Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1863 15 juin 1863
Description : 1863/06/15 (A8,N168). 1863/06/15 (A8,N168).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203247q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 223
était en veine d'économie ce soir-là ; orateur après
orateur est venu déclamer contre les dépenses de
l'ambassade ; lord Palmerston a vainement pris en
main la défense de ses intérêts ; il a échoué, et le vote
a fini par tourner contre lui. »
Nous ne voulons pas donner à ce petit épisode
plus d'importance qu'il n'en a, mais enfin il semble
indiquer que les derniers exploits de sir Henry Bul-
wer, à propos du voyage du sultan et de la note
du 6 avril, n'ont pas mis l'ambassade anglaise à Cons-
tantinople en grande faveur auprès de la Chambre des
communes. Certainement l'assemblée se fût montrée
moins économe si elle eût été parfaitement satisfaite
de la conduite de sir Henry Bulwer. Elle n'eût pas
voulu en ce cas lui infliger ce déboire le lendemain
d'un triomphe; elle eût écouté la voix de lord Pal-
merston défendant à outrance les allocations de son
second diplomatique dans son duel contre le canal
de Suez. Au lieu de cela, la Chambre s'est montrée
sourde à l'insistante éloquence du premier ministre,
et le vote à coup sûr ne ressemble pas à un satisfecit
donné à l'ambassadeur.
ERNEST DESPLACES.
Y
LA FOLITIQUE TURQUE DE LORD PALMERSTON.
Nous nous sommes engagé à revenir sur le débat
qui a eu lieu dans la Chambre des communes, le 29
mai dernier, et où la politique orientale de lord Pal-
merston a été si maltraitée. Nous verrons plus tard si
les nécessités de la discussion nous obligent à extraire
des discours de cette séance, les principaux faits
avancés par MM. Grégory et Cobden, et qui jettent
de si tristes lueurs sur le système et le régime que
le premier ministre d'Angleterre soutient et patronne
en Turquie. Nous trouverons là sans contredit tous
les éléments de la comparaison à établir en cas de
besoin entre la situation du fellah d'Egypte et des
populations chrétiennes placées sous le gouverne-
ment direct de la Porte Ottomane. Quant à l'appré-
-ciation de la séance elle-même nous pouvons nous
dispenser de nous en occuper. Il nous suffira de citer
l'analyse qu'en fait, le jugement qu'en porte une des
feuilles hebdomadaires les plus répandues de Lon-
dres. On lit dans le John Bull, en date du 6 de ce
mois, sous ce titre : les Chrétiens en Turquie :
« Il est évident par le ton du récent débat sur la
question turque et par le langage de la presse quo-
tidienne, que la cause des chrétiens de ce pays ne
sera plus à la merci de notre Foreign-Orlice. Comme
M. Layard s'en est plaint, un appel a été fait au peu-
ple et la voix de la raison commence à être entendue;
nous n'avons pas besoin de rechercher si tout cela
est dû, comme l'a prétendu notre sous-secrétaire
d'État, aux brochures publiées ici sur la question
serbe, ou à l'indignation naturelle que peut avoir
suscitée la nouvelle du bombardement d'une cité
florissante et désarmée par une fanatique gar-
nison turque. Ce fait est patent que les barbares de
la Turquie ne peuvent plus compter sur l'indiffé-
rence du peuple anglais, et que si l'intégrité de la
Turquie doit être plus longtemps garantie par le
gouvernement anglais, il faut mettre un terme aux
horribles massacres et aux martyres se succédant
presque chaque jour dans les Etats de la Porte La
seule ignorance qui a si longtemps prévalu sur la
condition de la Turquie, et l'étrange croyance que les
chrétiens de ce pays étaient alliés avec la Russie pour
renverser la puissance mahométane, nous ont rendus
indifférents à l'horrible état de la population chré-
tienne et à la dégoûtante immoralité qui transforme
rapidement la Turquie en désert.
» Si la décroissance actuelle de la population turque
doit continuer, soixante-dix ans ne se passeront pas
sans qu'on ait vu l'extinction d'une race autrefois
puissante, belliqueuse et vaillante, la terreur de
l'Europe et le fléau de la chrétienté. On ne peut con-
cevoir la forme et la profondeur du dérèglement dé-
gradant auquel est descendu le peuple ottoman, tout
le peuple ottoman, les riches comme les pauvres.
C'est un corps corrompu, galvanisé par quelque
chose comme la diplomatie occidentale, mais com-
plètement incapable par lui-même de se maintenir
dans une apparence de vie. Des bords du Bosphore,
sous le plus beau ciel, parmi les scènes les plus
splendides, sur le sol le plus fertile du monde, en-
touré par les vestiges de la civilisation ancienne, le
voyageur peut errer pendant plus de 100 milles
sans rencontrer d'autres traces d'une habitation hu-
maine que les ruines du passé, foulées par les pieds
des chevaux et quelques tristes cyprès portant le
deuil éternel de l'antique splendeur des cités de
l'Asie Mineure. S'il demande où sont les habitants,
on lui parlera de massacres impitoyables, de terribles
martyres sur une échelle gigantesque, avec des pa-
chas pour exécuteurs et des grands vizirs pour ins-
tigateurs. Et cela s'est exécuté de notre temps par
les mains de nos propres protégés.
» Ce qui a été accompli par les égorgeurs du Liban,
par les brigands de Jeddah, par les assassins de
Damas, n'aurait pas été accompli, il faut bien le
rappeler à l'esprit, si la Turquie, si les meurtriers de
nos frères chrétiens n'avaient pas d'abord été assurés
de l'indifférence de l'Angleterre. Que la honte de ces
faits soit le premier pas de notre repentir. Pour cette
raison nous applaudissons avec satisfaction au débat
du 29 mai comme à l'aurore d'une politique nouvelle
et réellement conservatrice, non pour le sultan qui
sait fort bien se conserver, mais pour le pauvre
était en veine d'économie ce soir-là ; orateur après
orateur est venu déclamer contre les dépenses de
l'ambassade ; lord Palmerston a vainement pris en
main la défense de ses intérêts ; il a échoué, et le vote
a fini par tourner contre lui. »
Nous ne voulons pas donner à ce petit épisode
plus d'importance qu'il n'en a, mais enfin il semble
indiquer que les derniers exploits de sir Henry Bul-
wer, à propos du voyage du sultan et de la note
du 6 avril, n'ont pas mis l'ambassade anglaise à Cons-
tantinople en grande faveur auprès de la Chambre des
communes. Certainement l'assemblée se fût montrée
moins économe si elle eût été parfaitement satisfaite
de la conduite de sir Henry Bulwer. Elle n'eût pas
voulu en ce cas lui infliger ce déboire le lendemain
d'un triomphe; elle eût écouté la voix de lord Pal-
merston défendant à outrance les allocations de son
second diplomatique dans son duel contre le canal
de Suez. Au lieu de cela, la Chambre s'est montrée
sourde à l'insistante éloquence du premier ministre,
et le vote à coup sûr ne ressemble pas à un satisfecit
donné à l'ambassadeur.
ERNEST DESPLACES.
Y
LA FOLITIQUE TURQUE DE LORD PALMERSTON.
Nous nous sommes engagé à revenir sur le débat
qui a eu lieu dans la Chambre des communes, le 29
mai dernier, et où la politique orientale de lord Pal-
merston a été si maltraitée. Nous verrons plus tard si
les nécessités de la discussion nous obligent à extraire
des discours de cette séance, les principaux faits
avancés par MM. Grégory et Cobden, et qui jettent
de si tristes lueurs sur le système et le régime que
le premier ministre d'Angleterre soutient et patronne
en Turquie. Nous trouverons là sans contredit tous
les éléments de la comparaison à établir en cas de
besoin entre la situation du fellah d'Egypte et des
populations chrétiennes placées sous le gouverne-
ment direct de la Porte Ottomane. Quant à l'appré-
-ciation de la séance elle-même nous pouvons nous
dispenser de nous en occuper. Il nous suffira de citer
l'analyse qu'en fait, le jugement qu'en porte une des
feuilles hebdomadaires les plus répandues de Lon-
dres. On lit dans le John Bull, en date du 6 de ce
mois, sous ce titre : les Chrétiens en Turquie :
« Il est évident par le ton du récent débat sur la
question turque et par le langage de la presse quo-
tidienne, que la cause des chrétiens de ce pays ne
sera plus à la merci de notre Foreign-Orlice. Comme
M. Layard s'en est plaint, un appel a été fait au peu-
ple et la voix de la raison commence à être entendue;
nous n'avons pas besoin de rechercher si tout cela
est dû, comme l'a prétendu notre sous-secrétaire
d'État, aux brochures publiées ici sur la question
serbe, ou à l'indignation naturelle que peut avoir
suscitée la nouvelle du bombardement d'une cité
florissante et désarmée par une fanatique gar-
nison turque. Ce fait est patent que les barbares de
la Turquie ne peuvent plus compter sur l'indiffé-
rence du peuple anglais, et que si l'intégrité de la
Turquie doit être plus longtemps garantie par le
gouvernement anglais, il faut mettre un terme aux
horribles massacres et aux martyres se succédant
presque chaque jour dans les Etats de la Porte La
seule ignorance qui a si longtemps prévalu sur la
condition de la Turquie, et l'étrange croyance que les
chrétiens de ce pays étaient alliés avec la Russie pour
renverser la puissance mahométane, nous ont rendus
indifférents à l'horrible état de la population chré-
tienne et à la dégoûtante immoralité qui transforme
rapidement la Turquie en désert.
» Si la décroissance actuelle de la population turque
doit continuer, soixante-dix ans ne se passeront pas
sans qu'on ait vu l'extinction d'une race autrefois
puissante, belliqueuse et vaillante, la terreur de
l'Europe et le fléau de la chrétienté. On ne peut con-
cevoir la forme et la profondeur du dérèglement dé-
gradant auquel est descendu le peuple ottoman, tout
le peuple ottoman, les riches comme les pauvres.
C'est un corps corrompu, galvanisé par quelque
chose comme la diplomatie occidentale, mais com-
plètement incapable par lui-même de se maintenir
dans une apparence de vie. Des bords du Bosphore,
sous le plus beau ciel, parmi les scènes les plus
splendides, sur le sol le plus fertile du monde, en-
touré par les vestiges de la civilisation ancienne, le
voyageur peut errer pendant plus de 100 milles
sans rencontrer d'autres traces d'une habitation hu-
maine que les ruines du passé, foulées par les pieds
des chevaux et quelques tristes cyprès portant le
deuil éternel de l'antique splendeur des cités de
l'Asie Mineure. S'il demande où sont les habitants,
on lui parlera de massacres impitoyables, de terribles
martyres sur une échelle gigantesque, avec des pa-
chas pour exécuteurs et des grands vizirs pour ins-
tigateurs. Et cela s'est exécuté de notre temps par
les mains de nos propres protégés.
» Ce qui a été accompli par les égorgeurs du Liban,
par les brigands de Jeddah, par les assassins de
Damas, n'aurait pas été accompli, il faut bien le
rappeler à l'esprit, si la Turquie, si les meurtriers de
nos frères chrétiens n'avaient pas d'abord été assurés
de l'indifférence de l'Angleterre. Que la honte de ces
faits soit le premier pas de notre repentir. Pour cette
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du 29 mai comme à l'aurore d'une politique nouvelle
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