Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mai 1863 01 mai 1863
Description : 1863/05/01 (A8,N165). 1863/05/01 (A8,N165).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203244g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
142 L'ISTHME DE SUEZ,
exercé sur le sultan la pression la plus forte pour le
détourner de sa visite présumée dans l'isthme. Nous
avons dit et nous maintenons qu'Abdul-Aziz a plus
d'une fois manifesté sa sympathie pour l'entreprise
de la jonction des deux mers, qu'il regardait comme
très-utile à son empire, et qui le touchaitlsurtout
au point de vue de la facilité des communications que ce
passage ouvrait à sa marine avec les villes saintes.
Mais n'est-ce point encore là une des considérations
qui poussent la politique britannique dans son oppo-
sition, peu soucieuse qu'elle est de voir la Turquie
reprendre une portion quelconque de son ascendant
sur la population musulmane de la mer Rouge. Quoi
qu'il en soit, sir Henry Bulwer a élevé et fait triom-
pher une prétention de laquelle l'Europe pourrait
conclure que le sultan n'est le maître ni de lui ni
chez lui. Il lui interdit l'accès de l'isthme presque
au moment où il en revenait lui-même, comme si ce
qui était permis à un ambassadeur d'Angleterre en
Turquie était illicite pour le souverain de la Turquie
dans les limites de son empire. Quel hommage pour
le canal ! L'ambassadeur anglais a donc été bien
frappé de ce qu'il a vu; il redoutait donc bien les
impressions que ce même spectacle devait produire
sur l'esprit du sultan. Pourtant est-ce ainsi que
l'Angleterre entend conserver le prestige et l'indé-
pendance de la couronne ottomane, dont elle se vante
d'être la gardienne la plus fidèle? Qui donc intimide
en Orient, et qu'en dit le Times qui accuse la France ?
Nous comprenons que le sultan ressente profondé-
ment la «violence» qu'il a subie, d'après les termes
de la Gazette d'Augsbourg, dans une occasion aussi
solennelle, et où les regards du monde étaient fixés
sur lui.
ERNEST DESPLACES.
DÉNOUEMENT.
A peine, S. H. le sultan Abdul-Aziz avait-elle
quitté l'Egypte, que le télégramme suivant arrivait
à Constantinople, d'où il était transmis à'Paris, qui le
lisait dans tous ses journaux :
« Constantinople, 20 avril.
» Le vice-roi d'Egypte vient de faire de l'isthme de
Suez une province à part, ayant un gouverneur spécial.
» Son Altesse s'est entendue avec la Compagnie sur
le versement de 35 millions de francs, représentant le
solde des actions souscrites par le gouvernement égyp-
tien.
» Celui-ci se charge aussi de l'achèvement du canal
d'eau douce du Caire à l'Ouady-Toumilat avant le mois
de mars 1864.
» Le sultan est arrivé hier à Smyrne. »
Si le sultan n'avait pas visité les travaux de
l'isthme, on voit que, en revanche, il n'avait rien fait
qui pût contrarier les dispositions du vice-roi, et que
ce prince, après ses communications journalières avec
Sa Hautesse, faisait connaître à Constantinople les
arrangements définitifs qui réglaient et déterminaient
sa situation et sa participation dans l'entreprise du
canal de Suez.
D'un désert rendu à la culture, au travail, à la
production, l'Egypte se faisait une province de plus.
En remplissant ses engagements financiers, le
gouvernement égyptien redoublait la puissance d'ac-
tion de la Compagnie, facilitait son présent, assurait
son avenir.
En prenant à sa charge la prolongation directe
du canal d'eau douce de l'Ouady au Caire, S. A. le
vice-roi témoignait non moins sérieusement de la
haute importance qu'il attachait à l'accomplissement
de toute l'entreprise dans ses détails et son en-
semble.
La trame savante et compliquée dans laquelle on
avait espéré envelopper la volonté des deux gouver-
nements était percée et déchirée par ces actes décisifs,
et le sultan, rentrant dans sa capitale, l'esprit rempli
d'émulation, avait du moins la joie de savoir as-
surée contre la compression étrangère l'œuvre la
plus grande et la plus féconde de son empire et de
son siècle.
Sa Hautesse, en outre n'a pas quitté l'Egypte
sans y laisser une marque de ses véritables senti-
ments. Parmi les fonctionnaires égyptiens, la seule
nomination qu'elle ait, avant son départ, faite di-
rectement, est celle d'un chrétien, de Nubar-Bey :
elle l'a élevé au rang de pacha.
Nubar-Bey venait de représenter le vice-roi à la
conclusion et à la signature des deux conventions re-
latives, l'une au paiement de la dette égyptienne en-
vers la Compagnie universelle, l'autre au canal
d'eau douce entre le Caire ou FOuady.
ERNEST DÉSPLACES.
CORRESPONDANCES.
Au double point de vue technique et moral, nous
croyons devoir insérer, avec l'autorisation de leurs
honorables signataires, les deux lettres ci-après, qui
nous ont été adressées par deux officiers, l'un de
l'armée de terre, l'autre de l'armée de mer.
E. D.
« Selongey (Côte-d'Or), 17 avril 1863.
» Monsieur le Rédacteur en chef,
» Permettez-moi de répondre avec bonheur à l'offre
que vous voulez bien faire dans votre numéro du 15
courant, aux actionnaires du canal de Suez (qui sont
dans les conditions voulues) de les représenter à l'as-
semblée générale du 15 mai prochain.
exercé sur le sultan la pression la plus forte pour le
détourner de sa visite présumée dans l'isthme. Nous
avons dit et nous maintenons qu'Abdul-Aziz a plus
d'une fois manifesté sa sympathie pour l'entreprise
de la jonction des deux mers, qu'il regardait comme
très-utile à son empire, et qui le touchaitlsurtout
au point de vue de la facilité des communications que ce
passage ouvrait à sa marine avec les villes saintes.
Mais n'est-ce point encore là une des considérations
qui poussent la politique britannique dans son oppo-
sition, peu soucieuse qu'elle est de voir la Turquie
reprendre une portion quelconque de son ascendant
sur la population musulmane de la mer Rouge. Quoi
qu'il en soit, sir Henry Bulwer a élevé et fait triom-
pher une prétention de laquelle l'Europe pourrait
conclure que le sultan n'est le maître ni de lui ni
chez lui. Il lui interdit l'accès de l'isthme presque
au moment où il en revenait lui-même, comme si ce
qui était permis à un ambassadeur d'Angleterre en
Turquie était illicite pour le souverain de la Turquie
dans les limites de son empire. Quel hommage pour
le canal ! L'ambassadeur anglais a donc été bien
frappé de ce qu'il a vu; il redoutait donc bien les
impressions que ce même spectacle devait produire
sur l'esprit du sultan. Pourtant est-ce ainsi que
l'Angleterre entend conserver le prestige et l'indé-
pendance de la couronne ottomane, dont elle se vante
d'être la gardienne la plus fidèle? Qui donc intimide
en Orient, et qu'en dit le Times qui accuse la France ?
Nous comprenons que le sultan ressente profondé-
ment la «violence» qu'il a subie, d'après les termes
de la Gazette d'Augsbourg, dans une occasion aussi
solennelle, et où les regards du monde étaient fixés
sur lui.
ERNEST DESPLACES.
DÉNOUEMENT.
A peine, S. H. le sultan Abdul-Aziz avait-elle
quitté l'Egypte, que le télégramme suivant arrivait
à Constantinople, d'où il était transmis à'Paris, qui le
lisait dans tous ses journaux :
« Constantinople, 20 avril.
» Le vice-roi d'Egypte vient de faire de l'isthme de
Suez une province à part, ayant un gouverneur spécial.
» Son Altesse s'est entendue avec la Compagnie sur
le versement de 35 millions de francs, représentant le
solde des actions souscrites par le gouvernement égyp-
tien.
» Celui-ci se charge aussi de l'achèvement du canal
d'eau douce du Caire à l'Ouady-Toumilat avant le mois
de mars 1864.
» Le sultan est arrivé hier à Smyrne. »
Si le sultan n'avait pas visité les travaux de
l'isthme, on voit que, en revanche, il n'avait rien fait
qui pût contrarier les dispositions du vice-roi, et que
ce prince, après ses communications journalières avec
Sa Hautesse, faisait connaître à Constantinople les
arrangements définitifs qui réglaient et déterminaient
sa situation et sa participation dans l'entreprise du
canal de Suez.
D'un désert rendu à la culture, au travail, à la
production, l'Egypte se faisait une province de plus.
En remplissant ses engagements financiers, le
gouvernement égyptien redoublait la puissance d'ac-
tion de la Compagnie, facilitait son présent, assurait
son avenir.
En prenant à sa charge la prolongation directe
du canal d'eau douce de l'Ouady au Caire, S. A. le
vice-roi témoignait non moins sérieusement de la
haute importance qu'il attachait à l'accomplissement
de toute l'entreprise dans ses détails et son en-
semble.
La trame savante et compliquée dans laquelle on
avait espéré envelopper la volonté des deux gouver-
nements était percée et déchirée par ces actes décisifs,
et le sultan, rentrant dans sa capitale, l'esprit rempli
d'émulation, avait du moins la joie de savoir as-
surée contre la compression étrangère l'œuvre la
plus grande et la plus féconde de son empire et de
son siècle.
Sa Hautesse, en outre n'a pas quitté l'Egypte
sans y laisser une marque de ses véritables senti-
ments. Parmi les fonctionnaires égyptiens, la seule
nomination qu'elle ait, avant son départ, faite di-
rectement, est celle d'un chrétien, de Nubar-Bey :
elle l'a élevé au rang de pacha.
Nubar-Bey venait de représenter le vice-roi à la
conclusion et à la signature des deux conventions re-
latives, l'une au paiement de la dette égyptienne en-
vers la Compagnie universelle, l'autre au canal
d'eau douce entre le Caire ou FOuady.
ERNEST DÉSPLACES.
CORRESPONDANCES.
Au double point de vue technique et moral, nous
croyons devoir insérer, avec l'autorisation de leurs
honorables signataires, les deux lettres ci-après, qui
nous ont été adressées par deux officiers, l'un de
l'armée de terre, l'autre de l'armée de mer.
E. D.
« Selongey (Côte-d'Or), 17 avril 1863.
» Monsieur le Rédacteur en chef,
» Permettez-moi de répondre avec bonheur à l'offre
que vous voulez bien faire dans votre numéro du 15
courant, aux actionnaires du canal de Suez (qui sont
dans les conditions voulues) de les représenter à l'as-
semblée générale du 15 mai prochain.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 14/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203244g/f14.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203244g/f14.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203244g/f14.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203244g
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203244g