Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mai 1863 15 mai 1863
Description : 1863/05/15 (A8,N166). 1863/05/15 (A8,N166).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203245w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
SUPPLÉMENT.
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
153
clame et par le travail national qui concourt à son
exécution.
» Devant des faits aussi concluants, il n'y a plus de
manœuvre possible. Aussi les ennemis rétrogrades de
ce projet n'osent plus en contester l'utilité et l'oppor-
tunité, mais ils se rejettent sur l'exécution, qu'ils atta-
quent avec un acharnement infatigable et une partia-
lité de mauvais goût. L'arrivée du prince Napoléon ne
peut qu'avoir une influence heureuse sur l'activité des
travaux de l'isthme momentanément ralentis, pour leur
solide réorganisation. La confiance ne saurait faire dé-
faut à des hommes qui ont engagé dans cette œuvre
un passé honorable et la gloire que leur promet le
succès. » — Dr DE BRESSY.
LA NOTE TURQUE ET LE GOUVERNEMENT FRANÇAIS.
On lit dans le Moniteur du 12 mai.
« Par une indiscrétion regrettable, la dépêche adressée
aux ambassadeurs de S. M. le sultan à Londres et à Pa-
ris, au sujet de l'entreprise de l'isthme de Suez, a été
prématurément livrée à la publicité. On égarerait grave-
ment l'opinion publique si l'on voulait tirer de la con-
naissance de ce document des conséquences nécessaire-
ment contraires à l'entreprise dans laquelle sont engagés
des intérêts si considérables. La communication de la
Turquie n'a d'autre objet et ne saurait avoir d'autre
portée que de provoquer de la part de la France et de
l'Angleterre l'examen de certaines questions dont la
solution n'a rien assurément d'incompatible avec les
intérêts d'une œuvre qui mérite à un si haut degré les
sympathies de toutes les puissances, y compris la
Turquie elle-même. )
» Le ministre des affaires étrangères de Turquie aux repré-
sentants de la Sublime Porte à Paris et à Londres.
» Monsieur l'ambassadeur,
» Lorsque il y a quelques années, la Sublime Porte fut
saisie de la question du canal de Suez, elle se réserva
de poser ses conditions sur les autres parties du projet
de contrat qui lui fut soumis, et déclara qu'elle désire-
rait voir une entente établie au préalable entre les
deux grandes puissances maritimes sur les garanties
tîitérieures que l'ouverture d'une voie de cette impor-
tance exigeait. Cette entente n'a pas eu lieu jusqu'ici,
et le nouveau gouverneur général de l'Egypte, S. A. Is-
maïl-Pacha, ayant adressé au gouvernement de S. M. I. le
sultan la demande officielle, par une lettre au grand-
vizir, de régulariser sa position à cet égard et de lui
donner des instructions claires et précises sur ce qu'il
devra faire et dire, nous nous sommes trouvés en devoir
do lui faire connaître toutes les conditions auxquelles
l'autorisation de la Sublime Porte a été toujours subor-
donnée, conditions que, par l'ordre de notre auguste
maître, nous soumettons à l'appréciation équitable et
bienveillante des augusks alliés de Sa Majesté Im-
périale.
» Nous nous sentons d'autant plus obligés de nous
prononcer sans plus de retard, que nous avons le regret
de voir les travaux de plus en plus avancer sans la ré-
solution préalable des importantes questions qui s'y
rattachent. Force nous a été donc de dire franchement
ce que, considérée sous le point de vue des intérêts de
l'empire, il faudra pour que cette œuvre puisse devenir
réalisable avec l'autorisation du souverain du pays.
» Il n'entre pas dans la pensée de la Porte de vouloir
empêcher la réalisation d'une entreprise qui pourrait
être d'utilité générale, mais elle ne saurait y consen-
tir 1° qu'avec la certitude d'avoir des stipulations in-
ternationales qui en garantiraient, à l'instar des Dar-
danelles et du Bosphore, la neutralité complète; 2° qu'à
des conditions de nature à sauvegarder et à assurer les
importants intérêts qu'elle est appelée à protéger.
» Or, le projet actuel n'offre aucune des garanties
indispensables.
» Il y a surtout deux faits qui ont, dès l'origine,
attiré notre attention la plus sérieuse. Les voici:
1° malgré l'abolition dans l'empire de la corvée, malgré
le dernier décret du vice-roi établissant la même pro -
hibition, les travaux préparatoires ne s'effectuent que
par le seul concours de ce régime. L'administration
égyptienne contraint vingt mille hommes par mois à
abandonner leurs labours et leurs familles pour aller
travailler au canal.
D Ces gens sont obligés de retourner dans leurs
foyers à leurs propres frais, et la plupart d'entre eux
ayant une distance très-considérable à parcourir, sans
compter les pertes qu'ils éprouvent de l'abandon forcé
de leurs intérêts. Le nombre des bras ainsi distrait de
l'agriculture, de l'industrie et du commerce, ne se
borne pas à vingt mille. Tandis que vingt mille ouvriers
travaillent, quarante mille sont en chemin ou occupés
à se préparer pour s'y rendre, de sorte que soixante
mille hommes sont continuellement enlevés à leurs
foyers et à leurs affaires.
» Je crois superflu de m'étendre sur les effets désas-
treux d'un pareil système. Ces inconvénients sautent
aux yeux. La Sublime Porte se voit dans l'impossibilité
de sanctionner la pratique d'une telle mesure en
Egypte, tandis qu'elle ne la permettrait pas dans les
autres parties de l'empire.
» Le second des deux faits dont je parle plus haut,
est celui qui consiste à concéder à la Compagnie, avec
des canaux d'eau douce, tout le territoire qui les envi-
ronne. Selon le projet de contrat, partout où les canaux
en question s'étendraient, la Compagnie aurait le droit
d9 revendiquer, en toute propriété, les terrains qui les
bordent. De cette manière, les villes de Suez, de
Timsah et de Port-Saïd, ainsi que toute la frontière de
la Syrie, passeraient naturellement et forcément dans
les mains d'une compagnie anonyme, composée en
grande partie d'étrangers soumis aux juridictions et
aux autorités de leurs pays respectifs. Il ne tiendrait
donc qu'à la Compagnie de créer sur des points impor-
tants du territoire de l'empire ottoman, des colonies
presque indépendantes de cet empire.
» Nous pensons qu'il n'y a pas un gouvernement,
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
153
clame et par le travail national qui concourt à son
exécution.
» Devant des faits aussi concluants, il n'y a plus de
manœuvre possible. Aussi les ennemis rétrogrades de
ce projet n'osent plus en contester l'utilité et l'oppor-
tunité, mais ils se rejettent sur l'exécution, qu'ils atta-
quent avec un acharnement infatigable et une partia-
lité de mauvais goût. L'arrivée du prince Napoléon ne
peut qu'avoir une influence heureuse sur l'activité des
travaux de l'isthme momentanément ralentis, pour leur
solide réorganisation. La confiance ne saurait faire dé-
faut à des hommes qui ont engagé dans cette œuvre
un passé honorable et la gloire que leur promet le
succès. » — Dr DE BRESSY.
LA NOTE TURQUE ET LE GOUVERNEMENT FRANÇAIS.
On lit dans le Moniteur du 12 mai.
« Par une indiscrétion regrettable, la dépêche adressée
aux ambassadeurs de S. M. le sultan à Londres et à Pa-
ris, au sujet de l'entreprise de l'isthme de Suez, a été
prématurément livrée à la publicité. On égarerait grave-
ment l'opinion publique si l'on voulait tirer de la con-
naissance de ce document des conséquences nécessaire-
ment contraires à l'entreprise dans laquelle sont engagés
des intérêts si considérables. La communication de la
Turquie n'a d'autre objet et ne saurait avoir d'autre
portée que de provoquer de la part de la France et de
l'Angleterre l'examen de certaines questions dont la
solution n'a rien assurément d'incompatible avec les
intérêts d'une œuvre qui mérite à un si haut degré les
sympathies de toutes les puissances, y compris la
Turquie elle-même. )
» Le ministre des affaires étrangères de Turquie aux repré-
sentants de la Sublime Porte à Paris et à Londres.
» Monsieur l'ambassadeur,
» Lorsque il y a quelques années, la Sublime Porte fut
saisie de la question du canal de Suez, elle se réserva
de poser ses conditions sur les autres parties du projet
de contrat qui lui fut soumis, et déclara qu'elle désire-
rait voir une entente établie au préalable entre les
deux grandes puissances maritimes sur les garanties
tîitérieures que l'ouverture d'une voie de cette impor-
tance exigeait. Cette entente n'a pas eu lieu jusqu'ici,
et le nouveau gouverneur général de l'Egypte, S. A. Is-
maïl-Pacha, ayant adressé au gouvernement de S. M. I. le
sultan la demande officielle, par une lettre au grand-
vizir, de régulariser sa position à cet égard et de lui
donner des instructions claires et précises sur ce qu'il
devra faire et dire, nous nous sommes trouvés en devoir
do lui faire connaître toutes les conditions auxquelles
l'autorisation de la Sublime Porte a été toujours subor-
donnée, conditions que, par l'ordre de notre auguste
maître, nous soumettons à l'appréciation équitable et
bienveillante des augusks alliés de Sa Majesté Im-
périale.
» Nous nous sentons d'autant plus obligés de nous
prononcer sans plus de retard, que nous avons le regret
de voir les travaux de plus en plus avancer sans la ré-
solution préalable des importantes questions qui s'y
rattachent. Force nous a été donc de dire franchement
ce que, considérée sous le point de vue des intérêts de
l'empire, il faudra pour que cette œuvre puisse devenir
réalisable avec l'autorisation du souverain du pays.
» Il n'entre pas dans la pensée de la Porte de vouloir
empêcher la réalisation d'une entreprise qui pourrait
être d'utilité générale, mais elle ne saurait y consen-
tir 1° qu'avec la certitude d'avoir des stipulations in-
ternationales qui en garantiraient, à l'instar des Dar-
danelles et du Bosphore, la neutralité complète; 2° qu'à
des conditions de nature à sauvegarder et à assurer les
importants intérêts qu'elle est appelée à protéger.
» Or, le projet actuel n'offre aucune des garanties
indispensables.
» Il y a surtout deux faits qui ont, dès l'origine,
attiré notre attention la plus sérieuse. Les voici:
1° malgré l'abolition dans l'empire de la corvée, malgré
le dernier décret du vice-roi établissant la même pro -
hibition, les travaux préparatoires ne s'effectuent que
par le seul concours de ce régime. L'administration
égyptienne contraint vingt mille hommes par mois à
abandonner leurs labours et leurs familles pour aller
travailler au canal.
D Ces gens sont obligés de retourner dans leurs
foyers à leurs propres frais, et la plupart d'entre eux
ayant une distance très-considérable à parcourir, sans
compter les pertes qu'ils éprouvent de l'abandon forcé
de leurs intérêts. Le nombre des bras ainsi distrait de
l'agriculture, de l'industrie et du commerce, ne se
borne pas à vingt mille. Tandis que vingt mille ouvriers
travaillent, quarante mille sont en chemin ou occupés
à se préparer pour s'y rendre, de sorte que soixante
mille hommes sont continuellement enlevés à leurs
foyers et à leurs affaires.
» Je crois superflu de m'étendre sur les effets désas-
treux d'un pareil système. Ces inconvénients sautent
aux yeux. La Sublime Porte se voit dans l'impossibilité
de sanctionner la pratique d'une telle mesure en
Egypte, tandis qu'elle ne la permettrait pas dans les
autres parties de l'empire.
» Le second des deux faits dont je parle plus haut,
est celui qui consiste à concéder à la Compagnie, avec
des canaux d'eau douce, tout le territoire qui les envi-
ronne. Selon le projet de contrat, partout où les canaux
en question s'étendraient, la Compagnie aurait le droit
d9 revendiquer, en toute propriété, les terrains qui les
bordent. De cette manière, les villes de Suez, de
Timsah et de Port-Saïd, ainsi que toute la frontière de
la Syrie, passeraient naturellement et forcément dans
les mains d'une compagnie anonyme, composée en
grande partie d'étrangers soumis aux juridictions et
aux autorités de leurs pays respectifs. Il ne tiendrait
donc qu'à la Compagnie de créer sur des points impor-
tants du territoire de l'empire ottoman, des colonies
presque indépendantes de cet empire.
» Nous pensons qu'il n'y a pas un gouvernement,
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