Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juin 1863 01 juin 1863
Description : 1863/06/01 (A8,N167). 1863/06/01 (A8,N167).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032469
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
204 L'ISTHME DE SUEZ,
vice-roi désigne les contingents qui font, aux frais de
l'Etat, le voyage d'aller et de retour; le prix de leurs
journées de travail leur est religieusement payé, et en
même temps ils reçolvent une assistance et jouissent
de commodités qu'ils n'ont jamais trouvées dans leurs
villages ou douairs. Le travail forcé a toujours été regardé
en Egypte comme nécessaire pour les grandes construc-
tions et les grandes réparations ; car, avec un peuple
indolent et vivant de peu comme l'Egyptien, sans cette
mesure, il n'existerait ni chemins, ni canaux, ni aucune
autre œuvre d'utilité publique. Il y a seulement cette
différence signalée entre les travaux du gouvernement
et ceux de la Compagnie : c'est que le gouvernement
forçait à travailler gratuitement tous les ouvriers qu'il
employait à ses travaux, et que la Compagnie leur
paie leur journée, les loge et les nourrit. Avec le travail
forcé on a construit, sur les instances de l'Angleterre,
le chemin de fer qui va de l'une à l'autre mer et qui
favorise presque exclusivement les intérêts anglais; or,
à cette époque, l'humanité du gouvernement anglais ne
s'est pas émue le moins du monde.
» Prétend-on que cet état de choses cause de graves
préjudices à l'agriculture ? Comment ne l'a-t-on pas re-
connu jusqu'à présent? Mais les faits de la statistique
protestent contre cette supposition. D'après M. Viennot,
en 1861, l'Egypte a produit 100,000 quintaux de coton ;
en 1862, elle en a produit 1,300,000 quintaux, et on
espère atteindre cette année le chiffre de 2 millions. Le
blé et le sucre augmentent en proportion.
» Il reste à dire quelques mots sur le troisième et
dernier point relatif à la propriété des terres contiguës
au canal d'eau douce': les étrangers peuvent-ils posséder
des biens immeubles en Egypte? Cela est établi par
les traités. On nous dit qu'il ne va s'y former que des
colonies françaises: les actions du canal sont en vente,
et les Anglais pourront les acheter quand ils voudront.
D'un autre côté, cette crainte n'est que fictive, car les
Anglais savent trop bien que jamais on n'y établira des
colonies européennes, qui ne pourraient résister aux
rigueurs de ce climat inhospitalier pour les étrangers.
» La question se réduit donc à ceci: les Anglais veu-
lent conserver un monopole contraire aux intérêts des
nations européennes et à ceux mêmes des peuples orien-
taux, monopole que l'ouverture du canal de l'isthme
de Suez leur arrache des mains. Si, avant la constitu-
tion de la Société, nous avons été soutenus par l'espé-
rance de voir triompher l'idée civilisatrice du canal,
aujourd'hui que personne ne doute de la possibilité de
vaincre les difficultés naturelles , comment pourrions-
nous douter un seul instant que la ténacité et les
vues étroites de ses ennemis ne cèdent devant la force
irrésistible de l'opinion publique indignée ?
» J. MANÉ Y FLAQUER. »
Presse française.
Le défaut d'espace nous oblige à nous con-
tenter de mentionner les journaux de Paris et des
départements qui, malgré les préoccupations électo-
rales du jour, ont cependant continué à exprimer l'élan
et l'énergie du sentiment public, relativement à la note
turque, au complot d'où elle émane et à l'appui que
l'honneur de la France est engagé à donner aux
justes droits de la Compagnie universelle. Nous dé-
plorons très-vivement de ne pouvoir reproduire en
tout où en partie ces diverses discussions, remar-
quables par la logique autant que par la vigueur.
Ces manifestations ne cessent d'embrasser les jour-
naux de tous les partis et de toutes les croyances.
Nommons, à Paris, puisque nous ne pouvons que
nommer : le Constitutionnel, la Patrie, le Nord, le Monde,
la Presse, la Nation, la Gazette de France, le Moniteur
industriel, le Crédit public, le Journal des Actionnaires,
la Revue coloniale, etc., etc.
Nommons, dans les feuilles des départements :
l'Echo du Havre, le Courrier de Marseille, VUnion de
l'Ouest (Angers), le Courrier de Lyon , le Messager
du Midi (Montpellier), la Guienne (Bordeaux), le Cour-
rier de l'Aude (Carcassonne), l'Aigle (Toulouse), l'E-
mancipateur (Cambrai), VIndustriel alsacien (Mulhouse),
les Tablettes des Deux-Char ente s, l'Océan (Brest), le
Progrès (Lyon), le Var (Draguignan), le Journal de
l'Aveyron, le Mémorial de l'Allier, le Journal de Bor-
deaux, le Journal de Lot-et-Garonne, l'Autorité (Dun-
kerque), le Toulonnais, l'Opinion du Midi (Nîmes), la
Gazette du Midi (Marseille), le Journal de la Meurthe,
l'Ère impériale (Tarbes), le Mémorial de la Loire. le
Courrier de Vaucluse, le Courrier de Saône-et-Loire, le
Courrier des Alpes (Chambéry), le Salut public (Lyon),
le Courrier de Nantes, la Revue coloniale et maritime
(Marseille), etc., etc.
On voit qu'il nous faudrait tout un volume
pour résumer seulement toutes ces expressions du
sentiment public, mais nous en tenons les extraits à
la disposition des curieux de Turquie où d'Angle-
terre qui seraient bien aises de les consulter. Ils y
pourraient voir avec quelle forte unanimité et quelle
conscience du droit: et de la justice toutes ces voix
du corps national font entendre les mêmes résolu-
tions, les mêmes protestations, les mêmes invocations
et la même confiance dans la fermeté que saura
déployer le gouvernement de la France dans une
question qui est la cause non d'un peuple, mais de
tous les peuples.
REVUE DE L'OPINION.
Nous continuons à recevoir une nombreuse corres-
pondance exprimant les émotions ressenties dans
toutes les classes du pays, à la suite de la publica-
tion de la note du 6 avril. L'instinct général ne s'y
trompe pas. Il prend en pitié la faiblesse de la Tur-
quie, mais il rejette toute la reponsabilité de l'of-
vice-roi désigne les contingents qui font, aux frais de
l'Etat, le voyage d'aller et de retour; le prix de leurs
journées de travail leur est religieusement payé, et en
même temps ils reçolvent une assistance et jouissent
de commodités qu'ils n'ont jamais trouvées dans leurs
villages ou douairs. Le travail forcé a toujours été regardé
en Egypte comme nécessaire pour les grandes construc-
tions et les grandes réparations ; car, avec un peuple
indolent et vivant de peu comme l'Egyptien, sans cette
mesure, il n'existerait ni chemins, ni canaux, ni aucune
autre œuvre d'utilité publique. Il y a seulement cette
différence signalée entre les travaux du gouvernement
et ceux de la Compagnie : c'est que le gouvernement
forçait à travailler gratuitement tous les ouvriers qu'il
employait à ses travaux, et que la Compagnie leur
paie leur journée, les loge et les nourrit. Avec le travail
forcé on a construit, sur les instances de l'Angleterre,
le chemin de fer qui va de l'une à l'autre mer et qui
favorise presque exclusivement les intérêts anglais; or,
à cette époque, l'humanité du gouvernement anglais ne
s'est pas émue le moins du monde.
» Prétend-on que cet état de choses cause de graves
préjudices à l'agriculture ? Comment ne l'a-t-on pas re-
connu jusqu'à présent? Mais les faits de la statistique
protestent contre cette supposition. D'après M. Viennot,
en 1861, l'Egypte a produit 100,000 quintaux de coton ;
en 1862, elle en a produit 1,300,000 quintaux, et on
espère atteindre cette année le chiffre de 2 millions. Le
blé et le sucre augmentent en proportion.
» Il reste à dire quelques mots sur le troisième et
dernier point relatif à la propriété des terres contiguës
au canal d'eau douce': les étrangers peuvent-ils posséder
des biens immeubles en Egypte? Cela est établi par
les traités. On nous dit qu'il ne va s'y former que des
colonies françaises: les actions du canal sont en vente,
et les Anglais pourront les acheter quand ils voudront.
D'un autre côté, cette crainte n'est que fictive, car les
Anglais savent trop bien que jamais on n'y établira des
colonies européennes, qui ne pourraient résister aux
rigueurs de ce climat inhospitalier pour les étrangers.
» La question se réduit donc à ceci: les Anglais veu-
lent conserver un monopole contraire aux intérêts des
nations européennes et à ceux mêmes des peuples orien-
taux, monopole que l'ouverture du canal de l'isthme
de Suez leur arrache des mains. Si, avant la constitu-
tion de la Société, nous avons été soutenus par l'espé-
rance de voir triompher l'idée civilisatrice du canal,
aujourd'hui que personne ne doute de la possibilité de
vaincre les difficultés naturelles , comment pourrions-
nous douter un seul instant que la ténacité et les
vues étroites de ses ennemis ne cèdent devant la force
irrésistible de l'opinion publique indignée ?
» J. MANÉ Y FLAQUER. »
Presse française.
Le défaut d'espace nous oblige à nous con-
tenter de mentionner les journaux de Paris et des
départements qui, malgré les préoccupations électo-
rales du jour, ont cependant continué à exprimer l'élan
et l'énergie du sentiment public, relativement à la note
turque, au complot d'où elle émane et à l'appui que
l'honneur de la France est engagé à donner aux
justes droits de la Compagnie universelle. Nous dé-
plorons très-vivement de ne pouvoir reproduire en
tout où en partie ces diverses discussions, remar-
quables par la logique autant que par la vigueur.
Ces manifestations ne cessent d'embrasser les jour-
naux de tous les partis et de toutes les croyances.
Nommons, à Paris, puisque nous ne pouvons que
nommer : le Constitutionnel, la Patrie, le Nord, le Monde,
la Presse, la Nation, la Gazette de France, le Moniteur
industriel, le Crédit public, le Journal des Actionnaires,
la Revue coloniale, etc., etc.
Nommons, dans les feuilles des départements :
l'Echo du Havre, le Courrier de Marseille, VUnion de
l'Ouest (Angers), le Courrier de Lyon , le Messager
du Midi (Montpellier), la Guienne (Bordeaux), le Cour-
rier de l'Aude (Carcassonne), l'Aigle (Toulouse), l'E-
mancipateur (Cambrai), VIndustriel alsacien (Mulhouse),
les Tablettes des Deux-Char ente s, l'Océan (Brest), le
Progrès (Lyon), le Var (Draguignan), le Journal de
l'Aveyron, le Mémorial de l'Allier, le Journal de Bor-
deaux, le Journal de Lot-et-Garonne, l'Autorité (Dun-
kerque), le Toulonnais, l'Opinion du Midi (Nîmes), la
Gazette du Midi (Marseille), le Journal de la Meurthe,
l'Ère impériale (Tarbes), le Mémorial de la Loire. le
Courrier de Vaucluse, le Courrier de Saône-et-Loire, le
Courrier des Alpes (Chambéry), le Salut public (Lyon),
le Courrier de Nantes, la Revue coloniale et maritime
(Marseille), etc., etc.
On voit qu'il nous faudrait tout un volume
pour résumer seulement toutes ces expressions du
sentiment public, mais nous en tenons les extraits à
la disposition des curieux de Turquie où d'Angle-
terre qui seraient bien aises de les consulter. Ils y
pourraient voir avec quelle forte unanimité et quelle
conscience du droit: et de la justice toutes ces voix
du corps national font entendre les mêmes résolu-
tions, les mêmes protestations, les mêmes invocations
et la même confiance dans la fermeté que saura
déployer le gouvernement de la France dans une
question qui est la cause non d'un peuple, mais de
tous les peuples.
REVUE DE L'OPINION.
Nous continuons à recevoir une nombreuse corres-
pondance exprimant les émotions ressenties dans
toutes les classes du pays, à la suite de la publica-
tion de la note du 6 avril. L'instinct général ne s'y
trompe pas. Il prend en pitié la faiblesse de la Tur-
quie, mais il rejette toute la reponsabilité de l'of-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.97%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.97%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 28/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62032469/f28.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62032469/f28.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62032469/f28.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62032469
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62032469
Facebook
Twitter