Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1863 15 mai 1863
Description : 1863/05/15 (A8,N166). 1863/05/15 (A8,N166).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203245w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
152
LlSÎHMÊ DÈ SUEZ,
est tout tracé. Elle avait à résoudre un grand pro-
blème, sujet des doutes et de l'ambition des siècles :
elle l'a résolu. Lanotetout anglaise de la Porte l'avoue
elle-même, ce qui indique que sir Henry Bulwer a
passé, par la note après avoir passé par l'isthme de
Suez. La Compagnie a peuplé le désert; elle y a
fondé des villes; elle l'a doté d'un véritable fleuve
praticable et pratiqué par la navigation, et qui, l'a-
breuvant des eaux du Nil, remplace par la fécondité
l'immémoriale désolation de ces solitudes. Elle a
surmonté tous les obstacles; elle a bravé tous les
découragements ; elle a vaincu toutes les incrédu-
lités. Le canal n'est plus une œuvre chimérique ; il
n'est plus un piège tendu aux dupes, même aux
yeux de lord Palmerston. Et c'est quand tous ces
résultats sont atteints ; c'est lorsque l'on commence
à voir mûrir la moisson si péniblement labourée et
semée; c'est lorsque l'avenir n'est plus douteux,
lorsque 50 millions ont été dépensés à le créer et à
l'assurer, que l'Angleterre, poussant devant elle la
Turquie, vient nous signifier la sentence du poëte :
Barbarus has segetes !. NOD, forte de son droit, forte
des services rendus à la civilisation, forte de l'appui
de la conscience universelle, de la protection d'un
puissant gouvernement soutenu, nous l'espérons,
par les autres gouvernements, car la question n'est
pas française, elle est européenne, la Compagnie,
nous en sommes certains, avec cette modération
dont elle a donné tant de preuves, mais aussi avec
cette persévérance que rien n'a pu ébranler, saura
défendre son œuvre tout entière, défendre ses con-
quêtes sur le sable et l'aridité, et pour cela elle a
à sa tête un homme de bien et de dévouement, de
désintéressement et de cœur, qui a montré comment
on luttait contre l'injustice et même la calomnie,
sans passion, maisaussi sans relâche et sans faiblesse.
Un homme distingué que l'expérience de sa vie a
rendu familier avec les mœurs et les usages de l'O-
rient, appréciant la question au point de vue où la
placerait la note du 6 avril, s'il y était persévéré,
nous disait, il y a quelques heures à peine : « Il
est vrai, la question est européenne; elle est tout
aussi bien italienne, espagnole, autrichienne, grec-
que, russe que française : le canal de Suez rapproche
Trieste et Odessa de l'Orient encore plus que Marseille.
Mais, par son attitude, par sa rivalité acharnée, par
la manière dont elle a toujours présenté l'entreprise,
la diplomatie anglaise en a fait aux yeux des popula-
tions de l'Orient une question française. Si le système
de la; no -it destiné à prévaloir même partielle-
as que ces populations y verraient
urquie. Elles n'y verraient que
atie de l'Angleterre et de la su-
bfi^i^a ce. L'influence française aurait
o dans l'Orient. C'est déjà trop que
la dffiêlheâefi&e écrite et envoyée. »
Le gouvernement de l'Empereur, gardien de la di-
gnité et de la légitime grandeur de notre pays, em-
brassant dans sa sollicitude nos intérêts nationaux et
les intérêts généraux de l'humanité, toujours prêt à
soutenir l'une et l'autre cause et sachant les associer
sans les confondre, est trop vigilant et trop pénétrant
pour ne point connaître par lui-même la vérité de
cette appréciation. Il l'a prouvé d'ailleurs il y a quel-
ques années, lorsque, dans une autre circonstance
critique, il étendit sa main intelligente pour sauve-
garder le canal de Suez. Alors, cette résolution suffit;
elle suffira encore, et le passé comme le présent nous
donnent une entière et ferme confiance dans la vo -
lonté et l'efficacité de son interposition.
ERNEST DESPLACES.
L'INTRIGUE ANGLAISE JUGÉE EN ÊGYPTE.
A L'appui de nos observations ci-dessus, et pour
montrer que l'on juge à Alexandrie comme nous les
jugeons nous-même les résultats du voyage du sul-
tan, nous croyons utile d'emprunter au journal l'E-
gypte, qui se publie dans cette ville, les considéra-
tions suivantes extraites de son numéro du 25 avril.
E. D.
« Les illustres voyageurs ne font pas défaut à la
terre hospitalière de l'Egypte. Cette année, qui n'est
pas encore à la moitié de sa course, a vu, comme vi-
siteurs de cette contrée célèbre, les membres des fa-
milles souveraines d'Europe, et l'empereur de Turquie
Aujourd'hui, le prince Napoléon avec la princesse Clo-
tilde, son épouse, fille du roi d'Italie, vient au nom de
la France saluer ce pays, et cimenter l'alliance qui
existe entre Napoléon III et Ismaïl-Pacha, vice-roi d'E-
gypte. On est généralement trop porté à attribuer un
but politique aux pérégrinations des membres des fa-
milles souveraines. Sans prétendre nier d'une manière
absolue l'influence que peut avoir sur la marche des
affaires publiques la présence d'un haut personnage
dans un pays, nous croyons que le but déterminant
d'une excursion de ce genre est, le plus souvent, l'étude
et le besoin de connaître de visu la position d'un peu-
ple au point de vue des productions, des échanges et
des rapports internationaux. Il est certain que la pré-
sence, en Egypte, du prince Napléon, a de l'importance,
non pour contre-balancer, comme on a semblé le dire,
l'influence anglaise, mais pour la proclamation des
grands principes humanitaires que la France protège
toujours.
» La politique anglaise a fait trop d'opposition au ca-
nal de Suez pour qu'il ne soit pas constaté hautement
que sa résistance a été vaine et qu'elle a échoué de-
vant le droit. Le vice-roi a accepté le paiement des ac-
tions du canal prises par Saïd-Pacha. C'est dire à l'Eu-
rope que cette œuvre est égyptienne, puisque ce pays
y contribue pour la moitié des capitaux qu'elle ré-
LlSÎHMÊ DÈ SUEZ,
est tout tracé. Elle avait à résoudre un grand pro-
blème, sujet des doutes et de l'ambition des siècles :
elle l'a résolu. Lanotetout anglaise de la Porte l'avoue
elle-même, ce qui indique que sir Henry Bulwer a
passé, par la note après avoir passé par l'isthme de
Suez. La Compagnie a peuplé le désert; elle y a
fondé des villes; elle l'a doté d'un véritable fleuve
praticable et pratiqué par la navigation, et qui, l'a-
breuvant des eaux du Nil, remplace par la fécondité
l'immémoriale désolation de ces solitudes. Elle a
surmonté tous les obstacles; elle a bravé tous les
découragements ; elle a vaincu toutes les incrédu-
lités. Le canal n'est plus une œuvre chimérique ; il
n'est plus un piège tendu aux dupes, même aux
yeux de lord Palmerston. Et c'est quand tous ces
résultats sont atteints ; c'est lorsque l'on commence
à voir mûrir la moisson si péniblement labourée et
semée; c'est lorsque l'avenir n'est plus douteux,
lorsque 50 millions ont été dépensés à le créer et à
l'assurer, que l'Angleterre, poussant devant elle la
Turquie, vient nous signifier la sentence du poëte :
Barbarus has segetes !. NOD, forte de son droit, forte
des services rendus à la civilisation, forte de l'appui
de la conscience universelle, de la protection d'un
puissant gouvernement soutenu, nous l'espérons,
par les autres gouvernements, car la question n'est
pas française, elle est européenne, la Compagnie,
nous en sommes certains, avec cette modération
dont elle a donné tant de preuves, mais aussi avec
cette persévérance que rien n'a pu ébranler, saura
défendre son œuvre tout entière, défendre ses con-
quêtes sur le sable et l'aridité, et pour cela elle a
à sa tête un homme de bien et de dévouement, de
désintéressement et de cœur, qui a montré comment
on luttait contre l'injustice et même la calomnie,
sans passion, maisaussi sans relâche et sans faiblesse.
Un homme distingué que l'expérience de sa vie a
rendu familier avec les mœurs et les usages de l'O-
rient, appréciant la question au point de vue où la
placerait la note du 6 avril, s'il y était persévéré,
nous disait, il y a quelques heures à peine : « Il
est vrai, la question est européenne; elle est tout
aussi bien italienne, espagnole, autrichienne, grec-
que, russe que française : le canal de Suez rapproche
Trieste et Odessa de l'Orient encore plus que Marseille.
Mais, par son attitude, par sa rivalité acharnée, par
la manière dont elle a toujours présenté l'entreprise,
la diplomatie anglaise en a fait aux yeux des popula-
tions de l'Orient une question française. Si le système
de la; no -it destiné à prévaloir même partielle-
as que ces populations y verraient
urquie. Elles n'y verraient que
atie de l'Angleterre et de la su-
bfi^i^a ce. L'influence française aurait
o dans l'Orient. C'est déjà trop que
la dffiêlheâefi&e écrite et envoyée. »
Le gouvernement de l'Empereur, gardien de la di-
gnité et de la légitime grandeur de notre pays, em-
brassant dans sa sollicitude nos intérêts nationaux et
les intérêts généraux de l'humanité, toujours prêt à
soutenir l'une et l'autre cause et sachant les associer
sans les confondre, est trop vigilant et trop pénétrant
pour ne point connaître par lui-même la vérité de
cette appréciation. Il l'a prouvé d'ailleurs il y a quel-
ques années, lorsque, dans une autre circonstance
critique, il étendit sa main intelligente pour sauve-
garder le canal de Suez. Alors, cette résolution suffit;
elle suffira encore, et le passé comme le présent nous
donnent une entière et ferme confiance dans la vo -
lonté et l'efficacité de son interposition.
ERNEST DESPLACES.
L'INTRIGUE ANGLAISE JUGÉE EN ÊGYPTE.
A L'appui de nos observations ci-dessus, et pour
montrer que l'on juge à Alexandrie comme nous les
jugeons nous-même les résultats du voyage du sul-
tan, nous croyons utile d'emprunter au journal l'E-
gypte, qui se publie dans cette ville, les considéra-
tions suivantes extraites de son numéro du 25 avril.
E. D.
« Les illustres voyageurs ne font pas défaut à la
terre hospitalière de l'Egypte. Cette année, qui n'est
pas encore à la moitié de sa course, a vu, comme vi-
siteurs de cette contrée célèbre, les membres des fa-
milles souveraines d'Europe, et l'empereur de Turquie
Aujourd'hui, le prince Napoléon avec la princesse Clo-
tilde, son épouse, fille du roi d'Italie, vient au nom de
la France saluer ce pays, et cimenter l'alliance qui
existe entre Napoléon III et Ismaïl-Pacha, vice-roi d'E-
gypte. On est généralement trop porté à attribuer un
but politique aux pérégrinations des membres des fa-
milles souveraines. Sans prétendre nier d'une manière
absolue l'influence que peut avoir sur la marche des
affaires publiques la présence d'un haut personnage
dans un pays, nous croyons que le but déterminant
d'une excursion de ce genre est, le plus souvent, l'étude
et le besoin de connaître de visu la position d'un peu-
ple au point de vue des productions, des échanges et
des rapports internationaux. Il est certain que la pré-
sence, en Egypte, du prince Napléon, a de l'importance,
non pour contre-balancer, comme on a semblé le dire,
l'influence anglaise, mais pour la proclamation des
grands principes humanitaires que la France protège
toujours.
» La politique anglaise a fait trop d'opposition au ca-
nal de Suez pour qu'il ne soit pas constaté hautement
que sa résistance a été vaine et qu'elle a échoué de-
vant le droit. Le vice-roi a accepté le paiement des ac-
tions du canal prises par Saïd-Pacha. C'est dire à l'Eu-
rope que cette œuvre est égyptienne, puisque ce pays
y contribue pour la moitié des capitaux qu'elle ré-
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