Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1863 15 juin 1863
Description : 1863/06/15 (A8,N168). 1863/06/15 (A8,N168).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203247q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
214 L'ISTHME DE SUEZ,
employés cultivent devant leurs habitations respec-
tives; puis elle revint à sa tente en suivant les bords
du canal d'eau douce. Le soir, après le diner, tout le
campement fêtait la visite du prince. Les bois résineux
brûlaient dans les maachals. Ismaïlia, la ville d'hier, la
ville conquise sur le désert, avec son église et ses
chalets presque monumentaux qu'illuminaient les
lueurs rougeâtres, ressemblait à une grande ville, au-
tour de laquelle étaient venues se grouper les tentes
des voyageurs.
i Le lendemain 20 mai, à 5 heures du matin," le
prince partit pour El-Guisr. On devait se rendre à ce
campement par le chantier n° 6, où un chaland atten-
dait les hôtes de l'isthme pour les conduire au pied du
Seuil par le canal maritime. Hemorquée par six dro-
madaires, la barque eut promptement franchi les 5 ki-
lomètres qui séparent le Seuil du lac Timsah. Le prince
paraissait vivement charmé en suivant cette tranchée,
- que l'on pourrait hésiter à croire creusée par la main de
l'homme. Il s'entretenait constamment avec M. de Les-
seps, paraissant prendre le plus vif intérêt aux rensei-
gnements que l'illustre président de la Compagnie
s'empressait de lui donner. -
» Arrivés au pied du Seuil, les voyageurs se rendi-
rent à la ville dans une voiture traînée par huit dro-
madaires et escortée par de nombreux cavaliers. Après
une visite chez l'ingénieur de la division, un arrêt au
musée que le prince examina en détail, une courte
station à l'église catholique, à Notre-Dame du Désert,
on se dirigea vers la toile sans fin établie en face
d'El-Guisr. Son Altesse se fit donner tous les renseigne-
ments désirables sur sa marche-, donna son avis, émit
son opinion, puis on se rembarqua sur le chaland, qui
attendait au fond de la tranchée. A 10 heures, tout le
monde était de nouveau réuni autour du prince, et
après un déjeuner bien gagné par la course du matin,
on se disposa au départ. Pendant l'excursion à El-Guisr,
les tentes avaient été pliées ; une seule avait été ré-
servée pour Son Altesse. Les autres avaient pris la di-
rection de Toussoum, Son Altesse devant coucher le
soir à ce campement.
» On se pendit à Toussoum par le canal d'eau douce.
Les employés de cette division, informés de l'arrivée
du prince, l'attendaient au débarcadère.
» Son Altesse monta sur l'un de ces dromadaires que
le vice-roi a si gracieusement mis à la disposition de
son illustre hôte, et, après une course d'une heure en-
viron, on arriva à Toussoum.
» Le prince ne pouvait se lasser de dire combien lui
avait été agréable le voyage qu'il venait de faire par
eau, et d'exprimer son admiration sur ce canal destiné
à porter à Suez les bienfaits de l'eau douce.
» Le 21, dès 4 heures du matin, tout le monde
était en route. A 11 heures, après avoir suivi le ca-
nal d'eau douce, puis la rigole d'alimentation, la cara-
vane parvenait au pied de Dgebel-Geneffé, où, vous le
savez, se trouve actuellement un campement. La jour-
née fut consacrée à l'examen des superbes carrières de
Dgebel-Geneffé, dont je vous ai si souvent parlé, et dont,
si je m'écoutais, je vous parlerais toujours. Les tentes
qui devaient abriter les voyageurs pendant la nuit,
étaient dressées au pied même de la montagne.
» Le 22, dès 3 heures et demie du matin, tout le
monde était sur pied. On se dirigea en droite ligne sur
Suez.
D Nous étions à environ 8 kilomètres de cette ville,
et nous avions déjà fait une courte visite à l'ancien
canal des Pharaons, quand nous apercevons une cara-
vane s'avançant dans le désert au-devant de nous.
C'est le gouverneur de Suez qui vient au devant de
Son Altesse Impériale pour lui faire les honneurs de
la ville. Il est accompagné du médecin en chef du gou-
vernement et d'un détachement de cavalerie, de lan-
ciers Arnaoutcs. Beaucoup d'habitants de Suez se sont
joints au détachement, et la foule grossit à mesure
que nous marchons, Les cavaliers exécutent une fan-
tasia des plus brillantes ; leur costume, semblable à
celui des Albanais, rehaussé par leurs longues lan-
ces, est d'un effet des plus pittoresques. C'est ainsi que
nous faisons notre entrée à Suez, véritable entrée triom-
phale.
» Après les présentations d'usage, le prince est con-
duit à l'un des palais du gouvernement mis à sa dis-
position, et où l'attendent, pour lui présenter leurs
hommages, les officiers de la marine française en ce
moment en rade, et les principaux habitants de la
ville.
» Le lendemain 23 mai, le commandant du Cambodge,
des Messageries impériales, reçoit à son bord le prince
Napoléon, sa suite et les heureux invités qui l'ac-
compagnent. Un banquet est préparé. Le commandant
d'une frégate anglaise mouillée en rade a été invité.
Pendant le repas, les navires ancrés dans la ville sa.
luent Son Altesse Impériale de leurs canons.
» Le prince paraissait vivement impressionné. Bien-
tôt il se lève, chacun fait silence. Alors, après avoir
remercié de leur bon accueil le commandant du Cam-
bodge et ses officiers, entraîné par le souvenir de sa
visite sur les travaux, Son Altesse, avec cette éloquence
dont elle a si souvent fait preuve, retrace l'histoire du
canal de Suez, et décrit les bienfaits que le percement
de l'isthme de Suez est appelé à donner au monde en-
tier et à la cause de la civilisation.»
(Ici notre correspondant donne une analyse du dis-
cours de S. A. I. le prince Napoléon, ^ous supprimons
cette partie de sa lettre, en renvoyant a l'analyse don-
née par le journal la Presse, dont nous venons de re-
produire le récit,
Le même jour, à 4 heures , le prince s'est di-
rigé sur le Caire, par le chemin de fer ; mais il n'a
pas quitté ceux qui l'avaient accompagné depuis Is-
maïlia sans leur adresser ses remercîments, et, comme
témoignage de la satisfaction que lui avait causée sa
visite dans l'isthme, il a laissé à plusieurs un gracieux
souvenir de son passage au désert.
» Son Altesse doit aussi visiter Port-Saïd : on an-
nonce qu'elle s'embarquera en conséquence sur son
yacht à Alexandrie pour cette ville. Quant à moi, mon
rôle s'arrête ici, mais probablement vos correspondants
employés cultivent devant leurs habitations respec-
tives; puis elle revint à sa tente en suivant les bords
du canal d'eau douce. Le soir, après le diner, tout le
campement fêtait la visite du prince. Les bois résineux
brûlaient dans les maachals. Ismaïlia, la ville d'hier, la
ville conquise sur le désert, avec son église et ses
chalets presque monumentaux qu'illuminaient les
lueurs rougeâtres, ressemblait à une grande ville, au-
tour de laquelle étaient venues se grouper les tentes
des voyageurs.
i Le lendemain 20 mai, à 5 heures du matin," le
prince partit pour El-Guisr. On devait se rendre à ce
campement par le chantier n° 6, où un chaland atten-
dait les hôtes de l'isthme pour les conduire au pied du
Seuil par le canal maritime. Hemorquée par six dro-
madaires, la barque eut promptement franchi les 5 ki-
lomètres qui séparent le Seuil du lac Timsah. Le prince
paraissait vivement charmé en suivant cette tranchée,
- que l'on pourrait hésiter à croire creusée par la main de
l'homme. Il s'entretenait constamment avec M. de Les-
seps, paraissant prendre le plus vif intérêt aux rensei-
gnements que l'illustre président de la Compagnie
s'empressait de lui donner. -
» Arrivés au pied du Seuil, les voyageurs se rendi-
rent à la ville dans une voiture traînée par huit dro-
madaires et escortée par de nombreux cavaliers. Après
une visite chez l'ingénieur de la division, un arrêt au
musée que le prince examina en détail, une courte
station à l'église catholique, à Notre-Dame du Désert,
on se dirigea vers la toile sans fin établie en face
d'El-Guisr. Son Altesse se fit donner tous les renseigne-
ments désirables sur sa marche-, donna son avis, émit
son opinion, puis on se rembarqua sur le chaland, qui
attendait au fond de la tranchée. A 10 heures, tout le
monde était de nouveau réuni autour du prince, et
après un déjeuner bien gagné par la course du matin,
on se disposa au départ. Pendant l'excursion à El-Guisr,
les tentes avaient été pliées ; une seule avait été ré-
servée pour Son Altesse. Les autres avaient pris la di-
rection de Toussoum, Son Altesse devant coucher le
soir à ce campement.
» On se pendit à Toussoum par le canal d'eau douce.
Les employés de cette division, informés de l'arrivée
du prince, l'attendaient au débarcadère.
» Son Altesse monta sur l'un de ces dromadaires que
le vice-roi a si gracieusement mis à la disposition de
son illustre hôte, et, après une course d'une heure en-
viron, on arriva à Toussoum.
» Le prince ne pouvait se lasser de dire combien lui
avait été agréable le voyage qu'il venait de faire par
eau, et d'exprimer son admiration sur ce canal destiné
à porter à Suez les bienfaits de l'eau douce.
» Le 21, dès 4 heures du matin, tout le monde
était en route. A 11 heures, après avoir suivi le ca-
nal d'eau douce, puis la rigole d'alimentation, la cara-
vane parvenait au pied de Dgebel-Geneffé, où, vous le
savez, se trouve actuellement un campement. La jour-
née fut consacrée à l'examen des superbes carrières de
Dgebel-Geneffé, dont je vous ai si souvent parlé, et dont,
si je m'écoutais, je vous parlerais toujours. Les tentes
qui devaient abriter les voyageurs pendant la nuit,
étaient dressées au pied même de la montagne.
» Le 22, dès 3 heures et demie du matin, tout le
monde était sur pied. On se dirigea en droite ligne sur
Suez.
D Nous étions à environ 8 kilomètres de cette ville,
et nous avions déjà fait une courte visite à l'ancien
canal des Pharaons, quand nous apercevons une cara-
vane s'avançant dans le désert au-devant de nous.
C'est le gouverneur de Suez qui vient au devant de
Son Altesse Impériale pour lui faire les honneurs de
la ville. Il est accompagné du médecin en chef du gou-
vernement et d'un détachement de cavalerie, de lan-
ciers Arnaoutcs. Beaucoup d'habitants de Suez se sont
joints au détachement, et la foule grossit à mesure
que nous marchons, Les cavaliers exécutent une fan-
tasia des plus brillantes ; leur costume, semblable à
celui des Albanais, rehaussé par leurs longues lan-
ces, est d'un effet des plus pittoresques. C'est ainsi que
nous faisons notre entrée à Suez, véritable entrée triom-
phale.
» Après les présentations d'usage, le prince est con-
duit à l'un des palais du gouvernement mis à sa dis-
position, et où l'attendent, pour lui présenter leurs
hommages, les officiers de la marine française en ce
moment en rade, et les principaux habitants de la
ville.
» Le lendemain 23 mai, le commandant du Cambodge,
des Messageries impériales, reçoit à son bord le prince
Napoléon, sa suite et les heureux invités qui l'ac-
compagnent. Un banquet est préparé. Le commandant
d'une frégate anglaise mouillée en rade a été invité.
Pendant le repas, les navires ancrés dans la ville sa.
luent Son Altesse Impériale de leurs canons.
» Le prince paraissait vivement impressionné. Bien-
tôt il se lève, chacun fait silence. Alors, après avoir
remercié de leur bon accueil le commandant du Cam-
bodge et ses officiers, entraîné par le souvenir de sa
visite sur les travaux, Son Altesse, avec cette éloquence
dont elle a si souvent fait preuve, retrace l'histoire du
canal de Suez, et décrit les bienfaits que le percement
de l'isthme de Suez est appelé à donner au monde en-
tier et à la cause de la civilisation.»
(Ici notre correspondant donne une analyse du dis-
cours de S. A. I. le prince Napoléon, ^ous supprimons
cette partie de sa lettre, en renvoyant a l'analyse don-
née par le journal la Presse, dont nous venons de re-
produire le récit,
Le même jour, à 4 heures , le prince s'est di-
rigé sur le Caire, par le chemin de fer ; mais il n'a
pas quitté ceux qui l'avaient accompagné depuis Is-
maïlia sans leur adresser ses remercîments, et, comme
témoignage de la satisfaction que lui avait causée sa
visite dans l'isthme, il a laissé à plusieurs un gracieux
souvenir de son passage au désert.
» Son Altesse doit aussi visiter Port-Saïd : on an-
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