Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1863 15 mai 1863
Description : 1863/05/15 (A8,N166). 1863/05/15 (A8,N166).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203245w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
159
promis. Ce de Lesseps, ce perfide instigateur, veut
me. veut me. (A part.) Du diable si je sais ce qu'il
veut.
L'ANGLETERRE. — Me ruiner.
LA TURQUIE (à l'Angleterre). — Je n'entends pas.
L'ANGLETERRE (criant.) — Me ruiner !
LA TURQUIE. — Ah! c'est juste. me ruiner.
LE PUBLIC — A bas le souffleur ! C'est indécent!. A
bas la pièce !
L'ANGLETERRE. — Allez toujours!
LE PUBLIC. — A bas ! à bas !
LA TURQUIE. — Messieurs. croyez. ce n'est pas
ma faute. 3
LE PUBLIC. — A bas !
LA TURQUIE (montrant le trou du souflleur). - C'est l'An-
gleterre qui est là-dedans qui m'a forcée à jouer ce
rôle.
LA FRANCE. — On le savait.
LA TURQUIE. — Quant à moi. je. ne.
L'ANGLETERRE (furieuse). — Elle m'abandonne ! elle me
dénonce. Ma réputation d'habileté ne s'en relèvera
pas 1 Au rideau !
Le rideau tombe au milieu d'une tempête de sifflets.
Le public se disperse en riant à gorge déployée.
(Charivari.) PIERRE VÉRON."
Pour extrait et pour toute la revue de la presse, FLEURY.
L'opinion.
Contraints de choisir entre les nombreuses com-
munications directes qui nous sont faites, nous nous
bornons, pour aujourd'hui, à citer trois pièces impor-
tantes par leur gravité, par le caractère et la position
des personnes qui les ont écrites, et on y verra que le
langage de ces hommes parmi les plus considérables
et les plus modérés de notre pays, se montre peut-
être encore plus ému que celui de la presse elle-
même. E. DESPLACES.
LETTRE DE M. LE MARQUIS DE RAIGECOURT.
M. le marquis de Raigecourt, ancien pair de
France et l'un des grands propriétairos de la Lor-
raine, est le proche parent de M. le marquis de
Moutier, notre ambassadeur à la Sublime Porte. Il
visitait l'isthme l'hiver dernier, et de là il traversait
la Syrie pour se rendre à Constantinople, auprès du
représentant de l'Empereur des Français. M. de Rai-
gecourt connaît de longue main l'Orient, et, certes,
son dernier voyage, soit en Egypte, soit sur les
rives du Bosphore, ajoute à la compétence et à l'au-
torité de son jugement par rapport à la question qui
nous occupe. Il a bien voulu adresser à l'un de nous,
qui avait eu l'honneur de le rencontrer dans l'isthme,
une lettre qu'il nous laisse la faculté de publier,
faculté dont nous usons avec empressement et re-
connaissance. - D. E,
« Nancy, 11 mai 1863.
» Cher Monsieur,
» J'espère que vous n'avez pas complétement perdu
souvenir de votre ancien compagnon de voyage, qui
comptait bien aller s'en assurer par lui-même d'ici
à quelques semaines, à son passage à Paris.
» Mais l'espèce de manifeste attribué à la Porte,
et dont nul ne peut contester l'origine, manifeste
que j'ai lu hier dans le Courrier du Dimanche, est venu
me saisir d'une espèce d'effroi et d'indignation devant
lesquels je ne saurais rester muet.
» C'est le propre d'une grande et noble entreprise
comme celle à laquelle le nom de Lesseps restera
attaché, de créer des passions en sens contraire.
Vous savez le sens de la mienne, passion d'autant
plus forte qu'elle est raisonnée, raisonnable et com-
plètement désintéressée, puisque jusqu'à présent je ne
possède pas une seule action du canal de Suez.
» Vous ne serez certainement pas embarrassé pour
répondre, avec ou sans l'assistance de vos habiles
coopérateurs, aux arguments du factum en question;
mais un témoignage de sympathie d'un ami n'est
jamais à dédaigner, et le canal de Suez (si je n'ose
donner cette qualité à ses habiles entrepreneurs) a en
moi un ami des plus dévoués.
» Permettez-moi donc de vous exposer le plus
brièvement possible les réflexions qui me sont venues
au sujet de la dépêche en question, vous autorisant
à faire de ma lettre l'usage que vous jugerez conve-
nable.
» Cette entente n'a pas eu lieu jusqu'ici. » Soit ;
mais pour s'en apercevoir il a fallu cinq ans de
réflexions,et il a fallu surtout un changement de règne
en Turquie, et un changement encore dans la per-
sonne du vice-roi, que le nouveau sultan s'obstine à ne
nommer que gouverneur général, contrairement, si
je ne me trompe, à la lettre, ou tout au moins à
l'esprit des traités. S'il n'y avait pas eu autorisation
explicite de la part du sultan Abdul-Medjid, il y avait
du moins consentement tacite, et chacun savait, sans
le dire, pourquoi le consentement n'était et ne pouvait
être que tacite. On a attendu un changement de
règne d'abord, parce qu'on sait bien que dans les
pays musulmans tout dépend de l'homme, et qu'un
capital considérable fût enfoui, afin de pouvoir en
profiter.
» Le projet n'offre aucune garantie relativement à
la colonisation. » Cette affirmation de la dépêche
est en contradiction formelle avec mes souvenirs.
» Admettons le fait. Est-ce qu'une pareille garan-
tie est nécessaire du moment que le contraire n'est pas
porté dans le contrat? Est-ce que la création d'une
voie navigable ou d'une voie ferrée à travers un
159
promis. Ce de Lesseps, ce perfide instigateur, veut
me. veut me. (A part.) Du diable si je sais ce qu'il
veut.
L'ANGLETERRE. — Me ruiner.
LA TURQUIE (à l'Angleterre). — Je n'entends pas.
L'ANGLETERRE (criant.) — Me ruiner !
LA TURQUIE. — Ah! c'est juste. me ruiner.
LE PUBLIC — A bas le souffleur ! C'est indécent!. A
bas la pièce !
L'ANGLETERRE. — Allez toujours!
LE PUBLIC. — A bas ! à bas !
LA TURQUIE. — Messieurs. croyez. ce n'est pas
ma faute. 3
LE PUBLIC. — A bas !
LA TURQUIE (montrant le trou du souflleur). - C'est l'An-
gleterre qui est là-dedans qui m'a forcée à jouer ce
rôle.
LA FRANCE. — On le savait.
LA TURQUIE. — Quant à moi. je. ne.
L'ANGLETERRE (furieuse). — Elle m'abandonne ! elle me
dénonce. Ma réputation d'habileté ne s'en relèvera
pas 1 Au rideau !
Le rideau tombe au milieu d'une tempête de sifflets.
Le public se disperse en riant à gorge déployée.
(Charivari.) PIERRE VÉRON."
Pour extrait et pour toute la revue de la presse, FLEURY.
L'opinion.
Contraints de choisir entre les nombreuses com-
munications directes qui nous sont faites, nous nous
bornons, pour aujourd'hui, à citer trois pièces impor-
tantes par leur gravité, par le caractère et la position
des personnes qui les ont écrites, et on y verra que le
langage de ces hommes parmi les plus considérables
et les plus modérés de notre pays, se montre peut-
être encore plus ému que celui de la presse elle-
même. E. DESPLACES.
LETTRE DE M. LE MARQUIS DE RAIGECOURT.
M. le marquis de Raigecourt, ancien pair de
France et l'un des grands propriétairos de la Lor-
raine, est le proche parent de M. le marquis de
Moutier, notre ambassadeur à la Sublime Porte. Il
visitait l'isthme l'hiver dernier, et de là il traversait
la Syrie pour se rendre à Constantinople, auprès du
représentant de l'Empereur des Français. M. de Rai-
gecourt connaît de longue main l'Orient, et, certes,
son dernier voyage, soit en Egypte, soit sur les
rives du Bosphore, ajoute à la compétence et à l'au-
torité de son jugement par rapport à la question qui
nous occupe. Il a bien voulu adresser à l'un de nous,
qui avait eu l'honneur de le rencontrer dans l'isthme,
une lettre qu'il nous laisse la faculté de publier,
faculté dont nous usons avec empressement et re-
connaissance. - D. E,
« Nancy, 11 mai 1863.
» Cher Monsieur,
» J'espère que vous n'avez pas complétement perdu
souvenir de votre ancien compagnon de voyage, qui
comptait bien aller s'en assurer par lui-même d'ici
à quelques semaines, à son passage à Paris.
» Mais l'espèce de manifeste attribué à la Porte,
et dont nul ne peut contester l'origine, manifeste
que j'ai lu hier dans le Courrier du Dimanche, est venu
me saisir d'une espèce d'effroi et d'indignation devant
lesquels je ne saurais rester muet.
» C'est le propre d'une grande et noble entreprise
comme celle à laquelle le nom de Lesseps restera
attaché, de créer des passions en sens contraire.
Vous savez le sens de la mienne, passion d'autant
plus forte qu'elle est raisonnée, raisonnable et com-
plètement désintéressée, puisque jusqu'à présent je ne
possède pas une seule action du canal de Suez.
» Vous ne serez certainement pas embarrassé pour
répondre, avec ou sans l'assistance de vos habiles
coopérateurs, aux arguments du factum en question;
mais un témoignage de sympathie d'un ami n'est
jamais à dédaigner, et le canal de Suez (si je n'ose
donner cette qualité à ses habiles entrepreneurs) a en
moi un ami des plus dévoués.
» Permettez-moi donc de vous exposer le plus
brièvement possible les réflexions qui me sont venues
au sujet de la dépêche en question, vous autorisant
à faire de ma lettre l'usage que vous jugerez conve-
nable.
» Cette entente n'a pas eu lieu jusqu'ici. » Soit ;
mais pour s'en apercevoir il a fallu cinq ans de
réflexions,et il a fallu surtout un changement de règne
en Turquie, et un changement encore dans la per-
sonne du vice-roi, que le nouveau sultan s'obstine à ne
nommer que gouverneur général, contrairement, si
je ne me trompe, à la lettre, ou tout au moins à
l'esprit des traités. S'il n'y avait pas eu autorisation
explicite de la part du sultan Abdul-Medjid, il y avait
du moins consentement tacite, et chacun savait, sans
le dire, pourquoi le consentement n'était et ne pouvait
être que tacite. On a attendu un changement de
règne d'abord, parce qu'on sait bien que dans les
pays musulmans tout dépend de l'homme, et qu'un
capital considérable fût enfoui, afin de pouvoir en
profiter.
» Le projet n'offre aucune garantie relativement à
la colonisation. » Cette affirmation de la dépêche
est en contradiction formelle avec mes souvenirs.
» Admettons le fait. Est-ce qu'une pareille garan-
tie est nécessaire du moment que le contraire n'est pas
porté dans le contrat? Est-ce que la création d'une
voie navigable ou d'une voie ferrée à travers un
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 15/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203245w/f15.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203245w/f15.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203245w/f15.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203245w
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203245w
Facebook
Twitter