Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mai 1863 01 mai 1863
Description : 1863/05/01 (A8,N165). 1863/05/01 (A8,N165).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203244g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
134 L'ISTHME DE SUEZ,
manqué quelque chose si elle n'eût été accompagnée
d'une tirade contre l'oppression que la France exerce
en Egypte. C'est l'habitude du Times d'accuser la
France lorsque l'Angleterre abuse de son influence
pour peser sur des gouvernements faibles. La France
opprime l'Egypte en favorisant, avec une modération
et une loyauté formant un contraste si parfait avec
les procédés de la diplomatie anglaise, un projet qui
doit rendre l'Egypte le passage du commerce du
monde et être pour elle une source d'inépuisables ri-
chesses. L'Angleterre protège à la fois l'Egypte et la
Turquie en s'acharnant contre un travail dont deux
vice-rois successifs ont proclamé l'immense utilité
pour leur pays, et qu'après une discussion de dix-
sept séances, le divan a déclaré être également avan-
ageux aux intérêts de l'empire et à ceux de toutes
es nations.
Un grand danger en effet menaçait l'indépendance
du sultan. D'après le Times, il était question du voyage
du prince Napoléon en Egypte. Il allait se rencontrer
avec Abdul-Aziz, et c'est sous le prétexte de pré-
munir le sultan contre les périls d'une semblable
rencontre que le Times cherche à couvrir toute la
trame de cette petite conspiration.
L'expédient n'est pas heureux ; car le prince Napo-
léon vient de quitter Paris, seulement plusieurs jours
après le retour du sultan.
Cependant, sir Henry Bulwer, après tant de démar-
ches, après tant de sollicitations et de précautions,
n'était pas encore rassuré, tant il avait la conscience
que, dans cette occasion, le gouvernement ottoman
n'obéissait pas à une influence étrangère. Le télé-
graphe nous a donc appris que, indépendamment de
10us les agents que l'Angleterre possède en Egypte,
ce diplomate avait cru devoir expédier à Alexandrie,
pendant le séjour du sultan, un de ses agents confi-
dentiels, et nous pouvons le nommer, M. Stevens, son
secrétaire particulier. Rien n'a donc été épargné pour
mener les choses à bonne fin, ni la vigilance, ni la
surveillance.
Malheureusement, le sultan est resté jusqu'au bout
simplement l'hôte du vice-roi. Il s'est montré scru-
puleux observateur des traités qui rattachent l'E-
gypte à son empire. Il a resserré les liens d'estime
et de confiance qui s'étaient déjà noués à Constanti-
nople entre le vassal et le suzerain, et c'étaient là au-
tant d'échecs pour les arrière-pensées de la diplo-
matie anglaise.
Quant au canal de Suez, l'intrigue avait été dé-
jouée d'avance. Pendant que sir Henry Bulwer s'agi-
tait à Constantinople, le vice-roi avait conclu le
règlement définitif des obligations que son gouverne-
ment avait contractées envers la Compagnie; il avait
pris à sa charge l'exécution du canal d'eau douce du
Caire à l'Ouady, et, pendant le séjour du sultan,
comme avant et après son voyage, les contingents
indigènes n'ont pas manqué un seul jour à leur
œuvre dans le désert.
Sa Hautesse est partie laissant l'Egypte à sa bonne
administration et le canal de Suez à ses progrès.
Pourtant, le Times n'a pas voulu se refuser à une
contradiction de plus. Autant il s'était évertué à
blâmer le voyage avant qu'il eût lieu, autant il le
vante après son accomplissement ; autant il le trou-
vait désastreux à la fin de mars, autant il le trouve
excellent et satisfaisant à la fin d'avril. Nous citons
plus loin son curieux article à ce sujet, ainsi qu'un
extrait du Manchester Guardian écrit dans le même
sens.
Mais, après cette lecture, chacun ne se deman-
dera-t-il pas, comme nous A laquelle de ces deux
époques le Times voulait-il surprendre la crédulité
du public? Etait-ce quand il prétendait que la diplo-
matie anglaise était si mécontente de ce voyage?
Est-ce quand il y applaudit? Nos lecteurs peut-être
pourront se former une opinion sur ce point après le
simple exposé que nous venons de leur soumettre
Il nous reste maintenant à faire suivre ces considé -
rations des documents que nous avons promis.
EÏLNEST DESPLACES.
LA COMPAGNIE PÉNINSULAIRE ET ORIENTALE
et S. A. le fice-roi d'Egypte.
La communication suivante a été adressée au
Times par le directeur de la Compagnie péninsu-
laire et orientale de Londres, avec prière de la pu-
blier :
« Au bureau des directeurs de la Compagnie péninsulaire et
orientale de navigation à vapeur à Londres.
» Le Caire, le 20 février 1863.
MESSIEURS,
» J'ai l'honneur de vous informer que votre députa-
tion, composée de moi et de MM. Allan et Olding, est
arrivée à Alexandrie le 11 de ce mois.
» Immédiatement, nous avons invité M. Béthune, sur-
intendant de notre Compagnie, à communiquer au
gouvernement de S. A. le vice-roi l'objet de notre vi-
site, et de s'assurer du bon plaisir de Son Altesse
relativement à notre réception.
» La réponse reçue du Caire a été qu'aussitôt notre
arrivée dans cette dernière ville, un jour serait fixé
pour cette audience, et on nous invitait en même temps
à faire savoir si nous désirions une réception privée ou
officielle. Nous répliquâmes en expliquant la nature de
notre visite, laissant à Son Altesse de décider si elle
nous recevrait à son palais ou à la citadelle.
» Avant de quitter Alexandrie, nous allâmes offrir
manqué quelque chose si elle n'eût été accompagnée
d'une tirade contre l'oppression que la France exerce
en Egypte. C'est l'habitude du Times d'accuser la
France lorsque l'Angleterre abuse de son influence
pour peser sur des gouvernements faibles. La France
opprime l'Egypte en favorisant, avec une modération
et une loyauté formant un contraste si parfait avec
les procédés de la diplomatie anglaise, un projet qui
doit rendre l'Egypte le passage du commerce du
monde et être pour elle une source d'inépuisables ri-
chesses. L'Angleterre protège à la fois l'Egypte et la
Turquie en s'acharnant contre un travail dont deux
vice-rois successifs ont proclamé l'immense utilité
pour leur pays, et qu'après une discussion de dix-
sept séances, le divan a déclaré être également avan-
ageux aux intérêts de l'empire et à ceux de toutes
es nations.
Un grand danger en effet menaçait l'indépendance
du sultan. D'après le Times, il était question du voyage
du prince Napoléon en Egypte. Il allait se rencontrer
avec Abdul-Aziz, et c'est sous le prétexte de pré-
munir le sultan contre les périls d'une semblable
rencontre que le Times cherche à couvrir toute la
trame de cette petite conspiration.
L'expédient n'est pas heureux ; car le prince Napo-
léon vient de quitter Paris, seulement plusieurs jours
après le retour du sultan.
Cependant, sir Henry Bulwer, après tant de démar-
ches, après tant de sollicitations et de précautions,
n'était pas encore rassuré, tant il avait la conscience
que, dans cette occasion, le gouvernement ottoman
n'obéissait pas à une influence étrangère. Le télé-
graphe nous a donc appris que, indépendamment de
10us les agents que l'Angleterre possède en Egypte,
ce diplomate avait cru devoir expédier à Alexandrie,
pendant le séjour du sultan, un de ses agents confi-
dentiels, et nous pouvons le nommer, M. Stevens, son
secrétaire particulier. Rien n'a donc été épargné pour
mener les choses à bonne fin, ni la vigilance, ni la
surveillance.
Malheureusement, le sultan est resté jusqu'au bout
simplement l'hôte du vice-roi. Il s'est montré scru-
puleux observateur des traités qui rattachent l'E-
gypte à son empire. Il a resserré les liens d'estime
et de confiance qui s'étaient déjà noués à Constanti-
nople entre le vassal et le suzerain, et c'étaient là au-
tant d'échecs pour les arrière-pensées de la diplo-
matie anglaise.
Quant au canal de Suez, l'intrigue avait été dé-
jouée d'avance. Pendant que sir Henry Bulwer s'agi-
tait à Constantinople, le vice-roi avait conclu le
règlement définitif des obligations que son gouverne-
ment avait contractées envers la Compagnie; il avait
pris à sa charge l'exécution du canal d'eau douce du
Caire à l'Ouady, et, pendant le séjour du sultan,
comme avant et après son voyage, les contingents
indigènes n'ont pas manqué un seul jour à leur
œuvre dans le désert.
Sa Hautesse est partie laissant l'Egypte à sa bonne
administration et le canal de Suez à ses progrès.
Pourtant, le Times n'a pas voulu se refuser à une
contradiction de plus. Autant il s'était évertué à
blâmer le voyage avant qu'il eût lieu, autant il le
vante après son accomplissement ; autant il le trou-
vait désastreux à la fin de mars, autant il le trouve
excellent et satisfaisant à la fin d'avril. Nous citons
plus loin son curieux article à ce sujet, ainsi qu'un
extrait du Manchester Guardian écrit dans le même
sens.
Mais, après cette lecture, chacun ne se deman-
dera-t-il pas, comme nous A laquelle de ces deux
époques le Times voulait-il surprendre la crédulité
du public? Etait-ce quand il prétendait que la diplo-
matie anglaise était si mécontente de ce voyage?
Est-ce quand il y applaudit? Nos lecteurs peut-être
pourront se former une opinion sur ce point après le
simple exposé que nous venons de leur soumettre
Il nous reste maintenant à faire suivre ces considé -
rations des documents que nous avons promis.
EÏLNEST DESPLACES.
LA COMPAGNIE PÉNINSULAIRE ET ORIENTALE
et S. A. le fice-roi d'Egypte.
La communication suivante a été adressée au
Times par le directeur de la Compagnie péninsu-
laire et orientale de Londres, avec prière de la pu-
blier :
« Au bureau des directeurs de la Compagnie péninsulaire et
orientale de navigation à vapeur à Londres.
» Le Caire, le 20 février 1863.
MESSIEURS,
» J'ai l'honneur de vous informer que votre députa-
tion, composée de moi et de MM. Allan et Olding, est
arrivée à Alexandrie le 11 de ce mois.
» Immédiatement, nous avons invité M. Béthune, sur-
intendant de notre Compagnie, à communiquer au
gouvernement de S. A. le vice-roi l'objet de notre vi-
site, et de s'assurer du bon plaisir de Son Altesse
relativement à notre réception.
» La réponse reçue du Caire a été qu'aussitôt notre
arrivée dans cette dernière ville, un jour serait fixé
pour cette audience, et on nous invitait en même temps
à faire savoir si nous désirions une réception privée ou
officielle. Nous répliquâmes en expliquant la nature de
notre visite, laissant à Son Altesse de décider si elle
nous recevrait à son palais ou à la citadelle.
» Avant de quitter Alexandrie, nous allâmes offrir
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