Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mai 1863 15 mai 1863
Description : 1863/05/15 (A8,N166). 1863/05/15 (A8,N166).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203245w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
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L'ISTHME DE strÈZ.
pays, distrait cette voie de la suzeraineté dudit
pays? Si les Compagnies de chemins de fer italiens
et espagnols, si le canal de l'Ebre et d'autres encore
sont concédés à des Français et à des Anglais, est-
ce que ces voies de communication cessent pour cela
de faire partie intégrante des territoires italien et
espagnol? Est-ce qu'elles ne sont pas soumises à
toutes les lois du pays, sauf les dérogations formel-
les qui auraient été consenties par les contrats ?
n L'abolition des corvées. » Voilà le grand mot!
Ne parlez pas de corvées; abolissez, si vous voulez,
les contingents, mais à une condition, celle de les
remplacer par quelque chose. Autrement, proclamez
nettement, ce qui est, du reste, dans le vieil espritturc,
que vous voulez complétement abolir le travail.
« Concession de terrains à la Compagnie. » L'objec-
tion à cette concession nous paraît tellement ab-
surde, que je la croirais presque sortie directement
de l'officine dont elle porte la date. En effet, on a
toujours eu beaucoup de peine à asseoir des proprié-
tés de chrétiens en pays musulman, parce que dans
le droit turc il y a conformité entre propriété et
souveraineté ; en d'autres termes, parce que le sou-
verain se regarde toujours comme propriétaire de
tout le pays, et ses sujets ne sont qu'usufruitiers'
des terres ou propriétés dont ou veut bien leur lais-
ser la jouissance. Aussi, à cette demande naïve : Que
feraient la France et l'Angleterre en pareille cir-
constance? il est facile de répondre, pour la France
du moins. En ce moment, il se présente des Compa-
gnies sollicitant des concessions immenses en Al-
gérie. Elles les obtiendront sans qu'on leur demande
si leurs colons seront Français ou Anglais, et si les
Turcs se trouvent par miracle saisis d'un esprit
d'entreprise et de travail, ils peuvent se présenter
en concurrence avec les autres.
» Certes, de toutes les objections auxquelles pou-
vait s'attendre la Compagnie, celle de la concession
des sables, dont elle fera des terres de première
qualité, est la dernière à laquelle elle pouvait s'at-
tendre. Et quoi, voilà des milliers et des milliers
d'hectares de terrains improductifs qui vont de-
venir fertiles, une terre de désolation qui va devenir
une Terre Promise, et il se trouve un gouverne-
ment assez envieux de lui-même, assez ennemi de
son propre peuple pour s'y opposer ! Et ce gouver-
nement est celui pour lequel l'Europe, la France sur-
tout, a dépensé le plus pur de son sang et de son
or! Ah! c'est à regretter de n'avoir pas laissé la
Russie compléter son œuvre et expulser de l'Europe
une nation qui, quoi qu'on fasse, en sera toujours
la honte et la pierre d'achoppement.
-. -1 curieux de la curieuse dépêche est à la
i".- 1 on aura fait droit, etc. » C'est-à-dire
i 1:~,
quand tout sera anéanti, quand le travail sera sup-
primé, nous examinerons les- autres articles de la
convention. Il a fallu cinq ans pour examiner quel-
ques articles, combien faudra-t-il de siècles pour
examiner les autres ? Je m'arrête, cher Monsieur; on
est vraiment honteux de prendre au sérieux des ob-
jections de cette nature. Et. cependant il n'en faut
pas plus pour créer une crise dans cet admirable
travail du canal de Suez. L'ennemi compte sans l'in-
trépide persévérance de votre noble cousin, et l'appui
de l'Empereur ne lui manquera sans doute pas dans
une circonstance pareille. L'honneur de la France
est en bonnes mains, mais dans tous les cas celui
de la Compagnie reste pur et intact.
» Agréez, cher Monsieur, l'assurance de mes sen-
timents d'estime et d'affection.
» Marquis de REIGICOURT. »
Considérations sur la note turque.
Sous ce titre, nous avons reçu également une
communication émanée d'un personnage ayant rem-
pli de hautes fonctions diplomatiques, possédant une
science incontestable sur ces matières, et revêtu
d'une des grandes dignités de l'État. Nous ne som-
mes pas autorisé à publier ce travail tout entier,
mais il nous est permis d'y puiser, sous notre pro-
pre responsabilité, d'assez larges extraits pour don-
ner une complète idée de son ensemble. C'est ce
que nous faisons en appelant sur ces extraits toute
l'attention de nos lecteurs.
E. D.
« Le Moniteur vient de publier la note que la Porte
ottomane adresse aux cabinets de France et d'Angle-
terre pour leur annoncer qu'elle est disposée à mettre
une sorte d'embargo sur l'achèvement du canal de
l'isthme de Suez, et qu'elle invite les deux cabinets à
prendre en considération les motifs allégués par elle
pour justifier cette mesure.
» Nous ferons remarquer d'abord que cette démarche
par laquelle on défère une décision éventuelle à deux
gouvernements étrangers, est la preuve que la décision
même n'est pas définitive, et que les questions de
principe et d'intérêts qu'elle soulève ont besoin, pour
être résolues, de l'acquiescement des deux gouverne-
ments dont on provoque l'adhésion.
» Mais la note même, en dehors de cette. considéra-
tion, est facile à réfuter.
» Nous ne parlerons pas de ce qui peut militer en
faveur de la grande opération du percement de l'isthme
au point de vue de la civilisation et de l'intérêt com-
mercial ; nous laisserons de côté les motifs qui peuvent
toucher l'imagination et l'orgueil de notre époque.
Achever ce que les Pharaons n'ont pu exécuter, redres-
ser par un fait accompli les erreurs scientifiques du
L'ISTHME DE strÈZ.
pays, distrait cette voie de la suzeraineté dudit
pays? Si les Compagnies de chemins de fer italiens
et espagnols, si le canal de l'Ebre et d'autres encore
sont concédés à des Français et à des Anglais, est-
ce que ces voies de communication cessent pour cela
de faire partie intégrante des territoires italien et
espagnol? Est-ce qu'elles ne sont pas soumises à
toutes les lois du pays, sauf les dérogations formel-
les qui auraient été consenties par les contrats ?
n L'abolition des corvées. » Voilà le grand mot!
Ne parlez pas de corvées; abolissez, si vous voulez,
les contingents, mais à une condition, celle de les
remplacer par quelque chose. Autrement, proclamez
nettement, ce qui est, du reste, dans le vieil espritturc,
que vous voulez complétement abolir le travail.
« Concession de terrains à la Compagnie. » L'objec-
tion à cette concession nous paraît tellement ab-
surde, que je la croirais presque sortie directement
de l'officine dont elle porte la date. En effet, on a
toujours eu beaucoup de peine à asseoir des proprié-
tés de chrétiens en pays musulman, parce que dans
le droit turc il y a conformité entre propriété et
souveraineté ; en d'autres termes, parce que le sou-
verain se regarde toujours comme propriétaire de
tout le pays, et ses sujets ne sont qu'usufruitiers'
des terres ou propriétés dont ou veut bien leur lais-
ser la jouissance. Aussi, à cette demande naïve : Que
feraient la France et l'Angleterre en pareille cir-
constance? il est facile de répondre, pour la France
du moins. En ce moment, il se présente des Compa-
gnies sollicitant des concessions immenses en Al-
gérie. Elles les obtiendront sans qu'on leur demande
si leurs colons seront Français ou Anglais, et si les
Turcs se trouvent par miracle saisis d'un esprit
d'entreprise et de travail, ils peuvent se présenter
en concurrence avec les autres.
» Certes, de toutes les objections auxquelles pou-
vait s'attendre la Compagnie, celle de la concession
des sables, dont elle fera des terres de première
qualité, est la dernière à laquelle elle pouvait s'at-
tendre. Et quoi, voilà des milliers et des milliers
d'hectares de terrains improductifs qui vont de-
venir fertiles, une terre de désolation qui va devenir
une Terre Promise, et il se trouve un gouverne-
ment assez envieux de lui-même, assez ennemi de
son propre peuple pour s'y opposer ! Et ce gouver-
nement est celui pour lequel l'Europe, la France sur-
tout, a dépensé le plus pur de son sang et de son
or! Ah! c'est à regretter de n'avoir pas laissé la
Russie compléter son œuvre et expulser de l'Europe
une nation qui, quoi qu'on fasse, en sera toujours
la honte et la pierre d'achoppement.
-. -1 curieux de la curieuse dépêche est à la
i".- 1 on aura fait droit, etc. » C'est-à-dire
i 1:~,
quand tout sera anéanti, quand le travail sera sup-
primé, nous examinerons les- autres articles de la
convention. Il a fallu cinq ans pour examiner quel-
ques articles, combien faudra-t-il de siècles pour
examiner les autres ? Je m'arrête, cher Monsieur; on
est vraiment honteux de prendre au sérieux des ob-
jections de cette nature. Et. cependant il n'en faut
pas plus pour créer une crise dans cet admirable
travail du canal de Suez. L'ennemi compte sans l'in-
trépide persévérance de votre noble cousin, et l'appui
de l'Empereur ne lui manquera sans doute pas dans
une circonstance pareille. L'honneur de la France
est en bonnes mains, mais dans tous les cas celui
de la Compagnie reste pur et intact.
» Agréez, cher Monsieur, l'assurance de mes sen-
timents d'estime et d'affection.
» Marquis de REIGICOURT. »
Considérations sur la note turque.
Sous ce titre, nous avons reçu également une
communication émanée d'un personnage ayant rem-
pli de hautes fonctions diplomatiques, possédant une
science incontestable sur ces matières, et revêtu
d'une des grandes dignités de l'État. Nous ne som-
mes pas autorisé à publier ce travail tout entier,
mais il nous est permis d'y puiser, sous notre pro-
pre responsabilité, d'assez larges extraits pour don-
ner une complète idée de son ensemble. C'est ce
que nous faisons en appelant sur ces extraits toute
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E. D.
« Le Moniteur vient de publier la note que la Porte
ottomane adresse aux cabinets de France et d'Angle-
terre pour leur annoncer qu'elle est disposée à mettre
une sorte d'embargo sur l'achèvement du canal de
l'isthme de Suez, et qu'elle invite les deux cabinets à
prendre en considération les motifs allégués par elle
pour justifier cette mesure.
» Nous ferons remarquer d'abord que cette démarche
par laquelle on défère une décision éventuelle à deux
gouvernements étrangers, est la preuve que la décision
même n'est pas définitive, et que les questions de
principe et d'intérêts qu'elle soulève ont besoin, pour
être résolues, de l'acquiescement des deux gouverne-
ments dont on provoque l'adhésion.
» Mais la note même, en dehors de cette. considéra-
tion, est facile à réfuter.
» Nous ne parlerons pas de ce qui peut militer en
faveur de la grande opération du percement de l'isthme
au point de vue de la civilisation et de l'intérêt com-
mercial ; nous laisserons de côté les motifs qui peuvent
toucher l'imagination et l'orgueil de notre époque.
Achever ce que les Pharaons n'ont pu exécuter, redres-
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