Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1863 15 mai 1863
Description : 1863/05/15 (A8,N166). 1863/05/15 (A8,N166).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203245w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
155
croyons essentiel autant que glorieux pour l'œuvre
qui suscite de telles sympathies de réunir et de con-
server les éléments de cette manifestation que nous
pouvons hardiment appeler nationale. Toutes les
nuances représentées par la presse à Paris comme
dans les départements se sont réunies dans un sen-
timent commun pour apprécier en termes sévères
cette tentative contre l'œuvre peut-être la plus civi-
lisatrice de notre siècle. Les opinions privées, si nous
pouvons nous servir de ce mot, n'ont été ni moins
énergiques, ni moins spontanées. Depuis plusieurs
jours, nous recevons de personnes de toutes les classes
et de toutes les positions, les lettres les plus vives,
dans lesquelles l'Angleterre surtout est fort maltraitée,
quoique la Turquie ait sa part dans cette sorte de
soulèvement universel. Il nous est impossible de re-
produire dans notre journal toutes les manifestations
de ce genre qui nous sont parvenues. Quelques-unes
d'ailleurs s'adapteraient difficilement aux convenances
de la publicité. Nous avons toutefois remarqué, dans
cet ensemble, un double caractère : d'abord, une con-
fiance générale dans l'énergie et la fermeté que le
gouvernement français déploiera dans cette occasion,
et ensuite la conviction ardente de l'abaissement du
pays, s'il pouvait plier la tête devant de pareils
procédés.
Les exigences de notre cadre nous obligent à être
plus court que nous ne le voudrions dans l'analyse
que nous allons faire; mais nous en dirons assez, nous
l'espérons, pour donner une idée de la force de ce
mouvement. Dans ce but nous diviserons cette revue
en deux titres distincts : La Presse, — l'Opinion.
La Presse.
Le Mêniteur, comme on l'a vu ci-dessus, a donné tout
son caractère semi-officiel à la note qu'avait publiée
le Constitutionnel relativement à la dépêche ottomane.
La note semi-officielle a été répétée par tous les
journaux de Paris et des départements.
Avec le Constitutionnel tous les journaux de Paris
qui sont associés à la politique du gouverne-
ment impérial, prennent avec chaleur la défense de
l'œuvre et de l'entreprise attaquées.
Le Pays, avant le Constitutionnel, avait publié une
note analogue à la sienne.
La France, après avoir analysé la pièce turque,
termine par cette grave conclusion :
« Il y a dans cette affaire une question politique. Si,
comme des journaux étrangers l'ont souvent donné à
entendre, le gouvernement turc subit, dans les résolu-
tions plus ou moins sévères qu'il prend, l'influence
d'une puissance dont l'hostilité au projet de l'isthme
de Suez s'est assez violemment manifestée, on compren-
dra qu'il y a là une situation très-sérieuse qui sollicite toute
l'attention de notre gouvernement. »
La Patrie consacre un article à la réfutation des
exigences de la Porte. Elle n'hésite pas à voir dans
cette démarche l'influence du gouvernement britan-
nique et son mauvais vouloir à l'égard du canal de
Suez, et après une excellente discussion elle ajoute
pour dernier mot :
« En tout cas nous sommes convaincu que cette com-
munication diplomatique ne saurait être de nature à
faire obstacle à la marche et au succès assuré d'une
entreprise dans laquelle tant de grands intérêts sont
engagés, et qui poursuit son but avec la plus énergique
persévérance. »
La Nation, à la fin d'un article également raisonné,
exprime ainsi son opinion définitive :
« L'Europe, qui est intéressée tout entière à ce que
le gigantesque travail entrepris par M. de Lesseps soit
mené à bonne fin, ne consentira pas à subordonner
ses désirs et ses vœux à ceux d'une politique égoïste et
rétrograde. »
La Correspondance. parisienne de Havas-Bullier,
dont on connaît aussi les relations toutes gouverne-
mentales, a adressé à la presse des départements les
observations suivantes :
« Ce n'était pas assez, à ce qu'il paraît, des compli-
cations que fait naître en Europe la question polonaise,
voici que la Porte Ottomane, à l'instigation de l'Angle-
terre, s'en vient, de parti pris, les aggraver encore.
Coûte que coûte, ne faut-il pas que lord Palmerston
empêche l'achèvement du canal de Suez ? Mais comme
il comprend ce que ce rôle a de bassement jaloux, il
n'a garde de l'exécuter lui-même, il préfère de beau-
coup le faire endosser au sultan.
D Déjà, depuis plusieurs jours, on parlait d'une note
du ministre des affaires étrangères de Turquie, adressée
à ce sujet aux représentants de cette puissance près
les cours de Paris et de Londres. Ce que la Gazette de
Trieste avait divulgué des exigences de cette note était
assez grave ; mais c'est mieux encore, vous allez en ju-
ger vous-même.
* La Turquie commence par faire un grand effort;
elle veut bien reconnaître que la réalisation de l'entre-
prise du canal « pourrait être d'une utilité générale.
» mais elle ne saurait y consentir : 1° qu'avec la cer-
» titude d'avoir des stipulations internationales qui en
» garantiraient, à l'instar des Dardanelles et du Bos-
» phore, la neutralisation complète; 2° qu'à des condi-
» tions de nature à sauvegarder et à assurer les impor-
» tants intérêts qu'elle est appelée à protéger. »
» Or, à son sens, le projet actuel n'offre aucune de
ces garanties indispensables. En conséquence, ajoute la
note, « le consentement de la Sublime Porte est et doit
» être indissolublement lié à la solution des trois ques-
» tions suivantes, savoir : la stipulation de la neutra-
» lité du canal, l'abolition du travail forcé, et l'aban-
n don, par la Compagnie, de la clause qui concerne les
» canaux d'eau douce et la concession des terrains en-
» vironnants. »
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croyons essentiel autant que glorieux pour l'œuvre
qui suscite de telles sympathies de réunir et de con-
server les éléments de cette manifestation que nous
pouvons hardiment appeler nationale. Toutes les
nuances représentées par la presse à Paris comme
dans les départements se sont réunies dans un sen-
timent commun pour apprécier en termes sévères
cette tentative contre l'œuvre peut-être la plus civi-
lisatrice de notre siècle. Les opinions privées, si nous
pouvons nous servir de ce mot, n'ont été ni moins
énergiques, ni moins spontanées. Depuis plusieurs
jours, nous recevons de personnes de toutes les classes
et de toutes les positions, les lettres les plus vives,
dans lesquelles l'Angleterre surtout est fort maltraitée,
quoique la Turquie ait sa part dans cette sorte de
soulèvement universel. Il nous est impossible de re-
produire dans notre journal toutes les manifestations
de ce genre qui nous sont parvenues. Quelques-unes
d'ailleurs s'adapteraient difficilement aux convenances
de la publicité. Nous avons toutefois remarqué, dans
cet ensemble, un double caractère : d'abord, une con-
fiance générale dans l'énergie et la fermeté que le
gouvernement français déploiera dans cette occasion,
et ensuite la conviction ardente de l'abaissement du
pays, s'il pouvait plier la tête devant de pareils
procédés.
Les exigences de notre cadre nous obligent à être
plus court que nous ne le voudrions dans l'analyse
que nous allons faire; mais nous en dirons assez, nous
l'espérons, pour donner une idée de la force de ce
mouvement. Dans ce but nous diviserons cette revue
en deux titres distincts : La Presse, — l'Opinion.
La Presse.
Le Mêniteur, comme on l'a vu ci-dessus, a donné tout
son caractère semi-officiel à la note qu'avait publiée
le Constitutionnel relativement à la dépêche ottomane.
La note semi-officielle a été répétée par tous les
journaux de Paris et des départements.
Avec le Constitutionnel tous les journaux de Paris
qui sont associés à la politique du gouverne-
ment impérial, prennent avec chaleur la défense de
l'œuvre et de l'entreprise attaquées.
Le Pays, avant le Constitutionnel, avait publié une
note analogue à la sienne.
La France, après avoir analysé la pièce turque,
termine par cette grave conclusion :
« Il y a dans cette affaire une question politique. Si,
comme des journaux étrangers l'ont souvent donné à
entendre, le gouvernement turc subit, dans les résolu-
tions plus ou moins sévères qu'il prend, l'influence
d'une puissance dont l'hostilité au projet de l'isthme
de Suez s'est assez violemment manifestée, on compren-
dra qu'il y a là une situation très-sérieuse qui sollicite toute
l'attention de notre gouvernement. »
La Patrie consacre un article à la réfutation des
exigences de la Porte. Elle n'hésite pas à voir dans
cette démarche l'influence du gouvernement britan-
nique et son mauvais vouloir à l'égard du canal de
Suez, et après une excellente discussion elle ajoute
pour dernier mot :
« En tout cas nous sommes convaincu que cette com-
munication diplomatique ne saurait être de nature à
faire obstacle à la marche et au succès assuré d'une
entreprise dans laquelle tant de grands intérêts sont
engagés, et qui poursuit son but avec la plus énergique
persévérance. »
La Nation, à la fin d'un article également raisonné,
exprime ainsi son opinion définitive :
« L'Europe, qui est intéressée tout entière à ce que
le gigantesque travail entrepris par M. de Lesseps soit
mené à bonne fin, ne consentira pas à subordonner
ses désirs et ses vœux à ceux d'une politique égoïste et
rétrograde. »
La Correspondance. parisienne de Havas-Bullier,
dont on connaît aussi les relations toutes gouverne-
mentales, a adressé à la presse des départements les
observations suivantes :
« Ce n'était pas assez, à ce qu'il paraît, des compli-
cations que fait naître en Europe la question polonaise,
voici que la Porte Ottomane, à l'instigation de l'Angle-
terre, s'en vient, de parti pris, les aggraver encore.
Coûte que coûte, ne faut-il pas que lord Palmerston
empêche l'achèvement du canal de Suez ? Mais comme
il comprend ce que ce rôle a de bassement jaloux, il
n'a garde de l'exécuter lui-même, il préfère de beau-
coup le faire endosser au sultan.
D Déjà, depuis plusieurs jours, on parlait d'une note
du ministre des affaires étrangères de Turquie, adressée
à ce sujet aux représentants de cette puissance près
les cours de Paris et de Londres. Ce que la Gazette de
Trieste avait divulgué des exigences de cette note était
assez grave ; mais c'est mieux encore, vous allez en ju-
ger vous-même.
* La Turquie commence par faire un grand effort;
elle veut bien reconnaître que la réalisation de l'entre-
prise du canal « pourrait être d'une utilité générale.
» mais elle ne saurait y consentir : 1° qu'avec la cer-
» titude d'avoir des stipulations internationales qui en
» garantiraient, à l'instar des Dardanelles et du Bos-
» phore, la neutralisation complète; 2° qu'à des condi-
» tions de nature à sauvegarder et à assurer les impor-
» tants intérêts qu'elle est appelée à protéger. »
» Or, à son sens, le projet actuel n'offre aucune de
ces garanties indispensables. En conséquence, ajoute la
note, « le consentement de la Sublime Porte est et doit
» être indissolublement lié à la solution des trois ques-
» tions suivantes, savoir : la stipulation de la neutra-
» lité du canal, l'abolition du travail forcé, et l'aban-
n don, par la Compagnie, de la clause qui concerne les
» canaux d'eau douce et la concession des terrains en-
» vironnants. »
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