Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mai 1863 01 mai 1863
Description : 1863/05/01 (A8,N165). 1863/05/01 (A8,N165).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203244g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 135 1
nos respects à M. Colquhoun, consul de Sa Majesté,
en le priant de nous présenter. Mais il nous informa
que, quoique rien ne pût lui faire un plus grand
plaisir, un engagement pris à Alexandrie, et qu'il ne
pouvait ajourner, l'empêcherait de nous accompagner.
Il se chargea néanmoins d'annoncer notre arrivée et
l'objet de notre visite à Son Altesse, en nous recom-
mandant, comme très-propre à faire notre présentation,
M. Béthune, qu'il avait déjà présenté lui-même. En con-
séquence, nous partîmes pour le Caire le 12 de ce mois.
Son Altesse nous avait fait l'honneur d'envoyer, pour
nous transporter, un des wagons attachés à son ser-
vice.
» A notre entrée au Caire, nous fûmes informés que
Son Altesse avait décidé, sans doute comme marque
d'honneur pour notre corporation, de nous accorder une
réception publique à la citadelle, et que le jour qu'elle
avait choisi était le samedi 14. Ce jour, à 1 heure, nous
étions présents au lieu désigné, et nous fûmes reçus
par Son Altesse de la manière la plus gracieuse, je
pourrais presque dire la plus cordiale.
1) Après les salutations d'usage, je lui lus votre
adresse en anglais, et je la remis ensuite à Nubar-Bey,
son interprète, qui la répéta en turc. Il sembla l'écou-
ter avec le plus grand intérêt, et il y répondit comme
suit de la façon la plus aimable :
« Je suis très-sensible à la courtoisie qui a ins-
» piré au bureau des Directeurs d'envoyer auprès de
» moi une députation pour me présenter l'adresse
» de congratulation que je viens d'entendre. J'ap-
» précie d'autant plus cette démarche que je sais par-
» faitement que votre Compagnie a pris l'initiative
» de faire de l'Egypte la grande route pour les voya-
» geurs et le transit des marchandises vers l'Orient, et
» que c'est à elle, dans une grande mesure, que mon
» pays doit ses grandes relations commerciales avec
» l'Europe et l'Asie. Ces relations, créées et étendues
» par la Compagnie péninsulaire et orientale, ont lar-
» gement contribué au développement des ressources
» du pays que je suis appelé à gouverner, et à la pros-
» périté duquel je suis résolu de dévouer tous mes ef-
» forts et toute mon énergie. En étendant sur la Com-
» pagnie mon appui et ma protection, je sens que je
» servirai bien les intérêts de l'Egypte, et vous pouvez
» compter sur l'assurance que le gouvernement que je
» dirige se fera un devoir de lui accorder toutes faci-
» lités, et particulièrement celles qui dépendront de
» moi personnellement. Le chemin de fer n'est pas en-
» core dans l'état de perfection que je désirerais, mais
» la députation sera sans doute d'accord avec moi en
» attribuant cet état de choses à la nouveauté de l'en-
D treprise. Elle comprendra que les commencements
» de semblables opérations ne peuvent guère donner de.
» satisfaction complète dans leurs détails pratiques. Je
» suis, toutefois, déterminé à porter mon attention sur
» cette importante entreprise, et à faire tout ce qui sera
» en mon pouvoir pour favoriser la commodité et la
» rapidité du transit. En finissant, je suis bien aise de
» redire que la Compagnie peut toujours compter sur
mon appui, et je prie MM. les membres de la députa-
» tion de transmettre mes meilleurs remercîments au
» bureau des Directeurs pour ce témoignage de leur at-
» tention. »
- « Les paroles ci-dessus sont, autant que je puis me le
rappeler, les termes exacts dans lesquels s'est exprimée
Son Altesse, et je n'ai qu'à ajouter, quant au ton dont elle
les a prononcées, qu'il exprimait encore plus éloquem-
ment que les paroles les bons sentiments dont elle est
animée envers la Compagnie.
» Je suis, etc.,
Signé: P. D. HADOW, vise-président.
RENTRÉE EN CAMPAGNE DU TIMES.
Prenant son texte dans la relation ci-dessus et dans
la lettre de son correspondant d'Alexandrie sur les
travaux du canal de Suez, reproduite dans notre nu-
méro du 1er avril, le Times, du 1*7 mars, publiait
l'article suivant :
E. D.
« C'est peut-être une étrange destinée pour une des
régions les plus renommées du globe que de se voir à
la longue transformée en un grand chemin servant
aux communications d'un pays à un autre. Tel est ce-
pendant le sort de l'Égypte. La terre des Pharaons et
des Ptolémées, le siège de la science antique et de la
civilisation des temps passés , le lieu le plus fertile et
le plus merveilleux sur la face du globe est aujourd'hui
regardé simplement comme une route entre les eaux
de l'Occident et celles de l'Orient (1). Ce destin toutefois
n'est pas très-malheureux. Il est douteux qu'aucune
autre circonstance fût propre à favoriser l'opulence et la
prospérité nationales plus qu'une position semblable.
La plupart des grandes cités de l'antiquité ont dû leur
importance à des conditions de cette espèce. C'est ce
qui a donné à Venise sa grandeur et a poussé vers
l'isthme de Darien tant de capitaux écossais. Mais le
(1) Nous n'acceptons pas le moins du monde cette définition très-
rétrécie de l'importance de l'Égypte. L'Égypte,'sans doute, grâce à sa
situation géographique, est la route tracée par la main de la nature
aux relations du commerce entre l'Orient et l'Occident, mais elle a
aussi d'autres titres à l'attention et à la sollicitude du monde.
Placée sur les confins de l'Asie et de l'Afrique, c'est-à-dire au point
de jonction des deux plus vastes parties du monde, elle est par cela
seul une grande position à la fois commerciale, politique et militaire.
Par l'abondance et la riche variété des produits de son sol, elle offre
à l'activité du commerce européen des ressources presque inépui-
sables. Elle a montré dans les temps anciens tout ce qu'elle pouvait
être et tout ce qu'elle peut devenir. Pourquoi donc le Times, qui
n'a pas l'habitude d'écrire pour se livrer fi. de vides amplifications,
essaie-t-il de réduire le rôle de l'Égypte à celui d'un simple chemin
de transit vers les provinces britanniques de l'Inde ? Serait-ce par
hasard dans l'arrière-pensée de se préparer un argument en Europe
pour le cas plus ou moins désiré, sinon plus ou moins possible, où
son gouvernement s'emparerait de ce pays tant convoité, et qu'il es-
pérerait pouvoir nous dire ensuite : Après tout, ce n'est pas un agran-
dissement que l'Angleterre a recherché, c'est tout simplement une
route plus commode qu'elle est bien aise de garder ! E. D.
nos respects à M. Colquhoun, consul de Sa Majesté,
en le priant de nous présenter. Mais il nous informa
que, quoique rien ne pût lui faire un plus grand
plaisir, un engagement pris à Alexandrie, et qu'il ne
pouvait ajourner, l'empêcherait de nous accompagner.
Il se chargea néanmoins d'annoncer notre arrivée et
l'objet de notre visite à Son Altesse, en nous recom-
mandant, comme très-propre à faire notre présentation,
M. Béthune, qu'il avait déjà présenté lui-même. En con-
séquence, nous partîmes pour le Caire le 12 de ce mois.
Son Altesse nous avait fait l'honneur d'envoyer, pour
nous transporter, un des wagons attachés à son ser-
vice.
» A notre entrée au Caire, nous fûmes informés que
Son Altesse avait décidé, sans doute comme marque
d'honneur pour notre corporation, de nous accorder une
réception publique à la citadelle, et que le jour qu'elle
avait choisi était le samedi 14. Ce jour, à 1 heure, nous
étions présents au lieu désigné, et nous fûmes reçus
par Son Altesse de la manière la plus gracieuse, je
pourrais presque dire la plus cordiale.
1) Après les salutations d'usage, je lui lus votre
adresse en anglais, et je la remis ensuite à Nubar-Bey,
son interprète, qui la répéta en turc. Il sembla l'écou-
ter avec le plus grand intérêt, et il y répondit comme
suit de la façon la plus aimable :
« Je suis très-sensible à la courtoisie qui a ins-
» piré au bureau des Directeurs d'envoyer auprès de
» moi une députation pour me présenter l'adresse
» de congratulation que je viens d'entendre. J'ap-
» précie d'autant plus cette démarche que je sais par-
» faitement que votre Compagnie a pris l'initiative
» de faire de l'Egypte la grande route pour les voya-
» geurs et le transit des marchandises vers l'Orient, et
» que c'est à elle, dans une grande mesure, que mon
» pays doit ses grandes relations commerciales avec
» l'Europe et l'Asie. Ces relations, créées et étendues
» par la Compagnie péninsulaire et orientale, ont lar-
» gement contribué au développement des ressources
» du pays que je suis appelé à gouverner, et à la pros-
» périté duquel je suis résolu de dévouer tous mes ef-
» forts et toute mon énergie. En étendant sur la Com-
» pagnie mon appui et ma protection, je sens que je
» servirai bien les intérêts de l'Egypte, et vous pouvez
» compter sur l'assurance que le gouvernement que je
» dirige se fera un devoir de lui accorder toutes faci-
» lités, et particulièrement celles qui dépendront de
» moi personnellement. Le chemin de fer n'est pas en-
» core dans l'état de perfection que je désirerais, mais
» la députation sera sans doute d'accord avec moi en
» attribuant cet état de choses à la nouveauté de l'en-
D treprise. Elle comprendra que les commencements
» de semblables opérations ne peuvent guère donner de.
» satisfaction complète dans leurs détails pratiques. Je
» suis, toutefois, déterminé à porter mon attention sur
» cette importante entreprise, et à faire tout ce qui sera
» en mon pouvoir pour favoriser la commodité et la
» rapidité du transit. En finissant, je suis bien aise de
» redire que la Compagnie peut toujours compter sur
mon appui, et je prie MM. les membres de la députa-
» tion de transmettre mes meilleurs remercîments au
» bureau des Directeurs pour ce témoignage de leur at-
» tention. »
- « Les paroles ci-dessus sont, autant que je puis me le
rappeler, les termes exacts dans lesquels s'est exprimée
Son Altesse, et je n'ai qu'à ajouter, quant au ton dont elle
les a prononcées, qu'il exprimait encore plus éloquem-
ment que les paroles les bons sentiments dont elle est
animée envers la Compagnie.
» Je suis, etc.,
Signé: P. D. HADOW, vise-président.
RENTRÉE EN CAMPAGNE DU TIMES.
Prenant son texte dans la relation ci-dessus et dans
la lettre de son correspondant d'Alexandrie sur les
travaux du canal de Suez, reproduite dans notre nu-
méro du 1er avril, le Times, du 1*7 mars, publiait
l'article suivant :
E. D.
« C'est peut-être une étrange destinée pour une des
régions les plus renommées du globe que de se voir à
la longue transformée en un grand chemin servant
aux communications d'un pays à un autre. Tel est ce-
pendant le sort de l'Égypte. La terre des Pharaons et
des Ptolémées, le siège de la science antique et de la
civilisation des temps passés , le lieu le plus fertile et
le plus merveilleux sur la face du globe est aujourd'hui
regardé simplement comme une route entre les eaux
de l'Occident et celles de l'Orient (1). Ce destin toutefois
n'est pas très-malheureux. Il est douteux qu'aucune
autre circonstance fût propre à favoriser l'opulence et la
prospérité nationales plus qu'une position semblable.
La plupart des grandes cités de l'antiquité ont dû leur
importance à des conditions de cette espèce. C'est ce
qui a donné à Venise sa grandeur et a poussé vers
l'isthme de Darien tant de capitaux écossais. Mais le
(1) Nous n'acceptons pas le moins du monde cette définition très-
rétrécie de l'importance de l'Égypte. L'Égypte,'sans doute, grâce à sa
situation géographique, est la route tracée par la main de la nature
aux relations du commerce entre l'Orient et l'Occident, mais elle a
aussi d'autres titres à l'attention et à la sollicitude du monde.
Placée sur les confins de l'Asie et de l'Afrique, c'est-à-dire au point
de jonction des deux plus vastes parties du monde, elle est par cela
seul une grande position à la fois commerciale, politique et militaire.
Par l'abondance et la riche variété des produits de son sol, elle offre
à l'activité du commerce européen des ressources presque inépui-
sables. Elle a montré dans les temps anciens tout ce qu'elle pouvait
être et tout ce qu'elle peut devenir. Pourquoi donc le Times, qui
n'a pas l'habitude d'écrire pour se livrer fi. de vides amplifications,
essaie-t-il de réduire le rôle de l'Égypte à celui d'un simple chemin
de transit vers les provinces britanniques de l'Inde ? Serait-ce par
hasard dans l'arrière-pensée de se préparer un argument en Europe
pour le cas plus ou moins désiré, sinon plus ou moins possible, où
son gouvernement s'emparerait de ce pays tant convoité, et qu'il es-
pérerait pouvoir nous dire ensuite : Après tout, ce n'est pas un agran-
dissement que l'Angleterre a recherché, c'est tout simplement une
route plus commode qu'elle est bien aise de garder ! E. D.
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