Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1863 15 avril 1863
Description : 1863/04/15 (A8,N164). 1863/04/15 (A8,N164).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032432
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MEËS. 121
les travaux de Port-Saïd jusqu'à Kantara, plein de con-
viction et d'une activité qui lui fait beaucoup d'hon-
neur. — Pour en finir avec Port-Saïd, je vous dirai
que l'on a agrandi le bazar ou marché, qui est fourni
comme ceux des grandes villes d'Egypte; que le village
arabe s'est étendu du double en comparaison de l'an-
née passée, et contient une population fort contente et
très-paciûque ; que l'on y a bâti une mosquée et une
école, et, en outre, ce qui est de la plus haute impor-
tance, que la Compagne a stipulé un contrat pour faire
venir de l'eau douce de Timsah, par des tuyaux en
fonte, jusqu'à Port-Saïd. — Il faut connaître le pays
pour pouvoir apprécier la valeur de cette louable et ma-
gnifique opération.
D Le 3 mars. — Je suis parti pour le seuil d'El-Guisr,
qui est à une distance de84 kilomètres de Port-Saïd; j'étais
dans une embarcation avec M. de Lesseps. De Port-Saïd à
Raz-El-Eche il y a 14 kilomètres, et de Raz-El-Eche à
Kantara il y en a 30, ensemble 44 kilomètres. Cette
distance est dans le lac Menzaleh. L'année passée, dans
toute cette partie la rigole n'était qu'à peine tracée;
cette année, j'ai trouvé le lac canalisé tout à fait, bordé
de pilotis et enclavé de berges, opération vraiment
gigantesque, et qui m'a rassuré sur les difficultés que
présentaient les boues liquides dans le lac. — J'ai par-
couru cet espace de 44 kilomètres dans le véritable ca-
nal, dont une partie a une largeur de 80 mètres, et une
partie de 60. Ces berges, lorsqu'elles seront achevées,
auront une solidité à toute épreuve, et vous pouvez
vous en former une idée en calculant que chaque berge
est formée de 320 mètres de déblais, puisque, le canal
ayant 80 mètres de largeur et devant en avoir 8 de pro-
fondeur, pour chaque mètre de canal il faut ôter
640 mètres de déblais, qui, jetés, moitié à droite, moitié
à gauche, formeront des berges extrêmement solides.
Elles sont déjà assez solides pour permettre de placer
les tuyaux pour l'eau douce, et j'ai vu les tuyaux tout le
long du canal.
» L'année passée, le canal maritime, lorsque je l'ai
visité, n'allait que jusqu'à El-Ferdane ; cette année je
suis allé avec les embarcations jusqu'au seuil d'El-
Guisr, et j'aurais pu arriver jusqu'au lac Timsah. »
« Du seuil d'El-Guisr, où je suis arrivé.
» Le 4 mars. — M. de Lesseps, qui est d'une activité
extraordinaire, est parti immédiatement pour Geneffé,
dans le but de trouver une route rattachant ce point
aux chemins de fer du Caire et de Suez ; mais moi je
suis parti pour Toussoum, où j'ai trouvé environ dix
mille hommes qui travaillaient dans le canal maritime,
et même je vous dirai qu'au lieu de percer une rigole,
c'est tout bonnement un canal de la largeur de 60mètres.
Toussoum, qui était placé sur une élévation, semble
maintenant caché derrière l'élévation des berges du ca-
nal — De Toussoum l'excavation s'avance au seuil du
Sérapéum, de manière que la partie du désert qui pré-
sentait des difficultés est presque totalement achevée.
A Toussoum, j'ai trouvé M. Cazaux, ingénieur spécial
pour les canaux d'eau douce; c'est M. Cazaux qui a
fait le canal de Zagazig à Timsah, et c'est lui qui tra-
vaille à présent au canal qui de Bir Nefiche ira jusqu'à
Suez.
» Le 5 mars. — Je suis parti de Toussoum, à cheval,
accompagné de l'ingénieur, M. Cazaux ; nous sommes
allés vers Bir Menashé, en suivant la prise d'eau qui
sert à désaltérer les travailleurs du canal maritime, et,
de Bir Menashé, nous avons marché sur la berge du
canal par Bir Abou Ballah jusqu'à Bir Nefiche. Le ca-
nal de Bir Nefiche à Suez est d'environ 90 kilomètres de
longueur; la largeur entre berge et berge est de 25
mètres au niveau d'eau, et 8 mètres au plafond ; le ca-
nal aura une profondeur de lm)80 à 2 mètres. On
a la pleine conviction d'arriver à Suez dans le mois de
juin. Ce canal, indépendamment d'une grande utilité
pour la ville de Suez, est vraiment un magnifique tra-
vail, qui fait beaucoup d'honneur à l'ingénieur, M. Ca-
zaux.- De Bir Nefiche, sur un canot, je suis allé à
Timsah, et j'ai été vraiment étonné en apercevant le
changement qui y a eu lieu depuis l'année passée. Le
lac Timsah, que je traversai à cette époque en voiture,
est maintenant rempli d'eau de la Méditerranée. — Tim-
sah, désormais Ismaïlia, qui, l'année passée, n'était rien
absolument, a maintenant l'aspect d'une véritable ville,
avec cafés, restaurants, belles maisons, des rues tra-
cées et une quantité de grands établissements préparés
pour recevoir tout le personnel de Damiette. Le 15 de
ce mois, Damiette sera totalement abandonnée. C'est
une opération très-utile que d'avoir transporté tout le
personnel de Damiette à Ismaïlia. C'est ici que M. Voisin
et M. Sciama vont s'établir. Au début, Damiette était
une nécessité, mais elle est à une trop grande distance
des opérations, dont elle était séparée par le lac Men-
zaleh. A présent, Ismaïlia est en communication avec
le Caire par le canal d'eau douce, avec Port-Saïd par le
canal maritime, et, dans le mois de juin, sera en com-
munication avec Suez par le canal d'eau douce. Avant
de me mettre en voyage pour inspecter les travaux, je
suis allé à Suez pour faire visite à M. Larousse, ingé-
nieur, qui, l'année passée, se trouvait au seuil d'El-
Guisr, et m'a si bien renseigné ; tout ce qu'il m'avait
dit s'est vérifié. L'ingénieur, M. Larousse, en étudiant,
avec la passion qu'il a pour le canal, l'emplacement le
plus facile pour faire déboucher le canal maritime de
Suez, a trouvé le moyen de faire arriver ce canal jus-
qu'à la rade , c'est-à-dire à une grande profondeur d'eau,
et précisément où sont ancrés les navires qui arrivent
des Indes ; de cette manière, l'on n'aura plus besoin de
grandes digues comme à Port-Saïd, mais seulement une
jetée de 300 à 400 mètres. Par cette opération, outre
que l'on épargne des millions, le travail est plus fa-
cile. — En causant ,sur la possibilité que les 200 mil-
lions de francs puissent ou non suffire, je me suis con-
vaincu pleinement qu'ils suffiront ; en voici de nouvelles
raisons. Le devis de 200 millions a été fait par la
commission internationale, qui avait calculé la largeur
du canal à 80 mètres, et à 100 mètres pour la partie
s'étendant des lacs Amers à Suez et pour la traversée
du lac Menzaleh à Port-Saïd. On a trouvé que 60 et 80
mètres étaient plus que suffisants, au lieu de 80 et 100,
ce qui diminue le chiffre des excavations de 19 à 20
millions de mètres cubes, soit par la main des hommes
les travaux de Port-Saïd jusqu'à Kantara, plein de con-
viction et d'une activité qui lui fait beaucoup d'hon-
neur. — Pour en finir avec Port-Saïd, je vous dirai
que l'on a agrandi le bazar ou marché, qui est fourni
comme ceux des grandes villes d'Egypte; que le village
arabe s'est étendu du double en comparaison de l'an-
née passée, et contient une population fort contente et
très-paciûque ; que l'on y a bâti une mosquée et une
école, et, en outre, ce qui est de la plus haute impor-
tance, que la Compagne a stipulé un contrat pour faire
venir de l'eau douce de Timsah, par des tuyaux en
fonte, jusqu'à Port-Saïd. — Il faut connaître le pays
pour pouvoir apprécier la valeur de cette louable et ma-
gnifique opération.
D Le 3 mars. — Je suis parti pour le seuil d'El-Guisr,
qui est à une distance de84 kilomètres de Port-Saïd; j'étais
dans une embarcation avec M. de Lesseps. De Port-Saïd à
Raz-El-Eche il y a 14 kilomètres, et de Raz-El-Eche à
Kantara il y en a 30, ensemble 44 kilomètres. Cette
distance est dans le lac Menzaleh. L'année passée, dans
toute cette partie la rigole n'était qu'à peine tracée;
cette année, j'ai trouvé le lac canalisé tout à fait, bordé
de pilotis et enclavé de berges, opération vraiment
gigantesque, et qui m'a rassuré sur les difficultés que
présentaient les boues liquides dans le lac. — J'ai par-
couru cet espace de 44 kilomètres dans le véritable ca-
nal, dont une partie a une largeur de 80 mètres, et une
partie de 60. Ces berges, lorsqu'elles seront achevées,
auront une solidité à toute épreuve, et vous pouvez
vous en former une idée en calculant que chaque berge
est formée de 320 mètres de déblais, puisque, le canal
ayant 80 mètres de largeur et devant en avoir 8 de pro-
fondeur, pour chaque mètre de canal il faut ôter
640 mètres de déblais, qui, jetés, moitié à droite, moitié
à gauche, formeront des berges extrêmement solides.
Elles sont déjà assez solides pour permettre de placer
les tuyaux pour l'eau douce, et j'ai vu les tuyaux tout le
long du canal.
» L'année passée, le canal maritime, lorsque je l'ai
visité, n'allait que jusqu'à El-Ferdane ; cette année je
suis allé avec les embarcations jusqu'au seuil d'El-
Guisr, et j'aurais pu arriver jusqu'au lac Timsah. »
« Du seuil d'El-Guisr, où je suis arrivé.
» Le 4 mars. — M. de Lesseps, qui est d'une activité
extraordinaire, est parti immédiatement pour Geneffé,
dans le but de trouver une route rattachant ce point
aux chemins de fer du Caire et de Suez ; mais moi je
suis parti pour Toussoum, où j'ai trouvé environ dix
mille hommes qui travaillaient dans le canal maritime,
et même je vous dirai qu'au lieu de percer une rigole,
c'est tout bonnement un canal de la largeur de 60mètres.
Toussoum, qui était placé sur une élévation, semble
maintenant caché derrière l'élévation des berges du ca-
nal — De Toussoum l'excavation s'avance au seuil du
Sérapéum, de manière que la partie du désert qui pré-
sentait des difficultés est presque totalement achevée.
A Toussoum, j'ai trouvé M. Cazaux, ingénieur spécial
pour les canaux d'eau douce; c'est M. Cazaux qui a
fait le canal de Zagazig à Timsah, et c'est lui qui tra-
vaille à présent au canal qui de Bir Nefiche ira jusqu'à
Suez.
» Le 5 mars. — Je suis parti de Toussoum, à cheval,
accompagné de l'ingénieur, M. Cazaux ; nous sommes
allés vers Bir Menashé, en suivant la prise d'eau qui
sert à désaltérer les travailleurs du canal maritime, et,
de Bir Menashé, nous avons marché sur la berge du
canal par Bir Abou Ballah jusqu'à Bir Nefiche. Le ca-
nal de Bir Nefiche à Suez est d'environ 90 kilomètres de
longueur; la largeur entre berge et berge est de 25
mètres au niveau d'eau, et 8 mètres au plafond ; le ca-
nal aura une profondeur de lm)80 à 2 mètres. On
a la pleine conviction d'arriver à Suez dans le mois de
juin. Ce canal, indépendamment d'une grande utilité
pour la ville de Suez, est vraiment un magnifique tra-
vail, qui fait beaucoup d'honneur à l'ingénieur, M. Ca-
zaux.- De Bir Nefiche, sur un canot, je suis allé à
Timsah, et j'ai été vraiment étonné en apercevant le
changement qui y a eu lieu depuis l'année passée. Le
lac Timsah, que je traversai à cette époque en voiture,
est maintenant rempli d'eau de la Méditerranée. — Tim-
sah, désormais Ismaïlia, qui, l'année passée, n'était rien
absolument, a maintenant l'aspect d'une véritable ville,
avec cafés, restaurants, belles maisons, des rues tra-
cées et une quantité de grands établissements préparés
pour recevoir tout le personnel de Damiette. Le 15 de
ce mois, Damiette sera totalement abandonnée. C'est
une opération très-utile que d'avoir transporté tout le
personnel de Damiette à Ismaïlia. C'est ici que M. Voisin
et M. Sciama vont s'établir. Au début, Damiette était
une nécessité, mais elle est à une trop grande distance
des opérations, dont elle était séparée par le lac Men-
zaleh. A présent, Ismaïlia est en communication avec
le Caire par le canal d'eau douce, avec Port-Saïd par le
canal maritime, et, dans le mois de juin, sera en com-
munication avec Suez par le canal d'eau douce. Avant
de me mettre en voyage pour inspecter les travaux, je
suis allé à Suez pour faire visite à M. Larousse, ingé-
nieur, qui, l'année passée, se trouvait au seuil d'El-
Guisr, et m'a si bien renseigné ; tout ce qu'il m'avait
dit s'est vérifié. L'ingénieur, M. Larousse, en étudiant,
avec la passion qu'il a pour le canal, l'emplacement le
plus facile pour faire déboucher le canal maritime de
Suez, a trouvé le moyen de faire arriver ce canal jus-
qu'à la rade , c'est-à-dire à une grande profondeur d'eau,
et précisément où sont ancrés les navires qui arrivent
des Indes ; de cette manière, l'on n'aura plus besoin de
grandes digues comme à Port-Saïd, mais seulement une
jetée de 300 à 400 mètres. Par cette opération, outre
que l'on épargne des millions, le travail est plus fa-
cile. — En causant ,sur la possibilité que les 200 mil-
lions de francs puissent ou non suffire, je me suis con-
vaincu pleinement qu'ils suffiront ; en voici de nouvelles
raisons. Le devis de 200 millions a été fait par la
commission internationale, qui avait calculé la largeur
du canal à 80 mètres, et à 100 mètres pour la partie
s'étendant des lacs Amers à Suez et pour la traversée
du lac Menzaleh à Port-Saïd. On a trouvé que 60 et 80
mètres étaient plus que suffisants, au lieu de 80 et 100,
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