et qu'il n'y ait entre eux aucune
divergence. Ce serait la première fois qu'une telle
uniformité d'opinion se serait rencontrée, et nous ne
savons si ce serait un bien. Car c'est dans ce choc
des doutes et des objections que les hommes d'une
valeur pratique s'éclairent, se fortifient, et en cas de
besoin se prémunissent.
Un personnage officiel, qui est presque à lui seul
tout le corps de bataille de l'opposition contre le ca-
nal de Suez, a répété plusieurs fois en plein Parle-
ment et a voulu faire croire à l'Angleterre que ce
projet était une chimère, une duperie et une intri-
gue. Après une vérification attentive et conscien-
cieuse des faits et des détails de la question, M. Haw-
kshaw atteste au contraire que c'est là une œuvre
sérieuse, parfaitement exécutable, créée avec toutes
les conditions du succès et de la vitalité. Cette ré-
ponse émanée d'une aussi haute autorité anglaise
nous suffit. Elle est tout ce que nous pouvions dési-
rer, puisqu'elle brise les armes dont à tort et à tra-
vers en s'était servi contre nous.
par la commission internationale est une estimation *
dérisoire. Ce sont des millions par plusieurs centai-
nes et jusqu'à des milliards qu'il faudra engloutir
dans les sables du désert, et lorsque les crédules
actionnaires seront au bout de leurs sacrifices, l'en-
treprise tombera par son propre épuisement.
Le rapport de M. Hawkshaw détruit encore ces
allégations. Il s'est appliqué à prévoir tous les cas,
toutes les éventualités, tous les surcroîts de dépense
qui pourraient survenir dans l'exécution de l'œuvre,
et en accumulant ainsi toutes les appréhensions de
sa prudence, il arrive à fixer le maximum de la dé-
pense à 250 millions, la Compagnie ne l'ayant éva-
lué qu'à 200 millions.
Tout en rendant hommage à l'autorité et aux
loyales sollicitudes du savant rapporteur, nous exa-
minerons tout à l'heure quelle est la probabilité ou
la raison de ces éventualités, auxquelles d'ailleurs il
nous semble que les observations de M. Voisin, di-
recteur général des travaux, ont parfaitement ré-
pondu.
Mais en tout cas, et même en acceptant tous les
chiffres et toutes les hypothèses du rapport, l'entre-
prise est assez belle, elle offre des bénéfices assez
considérables et assez nombreux pour pouvoir cou-
vrir avantageusement pour les actionnaires ce sur-
crolt plus que problématique de la dépense.
Ainsi donc, des trois objections capitales opposées
à l'exécution et au fonctionnement du canal de Suez,
le rapport dans ses développements comme dans ses
conclusions n'en laisse pas une seule debout.
Que si de l'ensemble nous descendons aux détails,
et particulièrement aux difficultés signalées soit par
feu M. Stéphenson soit par ses adhérents, nous les
trouvons aussi contredites et réfutées dans le texte
du rapport qui lui-même les formule en ces termes :
« 1° Que le canal deviendra un fossé d'eau sta-
gnante. »
C'était, on se le rappelle, la thèse favorite de
M. Stéphenson.
« 20 Que le canal sera comblé de dépôts de vases
ou de sables mouvants du désert ;
» 30 Que les lacs Amers par où le canal doit passer
seront comblés de sel ;
pNt Que la navigation de la mer Rouge est dan-
ÎK gepç^ise et difficile ;
'_o.
ff® M Que les navires refusent de s'approcher de
POrl^Baïd à cause des difficultés qu'ils y rencontrent,
etyKi danger que présente la côte sous le vent, à
endroit ;
» 6G Qu'il sera difficile, sinon impossible, de main-
tenir un passage à l'entrée méditerranéenne du
canal. »
Le rapport aborde successivement ces diverses ob-
jections, et implicitement ou explicitement il les ré-
sout toutes dans le même sens que la commission
internationale et les ingénieurs de la Compagnie.
Nous n'avons pas ici à résumer cette discussion,
puisque le lecteur peut recourir à son texte lui-
même. Nous nous bornons à cette seule observation
que dans sa critique de la fameuse théorie du fossé
stagnant M. Hawkshaw est complétement d'accord
avec l'argumentation qu'y avaient déjà opposée trois
membres illustres de la commission internationale,
MM. de Negrelli, Conrad et Paleocapa.
Les questions de principe, celles qui étaient le
fond du débat; celles qui formaient l'essence du
mandat si bien rempli par M. Hawkshaw, à savoir la
question de la possibilité du canal, la question de la
construction et de la conservation des ports à ses
deux entrées, la question de l'entretien facile et réel
de l'ouvrage sans frais disproportionnés aux avan-
tages, la question de la dépense totale dans des li-
mites qui n'ont rien d'effrayant pour la puissance et
la prospérité de l'entreprise et qui ne s'éloignent que
dans des limites sans danger des devis primitifs, ces
questions étant décidées nous ne nous étonnons ni ne
nous effrayons de rencontrer sur quelques points ac-
cessoires M. Hawkshaw en dissidence soit avec la
commission internationale, soit avec les ingénieurs
attachés au travaux. Sur un projet aussi vaste, aussi
complexe, et où jusqu'à l'exécution définitive une
aussi large part est faite à la conjecture, ces dissi-
dences sont dans la nature de l'esprit humain et
même dans la nature de la science. Nous n'avons pas,
certes, la prétention que tous les hommes de l'art
s'occupant de l'examen ou de la critique de ce grand
problème se concilient sur toutes les parties d'une
semblable opération, et qu'il n'y ait entre eux aucune
divergence. Ce serait la première fois qu'une telle
uniformité d'opinion se serait rencontrée, et nous ne
savons si ce serait un bien. Car c'est dans ce choc
des doutes et des objections que les hommes d'une
valeur pratique s'éclairent, se fortifient, et en cas de
besoin se prémunissent.
Un personnage officiel, qui est presque à lui seul
tout le corps de bataille de l'opposition contre le ca-
nal de Suez, a répété plusieurs fois en plein Parle-
ment et a voulu faire croire à l'Angleterre que ce
projet était une chimère, une duperie et une intri-
gue. Après une vérification attentive et conscien-
cieuse des faits et des détails de la question, M. Haw-
kshaw atteste au contraire que c'est là une œuvre
sérieuse, parfaitement exécutable, créée avec toutes
les conditions du succès et de la vitalité. Cette ré-
ponse émanée d'une aussi haute autorité anglaise
nous suffit. Elle est tout ce que nous pouvions dési-
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