Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1863 15 avril 1863
Description : 1863/04/15 (A8,N164). 1863/04/15 (A8,N164).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032432
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 119
» Le canal maritime dût-il échouer totalement,
les canaux d'eau douce créés par cette entreprise
pourraient être encore la régénération de l'Egypte, et
seraient commercialement une adjonction précieuse
à la richesse de l'Angleterre. Autant que je puis m'en
assurer, tant par des personnes favorables que par
des personnes hostiles au canal maritime, il n'existe :
dans la ligne où il doit être construit aucun obstacle
insurmontable, et autant que peut le démontrer l'ex-
périence présente, il paraît que le sable et le sol sur
lesquels coule l'eau maintenant se comportent bien
et qu'il en est perdu très-peu par les infiltrations. j
» Toutes ces questions, aussi bien que celle de la j
réunion des capitaux nécessaires, dans le cas où la |
dépense s'élèverait au-delà de 8 millions sterling j
(200 millions de francs), sont de celles qui ne peu- f
vent être résolues que par le temps, et qui affectent
plus particulièrement les actionnaires que le public ;
anglais. i
» Le sujet d'un intérêt essentiel pour, nous est de S
savoir, s'il est achevé et entretenu, comment il af- 1
fectera l'Angleterre. En admettant que personne n'est j
plus propre à décider cette question que ceux qui en 1
savent plus que les particuliers n'en peuvent savoir, i
j'avoue franchement que, autant que je puis com- 1
prendre la question, je ne vois rien à craindre dans j
l'ouvrage en lui-même, toujours à condition qu'un j
traité soit fait conformément aux termes de la con- 5
cession originale du vice-roi, c'est-à-dire que le ca-
nal soit constitué à perpétuité en passage neutre 1
également ouvert en tout temps aux navires de
toutes les nations.
» Tant qu'il restera ouvert et praticable, il sera
traversé probablement par vingt navires anglais
contre chaque navire appartenant à la France ou
aux autres nations combinées de l'Europe ; et en
mettant les choses au pire, s'il est désirable qu'il
soit fermé en temps de guerre, un couple de vais- 1
seaux coulés à Port-Saïd rendront cette clôture effec-
tive. Tant que la marine anglaise aura la suprématie ¡
dans la Méditerranée, l'embouchure du canal sera
dans ses mains. j
» La seule chose qui semble pouvoir nous menacer
d'un dommage, c'est l'influence que les Français
peuvent gagner sur le vice-roi et ses sujets au moyen
de leurs possessions en terres, bâtiments et autres
propriétés. Mais c'est ce qu'il est impossible mainte-
nant d'empêcher. Tout ce que nous pouvons faire,
c'est de contre-balancer cette influence en fortifiant, par
toutes les voies praticables, nos propres intérêts avec
le vice-roi et la Porte. Le canal et les possessions de
terres de la Compagnie, principalement française,'
sont maintenant des faits et il n'est pas douteux
que l'empereur des Français, qui n'a pas encore ac-
cordé de patronage ouvert à l'entreprise, ne la dé-
fendît comme il le ferait pour toute autre dans la-
quelle serait engagé un capital aussi considérable.
Toutefois, la Compagnie n'est pas exclusivement
française ; elle est commune à toutes les nations. Son
nom est « universelle ", et elle appelle les capitaux
anglais. Si notre prudence et notre prévoyance nous
ont bien servis en nous détournant d'entrer dans
une mauvaise affaire, nous sommes du bon côté, et
nous y resterons en nous tenant en dehors de la spé-
culation. Si, au contraire, la timidité nous a jus-
qu'ici détournés de hasarder nos fonds dans une
opération qui, par son succès, doit donner une
influence nationale, les actions sont sur le marché au
pair ou peut-être au-dessus du pair, et il n'est pas
trop tard pour nous assurer, par un placement ju-
dicieux du superflu de notre or, toute portion qu'il
nous plaira des possessions et de l'influence que nous
estimons périlleuses, en les abandonnant aux mains
françaises.. ",U.11, IJJS O
.0' » Un fait est digne d'être spécialement signalé.
Aucun effort n'est fait de la part de la Compagnie
pour éloigner les Anglais de visiter son canal, ses
terres, ses villes, ses établissements mécaniques. Au
contraire, elle recherche ces visites, et, avec une li-
béralité très-peu ordinaire, elle met à la disposition
des voyageurs de tous les pays, ses bateaux, ses
chameaux et tous ses autres moyens de transport, le
tout sans rémunération. Tous ses employés, depuis
le premier jusqu'au dernier, rivalisent entre eux
dans leur empressement à répondre à toutes les
questions, à donner toutes les informations en ce qu
concerne les finances, les procédés, les intentions de la
Compagnie, et, s'il est vrai que la vérité et l'honnêteté
vont au-devant des investigations, tandis que la faus-
seté et la déception les fuient, il n'est pas un es-
prit sérieux qui puisse refuser de reconnaître ce qui
estdûsousce rapport aux promoteurs du canal. Un des
administrateurs de la Compagnie est un gentleman
anglais d'une grande énergie et d'une grande pro-
bité, M. Daneil Adolphus Lange. Il a eu de fréquen-
tes entrevues avec lord Palmerston et d'autres mi-
nistres anglais sur les affaires de la Compagnie, et
il accompagnait sir Henry Bulwer, notre ambassa-
deur à Constantinople, dans une excursion semblable
à la mienne, que ce diplomate exécutait en décem-
bre dernier, pour inspecter les travaux. J'apprends
que M. Lange est le représentant reconnu des inté-
rêts anglais, et que son principal motif pour garder
son siège dans l'administration, est de pouvoir tenir
le gouvernement au courant de tout ce qui se fait.
» M. de Lesseps et ses coadminiètrateurs connais-
sent parfaitement son loyalisme et son inébranlable
dévouement aux intérêts de son pays. Pourtant, ils
le conservent comme leur collègue; ils l'entourent
de leur estime et de leur confiance. M. de Lesseps lui"
» Le canal maritime dût-il échouer totalement,
les canaux d'eau douce créés par cette entreprise
pourraient être encore la régénération de l'Egypte, et
seraient commercialement une adjonction précieuse
à la richesse de l'Angleterre. Autant que je puis m'en
assurer, tant par des personnes favorables que par
des personnes hostiles au canal maritime, il n'existe :
dans la ligne où il doit être construit aucun obstacle
insurmontable, et autant que peut le démontrer l'ex-
périence présente, il paraît que le sable et le sol sur
lesquels coule l'eau maintenant se comportent bien
et qu'il en est perdu très-peu par les infiltrations. j
» Toutes ces questions, aussi bien que celle de la j
réunion des capitaux nécessaires, dans le cas où la |
dépense s'élèverait au-delà de 8 millions sterling j
(200 millions de francs), sont de celles qui ne peu- f
vent être résolues que par le temps, et qui affectent
plus particulièrement les actionnaires que le public ;
anglais. i
» Le sujet d'un intérêt essentiel pour, nous est de S
savoir, s'il est achevé et entretenu, comment il af- 1
fectera l'Angleterre. En admettant que personne n'est j
plus propre à décider cette question que ceux qui en 1
savent plus que les particuliers n'en peuvent savoir, i
j'avoue franchement que, autant que je puis com- 1
prendre la question, je ne vois rien à craindre dans j
l'ouvrage en lui-même, toujours à condition qu'un j
traité soit fait conformément aux termes de la con- 5
cession originale du vice-roi, c'est-à-dire que le ca-
nal soit constitué à perpétuité en passage neutre 1
également ouvert en tout temps aux navires de
toutes les nations.
» Tant qu'il restera ouvert et praticable, il sera
traversé probablement par vingt navires anglais
contre chaque navire appartenant à la France ou
aux autres nations combinées de l'Europe ; et en
mettant les choses au pire, s'il est désirable qu'il
soit fermé en temps de guerre, un couple de vais- 1
seaux coulés à Port-Saïd rendront cette clôture effec-
tive. Tant que la marine anglaise aura la suprématie ¡
dans la Méditerranée, l'embouchure du canal sera
dans ses mains. j
» La seule chose qui semble pouvoir nous menacer
d'un dommage, c'est l'influence que les Français
peuvent gagner sur le vice-roi et ses sujets au moyen
de leurs possessions en terres, bâtiments et autres
propriétés. Mais c'est ce qu'il est impossible mainte-
nant d'empêcher. Tout ce que nous pouvons faire,
c'est de contre-balancer cette influence en fortifiant, par
toutes les voies praticables, nos propres intérêts avec
le vice-roi et la Porte. Le canal et les possessions de
terres de la Compagnie, principalement française,'
sont maintenant des faits et il n'est pas douteux
que l'empereur des Français, qui n'a pas encore ac-
cordé de patronage ouvert à l'entreprise, ne la dé-
fendît comme il le ferait pour toute autre dans la-
quelle serait engagé un capital aussi considérable.
Toutefois, la Compagnie n'est pas exclusivement
française ; elle est commune à toutes les nations. Son
nom est « universelle ", et elle appelle les capitaux
anglais. Si notre prudence et notre prévoyance nous
ont bien servis en nous détournant d'entrer dans
une mauvaise affaire, nous sommes du bon côté, et
nous y resterons en nous tenant en dehors de la spé-
culation. Si, au contraire, la timidité nous a jus-
qu'ici détournés de hasarder nos fonds dans une
opération qui, par son succès, doit donner une
influence nationale, les actions sont sur le marché au
pair ou peut-être au-dessus du pair, et il n'est pas
trop tard pour nous assurer, par un placement ju-
dicieux du superflu de notre or, toute portion qu'il
nous plaira des possessions et de l'influence que nous
estimons périlleuses, en les abandonnant aux mains
françaises.. ",U.11, IJJS O
.0' » Un fait est digne d'être spécialement signalé.
Aucun effort n'est fait de la part de la Compagnie
pour éloigner les Anglais de visiter son canal, ses
terres, ses villes, ses établissements mécaniques. Au
contraire, elle recherche ces visites, et, avec une li-
béralité très-peu ordinaire, elle met à la disposition
des voyageurs de tous les pays, ses bateaux, ses
chameaux et tous ses autres moyens de transport, le
tout sans rémunération. Tous ses employés, depuis
le premier jusqu'au dernier, rivalisent entre eux
dans leur empressement à répondre à toutes les
questions, à donner toutes les informations en ce qu
concerne les finances, les procédés, les intentions de la
Compagnie, et, s'il est vrai que la vérité et l'honnêteté
vont au-devant des investigations, tandis que la faus-
seté et la déception les fuient, il n'est pas un es-
prit sérieux qui puisse refuser de reconnaître ce qui
estdûsousce rapport aux promoteurs du canal. Un des
administrateurs de la Compagnie est un gentleman
anglais d'une grande énergie et d'une grande pro-
bité, M. Daneil Adolphus Lange. Il a eu de fréquen-
tes entrevues avec lord Palmerston et d'autres mi-
nistres anglais sur les affaires de la Compagnie, et
il accompagnait sir Henry Bulwer, notre ambassa-
deur à Constantinople, dans une excursion semblable
à la mienne, que ce diplomate exécutait en décem-
bre dernier, pour inspecter les travaux. J'apprends
que M. Lange est le représentant reconnu des inté-
rêts anglais, et que son principal motif pour garder
son siège dans l'administration, est de pouvoir tenir
le gouvernement au courant de tout ce qui se fait.
» M. de Lesseps et ses coadminiètrateurs connais-
sent parfaitement son loyalisme et son inébranlable
dévouement aux intérêts de son pays. Pourtant, ils
le conservent comme leur collègue; ils l'entourent
de leur estime et de leur confiance. M. de Lesseps lui"
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