Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1863 15 avril 1863
Description : 1863/04/15 (A8,N164). 1863/04/15 (A8,N164).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032432
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
120 L'ISTHME DE SUEZ,
même, le créateur du projet et le président de la
Compagnie, possède en Égypte une haute réputation
parmi les Anglais aussi bien que parmi les Français.
» Absorbé, comme il l'est, dans sa grande entre-
prise, il est regardé comme n'ayant d'autre but que
de la mener à terme et comme personnellement indé-
pendant de toute préoccupation politique, tandis que
sa courtoisie et sa bienveillance lui assurent la con-
sidération de tous ceux qui le connaissent.
» Les quinze jours que j'ai employés à visiter, du
nord au sud, le canal, dans lequel je n'ai aucun inté-
rêt personnel, m'ont laissé, comme à tous ceux qui
ont fait la même inspection, un sentiment beaucoup
plus élevé que je ne l'avais auparavant de la gran-
deur de l'œuvre, de la réalisation probable des espé-
ances qui l'ont inspirée, et del'avenir de ses résultats
avantageux pour l'Égypte et pour le monde commer-
cial, s'il peut être heureusement achevé et maintenu.
» L'Angleterre ne doit pas plus longtemps se dis-
simuler cette vérité, que, dans le cours de quatre ou
cinq ans, le canal sera un fait accompli-il restera à
voir s'il offrira ou non des bénéfices aux actionnaires-
et que la Compagnie universelle, maintenant dans les
mains de Français habiles et entreprenants, mais ou-
verte au monde entier, est investie en Egypte de
vastes possessions territoriales qui peuvent devenir,
quelque jour, le centre d'un immense trafic entre
l'Europe et l'Asie. Il est maintenant trop tard pour
l'empêcher, quand même nous le voudrions. La seule
alternative que nous ayons, c'est de nous unir à la
Compagnie et de participer ainsi à ses bénéfices et à
ses influences, ou bien de mettre de côté toute crainte
d'une spéculation que nous avons condamnée comme
devant échouer, et aux chances de perte de laquelle
nous protestons que nous sommes heureux d'échap-
per.
» Je suis, etc.
» F. R. S. »
SUITE DES TÉMOIGNAGES
Sur l'état des travaux dans l'isthme.
Nos lecteurs se rappelleront que, l'année dernière,
à cette même époque, nous avons eu l'occasion de
publier une très-intéressante relation d'un voyage
exécuté dans l'isthme par M. J.-G. Lévi, l'un des
banquiers négociants les plus considérables et les
plus considérés d'Alexandrie. Alors , certaines
ndaiices , anglaises ou autres, préten-
e les travaux n'étaient qu'une fiction
~a~ e la Compagnie amusait la crédulité des
t|SiotÉai^, et cette prévention était parvenue à
r elque crédit jusque dans Alexandrie. Le
0 -e oculaire de M. Lévi, dont personne dans
cette ville ne pouvait contester l'autorité et l'indé-
pendance, ne fut pas d'un mince poids pour rectifier
ces erreurs que tant d'autres témoignages et l'évi-
dence des faits sont venus depuis complètement dis-
siper tant en Europe qu'en Egypte.
M. Lévi a entrepris cette année une nouvelle ins-
pection sur le théâtre des travaux. Il en a adressé
la relation à un ami, et on veut bien nous commu-
niquer ce document. Nous nous empressons de l'in-
sérer, en faisant observer que la date en est déjà
ancienne, puisqu'elle remonte aux premiers jours
de mars, et que depuis ce temps de grands et nou-
veaux progrès ont été effectués, spécialement en ce
qui concerne le canal d'eau douce de Nefiche à Suez.
La raison du retard qu'a subi cette publication pro-
vient, à ce que l'on nous apprend, d'une indisposition
assez longue dont M. Lévi a été atteint, et qui en a
forcément fait ajourner la rédaction par son auteur.
Après ces quelques explications, il ne nous reste
plus qu'à citer le récit nouveau de l'honorable voya-
geur.
ERNEST DESPLACES.
* « Alexandrie, le 11 mars 1863.
» Mon cher ami,
» Je vous ai promis que je ferais une nouvelle excur-
sion aux travaux de l'isthme de Suez; et me voilà à
vous rendre compte de ce que j'ai vu, et de la diffé-
rence que j'ai trouvée depuis mon voyage de l'année
passée, suivant mon rapport du 19 mars.
» Le Ier mars. - Damiette. - J'ai eu le bonheur de ren-
contrer M. de Lesseps, qui a eu l'extrême obligeance
de me permettre de faire le trajet jusqu'à Port-Saïd en
sa compagnie.
» Le 2 mars. — Port-Saïd est toujours en voie de pro-
grès : c'est une véritable ville ! Tous les ateliers sont
en pleine activité; les dragues faisaient leur tâche pour
former les deux bassins de l'arsenal, ainsi que celui
du port. — Monté sur une embarcation, accompagné
de M. de Lesseps, je suis allé voir l'îlot que l'on a fait
à la distance de 1,500 mètres de la plage, situé au mi-
lieu de la grande jetée, qui doit avoir 3,000 mètres de
longueur. Je suis resté fort content en ayant remarqué
dans la partie faite de la plage, qui forme la partie
de la digue susdite, que les pierres qu'on y a jetées
étaient toutes couvertes de cette herbe verdâtre qu'y
laisse la mer : c'est la plus grande preuve des bons ré-
sultats des travaux, et que, quoique en hiver et avec
de forts coups de vent, la digue et l'îlot ont parfaite-
ment résisté, de manière qu'à présent l'on est sûr que
lorsque les deux digues, chacune de 3,000 mètres de
longueur et à distance de 400 mètres l'une de l'autre,
seront achevées, Port-Saïd sera un port des plus faciles.
— Pour vous donner une idée de la force ce ces deux
digues, il suffit de dire qu'elles auront 8 mètres d'épais-
seur, plus 2 mètres de parapet. — J'ai trouvé, comme
l'année passée, l'ingénieur, M. Laroche, qui dirige tous
même, le créateur du projet et le président de la
Compagnie, possède en Égypte une haute réputation
parmi les Anglais aussi bien que parmi les Français.
» Absorbé, comme il l'est, dans sa grande entre-
prise, il est regardé comme n'ayant d'autre but que
de la mener à terme et comme personnellement indé-
pendant de toute préoccupation politique, tandis que
sa courtoisie et sa bienveillance lui assurent la con-
sidération de tous ceux qui le connaissent.
» Les quinze jours que j'ai employés à visiter, du
nord au sud, le canal, dans lequel je n'ai aucun inté-
rêt personnel, m'ont laissé, comme à tous ceux qui
ont fait la même inspection, un sentiment beaucoup
plus élevé que je ne l'avais auparavant de la gran-
deur de l'œuvre, de la réalisation probable des espé-
ances qui l'ont inspirée, et del'avenir de ses résultats
avantageux pour l'Égypte et pour le monde commer-
cial, s'il peut être heureusement achevé et maintenu.
» L'Angleterre ne doit pas plus longtemps se dis-
simuler cette vérité, que, dans le cours de quatre ou
cinq ans, le canal sera un fait accompli-il restera à
voir s'il offrira ou non des bénéfices aux actionnaires-
et que la Compagnie universelle, maintenant dans les
mains de Français habiles et entreprenants, mais ou-
verte au monde entier, est investie en Egypte de
vastes possessions territoriales qui peuvent devenir,
quelque jour, le centre d'un immense trafic entre
l'Europe et l'Asie. Il est maintenant trop tard pour
l'empêcher, quand même nous le voudrions. La seule
alternative que nous ayons, c'est de nous unir à la
Compagnie et de participer ainsi à ses bénéfices et à
ses influences, ou bien de mettre de côté toute crainte
d'une spéculation que nous avons condamnée comme
devant échouer, et aux chances de perte de laquelle
nous protestons que nous sommes heureux d'échap-
per.
» Je suis, etc.
» F. R. S. »
SUITE DES TÉMOIGNAGES
Sur l'état des travaux dans l'isthme.
Nos lecteurs se rappelleront que, l'année dernière,
à cette même époque, nous avons eu l'occasion de
publier une très-intéressante relation d'un voyage
exécuté dans l'isthme par M. J.-G. Lévi, l'un des
banquiers négociants les plus considérables et les
plus considérés d'Alexandrie. Alors , certaines
ndaiices , anglaises ou autres, préten-
e les travaux n'étaient qu'une fiction
~a~ e la Compagnie amusait la crédulité des
t|SiotÉai^, et cette prévention était parvenue à
r elque crédit jusque dans Alexandrie. Le
0 -e oculaire de M. Lévi, dont personne dans
cette ville ne pouvait contester l'autorité et l'indé-
pendance, ne fut pas d'un mince poids pour rectifier
ces erreurs que tant d'autres témoignages et l'évi-
dence des faits sont venus depuis complètement dis-
siper tant en Europe qu'en Egypte.
M. Lévi a entrepris cette année une nouvelle ins-
pection sur le théâtre des travaux. Il en a adressé
la relation à un ami, et on veut bien nous commu-
niquer ce document. Nous nous empressons de l'in-
sérer, en faisant observer que la date en est déjà
ancienne, puisqu'elle remonte aux premiers jours
de mars, et que depuis ce temps de grands et nou-
veaux progrès ont été effectués, spécialement en ce
qui concerne le canal d'eau douce de Nefiche à Suez.
La raison du retard qu'a subi cette publication pro-
vient, à ce que l'on nous apprend, d'une indisposition
assez longue dont M. Lévi a été atteint, et qui en a
forcément fait ajourner la rédaction par son auteur.
Après ces quelques explications, il ne nous reste
plus qu'à citer le récit nouveau de l'honorable voya-
geur.
ERNEST DESPLACES.
* « Alexandrie, le 11 mars 1863.
» Mon cher ami,
» Je vous ai promis que je ferais une nouvelle excur-
sion aux travaux de l'isthme de Suez; et me voilà à
vous rendre compte de ce que j'ai vu, et de la diffé-
rence que j'ai trouvée depuis mon voyage de l'année
passée, suivant mon rapport du 19 mars.
» Le Ier mars. - Damiette. - J'ai eu le bonheur de ren-
contrer M. de Lesseps, qui a eu l'extrême obligeance
de me permettre de faire le trajet jusqu'à Port-Saïd en
sa compagnie.
» Le 2 mars. — Port-Saïd est toujours en voie de pro-
grès : c'est une véritable ville ! Tous les ateliers sont
en pleine activité; les dragues faisaient leur tâche pour
former les deux bassins de l'arsenal, ainsi que celui
du port. — Monté sur une embarcation, accompagné
de M. de Lesseps, je suis allé voir l'îlot que l'on a fait
à la distance de 1,500 mètres de la plage, situé au mi-
lieu de la grande jetée, qui doit avoir 3,000 mètres de
longueur. Je suis resté fort content en ayant remarqué
dans la partie faite de la plage, qui forme la partie
de la digue susdite, que les pierres qu'on y a jetées
étaient toutes couvertes de cette herbe verdâtre qu'y
laisse la mer : c'est la plus grande preuve des bons ré-
sultats des travaux, et que, quoique en hiver et avec
de forts coups de vent, la digue et l'îlot ont parfaite-
ment résisté, de manière qu'à présent l'on est sûr que
lorsque les deux digues, chacune de 3,000 mètres de
longueur et à distance de 400 mètres l'une de l'autre,
seront achevées, Port-Saïd sera un port des plus faciles.
— Pour vous donner une idée de la force ce ces deux
digues, il suffit de dire qu'elles auront 8 mètres d'épais-
seur, plus 2 mètres de parapet. — J'ai trouvé, comme
l'année passée, l'ingénieur, M. Laroche, qui dirige tous
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