Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1863 15 avril 1863
Description : 1863/04/15 (A8,N164). 1863/04/15 (A8,N164).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032432
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
-124
tflStîÏMÉ DE SUE2, -
tion vaut la peine d'être redressée, et sans nous en-
gager dans de longues discussions, il nous suffira
pour cela de citer le préambule de la convention
financière elle-même, préambule dans lequel est dé-
finie, sous la signature du représentant du gouver-
nement égyptien, la situation respective des deux
parties contractantes. Le texte d'ailleurs en est court,
et voici comment il s'exprime :
« En exécution des engagements contractés par le
» gouvernement égyptien, il a été convenu entre
» S. A. le vice-roi et la Compagnie universelle du
» canal maritime de Suez, de liquider de la manière
» suivante la participation du gouvernement égyptien
» dans la souscription du capital de la Compagnie. »
D'après le libellé de l'acte lui-même, la convention
n'est donc que l'exécution « des engagements con-
tractés » non par Mohammed-Saïd personnellement,
mais « par le gouvernement égyptien» dont il était
le chef et le représentant légal. En outre, la con-
vention déclare avoir pour objet non la reconnaissance
de la légalité du contrat antérieur en lui-même.,
mais le mode « de liquider la participation du gou-
vernement égyptien a, et non de Mohammed-Saïd
personnellement, « dans la souscription du capital de
la Compagnie. »
Ainsi donc, d'après les termes cités, l'engagement
pris a bien toujours été celui du gouvernement
égyptien. Il remonte à la date de la souscription,
et, dès ce jour, c'est le gouvernement égyptien qui
a été engagé.
1 Cela ne diminue en rien la reconnaissance que
nous devons à S. A. Ismaïl, le mérite de son acte
et l'honneur qu'il fait à ses lumières et à son carac-
tère. Nous le regarderions comme également digne de
l'estime publique et de notre respectueuse gratitude,
soit qu'il eût voulu montrer dans cette circonstance
sa fidélité à des contrats réguliers, soit qu'il eût eu
l'intention de les rendre plus incontestables par une
adhésion nouvelle.
Nous prions l'honorable correspondant de l'Indé-
,pendance belge, dont le nom ne nous est pas connu,
de ne voir dans cette rectification rien qui puisse
lui être personnel. Il comprendra facilement le Henti-
ment qui nous l'a dictée, et nous aimons d'autant
plus à nous associer au juste témoignage qu'il porte
sur l'administration et les vues généreuses du vice-
roi, que ce témoignage est la confirmation de ce que
nous en avons dit nous-même.
ERNEST DESPLACES.
(Correspondance particulière de I'INDÉPENDANCE.)
« Alexandrie, 23 mars.
» Les rapports entre le sultan et le vice-roi d'Égyte,
pendant le séjour de ce dernier à Constantinople, ont
été intimes et presque affectueux « au désappointement
de certains ministres de la Porte, qui eussent voulu
faire sentir au vice-roi, d'une manière plus conforme
aux vieilles traditions, la suprématie de Constantino-
ple. D Ismaïl-Pacha n'est allé qu'une seule fois à la
Porte, pendant quelques minutes et pour la forme seu-
ment. Mais il a vu chaque jour le sultan, qui a discuté
directement avec lui toutes les grandes questions ac-
tuelles, et particulièrement celles de l'organisation in-
térieure de l'empire, de la défense nationale, de l'isthme
de Suez, etc. De riches cadeaux ont été échangés. Le
vice-roi a donné au sultan le magnifique yacht sur le-
quel il était venu d'Alexandrie et qui paraissait plaire
beaucoup à Sa Majesté. Abdul-Aziz, de son côté, outre
sa décoration (tout en brillants) de l'Osmanié, a donné
à Ismaïl un diamant estimé un million. Il lui a promis,
en outre, de lui rendre très-prochainement sa visite.
» A son retour en Egypte, Ismaïl a reçu de la popu-
lation indigène et européenne l'accueil le plus sympa-
thique, et des illuminations splendides ont été faites à
cette occasion à Alexandrie et au Caire.
» Vous avez vu, par mes dernières lettres, que le
vice-roi s'est beaucoup occupé, dès son avènement, de la
réorganisation de l'enseignement public par la restaura-
tion de l'école de médecine, avec le Français Burguières-
Bey comme directeur, et par la fondation d'un musée,
avec le Français Mariette-Bey comme conservateur. Il a
déjà donné ses soins à la réforme de l'administration
judiciaire, qui a toujours laissé beaucoup à désirer en
Egypte. Pendant sa régence, le prince Ismaïl avait
déjà fait face aux premiers besoins en créant deux cours
d'appel : l'une à Tantah, pour la basse Egypte; l'autre,
à Syout, pour la haute Egypte. Il vient d'en installer
deux autres : au Caire et à Alexandrie. Celle du Caire
est en même temps cour suprême pour toute l'Egypte,
et assimilable à peu près à notre Cour de cassation de
Paris.
» Les ministères et les administrations supérieures
ont été complétés. Un ministère de l'intérieur, sous le
nom de maïé, est institué auprès du vice-roi et sous sa
direction immédiate.
D Quant au canal de Suez, il n'était encore, officielle-
ment du moins, qu'à l'état de projet, et il ne s'exécu-
tait qu'en vertu d'une sorte de compromis ou d'accord
amiable et tacite, car le contrat n'existait pas. Or, il
faut bien comprendre que, d'après l'usage et les pré-
cédents, qui tiennent lieu de droit public en Orient, il
était facile à Ismaïl-Pacha de rejeter sur la succession
particulière de Saïd, son prédécesseur, tous les enga-
gements financiers contractés par lui personnelle-
ment et jamais sous forme de traité engageant l'État.
Les suggestions ne lui ont pas manqué pour le pousser
à ce dernier parti, comme vous le devez penser; rien ne
lui eût été plus facile que de se faire donner par la
Porte l'ordre de suspendre l'envoi des ouvriers. C'était
rejeter la construction du canal dans le domaine des
questions diplomatiques, ce qui aurait arrêté et com-
tflStîÏMÉ DE SUE2, -
tion vaut la peine d'être redressée, et sans nous en-
gager dans de longues discussions, il nous suffira
pour cela de citer le préambule de la convention
financière elle-même, préambule dans lequel est dé-
finie, sous la signature du représentant du gouver-
nement égyptien, la situation respective des deux
parties contractantes. Le texte d'ailleurs en est court,
et voici comment il s'exprime :
« En exécution des engagements contractés par le
» gouvernement égyptien, il a été convenu entre
» S. A. le vice-roi et la Compagnie universelle du
» canal maritime de Suez, de liquider de la manière
» suivante la participation du gouvernement égyptien
» dans la souscription du capital de la Compagnie. »
D'après le libellé de l'acte lui-même, la convention
n'est donc que l'exécution « des engagements con-
tractés » non par Mohammed-Saïd personnellement,
mais « par le gouvernement égyptien» dont il était
le chef et le représentant légal. En outre, la con-
vention déclare avoir pour objet non la reconnaissance
de la légalité du contrat antérieur en lui-même.,
mais le mode « de liquider la participation du gou-
vernement égyptien a, et non de Mohammed-Saïd
personnellement, « dans la souscription du capital de
la Compagnie. »
Ainsi donc, d'après les termes cités, l'engagement
pris a bien toujours été celui du gouvernement
égyptien. Il remonte à la date de la souscription,
et, dès ce jour, c'est le gouvernement égyptien qui
a été engagé.
1 Cela ne diminue en rien la reconnaissance que
nous devons à S. A. Ismaïl, le mérite de son acte
et l'honneur qu'il fait à ses lumières et à son carac-
tère. Nous le regarderions comme également digne de
l'estime publique et de notre respectueuse gratitude,
soit qu'il eût voulu montrer dans cette circonstance
sa fidélité à des contrats réguliers, soit qu'il eût eu
l'intention de les rendre plus incontestables par une
adhésion nouvelle.
Nous prions l'honorable correspondant de l'Indé-
,pendance belge, dont le nom ne nous est pas connu,
de ne voir dans cette rectification rien qui puisse
lui être personnel. Il comprendra facilement le Henti-
ment qui nous l'a dictée, et nous aimons d'autant
plus à nous associer au juste témoignage qu'il porte
sur l'administration et les vues généreuses du vice-
roi, que ce témoignage est la confirmation de ce que
nous en avons dit nous-même.
ERNEST DESPLACES.
(Correspondance particulière de I'INDÉPENDANCE.)
« Alexandrie, 23 mars.
» Les rapports entre le sultan et le vice-roi d'Égyte,
pendant le séjour de ce dernier à Constantinople, ont
été intimes et presque affectueux « au désappointement
de certains ministres de la Porte, qui eussent voulu
faire sentir au vice-roi, d'une manière plus conforme
aux vieilles traditions, la suprématie de Constantino-
ple. D Ismaïl-Pacha n'est allé qu'une seule fois à la
Porte, pendant quelques minutes et pour la forme seu-
ment. Mais il a vu chaque jour le sultan, qui a discuté
directement avec lui toutes les grandes questions ac-
tuelles, et particulièrement celles de l'organisation in-
térieure de l'empire, de la défense nationale, de l'isthme
de Suez, etc. De riches cadeaux ont été échangés. Le
vice-roi a donné au sultan le magnifique yacht sur le-
quel il était venu d'Alexandrie et qui paraissait plaire
beaucoup à Sa Majesté. Abdul-Aziz, de son côté, outre
sa décoration (tout en brillants) de l'Osmanié, a donné
à Ismaïl un diamant estimé un million. Il lui a promis,
en outre, de lui rendre très-prochainement sa visite.
» A son retour en Egypte, Ismaïl a reçu de la popu-
lation indigène et européenne l'accueil le plus sympa-
thique, et des illuminations splendides ont été faites à
cette occasion à Alexandrie et au Caire.
» Vous avez vu, par mes dernières lettres, que le
vice-roi s'est beaucoup occupé, dès son avènement, de la
réorganisation de l'enseignement public par la restaura-
tion de l'école de médecine, avec le Français Burguières-
Bey comme directeur, et par la fondation d'un musée,
avec le Français Mariette-Bey comme conservateur. Il a
déjà donné ses soins à la réforme de l'administration
judiciaire, qui a toujours laissé beaucoup à désirer en
Egypte. Pendant sa régence, le prince Ismaïl avait
déjà fait face aux premiers besoins en créant deux cours
d'appel : l'une à Tantah, pour la basse Egypte; l'autre,
à Syout, pour la haute Egypte. Il vient d'en installer
deux autres : au Caire et à Alexandrie. Celle du Caire
est en même temps cour suprême pour toute l'Egypte,
et assimilable à peu près à notre Cour de cassation de
Paris.
» Les ministères et les administrations supérieures
ont été complétés. Un ministère de l'intérieur, sous le
nom de maïé, est institué auprès du vice-roi et sous sa
direction immédiate.
D Quant au canal de Suez, il n'était encore, officielle-
ment du moins, qu'à l'état de projet, et il ne s'exécu-
tait qu'en vertu d'une sorte de compromis ou d'accord
amiable et tacite, car le contrat n'existait pas. Or, il
faut bien comprendre que, d'après l'usage et les pré-
cédents, qui tiennent lieu de droit public en Orient, il
était facile à Ismaïl-Pacha de rejeter sur la succession
particulière de Saïd, son prédécesseur, tous les enga-
gements financiers contractés par lui personnelle-
ment et jamais sous forme de traité engageant l'État.
Les suggestions ne lui ont pas manqué pour le pousser
à ce dernier parti, comme vous le devez penser; rien ne
lui eût été plus facile que de se faire donner par la
Porte l'ordre de suspendre l'envoi des ouvriers. C'était
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