Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 avril 1863 01 avril 1863
Description : 1863/04/01 (A8,N163). 1863/04/01 (A8,N163).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203242n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
104 L'ISTHME DE SUEZ,
» M. de Lesseps a pris ensuite congé de nous; il se
rend au Caire afin de faire part au vice-roi du vœu una-
nime des habitants de la ville nouvelle, et pour lui de-
mander de vouloir bien approuver leur résolution.
» L'eau douce est rendue aux lacs Amers, et les cam-
pements des travailleurs sont au pied de Dgebel-Ge-
neffé. » 1
Pour extrait, FLEURY.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Les excellentes et importantes nouvelles que nous
publions en tête de notre journal,—le règlement défi-
nitif de la dette du Trésor égyptien envers la Com-
pagnie universelle, -la prolongation du canal d'eau
douce, du Caire à louady, entreprise pour le compte
et aux frais de Son Altesse le vice-roi, enlèvent à
notre chronique la meilleure partie de son intérêt.
Nous avons annoncé, dans notre dernier numéro,
grâce à un télégramme, le retour du vice-roi à Ale-
xandrie. Nous connaissions bien, d'après les avis de
Constantinople, l'accueil gracieux et amical que Son
Altesse avait reçu du sultan ; mais nous ne savions
pas encore tout le succès qu'elle avait obtenu par
sa tenue, par son esprit conciliateur en même temps
que ferme et éclairé ; là-dessus toutes nos dernières
correspondances sont unanimes. On nous cite même
un mot prononcé à propos de ce prince par un haut
personnage diplomatique: a C'est, aurait-il dit, un
esprit supérieur dont l'Egypte a beaucoup à attendre. »
A l'égard du canal de Suez, le vice-roi s'est montré
à Constantinople ce qu'il a été et ce qu'il est au
Caire, avant et après ce voyage. Ce n'est pas que
quelques tentatives et certaines influences, qu'on de-
vine sans qu'il soit besoin de les indiquer plus claire-
ment, n'aient essayé d'agir sur lui ; mais ces efforts,
condamnés d'ailleurs à se cacher, ont facilement
échoué devant l'attitude de Son Altesse. Nous croyons
pouvoir dire, de plus, que l'opinion du vice-roi a dû
rencontrer dans le sultan Abdul-Aziz un appui sym-
pathique.
D'après nos informations, Sa Hautesse, en plus
d'une circonstance, aurait exprimé personnellement un
sentiment favorable au percement de l'isthme. Elle
considérerait cette entreprise comme également avan-
tageuse aux intérêts du monde et à ceux de son em-
pire, dont l'Egypte est une des plus belles parties;
elle serait surtout frappée, au point de vue religieux,
de l'avantage qu'offrirait le canal pour les rapports
du divan avec les villes saintes, en permettant au
pavillon ottoman de se montrer enfin dans la mer
Ro
r ondarices nous annoncent que M. de
s'embarquer le 29 pour la France, par
fëj t <$as Messageries impériales, dont le dé-
IM ; ï
part était fixé à cette date ; mais nous savons par le
télégraphe qu'il avait ajourné son projet à la nou-
velle de la très-prochaine arrivée du sultan. En
outre, nous savons, aussi par la même voie, qu'il
avait été retenu par un incident imprévu, le paque-
bot des Messageries étant parti le 27 au lieu du 29.
Cela tient à un succès remarquable de la Compagnie
impériale. Le paquebot faisant le service et retour-
nant de l'Indo-Chine est entré dans la rade de Suez
deux jours avant le moment réglementaire où il était
attendu : il portait cent trente passagers. En consé-
quence, le paquebot qui correspond à Alexandrie à
l'arrivée de celui de Suez a dû devancer son départ
de deux jours. Ce sont là des circonstances dont nous
nous réjouissons pour le crédit de ce service, et dont
nous félicitons les Messageries impériales.
En ces derniers temps, M. de Lesseps avait fait
trois tournées successives dans les divers établisse-
ments et ateliers de l'isthme, depuis Damiette et
Port-Saïd jusqu'à Dgebel-Geneffé et Tell-el-Kebir.
Dans la première, il était accompagné par M. Kay,
le correspondant du Times à Alexandrie ; dans la se-
conde, par M. Levy, un des principaux banquiers et
négociants de cette dernière ville : dans la troisième,
par M. Lange et lord Elliot, ancien gouverneur de
Delhi; et quant à l'opinion emportée de son inspec-
tion par lord Elliot, nous n'avons qu'à nous en réfé -
rer à la correspondance ci dessus, datée d'Ismaïlia
(Timsah).
Dans le cours de ces tournées, le président-fonda-
teur a navigué sur la partie du canal d'eau douce
nouvellement creusée depuis Nefiche jusqu'à Tous-
soum. Il avait suivi ensuite sur la berge, à cheval,
la continuation de ce même canal vers Suez, s'éten-
dant au-delà du contour des lacs Amers, et il avait
reconnu de ses yeux les immenses terrains qui, à
droite et à gauche, se prêtent à. toutes les facilités
de l'irrigation, puisqu'ils se trouvent au-dessous
de la ligne d'eau du canal.
Dans les deux premières semaines du Ramadan, les
contingents avaient travaillé avec tant d'ardeur qu'ils
avaient presque achevé leurs tâches mensuelles. L'un
d'entre eux l'avait déjà même complétée. Un des té-
moins' de ces scènes disait qu'il n'avait jamais vu de
travail s'exécuter avec plus d'entrain et de gaieté.
De Timsah, M. de Lesseps s'est rendu au Caire, et
de là à Alexandrie, où il se trouvait au moment de
l'arrivée du vice-roi. Il a ensuite rejoint Son Altesse
au Caire, et nous n'avons pas à répéter tout ce qu'il
y a fait pour le service de la Compagnie.
Nous ne parlerons que de ce que nous n'avons pas
encore mentionné.
Il a présenté à Son Altesse l'expression des vœux
des habitants de Timsah pour changer le nom de
cette ville contre celui d'Ismailia. Ismaïl a gracieu-
sement autorisé ce changement.
» M. de Lesseps a pris ensuite congé de nous; il se
rend au Caire afin de faire part au vice-roi du vœu una-
nime des habitants de la ville nouvelle, et pour lui de-
mander de vouloir bien approuver leur résolution.
» L'eau douce est rendue aux lacs Amers, et les cam-
pements des travailleurs sont au pied de Dgebel-Ge-
neffé. » 1
Pour extrait, FLEURY.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Les excellentes et importantes nouvelles que nous
publions en tête de notre journal,—le règlement défi-
nitif de la dette du Trésor égyptien envers la Com-
pagnie universelle, -la prolongation du canal d'eau
douce, du Caire à louady, entreprise pour le compte
et aux frais de Son Altesse le vice-roi, enlèvent à
notre chronique la meilleure partie de son intérêt.
Nous avons annoncé, dans notre dernier numéro,
grâce à un télégramme, le retour du vice-roi à Ale-
xandrie. Nous connaissions bien, d'après les avis de
Constantinople, l'accueil gracieux et amical que Son
Altesse avait reçu du sultan ; mais nous ne savions
pas encore tout le succès qu'elle avait obtenu par
sa tenue, par son esprit conciliateur en même temps
que ferme et éclairé ; là-dessus toutes nos dernières
correspondances sont unanimes. On nous cite même
un mot prononcé à propos de ce prince par un haut
personnage diplomatique: a C'est, aurait-il dit, un
esprit supérieur dont l'Egypte a beaucoup à attendre. »
A l'égard du canal de Suez, le vice-roi s'est montré
à Constantinople ce qu'il a été et ce qu'il est au
Caire, avant et après ce voyage. Ce n'est pas que
quelques tentatives et certaines influences, qu'on de-
vine sans qu'il soit besoin de les indiquer plus claire-
ment, n'aient essayé d'agir sur lui ; mais ces efforts,
condamnés d'ailleurs à se cacher, ont facilement
échoué devant l'attitude de Son Altesse. Nous croyons
pouvoir dire, de plus, que l'opinion du vice-roi a dû
rencontrer dans le sultan Abdul-Aziz un appui sym-
pathique.
D'après nos informations, Sa Hautesse, en plus
d'une circonstance, aurait exprimé personnellement un
sentiment favorable au percement de l'isthme. Elle
considérerait cette entreprise comme également avan-
tageuse aux intérêts du monde et à ceux de son em-
pire, dont l'Egypte est une des plus belles parties;
elle serait surtout frappée, au point de vue religieux,
de l'avantage qu'offrirait le canal pour les rapports
du divan avec les villes saintes, en permettant au
pavillon ottoman de se montrer enfin dans la mer
Ro
r ondarices nous annoncent que M. de
s'embarquer le 29 pour la France, par
fëj t <$as Messageries impériales, dont le dé-
IM ; ï
part était fixé à cette date ; mais nous savons par le
télégraphe qu'il avait ajourné son projet à la nou-
velle de la très-prochaine arrivée du sultan. En
outre, nous savons, aussi par la même voie, qu'il
avait été retenu par un incident imprévu, le paque-
bot des Messageries étant parti le 27 au lieu du 29.
Cela tient à un succès remarquable de la Compagnie
impériale. Le paquebot faisant le service et retour-
nant de l'Indo-Chine est entré dans la rade de Suez
deux jours avant le moment réglementaire où il était
attendu : il portait cent trente passagers. En consé-
quence, le paquebot qui correspond à Alexandrie à
l'arrivée de celui de Suez a dû devancer son départ
de deux jours. Ce sont là des circonstances dont nous
nous réjouissons pour le crédit de ce service, et dont
nous félicitons les Messageries impériales.
En ces derniers temps, M. de Lesseps avait fait
trois tournées successives dans les divers établisse-
ments et ateliers de l'isthme, depuis Damiette et
Port-Saïd jusqu'à Dgebel-Geneffé et Tell-el-Kebir.
Dans la première, il était accompagné par M. Kay,
le correspondant du Times à Alexandrie ; dans la se-
conde, par M. Levy, un des principaux banquiers et
négociants de cette dernière ville : dans la troisième,
par M. Lange et lord Elliot, ancien gouverneur de
Delhi; et quant à l'opinion emportée de son inspec-
tion par lord Elliot, nous n'avons qu'à nous en réfé -
rer à la correspondance ci dessus, datée d'Ismaïlia
(Timsah).
Dans le cours de ces tournées, le président-fonda-
teur a navigué sur la partie du canal d'eau douce
nouvellement creusée depuis Nefiche jusqu'à Tous-
soum. Il avait suivi ensuite sur la berge, à cheval,
la continuation de ce même canal vers Suez, s'éten-
dant au-delà du contour des lacs Amers, et il avait
reconnu de ses yeux les immenses terrains qui, à
droite et à gauche, se prêtent à. toutes les facilités
de l'irrigation, puisqu'ils se trouvent au-dessous
de la ligne d'eau du canal.
Dans les deux premières semaines du Ramadan, les
contingents avaient travaillé avec tant d'ardeur qu'ils
avaient presque achevé leurs tâches mensuelles. L'un
d'entre eux l'avait déjà même complétée. Un des té-
moins' de ces scènes disait qu'il n'avait jamais vu de
travail s'exécuter avec plus d'entrain et de gaieté.
De Timsah, M. de Lesseps s'est rendu au Caire, et
de là à Alexandrie, où il se trouvait au moment de
l'arrivée du vice-roi. Il a ensuite rejoint Son Altesse
au Caire, et nous n'avons pas à répéter tout ce qu'il
y a fait pour le service de la Compagnie.
Nous ne parlerons que de ce que nous n'avons pas
encore mentionné.
Il a présenté à Son Altesse l'expression des vœux
des habitants de Timsah pour changer le nom de
cette ville contre celui d'Ismailia. Ismaïl a gracieu-
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