Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1863 15 mai 1863
Description : 1863/05/15 (A8,N166). 1863/05/15 (A8,N166).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203245w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
150
L'ISTHME DE SUEZ,
tout chargé de fausses couleurs ; mais maintenant il
était sur les lieux, ses regards avaient pu constater
la prospérité du pays contrastant avec la misère de
ses propres provinces, le bien-être de ses habitants, les
richesses de son agriculture. C'est en Égypte qu'il
montait pour la première fois sur un de ces chemins
de fer à peu près inconnus dans le reste de son em-
pire ; c'est en Égypte qu'il put admirer dans ses
effets heureux l'alliance de la civilisation européenne
avec le travail oriental, et on a le droit de croire
qu'Ismaïl n'eut pas de peine à convaincre son suze-
rain que les propositions de ses ministres, loin d'être
conformes aux intérêts de ses peuples, ne pouvaient
avoir d'autre résultat que d'affaiblir l'Égypte, de sté-
riliser ses ressources, de frapper au cœur une grande
entreprise, et de compromettre le sultan lui-même
aux yeux du monde civilisé, en attaquant une en-
treprise dont le succès était également avantageux à
l'Égypte, à l'empire et à l'ensemble des nations.
Quoi qu'il en soit, le sultan quitta l'Egypte après
y avoir résidé simplement comme hôte du vice-roi, et
après s'y être soigneusement abstenu de tous ces
actes de gouvernement et d'autorité, de toute expres-
sion hostile au canal de Suez que l'on ne cessait de
lui suggérer. Ce fut le second échec de l'intrigue.
Après le départ, si ce n'est au moment du départ,
S. A. Ismaïl faisait savoir à Constantinople :
Qu'il avait complété l'exécution de ses engage-
ments envers la Compagnie par le règlement des
sommes qu'il lui devait ;
Qu'il avait pris à sa charge la construction du
canal d'eau douce du Caire à l'Ouady ;
Qu'il venait de faire de l'isthme une des provinces
égyptiennes ayant un gouverneur spécial.
Et sous les yeux du sultan et de ses ministres, les
contingents n'avaient pas cessé d'être dirigés sur
les travaux du canal et d'y coopérer.
Cette communication des faits accomplis était la
meilleure réponse aux combinaisons concertées à
Constantinople.
Les notes ottomanes prétendaient que la conces-
sion faite par Mohammed-Saïd n'était qu'un « projet
de contrat. »
L'Egypte répondait que le contrat était exécuté
dans toutes ses parties.
Les notes ottomanes contestaient la validité des
concessions de terrains faites à la Compagnie sur les
rives de ses canaux.
L'Egypte répondait par le fait accompli d'une
convention passée avec la Compagnie, dans laquelle
le vice-roi, en se chargeant de l'exécution du canal
d'eau douce entre le Caire et l'Ouady, recevait d'elle
en retour la cession des terres destinées à être arro-
sées par ce canal, ce qui était à la fois la reconnais-
sance de la validité de son privilége sur ces terres, et
la confirmation de ses droits sur les terrains arro-
sés par les canaux qu'elle a construits ou qu'elle
doit construire elle-même.
Les notes ottomanes exprimaient des craintes sur
les dangers que pouvait courir dans l'isthme la sé-
curité et la solidité de l'autorité égyptienne.
L'Egypte répondait en érigeant l'isthme en une de
ses provinces et en y instituant un gouverneur spé-
cial chargé d'y garder et d'y exercer la puissance
nationale.
Les notes ottomanes enfin élevaient des objections
contre le mode adopté pour assurer aux travaux de
l'isthme le concours des ouvriers indigènes.
L'Egypte répondait et a répondu sous les yeux
mêmes du sultan et de ses ministres en envoyant
sur le théâtre des opérations les contingents habi-
tuels qu'elle s'était obligée à fournir, et en n'inter-
rompant pas un seul jour leur travail.
Ainsi, pour la validité de la concession, pour les
terrains dont elle garantit la possession à la Compa-
gnie concessionnaire, pour la conservation et le main-
tien de son autorité dans l'isthme, pour le mode de
travail adopté comme seul moyen d'arriver à l'accom-
plissement de ce grand ouvrage, et ce sont là les
quatre grandes difficultés principales ou plutôt les
seules difficultés sérieuses de la question telle qu'elle
est posée à Constantinople, les résolutions prises, les
faits accomplis par le gouvernement égyptien étaient
comme autant de négations soit des exigences, soit
de l'opportunité des notes ottomanes.
C'était le troisième et dernier échec de l'intrigue.
Pas à pas, le terrain lui avait manqué en Égypte;
elle a cherché un moyen de l'affermir sous ses pieds
à Constantinople.
D'accord avec un bon nombre d'informations, nous
avons quelque lieu de croire que le sultan n'est
entré qu'avec répugnance dans la voie où on l'a en
quelque sorte traîné ; que son esprit est loin d'être
indifférent aux avantages qu'offre à son pouvoir,
au point de vue politique et religieux, le percement
de l'isthme de Suez ; et enfin, la Gazette d'Augsbourq
nous a dit l'amer ressentiment des procédés employés
envers lui dans cette occasion par sir Henry Bulwer.
Était-il certain qu'après l'échec complet qu'ils venaient
d'essuyer, les instruments de l'intrigue anglaise
ne se décourageraient pas, et persisteraient, à leurs
risques et périls, à s'en continuer les complaisants ?
Sir Henry Bulwer a trop l'expérience de l'Orient pour
savoir que ce n'est point là leur habitude. N'était-il
pas à craindre que le sultan lui-même, animé par
le spectacle qu'il venait d'avoir sous les yeux, éclairé
par les renseignements qu'il avait recueillis en
L'ISTHME DE SUEZ,
tout chargé de fausses couleurs ; mais maintenant il
était sur les lieux, ses regards avaient pu constater
la prospérité du pays contrastant avec la misère de
ses propres provinces, le bien-être de ses habitants, les
richesses de son agriculture. C'est en Égypte qu'il
montait pour la première fois sur un de ces chemins
de fer à peu près inconnus dans le reste de son em-
pire ; c'est en Égypte qu'il put admirer dans ses
effets heureux l'alliance de la civilisation européenne
avec le travail oriental, et on a le droit de croire
qu'Ismaïl n'eut pas de peine à convaincre son suze-
rain que les propositions de ses ministres, loin d'être
conformes aux intérêts de ses peuples, ne pouvaient
avoir d'autre résultat que d'affaiblir l'Égypte, de sté-
riliser ses ressources, de frapper au cœur une grande
entreprise, et de compromettre le sultan lui-même
aux yeux du monde civilisé, en attaquant une en-
treprise dont le succès était également avantageux à
l'Égypte, à l'empire et à l'ensemble des nations.
Quoi qu'il en soit, le sultan quitta l'Egypte après
y avoir résidé simplement comme hôte du vice-roi, et
après s'y être soigneusement abstenu de tous ces
actes de gouvernement et d'autorité, de toute expres-
sion hostile au canal de Suez que l'on ne cessait de
lui suggérer. Ce fut le second échec de l'intrigue.
Après le départ, si ce n'est au moment du départ,
S. A. Ismaïl faisait savoir à Constantinople :
Qu'il avait complété l'exécution de ses engage-
ments envers la Compagnie par le règlement des
sommes qu'il lui devait ;
Qu'il avait pris à sa charge la construction du
canal d'eau douce du Caire à l'Ouady ;
Qu'il venait de faire de l'isthme une des provinces
égyptiennes ayant un gouverneur spécial.
Et sous les yeux du sultan et de ses ministres, les
contingents n'avaient pas cessé d'être dirigés sur
les travaux du canal et d'y coopérer.
Cette communication des faits accomplis était la
meilleure réponse aux combinaisons concertées à
Constantinople.
Les notes ottomanes prétendaient que la conces-
sion faite par Mohammed-Saïd n'était qu'un « projet
de contrat. »
L'Egypte répondait que le contrat était exécuté
dans toutes ses parties.
Les notes ottomanes contestaient la validité des
concessions de terrains faites à la Compagnie sur les
rives de ses canaux.
L'Egypte répondait par le fait accompli d'une
convention passée avec la Compagnie, dans laquelle
le vice-roi, en se chargeant de l'exécution du canal
d'eau douce entre le Caire et l'Ouady, recevait d'elle
en retour la cession des terres destinées à être arro-
sées par ce canal, ce qui était à la fois la reconnais-
sance de la validité de son privilége sur ces terres, et
la confirmation de ses droits sur les terrains arro-
sés par les canaux qu'elle a construits ou qu'elle
doit construire elle-même.
Les notes ottomanes exprimaient des craintes sur
les dangers que pouvait courir dans l'isthme la sé-
curité et la solidité de l'autorité égyptienne.
L'Egypte répondait en érigeant l'isthme en une de
ses provinces et en y instituant un gouverneur spé-
cial chargé d'y garder et d'y exercer la puissance
nationale.
Les notes ottomanes enfin élevaient des objections
contre le mode adopté pour assurer aux travaux de
l'isthme le concours des ouvriers indigènes.
L'Egypte répondait et a répondu sous les yeux
mêmes du sultan et de ses ministres en envoyant
sur le théâtre des opérations les contingents habi-
tuels qu'elle s'était obligée à fournir, et en n'inter-
rompant pas un seul jour leur travail.
Ainsi, pour la validité de la concession, pour les
terrains dont elle garantit la possession à la Compa-
gnie concessionnaire, pour la conservation et le main-
tien de son autorité dans l'isthme, pour le mode de
travail adopté comme seul moyen d'arriver à l'accom-
plissement de ce grand ouvrage, et ce sont là les
quatre grandes difficultés principales ou plutôt les
seules difficultés sérieuses de la question telle qu'elle
est posée à Constantinople, les résolutions prises, les
faits accomplis par le gouvernement égyptien étaient
comme autant de négations soit des exigences, soit
de l'opportunité des notes ottomanes.
C'était le troisième et dernier échec de l'intrigue.
Pas à pas, le terrain lui avait manqué en Égypte;
elle a cherché un moyen de l'affermir sous ses pieds
à Constantinople.
D'accord avec un bon nombre d'informations, nous
avons quelque lieu de croire que le sultan n'est
entré qu'avec répugnance dans la voie où on l'a en
quelque sorte traîné ; que son esprit est loin d'être
indifférent aux avantages qu'offre à son pouvoir,
au point de vue politique et religieux, le percement
de l'isthme de Suez ; et enfin, la Gazette d'Augsbourq
nous a dit l'amer ressentiment des procédés employés
envers lui dans cette occasion par sir Henry Bulwer.
Était-il certain qu'après l'échec complet qu'ils venaient
d'essuyer, les instruments de l'intrigue anglaise
ne se décourageraient pas, et persisteraient, à leurs
risques et périls, à s'en continuer les complaisants ?
Sir Henry Bulwer a trop l'expérience de l'Orient pour
savoir que ce n'est point là leur habitude. N'était-il
pas à craindre que le sultan lui-même, animé par
le spectacle qu'il venait d'avoir sous les yeux, éclairé
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