Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juin 1863 01 juin 1863
Description : 1863/06/01 (A8,N167). 1863/06/01 (A8,N167).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032469
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
192 L'ISTHME DE SUEZ.
qu'il le faut dans l'estime britannique, il va jusqu'à
le comparer à lord Palmerston en personne. Toute-
fois, le correspondant voit un danger dans la gran-
deur de Fuad. Il craint qu'il ne se laisse enfler par
ses succès, jusqu'à perdre tout empire sur lui-même,
en d'autres termes, jusqu'à oublier qu'il est l'homme
de l'Angleterre et qu'il doit obéir docilement aux or-
dres de l'Angleterre.
Tout n'est donc pas encore pour le mieux. L'esprit du
sultan pourrait'bien être un peu ébranlé. Sa Hautesse
pourrait bien être mécontente, au fond de l'âme, du
rôle que Fuad a voulu lui faire jouer en Égypte et
dont l'avortement, devenu public, a passablement
compromis aux yeux du monde l'autorité, la dignité,
l'indépendance de la Porte Ottomane. Ce qui semble
corroborer ces hypothèses, c'est cet aveu auquel se
croit obligé le correspondant : « Le rapport dont je
vous ai parlé sur la prochaine nomination de Fuad
comme grand vizir est maintenant discrédité. »
L'intrigue anglo-turque, après avoir échoué, en
Egypte, pourrait donc trouver son suprême écueil à
Constantinople même ; et, dans tous les cas, il est
permis, d'après ces renseignements, de conclure
qu'elle n'a pas servi à consolider le ministère ot-
toman.
Voilà jusqu'à présent tout ce qu'a produit le
voyage du sultan, ce qui est bien loin du dénoû-
ment que l'on voulait faire supposer par la publica-
tion de la note du 6 avril, avec la suppression de sa
date. L'intrigue, en outre, et par une loi assez logi-
que, semble menacée de n'avoir pas de meilleurs ré-
sultats à Londres qu'à Constantinople.
Le Moniteur du 29 mai, en tête de son bulletin po-
lique, nous apprend en effet que l'on attend, pour
mardi prochain, à la Chambre des communes, une
motion destinée à être le signal d'une campagne ac-
tive de l'opposition contre le ministère; la majorité
dépendrait du vote des députés irlandais.
Il est certain que l'opposition aurait été bien mal-
adroite si elle n'avait pas aperçu les grandes chances
que lord Palmerston venait de donner à ses atta-
ques en dévoilant son hostilité envers la France, en
troublant les rapports entre les deux pays aussi com-
plètement qu'il vient de le faire, par la conduite
permise ou ordonnée à l'ambassadeur anglais dans
le complot relatif au canal de Suez. Il est évident
que le noble lord pourra difficilement se présenter dé-
sormais comme le représentant de l'alliance anglo-
française, et ce sera pour sa situation une cause de
faiblesse que ses adversaires se sont empressés de
saisir^*!/
Amputons que la-campagne a déjà commencé et
qu' ea' commencé ~ur le terram le plus dangereux
qu'elle a commencé Sur le terrain le plus dangereux
et Ufc plus compromettant pour lord Palmerston, sur
et rrainjustemenli, es affaires orientales. sur
le têrrain justemenyïes affaires orientales.
C'est la politique de lord Palmerston en Turquie
qui a fait tous les frais de la séance, et elle a été in-
criminée et blàmée à l'unanimité par les orateurs de
tous les côtés de la Chambre qui ont pris la parole'
sauf par les membres du cabinet eux-mêmes. Cette
discussion a eu lieu dans la nuit du 29, et le Times ne
nous en porte le compte-rendu que presque au mo-
ment de mettre sous presse. Nous sommes donc
forcés de renvoyer à notre prochain numéro l'exa-
men de ce débat, où M. Cobden, entre autres, a pro-
noncé un discours désastreux pour la politique du
premier ministre en Orient. La séance a même été
signalée par une circonstance fort remarquable.
Lord Palmerston ne s'y est point présenté, et c'est
à M. Gladstone, dont les idées sont si différentes des
siènnes sur ces questions, qu'il a laissé le fardeau
de cette journée. Nous ne terminerons pas toutefois
ces rapides indications sans mentionner et citer les
paroles graves dans l'état des choses que le chan-
celier de l'Echiquier a prononcées au nom du ca-
binet.
« Il est, a-t-il dit, une partie du discours de mon hono-
rable ami M. Cobden que j'ai entendue avec une par-
faite satisfaction; c'est la partie dans laquelle il a parlé
de l'immense avantage qui doit résulter d'une con-
fiance et d'une coopération mutuelles entre la France
et l'Angleterre, dans la conduite de la politique orien-
tale, (Ecoutez!), Je vais tout aussi loin que lui dans
le principe qu'il a professé, et j'ose dire que la po-
litique orientale ne peut être dirigée avec succès dans
le sens d'un intérêt commun, chrétien ou de tout
autre intérêt humain, s'il existe entre l'Angleterre
et la France une discorde fondamentale, et que l'es-
poir d'atteindre des résultats réellement satisfaisants
dépend à un degré principal d'une bonne entente
complète entre les deux grandes puissances directri-
ces de l'Europe. (Ecoutez! écoutez! )
» Je suis donc d'accord avec lui pour déclarer que
rien ne peut être moins sage, non-seulement pour
toute personne chargée du pouvoir exécutif, mais
encore pour toute personne ayant une position d'in-
fluence, que de créer des jalousies et des soupçons
entrç ces deux grandes puissances. »
Ou ces paroles ne sont que de vains sons, ou elles
impliquent un commencement de désaveu de la con-
duite de sir Henry Bulwer, à Constantinople. Nous
verrons la suite, et, pour juger définivement, atten-
dons la fin.
Au milieu de toutes les questions qui nous occupent,
et nos correspondances ne nous transmettant rien
de particulier, nous n'avons qu'un mot à dire sur
les travaux du canal : ils continuent à marcher avec
leur régularité ordinaire.
ERNEST DESPLACES.
qu'il le faut dans l'estime britannique, il va jusqu'à
le comparer à lord Palmerston en personne. Toute-
fois, le correspondant voit un danger dans la gran-
deur de Fuad. Il craint qu'il ne se laisse enfler par
ses succès, jusqu'à perdre tout empire sur lui-même,
en d'autres termes, jusqu'à oublier qu'il est l'homme
de l'Angleterre et qu'il doit obéir docilement aux or-
dres de l'Angleterre.
Tout n'est donc pas encore pour le mieux. L'esprit du
sultan pourrait'bien être un peu ébranlé. Sa Hautesse
pourrait bien être mécontente, au fond de l'âme, du
rôle que Fuad a voulu lui faire jouer en Égypte et
dont l'avortement, devenu public, a passablement
compromis aux yeux du monde l'autorité, la dignité,
l'indépendance de la Porte Ottomane. Ce qui semble
corroborer ces hypothèses, c'est cet aveu auquel se
croit obligé le correspondant : « Le rapport dont je
vous ai parlé sur la prochaine nomination de Fuad
comme grand vizir est maintenant discrédité. »
L'intrigue anglo-turque, après avoir échoué, en
Egypte, pourrait donc trouver son suprême écueil à
Constantinople même ; et, dans tous les cas, il est
permis, d'après ces renseignements, de conclure
qu'elle n'a pas servi à consolider le ministère ot-
toman.
Voilà jusqu'à présent tout ce qu'a produit le
voyage du sultan, ce qui est bien loin du dénoû-
ment que l'on voulait faire supposer par la publica-
tion de la note du 6 avril, avec la suppression de sa
date. L'intrigue, en outre, et par une loi assez logi-
que, semble menacée de n'avoir pas de meilleurs ré-
sultats à Londres qu'à Constantinople.
Le Moniteur du 29 mai, en tête de son bulletin po-
lique, nous apprend en effet que l'on attend, pour
mardi prochain, à la Chambre des communes, une
motion destinée à être le signal d'une campagne ac-
tive de l'opposition contre le ministère; la majorité
dépendrait du vote des députés irlandais.
Il est certain que l'opposition aurait été bien mal-
adroite si elle n'avait pas aperçu les grandes chances
que lord Palmerston venait de donner à ses atta-
ques en dévoilant son hostilité envers la France, en
troublant les rapports entre les deux pays aussi com-
plètement qu'il vient de le faire, par la conduite
permise ou ordonnée à l'ambassadeur anglais dans
le complot relatif au canal de Suez. Il est évident
que le noble lord pourra difficilement se présenter dé-
sormais comme le représentant de l'alliance anglo-
française, et ce sera pour sa situation une cause de
faiblesse que ses adversaires se sont empressés de
saisir^*!/
Amputons que la-campagne a déjà commencé et
qu' ea' commencé ~ur le terram le plus dangereux
qu'elle a commencé Sur le terrain le plus dangereux
et Ufc plus compromettant pour lord Palmerston, sur
et rrainjustemenli, es affaires orientales. sur
le têrrain justemenyïes affaires orientales.
C'est la politique de lord Palmerston en Turquie
qui a fait tous les frais de la séance, et elle a été in-
criminée et blàmée à l'unanimité par les orateurs de
tous les côtés de la Chambre qui ont pris la parole'
sauf par les membres du cabinet eux-mêmes. Cette
discussion a eu lieu dans la nuit du 29, et le Times ne
nous en porte le compte-rendu que presque au mo-
ment de mettre sous presse. Nous sommes donc
forcés de renvoyer à notre prochain numéro l'exa-
men de ce débat, où M. Cobden, entre autres, a pro-
noncé un discours désastreux pour la politique du
premier ministre en Orient. La séance a même été
signalée par une circonstance fort remarquable.
Lord Palmerston ne s'y est point présenté, et c'est
à M. Gladstone, dont les idées sont si différentes des
siènnes sur ces questions, qu'il a laissé le fardeau
de cette journée. Nous ne terminerons pas toutefois
ces rapides indications sans mentionner et citer les
paroles graves dans l'état des choses que le chan-
celier de l'Echiquier a prononcées au nom du ca-
binet.
« Il est, a-t-il dit, une partie du discours de mon hono-
rable ami M. Cobden que j'ai entendue avec une par-
faite satisfaction; c'est la partie dans laquelle il a parlé
de l'immense avantage qui doit résulter d'une con-
fiance et d'une coopération mutuelles entre la France
et l'Angleterre, dans la conduite de la politique orien-
tale, (Ecoutez!), Je vais tout aussi loin que lui dans
le principe qu'il a professé, et j'ose dire que la po-
litique orientale ne peut être dirigée avec succès dans
le sens d'un intérêt commun, chrétien ou de tout
autre intérêt humain, s'il existe entre l'Angleterre
et la France une discorde fondamentale, et que l'es-
poir d'atteindre des résultats réellement satisfaisants
dépend à un degré principal d'une bonne entente
complète entre les deux grandes puissances directri-
ces de l'Europe. (Ecoutez! écoutez! )
» Je suis donc d'accord avec lui pour déclarer que
rien ne peut être moins sage, non-seulement pour
toute personne chargée du pouvoir exécutif, mais
encore pour toute personne ayant une position d'in-
fluence, que de créer des jalousies et des soupçons
entrç ces deux grandes puissances. »
Ou ces paroles ne sont que de vains sons, ou elles
impliquent un commencement de désaveu de la con-
duite de sir Henry Bulwer, à Constantinople. Nous
verrons la suite, et, pour juger définivement, atten-
dons la fin.
Au milieu de toutes les questions qui nous occupent,
et nos correspondances ne nous transmettant rien
de particulier, nous n'avons qu'un mot à dire sur
les travaux du canal : ils continuent à marcher avec
leur régularité ordinaire.
ERNEST DESPLACES.
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