Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juillet 1863 01 juillet 1863
Description : 1863/07/01 (A8,N169). 1863/07/01 (A8,N169).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032484
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
252 M L'ISTHME DE SUEZ,
Nous avons en main l'opuscule qu'il a fait paraître
tout récemment à Londres au sujet du canal, et nous
nous applaudissons de pouvoir faire suivre du té-
moignage d'un esprit aussi distingué l'article que
nous avons consacré à l'examen du rapport sa-
vant et lumineux de M. Hawkshaw.
M. d'Oliveira a divisé sa brochure en deux par-
ties : la première contient le récit de son voyage; la
seconde, les observations qu'il en a recueillies. Dans
la première, il décrit les stations et les lieux qu'il a
successivement parcourus. De Benna l'Assal, il est
parti avec un riche négociant anglais résidant en
Egypte, avec un commandant de la marine de la
reine, ayant servi en cette qualité dans diverses par-
ties du globe, possédant de plus de grandes connais-
sances dans l'art du génie civil, et enfin, ajoute-t-il,
avec une dame intrépide qu'il ne nomme pas et que
nous n'avons plus besoin de nommer, pour descendre
le Nil jusqu'à Damiette. Dans ce trajet, il trouve
l'occasion de faire un juste éloge de cette population
douce, docile et bienveillante, des fellahs de l'Egypte.
« Ces habitants, dit-il, paraissent aussi inoffensifs que
bien dispoaés et ils étaient toujours prêts à suppléer
à tout ce dont pouvait avoir besoin notre petite expé-
dition flottante. »
De Damiette, les voyageurs se rendirent par le lac
Menzaleh à Port-Saïd, et de là, par le canal maritime,
à Kantara, à El-Guisr, à Ismaïlia. Ils poussèrent jus-
qu'à la tranchée de Toussoum, et, descendant en-
suite le canal d'eau douce, ils visitèrent Ramsès
pour s'arrêter à Tell-el-Kebir, d'où ils gagnèrent le
chemin de fer de Zagazig, qui les conduisit au
Caire.
L'honorable écrivain dépeint tous ces divers
points qu'il a observés et étudiés avec un soin et un
détail dont son récit fait foi, 'et si nous nous abste-
nons de reproduire ses descriptions, c'est parce que
désormais nos lecteurs sont trop familiers avec ces
lieux, sur lesquels il n'y a plus rien à leur apprendre.
Forcé de choisir et de nous borner, nous aimons
mieux leur soumettre le jugement porté par le voya-
geur sur l'organisation et la marche de l'œuvre.
« En inspectant ce travail, dit-il, la première im-
pression qui s'impose à l'esprit c'est celle de l'acti-
vité générale, des amples ressources, de l'arrange-
ment, de l'ordre et de la discipline qui président à
chacune de ses branches. Depuis la plus petite cabine
du charpentier jusqu'à la machine la plus pesante et
la plus compliquée, tout est à sa place. Les chefs ont
leurs attributions respectives séparées avec soin. Les
bureaux sont la perfection du système. Les employés
d'un haut grade sont évidemment des hommes d'une
grande capacité scientifique, et tous paraissent ani-
més de l'espérance et de la confiance les plus com-
plètes sur les résultats futurs. Dans les différentes
stations, se trouvent réunies toutes les espèces d'ins-
truments et de provisions qui sont nécessaires à la
convenance, aux nécessités ou au bien-être du vaste
nombre de personnes engagées dans l'entreprise. Je
dois une mention reconnaissante aux attentions des
divers chefs pour tous les services qu'ils rendent en
fournissant les moyens de transport et les autres
choses essentielles pour faciliter le voyage, ainsi
qu'à la franchise avec laquelle ils donnent tous les
renseignements qu'on leur demande. L'âme de cet
ensemble toutefois, sans l'activité et l'impulsion
perpétuelle de [laquelle un projet aussi gigantesque
ne pourrait point s'exécnter aussi harmonieusement,
c'est M. Ferdinand de Lesseps qui l'a conçu. Il est
sans cesse en mouvement, examinant, encourageant,
conseillant et voyant tout de ses propres yeux. Tan-
tôt au Caire, tantôt à Alexandrie, de nuit et de jour
sur les travaux lorsqu'il y est le moins attendu, tan-
tôt à Paris pour présenter son rapport à ses action-
naires, il est comme la sève de l'opération. On ne peut
s'empêcher d'espérer que tant d'énergie infatigable,
et, ainsi que tout le monde l'admet, tant de pureté et
d'honnêteté de motifs ne commandent un plein
succès »
Nous citons ces dernières lignes parce que nous
aimons à y lire une noble et loyale protestation ex-
primée par une plume anglaise contre des imputa-
tions qui, au reste, n'ont diminué que celui qui se
les est permises. Cependant la question actuellement
à l'ordre du jour en Angleterre, grâce au zèle plus
vif qu'éclairé de M. Griffith, c'est cette grande
affaire du prétendu travail forcé. Voyons donc com-
ment M. d'Oliveira, témoin occulaire et ancien col-
lègue de M. Griffith, parle de la situation des
clients que s'est si gratuitement donnés ce dernier;
et par la même occasion nous recueillerons de sa
bouche le récit plus complet et plus animé de la
scène de Toussoum.
« A huit milles d'Ismaïlia, à Toussoum, on creuse
une partie du canal où l'on peut juger de quelle
manière le travail manuel est employé et appliqué
à la construction. Là, une profonde tranchée est
creusée à travers le désert, dans lequel, sur une
surface d'un millier de mètres, sont assemblés 18,000
ouvriers travaillant ensemble. Ces ouvriers sont
réunis de toutes les parties de l'Egypte ; ils sont di-
visés en parties séparées, de façon que chaque troupe
venant d'un district particulier travaille sur le
même point sous la surveillance de ses propres au-
torités locales, ce qui assure à chacune de ces trou-
pes distinctes sa tàche équitable de travail et son
paiement proportionnel. En quelques cas et à l'op-
tion des travailleurs, les rations sont fournies par la
Compagnie d'après un tarif fixe et modéré, ou
ceux-ci apportent leurs provisions, et alors re-
Nous avons en main l'opuscule qu'il a fait paraître
tout récemment à Londres au sujet du canal, et nous
nous applaudissons de pouvoir faire suivre du té-
moignage d'un esprit aussi distingué l'article que
nous avons consacré à l'examen du rapport sa-
vant et lumineux de M. Hawkshaw.
M. d'Oliveira a divisé sa brochure en deux par-
ties : la première contient le récit de son voyage; la
seconde, les observations qu'il en a recueillies. Dans
la première, il décrit les stations et les lieux qu'il a
successivement parcourus. De Benna l'Assal, il est
parti avec un riche négociant anglais résidant en
Egypte, avec un commandant de la marine de la
reine, ayant servi en cette qualité dans diverses par-
ties du globe, possédant de plus de grandes connais-
sances dans l'art du génie civil, et enfin, ajoute-t-il,
avec une dame intrépide qu'il ne nomme pas et que
nous n'avons plus besoin de nommer, pour descendre
le Nil jusqu'à Damiette. Dans ce trajet, il trouve
l'occasion de faire un juste éloge de cette population
douce, docile et bienveillante, des fellahs de l'Egypte.
« Ces habitants, dit-il, paraissent aussi inoffensifs que
bien dispoaés et ils étaient toujours prêts à suppléer
à tout ce dont pouvait avoir besoin notre petite expé-
dition flottante. »
De Damiette, les voyageurs se rendirent par le lac
Menzaleh à Port-Saïd, et de là, par le canal maritime,
à Kantara, à El-Guisr, à Ismaïlia. Ils poussèrent jus-
qu'à la tranchée de Toussoum, et, descendant en-
suite le canal d'eau douce, ils visitèrent Ramsès
pour s'arrêter à Tell-el-Kebir, d'où ils gagnèrent le
chemin de fer de Zagazig, qui les conduisit au
Caire.
L'honorable écrivain dépeint tous ces divers
points qu'il a observés et étudiés avec un soin et un
détail dont son récit fait foi, 'et si nous nous abste-
nons de reproduire ses descriptions, c'est parce que
désormais nos lecteurs sont trop familiers avec ces
lieux, sur lesquels il n'y a plus rien à leur apprendre.
Forcé de choisir et de nous borner, nous aimons
mieux leur soumettre le jugement porté par le voya-
geur sur l'organisation et la marche de l'œuvre.
« En inspectant ce travail, dit-il, la première im-
pression qui s'impose à l'esprit c'est celle de l'acti-
vité générale, des amples ressources, de l'arrange-
ment, de l'ordre et de la discipline qui président à
chacune de ses branches. Depuis la plus petite cabine
du charpentier jusqu'à la machine la plus pesante et
la plus compliquée, tout est à sa place. Les chefs ont
leurs attributions respectives séparées avec soin. Les
bureaux sont la perfection du système. Les employés
d'un haut grade sont évidemment des hommes d'une
grande capacité scientifique, et tous paraissent ani-
més de l'espérance et de la confiance les plus com-
plètes sur les résultats futurs. Dans les différentes
stations, se trouvent réunies toutes les espèces d'ins-
truments et de provisions qui sont nécessaires à la
convenance, aux nécessités ou au bien-être du vaste
nombre de personnes engagées dans l'entreprise. Je
dois une mention reconnaissante aux attentions des
divers chefs pour tous les services qu'ils rendent en
fournissant les moyens de transport et les autres
choses essentielles pour faciliter le voyage, ainsi
qu'à la franchise avec laquelle ils donnent tous les
renseignements qu'on leur demande. L'âme de cet
ensemble toutefois, sans l'activité et l'impulsion
perpétuelle de [laquelle un projet aussi gigantesque
ne pourrait point s'exécnter aussi harmonieusement,
c'est M. Ferdinand de Lesseps qui l'a conçu. Il est
sans cesse en mouvement, examinant, encourageant,
conseillant et voyant tout de ses propres yeux. Tan-
tôt au Caire, tantôt à Alexandrie, de nuit et de jour
sur les travaux lorsqu'il y est le moins attendu, tan-
tôt à Paris pour présenter son rapport à ses action-
naires, il est comme la sève de l'opération. On ne peut
s'empêcher d'espérer que tant d'énergie infatigable,
et, ainsi que tout le monde l'admet, tant de pureté et
d'honnêteté de motifs ne commandent un plein
succès »
Nous citons ces dernières lignes parce que nous
aimons à y lire une noble et loyale protestation ex-
primée par une plume anglaise contre des imputa-
tions qui, au reste, n'ont diminué que celui qui se
les est permises. Cependant la question actuellement
à l'ordre du jour en Angleterre, grâce au zèle plus
vif qu'éclairé de M. Griffith, c'est cette grande
affaire du prétendu travail forcé. Voyons donc com-
ment M. d'Oliveira, témoin occulaire et ancien col-
lègue de M. Griffith, parle de la situation des
clients que s'est si gratuitement donnés ce dernier;
et par la même occasion nous recueillerons de sa
bouche le récit plus complet et plus animé de la
scène de Toussoum.
« A huit milles d'Ismaïlia, à Toussoum, on creuse
une partie du canal où l'on peut juger de quelle
manière le travail manuel est employé et appliqué
à la construction. Là, une profonde tranchée est
creusée à travers le désert, dans lequel, sur une
surface d'un millier de mètres, sont assemblés 18,000
ouvriers travaillant ensemble. Ces ouvriers sont
réunis de toutes les parties de l'Egypte ; ils sont di-
visés en parties séparées, de façon que chaque troupe
venant d'un district particulier travaille sur le
même point sous la surveillance de ses propres au-
torités locales, ce qui assure à chacune de ces trou-
pes distinctes sa tàche équitable de travail et son
paiement proportionnel. En quelques cas et à l'op-
tion des travailleurs, les rations sont fournies par la
Compagnie d'après un tarif fixe et modéré, ou
ceux-ci apportent leurs provisions, et alors re-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.94%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.94%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 12/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62032484/f12.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62032484/f12.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62032484/f12.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62032484
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62032484
Facebook
Twitter