Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1863 01 avril 1863
Description : 1863/04/01 (A8,N163). 1863/04/01 (A8,N163).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203242n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
108 L'ISTHME DE SUEZ,
termine vers le nord en une plaine couverte de col-
lines de sable léger qui s'abaisse au-dessous du ni-
veau de la mer à 4 ou 5 milles de distance, et est
en ce moment couverte d'une mince couche d'eau
communiquant avec le lac Menzaleh.
» C'est le long de ces 4 ou 5 milles de la ligne que
le canal paraît exposé au plus grand danger prove-
nant des apports de sable; mais on maintient que les
berges qui seront formées lorsque le canal aura atteint
toute sa largeur et toute sa profondeur, présenteront
contre ce danger une ample protection. Pour plus de
précautions, des haies de roseaux et de broussailles sont
plantées sur divers points de la plaine. On prétend
qu'elles serviront de barrières contre les progrès des
particules de sable les plus lourdes ; qui n'étant soulevées
même par les tempêtes les plus violentes qu'à une très-
faible élévation, et, se déplaçant avec très-peu de vélo-
cité, sont rejetées sur le terrain en rencontrant le
jfnoindre obstacle. Les particules les plus légères étant
enlevées dans l'air, sont transportées à de longues
distances, et, en retombant sur la terre, elles sont dis-
séminées si légèrement sur la plaine, qu'on assure
qu'elles ne peuvent avoir aucun effet sérieux.
» La direction du canal le long de la plus grande
partie de sa course à travers le lac Menzaleh, est clai-
rement marquée par deux berges, dont les bases sont
établies de chaque côté à une distance de 60 mètres.
De petits canaux ont été formés, vers l'une et l'autre
rive, d'une profondeur d'eau juste suffisante à donner
passage à un petit bateau. La portion centrale du canal
n'a pas encore été touchée, et la vase qui forme le lit du
lac se montre fréquemment au-dessus de la surface de
l'eau ; les berges sont faites de cette même vase enlevée
à la main du lit du lac. Près de Port-Saïd, les traces
des berges deviennent très-légères, et en quelques en-
droits notre bateau semblait naviguer en plein lac. Le
travail doit être continué par les dragues : la vase est
enlevée presque à l'état liquide et versée dans une es-
pèce de caisson formé de planches, supporté par des
piliers de bois enfoncés dans le lit du lac ; en s'élevant
au-dessus du niveau de l'eau, la vase se concentre en
masse solide. Cette portion de l'œuvre, comme on peut
le croire facilement, a été accompagnée de beaucoup de
difficultés et de troubles; mais les ingénieurs pensent
que le plus difficile est fait.
» En s'approchant de Port-Saïd, le canal doit atteindre
une largeur de 80 mètres, se terminant par un bassin
ou dock de 800 mètres carrés. Ce bassin doit aussi être
approfondi par des dragues. Jusqu'à présent seize de
-ces machines ont été mises à l'œuvre à Port-Saïd et le
long du canal; mais j'ai été informé que leur nombre
doit être bientôt porté à cinquante, et que chacune
d'elles creusera en moyenne, ou à peu près, 1,000 mè-
tres cubes par jour.
» Le chenal de communication avec la mer aura 400
mètres de large, et son entrée sera protégée par une
double jetée. Le môle de l'ouest sera prolongé à une
distance de 3,400 mètres, où il atteindra une profondeur
de 10 mètres, ou environ 32 pieds anglais.
» Un petit îlot de pierres a été construit à moitié à
peu près de cette distance, comme noyau de la jetée
future et pour servir au déchargement des bateaux
qui viennent à Port-Saïd avec des pierres et autres
matériaux ou approvisionnements. La jetée de bois
temporaire a environ 200 mètres de long, et est, en
partie, remplie de pierres. L'accumulation du sable, qui
s'est formée sur le côté occidental, a avancé la plage
d'environ 50 mètres vers la mer; mais les ingénieurs
sont disposés à n'attacher que peu d'importance à. ce
fait. Ils prétendent qu'avant que le sable puisse at-
teindre l'extrémité du môle, il lui faut remplir un
angle formé par une base s'étendant à une distance
presque illimitée le long de la côte de l'ouest et d'une
élévation de plus de 2 milles. La pierre employée aux
travaux de Port-Saïd a été jusqu'ici transportée à un
très-haut prix des carrières du Mex à Alexandrie. A
l'avenir, les blocs doivent être fournis par la montagne
de Geneffé près des lacs Amers, et être transportés dans
des bateaux plats, le long du canal, à un prix estimé
de 14 francs le mètre cube.
» A Suez, je rappelle que l'intention de construire des
jetées a été abandonnée , et qu'on se propose simple-
ment d'approfondir le chenal qui conduit de l'ancrage
de la ville à une distance d'environ 4 milles et demi
et qui est praticable pour les petits bateaux seulement.
Ce chenal est formé à l'ouest par un grand banc de sa-
ble découvert en partie à la basse mer. A son extré-
mité , les Messageries impériales ont commencé la fon-
dation d'un chantier de carénage, conformément à leur
contrat avec le gouvernement égyptien. Ce chantier
sera rattaché au rivage par une chaussée de 2 mil-
les et demi de long déjà en cours d'exécution par-des-
sus le banc de sable et qui sera surmontée d'un chemin
de fer. On est frappé comme d'une singulière chose,
quand on considère la confiance implicite que le succès
de la Compagnie du canal de Suez paraît avoir inspirée
au public français de toutes les classes, aussi bien
qu'au feu vice-roi, qu'on n'ait pas résolu d'attendre
l'achèvement du chenal projeté pour construire ce
chantier plus près du rivage en un lieu beaucoup plus
convenable, et naturellement avec une dépense beaucoup
moindre (1).
,, Revenons cependant à Port-Saïd. Le site de la ville
projetée est une étroite bande de terre séparant la mer
du lac, et, il y a peu de temps encore, parfois envahie
par la mer. On est en train de l'élargir et de l'élever
au-dessus de l'atteinte des vagues (2).
(1) Il est évident pour nous, d'après ces réflexions, que le cor-
respondant ne connaît que très-imparfaitement les plans de la
Compagnie de Suez, et la pensée qui a fait choisir cet emplace-
ment aux Messageries impériales. E. D.
(2) Port-Saïd est entièrement à l'abri de l'atteinte des vagues.
Nous tenons d'un témoin oculaire, se trouvant sur les lieux pen-
dant une violente tempête qui a duré cinq jours, que les flots n'ont
jamais franchi la chaussée très-peu élevée qni forme le quai de la
ville, et où s'étend un front de maisons et de constructions, ayant
la plus magnifique vue sur la mer. Ajoutons pour prouver la bonne
tenue de la rade foraine de Port-Saïd, que pendant cet ouragan
de cinq jours, qui a intercepté les communications de la ville,
deux navires étaient ancrés à 3 ou 4 milles du rivage et en vue ;
ils ont essuyé tous les efforts de la tempête avec la plus grande sé-
curité, et sont restés parfaitement assurés sur leurs ancres. E. D.
termine vers le nord en une plaine couverte de col-
lines de sable léger qui s'abaisse au-dessous du ni-
veau de la mer à 4 ou 5 milles de distance, et est
en ce moment couverte d'une mince couche d'eau
communiquant avec le lac Menzaleh.
» C'est le long de ces 4 ou 5 milles de la ligne que
le canal paraît exposé au plus grand danger prove-
nant des apports de sable; mais on maintient que les
berges qui seront formées lorsque le canal aura atteint
toute sa largeur et toute sa profondeur, présenteront
contre ce danger une ample protection. Pour plus de
précautions, des haies de roseaux et de broussailles sont
plantées sur divers points de la plaine. On prétend
qu'elles serviront de barrières contre les progrès des
particules de sable les plus lourdes ; qui n'étant soulevées
même par les tempêtes les plus violentes qu'à une très-
faible élévation, et, se déplaçant avec très-peu de vélo-
cité, sont rejetées sur le terrain en rencontrant le
jfnoindre obstacle. Les particules les plus légères étant
enlevées dans l'air, sont transportées à de longues
distances, et, en retombant sur la terre, elles sont dis-
séminées si légèrement sur la plaine, qu'on assure
qu'elles ne peuvent avoir aucun effet sérieux.
» La direction du canal le long de la plus grande
partie de sa course à travers le lac Menzaleh, est clai-
rement marquée par deux berges, dont les bases sont
établies de chaque côté à une distance de 60 mètres.
De petits canaux ont été formés, vers l'une et l'autre
rive, d'une profondeur d'eau juste suffisante à donner
passage à un petit bateau. La portion centrale du canal
n'a pas encore été touchée, et la vase qui forme le lit du
lac se montre fréquemment au-dessus de la surface de
l'eau ; les berges sont faites de cette même vase enlevée
à la main du lit du lac. Près de Port-Saïd, les traces
des berges deviennent très-légères, et en quelques en-
droits notre bateau semblait naviguer en plein lac. Le
travail doit être continué par les dragues : la vase est
enlevée presque à l'état liquide et versée dans une es-
pèce de caisson formé de planches, supporté par des
piliers de bois enfoncés dans le lit du lac ; en s'élevant
au-dessus du niveau de l'eau, la vase se concentre en
masse solide. Cette portion de l'œuvre, comme on peut
le croire facilement, a été accompagnée de beaucoup de
difficultés et de troubles; mais les ingénieurs pensent
que le plus difficile est fait.
» En s'approchant de Port-Saïd, le canal doit atteindre
une largeur de 80 mètres, se terminant par un bassin
ou dock de 800 mètres carrés. Ce bassin doit aussi être
approfondi par des dragues. Jusqu'à présent seize de
-ces machines ont été mises à l'œuvre à Port-Saïd et le
long du canal; mais j'ai été informé que leur nombre
doit être bientôt porté à cinquante, et que chacune
d'elles creusera en moyenne, ou à peu près, 1,000 mè-
tres cubes par jour.
» Le chenal de communication avec la mer aura 400
mètres de large, et son entrée sera protégée par une
double jetée. Le môle de l'ouest sera prolongé à une
distance de 3,400 mètres, où il atteindra une profondeur
de 10 mètres, ou environ 32 pieds anglais.
» Un petit îlot de pierres a été construit à moitié à
peu près de cette distance, comme noyau de la jetée
future et pour servir au déchargement des bateaux
qui viennent à Port-Saïd avec des pierres et autres
matériaux ou approvisionnements. La jetée de bois
temporaire a environ 200 mètres de long, et est, en
partie, remplie de pierres. L'accumulation du sable, qui
s'est formée sur le côté occidental, a avancé la plage
d'environ 50 mètres vers la mer; mais les ingénieurs
sont disposés à n'attacher que peu d'importance à. ce
fait. Ils prétendent qu'avant que le sable puisse at-
teindre l'extrémité du môle, il lui faut remplir un
angle formé par une base s'étendant à une distance
presque illimitée le long de la côte de l'ouest et d'une
élévation de plus de 2 milles. La pierre employée aux
travaux de Port-Saïd a été jusqu'ici transportée à un
très-haut prix des carrières du Mex à Alexandrie. A
l'avenir, les blocs doivent être fournis par la montagne
de Geneffé près des lacs Amers, et être transportés dans
des bateaux plats, le long du canal, à un prix estimé
de 14 francs le mètre cube.
» A Suez, je rappelle que l'intention de construire des
jetées a été abandonnée , et qu'on se propose simple-
ment d'approfondir le chenal qui conduit de l'ancrage
de la ville à une distance d'environ 4 milles et demi
et qui est praticable pour les petits bateaux seulement.
Ce chenal est formé à l'ouest par un grand banc de sa-
ble découvert en partie à la basse mer. A son extré-
mité , les Messageries impériales ont commencé la fon-
dation d'un chantier de carénage, conformément à leur
contrat avec le gouvernement égyptien. Ce chantier
sera rattaché au rivage par une chaussée de 2 mil-
les et demi de long déjà en cours d'exécution par-des-
sus le banc de sable et qui sera surmontée d'un chemin
de fer. On est frappé comme d'une singulière chose,
quand on considère la confiance implicite que le succès
de la Compagnie du canal de Suez paraît avoir inspirée
au public français de toutes les classes, aussi bien
qu'au feu vice-roi, qu'on n'ait pas résolu d'attendre
l'achèvement du chenal projeté pour construire ce
chantier plus près du rivage en un lieu beaucoup plus
convenable, et naturellement avec une dépense beaucoup
moindre (1).
,, Revenons cependant à Port-Saïd. Le site de la ville
projetée est une étroite bande de terre séparant la mer
du lac, et, il y a peu de temps encore, parfois envahie
par la mer. On est en train de l'élargir et de l'élever
au-dessus de l'atteinte des vagues (2).
(1) Il est évident pour nous, d'après ces réflexions, que le cor-
respondant ne connaît que très-imparfaitement les plans de la
Compagnie de Suez, et la pensée qui a fait choisir cet emplace-
ment aux Messageries impériales. E. D.
(2) Port-Saïd est entièrement à l'abri de l'atteinte des vagues.
Nous tenons d'un témoin oculaire, se trouvant sur les lieux pen-
dant une violente tempête qui a duré cinq jours, que les flots n'ont
jamais franchi la chaussée très-peu élevée qni forme le quai de la
ville, et où s'étend un front de maisons et de constructions, ayant
la plus magnifique vue sur la mer. Ajoutons pour prouver la bonne
tenue de la rade foraine de Port-Saïd, que pendant cet ouragan
de cinq jours, qui a intercepté les communications de la ville,
deux navires étaient ancrés à 3 ou 4 milles du rivage et en vue ;
ils ont essuyé tous les efforts de la tempête avec la plus grande sé-
curité, et sont restés parfaitement assurés sur leurs ancres. E. D.
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