Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mai 1863 01 mai 1863
Description : 1863/05/01 (A8,N165). 1863/05/01 (A8,N165).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203244g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MER8. 137
en Égypte, et on s'y livre à des 'conjectures spécula-
tives sur l'influence de tel ou tel parti. Nous nous bor-
Dons à espérer qu'Ismaïl-Pacha fera ce qu'il croira le plus
avantageux pour son pays. Il est certainement dans son
intérêt d'encourager le trafic existant, et c'est ce qu'il
a fait. Il n'est pas moins intéressé à seconder tous les
projets capables de bien servir l'Égyte, et c'est, nous
n'en doutons pas, ce qu'il fera (1).
» L'Egypte a toute possibilité de devenir un grand
pays cotonnier. Il peut presque produire toutes choses.
On ne peut pas donner de meilleures preuves de son
incroyable fertilité que celles que nous fournit une re-
marque accidentelle de la lettre de notre correspon-
dant. Le sol producteur de l'Egypte est borné à une
étroite bande de terre sur chaque rive du Nil, ressem-
blant à une simple frange de verdure. Pourtant il af-
firme nettement que le pays n'a nullement besoin
d'une augmentation de terres arables ou productives,
et que chercher à en conquérir dans les sables du dé-
sert comme d'autres nations essaient de le faire sur
les flots de la mer ne serait pas en Egypte autre chose
qu'un travail de pure surérogation (2).
» Le nouveau vice-roi vient de retourner de Constan-
tinople à son gouvernement, et sa visite à cette capi-
tale, si elle n'est empreinte d'aucune spéciale impor-
tance politique, est au moins l'expression d'un ancien
phénomène politique. Il n'y a pas seulement une
Turquie d'Europe et une Turquie d'Asie, comme nos
cartes nous le disent, il y a aussi une Turquie d'Afrique.
« Le malade » qui était soutenu l'autre jour par les ar-
mes de l'Occident, règne encore dans trois parties du
globe, et réclame comme lui appartenant la moitié du
grand bassin de la Méditerranée. Il n'existe pas vérita-
blement un autre débris aussi considérable d'un vieil
empire dans le monde ; son territoire comprend les
terres les plus renommées de l'histoire. L'empereur
(1) Sur ses touchantes sollicitudes, le Times doit être aujourd'hui
édifié complètement. Si nous applaudissons de tout notre cœur aux
paroles d'encouragement et de sympathie que S. A. Ismail a adressées
à la députation de la Compagnie péninsulaire, pourquoi le Times se
montrerait-il moins accommodant pour les actes par lesquels ce prince
a manifesté sa loyauté et sa participation directe à l'entreprise de
la Compagnie universelle ? Après l'arrangement par lequel Son Altesse
a rempli les obligations prises envers la Compagnie par son prédéces-
seur, apiès le traité par lequel elle se charge de construire le canal
d'eau douce du Caire à l'Ouady, après l'envoi successif et non
interrompu des ouvriers indigènes sur les travaux de l'isthme, les
intentions du vice-roi sont-elles encore obscures aux yeux du
Times? E. D.
(2) L'Égypte peut donc être, comme nous le disions plus haut,
encore autre chose qu'une grande route servant aux communications
de l'Angleterre. Comme pays producteur, elle peut aussi contribuer
à arracher à leur eftroyable détresse les ouvriers du Lancashire, et
ce service a certainement sa valeur. Cela étant, nous ne pouvons
comprendre que le Times puisse regarder comme une œuvre com-
plètement inutile la restitution à la culture et à la fécondité de cette
vaste superficie de désert traversée par l'isthme, et qu'il aime tout
autant la voir recouverte par des sables que par des moissons. Ce
sont là de ces propositions qu'il suffit de citer pour qu'elfes soient
jugées. E. D.
ottoman est le souverain de l'Egypte, et Ismaïl-Pacha
n'est que son représentant, quoique avec une dignité
héréditaire et un pouvoir presque illimité. Le combat
des influences en Égypte se livre quelquefois à Con-
stantinople, et les vues du vice-roi peuvent recevoir
une impulsion de la politique de la capitale (3).
» Un Anglais ordinaire serait embarrassé de com-
prendre sur quoi ce combat peut porter. En ce moment
l'Egypte, malgré sa puissance de production, ses facul-
tés et ses ressources de toute espèce, n'est pourtant
regardée que sous un seul point de vue, c'est-à-dire
comme grande route vers l'Orient. Est-il de l'intérêt de
qui que ce soit que cette route soit fermée? Il est in-
contestablement de notre intérêt qu'elle soit ouverte.
nous n'avons dans la question rien de plus à réclamer
ni à défendre. L'Inde nous appartient; ce grand empire
est une dépendance de la couronne britannique, une
partie du domaine de notre souveraine ; nous l'avons
conquise, nous l'avons gardée et nous la tenons sous
nos lois. Personne ne peut contester ces faits ; donc en
tant que ce pays nous appartient actuellement et en
tant que la route qui y conduit traverse l'Égypte, nous
sommes certainement autorisés à avoir un intérêt en
Égypte, spécialement en sa capacité de grande route;
nous devons désirer de voir cette grande route toujours
maintenue dans les meilleures conditions et améliorée
par tout expédient de nature à faciliter le trafic. Nous
aurions très-naturellement des objections à opposer si
elle était entravée ou endommagée, mais nos vues ne
s'étendent pas au-delà de ces objets. Elles ont le
bonheur d'être identiques, comme le pacha l'avouait,
avec les vues du gouvernement égyptien, souhaitant
que la route à travers son pays continue à attirer le
trafic dans ses ports (4).
(3) Si nous nous en rapportions à notre impression, nous dirions
que l'article tout entier, avec ses digressions et ses réticences, a été
écrit pour y envelopper ce paragraphe. Ismail avait quitté Constan-
tinople. L'inirigue anglaise avait échoué dans tous ses efforts pour le
rallier à ses vues sur le canal de Suez. Désespérant du nouveau gou-
vernement égyptien, il n'y avait plus qu'à se rabattre sur la Porte ;
et, comme nous l'avons indiqué, ce paragraphe n'était pas autre
chose que la première et couverte introduction du plan que l'on allait
suivre sur les bords du Bosphore. A cela, le Times devait trouver
deux avantages : d'abord nuire au canal de Suez, et ensuite semer
des germes d'irritation et de défiance entre l'Égypte et la Turquie ,
germes dont on saurait tirer parti : Divide ut imperes. E. D.
(4) Qui parle de fermer ou d'entraver à l'Angleterre la route
égyptienne, et quel est le sens de ces réserves du Times ? Il rem
connaît lui-même que le gouvernement égyptien a des pensées tout
opposées, et nous lui rappellerons en passant que le président-
fondateur de la Compagnie universelle, au moment où l'Angleterre
lui faisait la plus vive opposition, employait toute l'influence qu'il
pouvait avoir sur l'esprit de Mohammed-Said pour le déterminer à
accorder aux sollicitations réitérées de la Grande-Bretagne la cons-
truction du chemin de fer du Caire à Suez, se reliant au chemin
de fer du Caire à Alexandrie, et réalisant par conséquent la com-
munication ferrée entre la Méditerranée et la mer Rouge. C'est
cette voie que, dans un accès de candeur, le Times lui-mêm2 a
nommée un chemin anglais. Nous n'en sommes pas jaloux, et nous
l'avons prouvé. Que l'Angleterre s'intéresse à l'entretien et au
maintien de cette communication, rien de plus simple et de plus
en Égypte, et on s'y livre à des 'conjectures spécula-
tives sur l'influence de tel ou tel parti. Nous nous bor-
Dons à espérer qu'Ismaïl-Pacha fera ce qu'il croira le plus
avantageux pour son pays. Il est certainement dans son
intérêt d'encourager le trafic existant, et c'est ce qu'il
a fait. Il n'est pas moins intéressé à seconder tous les
projets capables de bien servir l'Égyte, et c'est, nous
n'en doutons pas, ce qu'il fera (1).
» L'Egypte a toute possibilité de devenir un grand
pays cotonnier. Il peut presque produire toutes choses.
On ne peut pas donner de meilleures preuves de son
incroyable fertilité que celles que nous fournit une re-
marque accidentelle de la lettre de notre correspon-
dant. Le sol producteur de l'Egypte est borné à une
étroite bande de terre sur chaque rive du Nil, ressem-
blant à une simple frange de verdure. Pourtant il af-
firme nettement que le pays n'a nullement besoin
d'une augmentation de terres arables ou productives,
et que chercher à en conquérir dans les sables du dé-
sert comme d'autres nations essaient de le faire sur
les flots de la mer ne serait pas en Egypte autre chose
qu'un travail de pure surérogation (2).
» Le nouveau vice-roi vient de retourner de Constan-
tinople à son gouvernement, et sa visite à cette capi-
tale, si elle n'est empreinte d'aucune spéciale impor-
tance politique, est au moins l'expression d'un ancien
phénomène politique. Il n'y a pas seulement une
Turquie d'Europe et une Turquie d'Asie, comme nos
cartes nous le disent, il y a aussi une Turquie d'Afrique.
« Le malade » qui était soutenu l'autre jour par les ar-
mes de l'Occident, règne encore dans trois parties du
globe, et réclame comme lui appartenant la moitié du
grand bassin de la Méditerranée. Il n'existe pas vérita-
blement un autre débris aussi considérable d'un vieil
empire dans le monde ; son territoire comprend les
terres les plus renommées de l'histoire. L'empereur
(1) Sur ses touchantes sollicitudes, le Times doit être aujourd'hui
édifié complètement. Si nous applaudissons de tout notre cœur aux
paroles d'encouragement et de sympathie que S. A. Ismail a adressées
à la députation de la Compagnie péninsulaire, pourquoi le Times se
montrerait-il moins accommodant pour les actes par lesquels ce prince
a manifesté sa loyauté et sa participation directe à l'entreprise de
la Compagnie universelle ? Après l'arrangement par lequel Son Altesse
a rempli les obligations prises envers la Compagnie par son prédéces-
seur, apiès le traité par lequel elle se charge de construire le canal
d'eau douce du Caire à l'Ouady, après l'envoi successif et non
interrompu des ouvriers indigènes sur les travaux de l'isthme, les
intentions du vice-roi sont-elles encore obscures aux yeux du
Times? E. D.
(2) L'Égypte peut donc être, comme nous le disions plus haut,
encore autre chose qu'une grande route servant aux communications
de l'Angleterre. Comme pays producteur, elle peut aussi contribuer
à arracher à leur eftroyable détresse les ouvriers du Lancashire, et
ce service a certainement sa valeur. Cela étant, nous ne pouvons
comprendre que le Times puisse regarder comme une œuvre com-
plètement inutile la restitution à la culture et à la fécondité de cette
vaste superficie de désert traversée par l'isthme, et qu'il aime tout
autant la voir recouverte par des sables que par des moissons. Ce
sont là de ces propositions qu'il suffit de citer pour qu'elfes soient
jugées. E. D.
ottoman est le souverain de l'Egypte, et Ismaïl-Pacha
n'est que son représentant, quoique avec une dignité
héréditaire et un pouvoir presque illimité. Le combat
des influences en Égypte se livre quelquefois à Con-
stantinople, et les vues du vice-roi peuvent recevoir
une impulsion de la politique de la capitale (3).
» Un Anglais ordinaire serait embarrassé de com-
prendre sur quoi ce combat peut porter. En ce moment
l'Egypte, malgré sa puissance de production, ses facul-
tés et ses ressources de toute espèce, n'est pourtant
regardée que sous un seul point de vue, c'est-à-dire
comme grande route vers l'Orient. Est-il de l'intérêt de
qui que ce soit que cette route soit fermée? Il est in-
contestablement de notre intérêt qu'elle soit ouverte.
nous n'avons dans la question rien de plus à réclamer
ni à défendre. L'Inde nous appartient; ce grand empire
est une dépendance de la couronne britannique, une
partie du domaine de notre souveraine ; nous l'avons
conquise, nous l'avons gardée et nous la tenons sous
nos lois. Personne ne peut contester ces faits ; donc en
tant que ce pays nous appartient actuellement et en
tant que la route qui y conduit traverse l'Égypte, nous
sommes certainement autorisés à avoir un intérêt en
Égypte, spécialement en sa capacité de grande route;
nous devons désirer de voir cette grande route toujours
maintenue dans les meilleures conditions et améliorée
par tout expédient de nature à faciliter le trafic. Nous
aurions très-naturellement des objections à opposer si
elle était entravée ou endommagée, mais nos vues ne
s'étendent pas au-delà de ces objets. Elles ont le
bonheur d'être identiques, comme le pacha l'avouait,
avec les vues du gouvernement égyptien, souhaitant
que la route à travers son pays continue à attirer le
trafic dans ses ports (4).
(3) Si nous nous en rapportions à notre impression, nous dirions
que l'article tout entier, avec ses digressions et ses réticences, a été
écrit pour y envelopper ce paragraphe. Ismail avait quitté Constan-
tinople. L'inirigue anglaise avait échoué dans tous ses efforts pour le
rallier à ses vues sur le canal de Suez. Désespérant du nouveau gou-
vernement égyptien, il n'y avait plus qu'à se rabattre sur la Porte ;
et, comme nous l'avons indiqué, ce paragraphe n'était pas autre
chose que la première et couverte introduction du plan que l'on allait
suivre sur les bords du Bosphore. A cela, le Times devait trouver
deux avantages : d'abord nuire au canal de Suez, et ensuite semer
des germes d'irritation et de défiance entre l'Égypte et la Turquie ,
germes dont on saurait tirer parti : Divide ut imperes. E. D.
(4) Qui parle de fermer ou d'entraver à l'Angleterre la route
égyptienne, et quel est le sens de ces réserves du Times ? Il rem
connaît lui-même que le gouvernement égyptien a des pensées tout
opposées, et nous lui rappellerons en passant que le président-
fondateur de la Compagnie universelle, au moment où l'Angleterre
lui faisait la plus vive opposition, employait toute l'influence qu'il
pouvait avoir sur l'esprit de Mohammed-Said pour le déterminer à
accorder aux sollicitations réitérées de la Grande-Bretagne la cons-
truction du chemin de fer du Caire à Suez, se reliant au chemin
de fer du Caire à Alexandrie, et réalisant par conséquent la com-
munication ferrée entre la Méditerranée et la mer Rouge. C'est
cette voie que, dans un accès de candeur, le Times lui-mêm2 a
nommée un chemin anglais. Nous n'en sommes pas jaloux, et nous
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