Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1863 15 avril 1863
Description : 1863/04/15 (A8,N164). 1863/04/15 (A8,N164).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032432
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 123
Port-Saïd, sur les travaux qui y ont été exécutés jus-
qu'ici, ainsi que sur ceux exécutés dans le lac Men-
zaleh, sur la rigole faite dans le parcours de ce lac, la
communication des lacs Menzaleh et Ballah, la cou-
pure des dunes d'El-Ferdane, la tranchée du seuil d'El-
Guisr, et, enfin, sur la suite des opérations jusqu'à
Timsah et Toussoum avec leur continuation vers le
Sérapéum.
» Il explique ces travaux sur les cartes et dessins
préparés à cet effet pour l'Académie.
» Il donne un aperçu des travaux du canal d'eau
douce et de tout ce qui a été accompli sur cette ligne
depuis Raz-el-Ouady jusqu'à Timsah. Il y joint l'indi-
cation du travail entrepris dans la présente campagne.
Il expose l'état florissant des propriétés de la Compa-
gnie dans l'Ouady-Toumilah, l'ancien pays de Gessen,
et le riche avenir réservé à cette terre fertile.
» Il décrit les autres établissements' de la Compa-
gnie, les carrières du Mex, les magasins de Boulacq,
de Damiette, etc.
» Il paie un souvenir de regret à la perte doulou-
reuse du protecteur éclairé de l'entreprise, S. A. Mo-
hammed-Saïd, et expose tout le bien que ce prince a
fait à l'Egypte par l'impulsion donnée à ses travaux
publics. Il donne à cette perte tous ses regrets person-
nels ; mais il rappelle en même temps que l'avènement
de S. A. Ismaïl n'a rien changé dans les perspectives
et la marche de l'œuvre; que ce prince éclairé a hérité
de toutes les sympathies de son oncle pour le canal de
Suez, qu'il en est comme lui le protecteur, et que
l'Europe et l'Egypte ont beaucoup à espérer et at-
tendent beaucoup de son règne.
» Passant à la question financière, M. Conrad expose
en chiffres ronds l'état des finances de la Compagnie ;
il démontre, d'après ces chiffres, que les dépenses to-
tales resteront au-dessous de ces ressources, et pré-
sente sur les travaux qui restent à exécuter un calcul
duquel il résulte que selon les apparences, le canal
pourra être ouvert en 1866 pour la grande navigation.
» Il retrace, dans un résumé, ce qui aura été fait dans
l'époque placée entre 1854 et 1866, année qui, il l'es-
père, restera toujours mémorable par le percement dé-
finitif de l'isthme.
» Il montre par quels moyens ont été surmontés des
obstacles aussi puissants que multipliés. Il rappelle que
la science elle-même s'était prêtée dans le parlement
anglais à accréditer sur le canal des erreurs mons-
trueuses. Ces erreurs, dans leur temps, n'ont pas été
difficiles à réfuter ; il l'était davantage de tenir tête à
la résistance politique et redoutable d'un premier mi-
nistre employant dans cette lutte toute sa ruse et sa
persévérance. Mais la vérité et une autre persévérance
l'ont emporté. Partout l'opinion s'est prononcée en fa-
veur de l'œuvre. Les capitaux sont venus s'inscrire
avec enthousiasme sur les listes de la Compagnie, et,
le 25 avril 1859, la première pioche entamait le rivage
de Péluse. Le 18 novembre 1862, les eaux de la Médi-
terranée étaient introduites dans le lac Timsah, et 1866
verra la grande navigation des Indes traverser l'isthme.
» M. Conrad ajoute qu'au gouvernement des Pays-
Bas revient l'honneur d'avoir fait faire des recherches
précises sur les conséquences que le percement de
l'isthme de Suez pourra avoir pour le commerce du
monde. Il rappelle le rapport de la commission néer-
landaise, décrété par S. M. le roi des Pays-Bas, en 1856,
rapport publié en 1859 et traduit en français par les
soins de la Compagnie universelle. Il revient sur les
conseils donnés dans ce document au commerce des
Pays-Bas pour qu'il se mette en mesure de profiter à
temps des avantages du canal de Suez. Il démontre plus
particulièrement la nécessité de l'application de la va-
peur à la flotte commerciale néerlandaise, et avertit
avec force le commerce de son pays de ne point se
préparer trop tard.
« L'ouverture du canal, dit M. Conrad, s'effectuera
» en dépit de toutes les résistances. Rien ne peut plus
» arrêter cegrand événement. Regardez autour de vous :
f l'Angleterre et la France s'emparent autant que pos-
» sible de tous les points placés sur la route des Indes.
D Faites ce que vous pouvez faire, c'est-à-dire hâtez-vous
» d'appliquer la vapeur à votre grande navigation, afin
» de pouvoir concourir avec nos puissants voisins à
» l'exploitation de la nouvelle route, aussitôt qu'elle
Il sera prête. »
» M. Conrad termine en présentant de nouvelles con-
sidérations sur les moyens de faire participer la Néer-
lande aux bienfaits que l'ouverture du canal de Suez
promet au monde. »
Ce discours, plein de faits et de substance, comme
l'atteste assez cette analyse, a été écouté par l'Aca-
démie royale des sciences d'Amsterdam avec le plus
attentif intérêt, et accueilli par les marques d'une
vive approbation.
ERNEST DESPLACES.
L'INDÉPENDANCE BELGE
Sur le gouvernement d'Ismaïl.
L'Indépendance belge publie sur l'Egypte, sur
l'administration du vice-roi et sur l'intérêt qu'il porte
au canal de Suez, une correspondance intéressante et
que nous allons reproduire. Cependant, tout en re-
connaissant la bienveillance dont cette correspon-
dance est empreinte, nous ne pouvons laisser passer
et répéter sans la rectifier, une erreur grave qu'elle
contient. On y prétend que la Compagnie n'avait
pas en Egypte d'existence officielle, et que le gou-
vernement égyptien n'était lié envers elle par aucun
contrat jusqu'au jour où le vice-roi actuel a signé
la convention financière du 23 mars dernier. Une
discussion sur ce point n'a peut-être pas aujourd'hui
un grand intérêt. Nous pensons toutefois que l'asser-
Port-Saïd, sur les travaux qui y ont été exécutés jus-
qu'ici, ainsi que sur ceux exécutés dans le lac Men-
zaleh, sur la rigole faite dans le parcours de ce lac, la
communication des lacs Menzaleh et Ballah, la cou-
pure des dunes d'El-Ferdane, la tranchée du seuil d'El-
Guisr, et, enfin, sur la suite des opérations jusqu'à
Timsah et Toussoum avec leur continuation vers le
Sérapéum.
» Il explique ces travaux sur les cartes et dessins
préparés à cet effet pour l'Académie.
» Il donne un aperçu des travaux du canal d'eau
douce et de tout ce qui a été accompli sur cette ligne
depuis Raz-el-Ouady jusqu'à Timsah. Il y joint l'indi-
cation du travail entrepris dans la présente campagne.
Il expose l'état florissant des propriétés de la Compa-
gnie dans l'Ouady-Toumilah, l'ancien pays de Gessen,
et le riche avenir réservé à cette terre fertile.
» Il décrit les autres établissements' de la Compa-
gnie, les carrières du Mex, les magasins de Boulacq,
de Damiette, etc.
» Il paie un souvenir de regret à la perte doulou-
reuse du protecteur éclairé de l'entreprise, S. A. Mo-
hammed-Saïd, et expose tout le bien que ce prince a
fait à l'Egypte par l'impulsion donnée à ses travaux
publics. Il donne à cette perte tous ses regrets person-
nels ; mais il rappelle en même temps que l'avènement
de S. A. Ismaïl n'a rien changé dans les perspectives
et la marche de l'œuvre; que ce prince éclairé a hérité
de toutes les sympathies de son oncle pour le canal de
Suez, qu'il en est comme lui le protecteur, et que
l'Europe et l'Egypte ont beaucoup à espérer et at-
tendent beaucoup de son règne.
» Passant à la question financière, M. Conrad expose
en chiffres ronds l'état des finances de la Compagnie ;
il démontre, d'après ces chiffres, que les dépenses to-
tales resteront au-dessous de ces ressources, et pré-
sente sur les travaux qui restent à exécuter un calcul
duquel il résulte que selon les apparences, le canal
pourra être ouvert en 1866 pour la grande navigation.
» Il retrace, dans un résumé, ce qui aura été fait dans
l'époque placée entre 1854 et 1866, année qui, il l'es-
père, restera toujours mémorable par le percement dé-
finitif de l'isthme.
» Il montre par quels moyens ont été surmontés des
obstacles aussi puissants que multipliés. Il rappelle que
la science elle-même s'était prêtée dans le parlement
anglais à accréditer sur le canal des erreurs mons-
trueuses. Ces erreurs, dans leur temps, n'ont pas été
difficiles à réfuter ; il l'était davantage de tenir tête à
la résistance politique et redoutable d'un premier mi-
nistre employant dans cette lutte toute sa ruse et sa
persévérance. Mais la vérité et une autre persévérance
l'ont emporté. Partout l'opinion s'est prononcée en fa-
veur de l'œuvre. Les capitaux sont venus s'inscrire
avec enthousiasme sur les listes de la Compagnie, et,
le 25 avril 1859, la première pioche entamait le rivage
de Péluse. Le 18 novembre 1862, les eaux de la Médi-
terranée étaient introduites dans le lac Timsah, et 1866
verra la grande navigation des Indes traverser l'isthme.
» M. Conrad ajoute qu'au gouvernement des Pays-
Bas revient l'honneur d'avoir fait faire des recherches
précises sur les conséquences que le percement de
l'isthme de Suez pourra avoir pour le commerce du
monde. Il rappelle le rapport de la commission néer-
landaise, décrété par S. M. le roi des Pays-Bas, en 1856,
rapport publié en 1859 et traduit en français par les
soins de la Compagnie universelle. Il revient sur les
conseils donnés dans ce document au commerce des
Pays-Bas pour qu'il se mette en mesure de profiter à
temps des avantages du canal de Suez. Il démontre plus
particulièrement la nécessité de l'application de la va-
peur à la flotte commerciale néerlandaise, et avertit
avec force le commerce de son pays de ne point se
préparer trop tard.
« L'ouverture du canal, dit M. Conrad, s'effectuera
» en dépit de toutes les résistances. Rien ne peut plus
» arrêter cegrand événement. Regardez autour de vous :
f l'Angleterre et la France s'emparent autant que pos-
» sible de tous les points placés sur la route des Indes.
D Faites ce que vous pouvez faire, c'est-à-dire hâtez-vous
» d'appliquer la vapeur à votre grande navigation, afin
» de pouvoir concourir avec nos puissants voisins à
» l'exploitation de la nouvelle route, aussitôt qu'elle
Il sera prête. »
» M. Conrad termine en présentant de nouvelles con-
sidérations sur les moyens de faire participer la Néer-
lande aux bienfaits que l'ouverture du canal de Suez
promet au monde. »
Ce discours, plein de faits et de substance, comme
l'atteste assez cette analyse, a été écouté par l'Aca-
démie royale des sciences d'Amsterdam avec le plus
attentif intérêt, et accueilli par les marques d'une
vive approbation.
ERNEST DESPLACES.
L'INDÉPENDANCE BELGE
Sur le gouvernement d'Ismaïl.
L'Indépendance belge publie sur l'Egypte, sur
l'administration du vice-roi et sur l'intérêt qu'il porte
au canal de Suez, une correspondance intéressante et
que nous allons reproduire. Cependant, tout en re-
connaissant la bienveillance dont cette correspon-
dance est empreinte, nous ne pouvons laisser passer
et répéter sans la rectifier, une erreur grave qu'elle
contient. On y prétend que la Compagnie n'avait
pas en Egypte d'existence officielle, et que le gou-
vernement égyptien n'était lié envers elle par aucun
contrat jusqu'au jour où le vice-roi actuel a signé
la convention financière du 23 mars dernier. Une
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