Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1863 15 mai 1863
Description : 1863/05/15 (A8,N166). 1863/05/15 (A8,N166).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203245w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
196
L'ISTHME DE SUEZ,
» N'est-ce pas dire, en d'autres termes, que tous les
Français occupés au canal, depuis M. de Lesseps jus-
qu'au dernier Algérien, doivent renoncer aux droits qui
leur sont garantis par des contrats ; qu'il ne leur reste
plus qu'à tout abandonner et qu'à revenir immédiate-
ment en France?
» Mais de plus fort en plus fort. Ainsi, « selon la plus
» stricte équité, dit cette note inqualifiable, la Compa-
» gnie n'aurait pas même le droit de dire qu'elle a fait
» des dépenses! »
» ^Cependant, par un excès de générosité dont la Su-
blime Porte seule est capable, « elle est disposée à
» prendre en considération les intérêts privés qui se
» trouvent engagés dans cette entreprise, et elle tâchera,
« conjointement avec S. A. Ismaïl-Pacha, de combiner
» les moyens nécessaires pour rendre l'argent que la
» Compagnie aura dépensé, dans le cas où elle ne vou-
» drait pas continuer les travaux sans des avantages
» qui ne. pourraient pas lui être concédés, et alors
D ladite Compagnie devra naturellement ééder les ou-
» yrages qu'elle a déjà commencés et tous les terrains
» qu'elle détient comme propriété. »
» Enfin, la note, en terminant, exprime l'espoir que
ces explications franches et loyales obtiendront l'assen-
timent de la France !
» Cela prouve que le sultan se fait d'étranges idées
sur notre pays.
D Quant à lord Palmerston, son jeu se comprend. Si
le canal devient propriété turque, il devient par là pro-
priété anglaise. Entre amis tout n'est-il pas commun ?»
Le Nord, qui suit habituellement, les mêmes voies
politiques, est encore plus ardent et plus expressif.
Il nous suffira de citer une partie de ses réflexions :
« Le gouvernement turc n'a pas voulu être en reste
avec les capitalistes français, et il s'est efforcé de secon-
der, selon la puissance de ses moyens et de son intel-
ligence, l'émission indéfinie du 6 0/0 consolidé turc in-
térieur entreprise par la Banque de crédit des Pays-Bas.
» Il n'a pas réussi, croyons-nous. Les meilleurs in-
tentions sont quelquefois vaines. La dépêche d'Aali-Pacha
relative au canal de Suez ne parait pas devoir ajouter
aux garanties du consolidé intérieur, à moins cependant
que la Turquie ne tienne beaucoup à donner une va-
leur réelle à ses emprunts en les faisant changer de
nom, et en les faisant appeler 5 0/0 russe ou emprunt
grec.
» Après les massacres de Syrie, nous ne voyons pas
en effet d'acte plus inepte de la politique ottomane que
cette dépêche. Cette insulte au bon sens général, cet
abaissement à plat ventre devant le cabinet anglais,
cette superbe ignorance de toutes les lois de l'équité
, doit inspirer le dégoût le plus profond.
D On faisait devant nous à la Bourse un jeu de mots
qui nous semble un peu puéril, mais assez caractéris-
tique : « Si l'empire ottoman veut garder son intégrité,
» que son gouvernement soit donc intègre. »
? Nous avouons que quand on vient de demander au
marché français 150 millions, et qu'on lui en demande
encore- autant, le moment est mal choisi pour ces
excentricités turco-britanniques. Que dirait Aali-Pacha
si on lui répondait simplement par une interdiction
absolue de négociation des fonds turcs à la Bourse de
Paris? Se consolerait-il à Londres? Il sait ce que coûte
l'argent anglais.
» Nous suggérons au syndicat des agents de change
cette mesure tout à fait nécessaire à la sauvegarde des
intérêts français, la suppression des fonds turcs de la
cote du marché de Paris. Ce ne sont pas seulement les
capitalistes français qu'on veut dépouiller, c'est le dra-
peau français qu'on insulte. Renvoyons les barbares.
Les massacres de sang et les massacres d'argent, en
vérité, c'est trop ! »
Les journaux d'une autre couleur, le Siècle, l'Opi-
nion nationale, le Monde, etc., partagent entièrement
les sentiments de leurs confrères.
Le Temps, en signalant la « vive et légitime sen-
sation » produite par la publication du Courrier du
Dimanche, emprunte à sa correspondance une circons-
tance que nous devons recueillir :
« Il était dans les intentions du sultan, lors de son
récent voyage en Egypte, de prononcer, en présence du
corps consulaire, un discours conçu dans le sens de
la note d'Aali-Pacha, mais plus fortement accen-
tué, et qui, prononcé pour ainsi dire sur les lieux
mêmes où s'exécute l'entreprise, aurait exercé un effet
déplorable sur la population égyptienne. Le consul gé-
néral de France, M. Tastu, ayant été avisé à temps de
1 intention du sultan, répondit à l'invitation qu'il reçut
en même temps que ses collègues de se trouver à la
réception du sultan, qu'il ne s'y rendrait qu'à la con-
dition bien expresse qu'aucune mention ne serait faite
de la Compagnie de l'isthme de Suez dans le discours
de Sa Hautesse. Cette attitude nette et résolue, et la
crainte d'un éclat, firent renoncer les adversaires du
canal à faire prononcer par le sultan le discours déjà
préparé. »
L'attitude de la presse départementale est encore
plus accentuée : elle demande hautement que l'on
résiste en face et directement à l'Angleterre. Citons
comme spécimen de cet esprit un remarquable arti-
cie du Progrès de Lyon :
« C'est avec une douloureuse indignation que d'un
bout à l'autre de la France on lira le document publié
par le Courrier du Dimanche, relativement à l'isthme de
Suez, document que nous nous empressons de repro-
duire plus loin.
» Cette communication peut, pour un instant, opérer
une diversion à nos préoccupations intérieures, mais ce
ne saurait être qu'un instant. Ce n'est pas la première
fois que notre peuple se montre en même temps viril
au dedans, fort au dehors.
» Nos lecteurs remarqueront de suite avec nous com-
bien sont illusoires, ridicules les promesses par les-
quelles la Porte voudrait pallier la véritable portée
d'une mesure qui ne tend à rien moins qu'à suspendre
L'ISTHME DE SUEZ,
» N'est-ce pas dire, en d'autres termes, que tous les
Français occupés au canal, depuis M. de Lesseps jus-
qu'au dernier Algérien, doivent renoncer aux droits qui
leur sont garantis par des contrats ; qu'il ne leur reste
plus qu'à tout abandonner et qu'à revenir immédiate-
ment en France?
» Mais de plus fort en plus fort. Ainsi, « selon la plus
» stricte équité, dit cette note inqualifiable, la Compa-
» gnie n'aurait pas même le droit de dire qu'elle a fait
» des dépenses! »
» ^Cependant, par un excès de générosité dont la Su-
blime Porte seule est capable, « elle est disposée à
» prendre en considération les intérêts privés qui se
» trouvent engagés dans cette entreprise, et elle tâchera,
« conjointement avec S. A. Ismaïl-Pacha, de combiner
» les moyens nécessaires pour rendre l'argent que la
» Compagnie aura dépensé, dans le cas où elle ne vou-
» drait pas continuer les travaux sans des avantages
» qui ne. pourraient pas lui être concédés, et alors
D ladite Compagnie devra naturellement ééder les ou-
» yrages qu'elle a déjà commencés et tous les terrains
» qu'elle détient comme propriété. »
» Enfin, la note, en terminant, exprime l'espoir que
ces explications franches et loyales obtiendront l'assen-
timent de la France !
» Cela prouve que le sultan se fait d'étranges idées
sur notre pays.
D Quant à lord Palmerston, son jeu se comprend. Si
le canal devient propriété turque, il devient par là pro-
priété anglaise. Entre amis tout n'est-il pas commun ?»
Le Nord, qui suit habituellement, les mêmes voies
politiques, est encore plus ardent et plus expressif.
Il nous suffira de citer une partie de ses réflexions :
« Le gouvernement turc n'a pas voulu être en reste
avec les capitalistes français, et il s'est efforcé de secon-
der, selon la puissance de ses moyens et de son intel-
ligence, l'émission indéfinie du 6 0/0 consolidé turc in-
térieur entreprise par la Banque de crédit des Pays-Bas.
» Il n'a pas réussi, croyons-nous. Les meilleurs in-
tentions sont quelquefois vaines. La dépêche d'Aali-Pacha
relative au canal de Suez ne parait pas devoir ajouter
aux garanties du consolidé intérieur, à moins cependant
que la Turquie ne tienne beaucoup à donner une va-
leur réelle à ses emprunts en les faisant changer de
nom, et en les faisant appeler 5 0/0 russe ou emprunt
grec.
» Après les massacres de Syrie, nous ne voyons pas
en effet d'acte plus inepte de la politique ottomane que
cette dépêche. Cette insulte au bon sens général, cet
abaissement à plat ventre devant le cabinet anglais,
cette superbe ignorance de toutes les lois de l'équité
, doit inspirer le dégoût le plus profond.
D On faisait devant nous à la Bourse un jeu de mots
qui nous semble un peu puéril, mais assez caractéris-
tique : « Si l'empire ottoman veut garder son intégrité,
» que son gouvernement soit donc intègre. »
? Nous avouons que quand on vient de demander au
marché français 150 millions, et qu'on lui en demande
encore- autant, le moment est mal choisi pour ces
excentricités turco-britanniques. Que dirait Aali-Pacha
si on lui répondait simplement par une interdiction
absolue de négociation des fonds turcs à la Bourse de
Paris? Se consolerait-il à Londres? Il sait ce que coûte
l'argent anglais.
» Nous suggérons au syndicat des agents de change
cette mesure tout à fait nécessaire à la sauvegarde des
intérêts français, la suppression des fonds turcs de la
cote du marché de Paris. Ce ne sont pas seulement les
capitalistes français qu'on veut dépouiller, c'est le dra-
peau français qu'on insulte. Renvoyons les barbares.
Les massacres de sang et les massacres d'argent, en
vérité, c'est trop ! »
Les journaux d'une autre couleur, le Siècle, l'Opi-
nion nationale, le Monde, etc., partagent entièrement
les sentiments de leurs confrères.
Le Temps, en signalant la « vive et légitime sen-
sation » produite par la publication du Courrier du
Dimanche, emprunte à sa correspondance une circons-
tance que nous devons recueillir :
« Il était dans les intentions du sultan, lors de son
récent voyage en Egypte, de prononcer, en présence du
corps consulaire, un discours conçu dans le sens de
la note d'Aali-Pacha, mais plus fortement accen-
tué, et qui, prononcé pour ainsi dire sur les lieux
mêmes où s'exécute l'entreprise, aurait exercé un effet
déplorable sur la population égyptienne. Le consul gé-
néral de France, M. Tastu, ayant été avisé à temps de
1 intention du sultan, répondit à l'invitation qu'il reçut
en même temps que ses collègues de se trouver à la
réception du sultan, qu'il ne s'y rendrait qu'à la con-
dition bien expresse qu'aucune mention ne serait faite
de la Compagnie de l'isthme de Suez dans le discours
de Sa Hautesse. Cette attitude nette et résolue, et la
crainte d'un éclat, firent renoncer les adversaires du
canal à faire prononcer par le sultan le discours déjà
préparé. »
L'attitude de la presse départementale est encore
plus accentuée : elle demande hautement que l'on
résiste en face et directement à l'Angleterre. Citons
comme spécimen de cet esprit un remarquable arti-
cie du Progrès de Lyon :
« C'est avec une douloureuse indignation que d'un
bout à l'autre de la France on lira le document publié
par le Courrier du Dimanche, relativement à l'isthme de
Suez, document que nous nous empressons de repro-
duire plus loin.
» Cette communication peut, pour un instant, opérer
une diversion à nos préoccupations intérieures, mais ce
ne saurait être qu'un instant. Ce n'est pas la première
fois que notre peuple se montre en même temps viril
au dedans, fort au dehors.
» Nos lecteurs remarqueront de suite avec nous com-
bien sont illusoires, ridicules les promesses par les-
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