Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1863 15 avril 1863
Description : 1863/04/15 (A8,N164). 1863/04/15 (A8,N164).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032432
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 127
» Pour aller à Han-Keou, on est obligé de passer
sous les murs de Nanking, qui est toujours au pouvoir
des Taepings. Il n'est guère facile de juger de la force
de cette place, dont on n'aperçoit qu'une partie. Les
deux rives du fleuve sont protégées par deux batteries
établies au pied d'une montagne qui semble dominer
la ville.
» Le premier port ouvert au commerce que l'on
trouve en remontant à Han-Keou est Tchin-Kiang-Fou,
dans le Kiang-Sou. Aucune concession de terrain n'a
encore été faite dans cette ville. Quelques agents des
grandes maisons de Shang-Haï ont établi provisoirement
leur résidence dans des bateaux mouillés en face de la
muraille d'enceinte. On dit que Tchin-Kiang est appelé
à un grand avenir, principalement pour l'exportation
des soies, lorsque le Nyan-Hoeï et le Kiang-Sou seront
délivrés des rebelles.
» Le deuxième port dans lequel les navires étran-
gers peuvent entrer, est Kieou-Kiang, dans le Kiang-Si.
Cette ville, comme toutes celles qui ont été visitées
par les Taepings, ne présente que des décombres au
milieu desquels il reste à peine quelques maisons de-
bout.
» Han Keou, qui a été brûlé il y a deux ans par les
rebelles, commence à se relever de ses ruines. Les An-
glais y ont déjà une concession de terrain sur laquelle
ils ont bâti quelques maisons, et il y a lieu d'espérer
que le consul de France y obtiendra prochainement un
emplacement pour les établissements de nos nationaux.
» Les Français sont encore peu nombreux à Han-
Keou; mais, lorsque les grandes places de commerce
sauront combien il est facile d'y réaliser en peu de
temps de grands bénéfices, elles ne se priveront pas
volontairement d'une source si productive de richesses.»
De notre part, notre correspondance personnelle
nous transmet aussi, sous la date de Hong-Kolig
1er mars, des renseignements sur cette contrée,
qu'on lira sans doute avec intérêt.
« J'ai eu l'occasion de causer du canal de Suez
avec plusieurs Anglais, et je leur ai fait lire les rap-
ports des travaux; il y en a autant qui ne se dou-
tent pas de l'existence du canal que de Français qui
ne savent pas qu'en Chine il y a le port de Shang-Haï
qui a, en ce moment, 189 navires à voiles européens,
37 vapeurs et 1,400 jonques, plus 20 vapeurs ser-
vant la communication de Haw-Kow à Sang-Haï et
d'autres faisant le cabotage, en un mot, un port
contenant plus de navires de commerce que Mar-
seille. »
LA COCHINCHINE.
Sur la Cochinchine, nous empruntons l'article
suivant à l'Autorité de Dunkerque :
« Les nouvelles de l'Indo-Chine offrent le plus vif in-
térêt; en effet, elles dissipent complétement les craintes
qu'avait pu faire naître la tentative d'insurrection des
Annamites contre notre corps d'occupation dans la
basse Cochinchine. Déjà, une dépêche d'Alexandrie
nous avait annoncé la prise de Go-Công, centre du
mouvement insurrectionnel qui avait éclaté au mois
de décembre dernier. Aujourd'hui, le Moniteur publie
le résumé des dépêches adressées, en date du 2 mars,
par le vice-amiral Bonard au ministre de la marine. Elles
exposent l'ensemble des opérations auxquelles ont pris
part nos forces de terre et de mer, appuyées par un
détachement de troupes espagnoles et un bataillon in-
digène. L'amiral Bonard dirigeait en personne l'at-
taque contre Go-Cong, qui, commencée le 25 février,
se terminait le lendemain par la prise de cette place,
où les Annamites avaient, selon leur habitude, entassé
les retranchements et les fortifications. Mais terrifié
par les dispositions savamment combinées du comman-
dant en chef et par l'élan de nos soldats, l'ennemi, qui
cependant, en décembre, avait fait preuve d'une sin-
gulière audace, n'a tenu pied sur aucun des points at-
taqués simultanément.
» Quelque habitués que nous soyons à admirer l'in.
trépité de nos soldats et de nos marins dans les con-
trées lointaines où ils triomphent constamment, un
contre vingî;, de la résistance de leurs ennemis, nous
ne pouvons nous dispenser d'applaudir au glorieux fait
d'armes qui affermit notre domination sur une terre
qui nous a coûté des sacrifices de plus d'une sorte. La
prise de Go-Cong est une date de plus à inscrire sur
les écussons de la légende militaire du deuxième em-
pire.
» Il est une circonstance sur laquelle il est bon d'insis-
ter : « On a remarqué avec bonheur, » lisons-nous dans le
rapport de l'amiral Bonard, « que la fidélité et l'ins-
» truction du bataillon indigène n'ont rien laissé à
» désirer dans les affaires où il s'est trouvé engagé. »
Nous avons donc lieu d'espérer que plus notre occupa-
tion se consolidera, plus nous trouverons, dans le pays
même, d'éléments de nature à la féconder et à la rendre
moins onéreuse à la métropole. Les troupes indigènes
seront bientôt pour nous en Cochinchine ce que sont en
Algérie les tirailleurs indigènes, c'est-à-dire des auxi-
liaires intrépides et dévoués. Saïgon sera pour les Fran-
çais, dans l'extrême Orient, une place d'armes, un
centre de ravitaillement, où ils trouveront au besoin
des ressources en hommes et en matériel, pour repousser
les attaques auxquelles notre drapeau et notre commerce
pourront se trouver en butte soit à Shang-Haï, soit à
Yeddo. Notre établissement en Cochinchine aura précédé
l'ouverture de l'isthme de Suez, et préparé à nos rela-
lations commerciales un avenir que nous envieront
d'autres puissances maritimes. D
AJOURNEMENT OBLIGÉ.
La multiplicité et la nature des matériaux qui nous
pressent, nous contraignent encore d'ajourner la pu-
blication de l'article du Times que nous avions pro-
mise dans notre dernier numéro, ainsi que les obser-
vations dont nous devons l'accompagner. Nous en
ressentons toutefois moins de regret par la probabi-
lité que, après la quinzaine qui va s'écouler, l'article
et les observations auront peut-être plus gagné qui
perdu dans leur clarté et leur opportunité.
E. D.
» Pour aller à Han-Keou, on est obligé de passer
sous les murs de Nanking, qui est toujours au pouvoir
des Taepings. Il n'est guère facile de juger de la force
de cette place, dont on n'aperçoit qu'une partie. Les
deux rives du fleuve sont protégées par deux batteries
établies au pied d'une montagne qui semble dominer
la ville.
» Le premier port ouvert au commerce que l'on
trouve en remontant à Han-Keou est Tchin-Kiang-Fou,
dans le Kiang-Sou. Aucune concession de terrain n'a
encore été faite dans cette ville. Quelques agents des
grandes maisons de Shang-Haï ont établi provisoirement
leur résidence dans des bateaux mouillés en face de la
muraille d'enceinte. On dit que Tchin-Kiang est appelé
à un grand avenir, principalement pour l'exportation
des soies, lorsque le Nyan-Hoeï et le Kiang-Sou seront
délivrés des rebelles.
» Le deuxième port dans lequel les navires étran-
gers peuvent entrer, est Kieou-Kiang, dans le Kiang-Si.
Cette ville, comme toutes celles qui ont été visitées
par les Taepings, ne présente que des décombres au
milieu desquels il reste à peine quelques maisons de-
bout.
» Han Keou, qui a été brûlé il y a deux ans par les
rebelles, commence à se relever de ses ruines. Les An-
glais y ont déjà une concession de terrain sur laquelle
ils ont bâti quelques maisons, et il y a lieu d'espérer
que le consul de France y obtiendra prochainement un
emplacement pour les établissements de nos nationaux.
» Les Français sont encore peu nombreux à Han-
Keou; mais, lorsque les grandes places de commerce
sauront combien il est facile d'y réaliser en peu de
temps de grands bénéfices, elles ne se priveront pas
volontairement d'une source si productive de richesses.»
De notre part, notre correspondance personnelle
nous transmet aussi, sous la date de Hong-Kolig
1er mars, des renseignements sur cette contrée,
qu'on lira sans doute avec intérêt.
« J'ai eu l'occasion de causer du canal de Suez
avec plusieurs Anglais, et je leur ai fait lire les rap-
ports des travaux; il y en a autant qui ne se dou-
tent pas de l'existence du canal que de Français qui
ne savent pas qu'en Chine il y a le port de Shang-Haï
qui a, en ce moment, 189 navires à voiles européens,
37 vapeurs et 1,400 jonques, plus 20 vapeurs ser-
vant la communication de Haw-Kow à Sang-Haï et
d'autres faisant le cabotage, en un mot, un port
contenant plus de navires de commerce que Mar-
seille. »
LA COCHINCHINE.
Sur la Cochinchine, nous empruntons l'article
suivant à l'Autorité de Dunkerque :
« Les nouvelles de l'Indo-Chine offrent le plus vif in-
térêt; en effet, elles dissipent complétement les craintes
qu'avait pu faire naître la tentative d'insurrection des
Annamites contre notre corps d'occupation dans la
basse Cochinchine. Déjà, une dépêche d'Alexandrie
nous avait annoncé la prise de Go-Công, centre du
mouvement insurrectionnel qui avait éclaté au mois
de décembre dernier. Aujourd'hui, le Moniteur publie
le résumé des dépêches adressées, en date du 2 mars,
par le vice-amiral Bonard au ministre de la marine. Elles
exposent l'ensemble des opérations auxquelles ont pris
part nos forces de terre et de mer, appuyées par un
détachement de troupes espagnoles et un bataillon in-
digène. L'amiral Bonard dirigeait en personne l'at-
taque contre Go-Cong, qui, commencée le 25 février,
se terminait le lendemain par la prise de cette place,
où les Annamites avaient, selon leur habitude, entassé
les retranchements et les fortifications. Mais terrifié
par les dispositions savamment combinées du comman-
dant en chef et par l'élan de nos soldats, l'ennemi, qui
cependant, en décembre, avait fait preuve d'une sin-
gulière audace, n'a tenu pied sur aucun des points at-
taqués simultanément.
» Quelque habitués que nous soyons à admirer l'in.
trépité de nos soldats et de nos marins dans les con-
trées lointaines où ils triomphent constamment, un
contre vingî;, de la résistance de leurs ennemis, nous
ne pouvons nous dispenser d'applaudir au glorieux fait
d'armes qui affermit notre domination sur une terre
qui nous a coûté des sacrifices de plus d'une sorte. La
prise de Go-Cong est une date de plus à inscrire sur
les écussons de la légende militaire du deuxième em-
pire.
» Il est une circonstance sur laquelle il est bon d'insis-
ter : « On a remarqué avec bonheur, » lisons-nous dans le
rapport de l'amiral Bonard, « que la fidélité et l'ins-
» truction du bataillon indigène n'ont rien laissé à
» désirer dans les affaires où il s'est trouvé engagé. »
Nous avons donc lieu d'espérer que plus notre occupa-
tion se consolidera, plus nous trouverons, dans le pays
même, d'éléments de nature à la féconder et à la rendre
moins onéreuse à la métropole. Les troupes indigènes
seront bientôt pour nous en Cochinchine ce que sont en
Algérie les tirailleurs indigènes, c'est-à-dire des auxi-
liaires intrépides et dévoués. Saïgon sera pour les Fran-
çais, dans l'extrême Orient, une place d'armes, un
centre de ravitaillement, où ils trouveront au besoin
des ressources en hommes et en matériel, pour repousser
les attaques auxquelles notre drapeau et notre commerce
pourront se trouver en butte soit à Shang-Haï, soit à
Yeddo. Notre établissement en Cochinchine aura précédé
l'ouverture de l'isthme de Suez, et préparé à nos rela-
lations commerciales un avenir que nous envieront
d'autres puissances maritimes. D
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La multiplicité et la nature des matériaux qui nous
pressent, nous contraignent encore d'ajourner la pu-
blication de l'article du Times que nous avions pro-
mise dans notre dernier numéro, ainsi que les obser-
vations dont nous devons l'accompagner. Nous en
ressentons toutefois moins de regret par la probabi-
lité que, après la quinzaine qui va s'écouler, l'article
et les observations auront peut-être plus gagné qui
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