Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1863 01 avril 1863
Description : 1863/04/01 (A8,N163). 1863/04/01 (A8,N163).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203242n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 107
avoir l'air de douter encore de la possibilité et du
succès définitif de l'entreprise. Nous n'avons d'autre
réponse à lui faire à ce sujet que de le renvoyer aux
conclusions de M. Hawkshaw, qu'il attendait lui-
même avec une vive impatience, et aux considéra-
tions dont nous les avons accompagnées.
r, Vojcila relation dont nous venons de parler:
ERNEST DÉSPJLACES.
(Correspondance ordinaire du TIMES.)
« Alexandrie, 4 mars.
» Les travaux du canal de Suez n'ont subi aucune
interruption par suite de la mort de Saïd-Pacha. Le
vice-roi actuel n'a pas encore fait connaître ses vues
définitives sur le sujet ; mais on croit très-généralement
qu'il est déjà arrivé à cette conclusion que le gouver-
nement est lié par les engagements contractés envers
la Compagnie par son prédécesseur. Conséquemment,
travail et argent doivent continuer à être fournis. En-
viron vingt mille hommes sont en ce moment soit oc-
cupés aux travaux, soit en route pour l'isthme, rassem-
blés comme autrefois de toutes les parties de l'Egypte.
A chaque contingent qui arrive, une certaine portion
des excavations est assignée, calculée sur une moyenne
de 40 mètres cubes par homme (1). La tâche est habi-
tuellement complétée dans le courant d'un mois (2), et
alors il est permis aux hommes de retourner à leurs
villages, rapportant généralement avec eux la légère
balance qui leur reste sur leur salaire après avoir payé
le prix des aliments très-simples dont se contentent
pour leur nourriture les fellahs égyptiens (3).
» Les efforts de la Compagnie sont à présent presque
entièrement dirigés vers l'achèvement du canal qui
doit conduire l'eau douce à Suez. Il se débranche, près
du lac Timsah du petit canal (4) précédemment creusé
par la Compagnie, et qui, comme vos lecteurs s'en
souviendront, est une prolongation du canal de l'Ouady-
Toumilat. Ce cours d'eau a environ 25 pieds de large
(1) La tâche assignée à chaque homme est habituellement de
50 mètres; mais, pendant le ramadan, temps d'abstinence pour les
musulmans, les tâches individuelles ont été réduites à 40 mètres.
1. E. D.
(2) Les tâches s'accomplissent en 20 jours, rarement en 25 jours.
Tout récemment, un contingent de travailleurs de la haute Egypte
a rempli la sienne en 14 jours ; ce sont certes là des preuves que
le travail demandé aux indigènes n'a rien que de très-modéré.
E. D.
(3) Les salaires payés par la Compagnie aux fellahs sont supé-
rieurs à ceux qu'ils reçoivent dans le reste de l'Egypte. La Com-
pagnie, quand ils le désirent, leur fournit à bas prix et en bonne
qualité les vivres qui leur sont nécessaires ; mais ils ne sont pas
obligés à les lui demander. Un bon nombre d'entre eux portent
leur nourriture sur les lieux du travail, et rapportent par consé-
quent avec eux la totalité des salaires qu'ils ont gagnés. E. D.
(4) Ce petit canal peut soutenir la comparaison avec les plus
grands canaux de France; il est journellement traversé par les
grosses barques qui naviguent sur le Nil et le Mamoudié. Il a 15
mètres de large et non 8 mètres (25 pieds anglais), comme le dit
le correspondant. E. D.
sur 5 pieds de profondeur. Il est déjà complété jus-
qu'aux lacs Amers, et les ingénieurs de la Compagnie
espèrent qu'il arrivera à Suez avant le milieu de l'été
prochain. lis s'occuperont ensuite de la construction
d'un canal d'alimentation partant du Caire et courant
le long de la lisière du désert, dont l'exécution , quoi-
que précédemment abandonnée, a été définitivement
décidée (5). Sans ce canal, en réalité, il serait impossi-
ble de maintenir un niveau suffisant dans les nouveaux
canaux, même en privant d'eau leurs voisins, au grand
dommage des cultivateurs dépendant d§, ces canaux
pour l'irrigation de leurs terres.
» Comme je viens d'achever une visite à l'isthme, je
puis vous parler des impressions qu'y fait naître l'ob-
servation personnelle, et j'avoue que c'est l'inspection
des nouveaux canaux d'eau douce qui me semble de
nature à inspirer le plus vif intérêt. La vue d'un
fleuve d'eau douce coulant à travers la solitude morne
et lugubre du désert offre un très-singulier spectacle.
De plus, un but pratique peut être facilement assigné
à cette portion des projets de la Compagnie : l'acquisi-
tion de l'eau douce et les moyens de culture qu'elle
leur fournira seront pour les habitants de Suez un
bienfait d'une valeur réelle; et quoique de nouvelles
conquètes de terres arables ne soient guère en Egypte
un objet de nécessité (6), pourtant les canaux permet-
tent de prévoir que les terrains productifs le long de
leurs rives pourront être affranchis de la stérilité qui
les environne.
» Entre le canal d'eau douce et la rûjok ou la tran-
chée préliminaire du canal maritime, on voit un petit
chenal d'environ 5 pieds de large sur 2 ou 3 de pro-
fondeur servant à approvisionner d'eau les travailleurs,
et que l'on prolonge à mesure que le travail marche
des deux côtés, de façon à ce qu'il soit toujours en
avant d'une courte distance. La coupure de la rigole
maritime à travers le seuil du Sérapéum, qui après ce-
lui d'El-Guisr est le point le plus élevé sur la ligne du
canal, sera, d'après ce que l'on m'a dit, négligé pen-
dant peu de temps pour concentrer tous les efforts sur
le canal d'eau douce. La tranchée d'El-Guisr a été
creusée à une profondeur d'environ 70 pieds dans ses
niveaux les plus élevés, et elle forme un chenal con-
tenant une largeur d'eau d'environ 25 pieds (7), avec
une profondeur de 4 à 5 pieds. Cette tranchée est ou-
verte comme partout dans le désert avec ses berges
d'une inclinaison de deux pour un. Leur sommet se
(5) C'est ce canal d'alimentation que le vice-roi, comme nous
l'avons annoncé plus haut, vient de s'engager à exécuter à ses
frais. E. D.
(6) Notre réponse à cette observation, c'est que le domaine de
l'Ouady, appartenant à la Compagnie, a plus que doublé sa popil*
jation, augmenté la surface de ses terres arables ; qu'en outre, au
mois de janvier dernier, les terrains du désert bordant le canal
étaient déjà affermés et cultivés sur une étendue de 2,500 feddans,
et que tous les jours les Bédouins viennent même des frontières de
Syrie solliciter de nouvelles concessions. E. D.
(7) C'est encore une erreur. La tranchée d'El-Guisr a une lar-
geur de 15 mètres à la ligne d'eau. E. DI
avoir l'air de douter encore de la possibilité et du
succès définitif de l'entreprise. Nous n'avons d'autre
réponse à lui faire à ce sujet que de le renvoyer aux
conclusions de M. Hawkshaw, qu'il attendait lui-
même avec une vive impatience, et aux considéra-
tions dont nous les avons accompagnées.
r, Vojcila relation dont nous venons de parler:
ERNEST DÉSPJLACES.
(Correspondance ordinaire du TIMES.)
« Alexandrie, 4 mars.
» Les travaux du canal de Suez n'ont subi aucune
interruption par suite de la mort de Saïd-Pacha. Le
vice-roi actuel n'a pas encore fait connaître ses vues
définitives sur le sujet ; mais on croit très-généralement
qu'il est déjà arrivé à cette conclusion que le gouver-
nement est lié par les engagements contractés envers
la Compagnie par son prédécesseur. Conséquemment,
travail et argent doivent continuer à être fournis. En-
viron vingt mille hommes sont en ce moment soit oc-
cupés aux travaux, soit en route pour l'isthme, rassem-
blés comme autrefois de toutes les parties de l'Egypte.
A chaque contingent qui arrive, une certaine portion
des excavations est assignée, calculée sur une moyenne
de 40 mètres cubes par homme (1). La tâche est habi-
tuellement complétée dans le courant d'un mois (2), et
alors il est permis aux hommes de retourner à leurs
villages, rapportant généralement avec eux la légère
balance qui leur reste sur leur salaire après avoir payé
le prix des aliments très-simples dont se contentent
pour leur nourriture les fellahs égyptiens (3).
» Les efforts de la Compagnie sont à présent presque
entièrement dirigés vers l'achèvement du canal qui
doit conduire l'eau douce à Suez. Il se débranche, près
du lac Timsah du petit canal (4) précédemment creusé
par la Compagnie, et qui, comme vos lecteurs s'en
souviendront, est une prolongation du canal de l'Ouady-
Toumilat. Ce cours d'eau a environ 25 pieds de large
(1) La tâche assignée à chaque homme est habituellement de
50 mètres; mais, pendant le ramadan, temps d'abstinence pour les
musulmans, les tâches individuelles ont été réduites à 40 mètres.
1. E. D.
(2) Les tâches s'accomplissent en 20 jours, rarement en 25 jours.
Tout récemment, un contingent de travailleurs de la haute Egypte
a rempli la sienne en 14 jours ; ce sont certes là des preuves que
le travail demandé aux indigènes n'a rien que de très-modéré.
E. D.
(3) Les salaires payés par la Compagnie aux fellahs sont supé-
rieurs à ceux qu'ils reçoivent dans le reste de l'Egypte. La Com-
pagnie, quand ils le désirent, leur fournit à bas prix et en bonne
qualité les vivres qui leur sont nécessaires ; mais ils ne sont pas
obligés à les lui demander. Un bon nombre d'entre eux portent
leur nourriture sur les lieux du travail, et rapportent par consé-
quent avec eux la totalité des salaires qu'ils ont gagnés. E. D.
(4) Ce petit canal peut soutenir la comparaison avec les plus
grands canaux de France; il est journellement traversé par les
grosses barques qui naviguent sur le Nil et le Mamoudié. Il a 15
mètres de large et non 8 mètres (25 pieds anglais), comme le dit
le correspondant. E. D.
sur 5 pieds de profondeur. Il est déjà complété jus-
qu'aux lacs Amers, et les ingénieurs de la Compagnie
espèrent qu'il arrivera à Suez avant le milieu de l'été
prochain. lis s'occuperont ensuite de la construction
d'un canal d'alimentation partant du Caire et courant
le long de la lisière du désert, dont l'exécution , quoi-
que précédemment abandonnée, a été définitivement
décidée (5). Sans ce canal, en réalité, il serait impossi-
ble de maintenir un niveau suffisant dans les nouveaux
canaux, même en privant d'eau leurs voisins, au grand
dommage des cultivateurs dépendant d§, ces canaux
pour l'irrigation de leurs terres.
» Comme je viens d'achever une visite à l'isthme, je
puis vous parler des impressions qu'y fait naître l'ob-
servation personnelle, et j'avoue que c'est l'inspection
des nouveaux canaux d'eau douce qui me semble de
nature à inspirer le plus vif intérêt. La vue d'un
fleuve d'eau douce coulant à travers la solitude morne
et lugubre du désert offre un très-singulier spectacle.
De plus, un but pratique peut être facilement assigné
à cette portion des projets de la Compagnie : l'acquisi-
tion de l'eau douce et les moyens de culture qu'elle
leur fournira seront pour les habitants de Suez un
bienfait d'une valeur réelle; et quoique de nouvelles
conquètes de terres arables ne soient guère en Egypte
un objet de nécessité (6), pourtant les canaux permet-
tent de prévoir que les terrains productifs le long de
leurs rives pourront être affranchis de la stérilité qui
les environne.
» Entre le canal d'eau douce et la rûjok ou la tran-
chée préliminaire du canal maritime, on voit un petit
chenal d'environ 5 pieds de large sur 2 ou 3 de pro-
fondeur servant à approvisionner d'eau les travailleurs,
et que l'on prolonge à mesure que le travail marche
des deux côtés, de façon à ce qu'il soit toujours en
avant d'une courte distance. La coupure de la rigole
maritime à travers le seuil du Sérapéum, qui après ce-
lui d'El-Guisr est le point le plus élevé sur la ligne du
canal, sera, d'après ce que l'on m'a dit, négligé pen-
dant peu de temps pour concentrer tous les efforts sur
le canal d'eau douce. La tranchée d'El-Guisr a été
creusée à une profondeur d'environ 70 pieds dans ses
niveaux les plus élevés, et elle forme un chenal con-
tenant une largeur d'eau d'environ 25 pieds (7), avec
une profondeur de 4 à 5 pieds. Cette tranchée est ou-
verte comme partout dans le désert avec ses berges
d'une inclinaison de deux pour un. Leur sommet se
(5) C'est ce canal d'alimentation que le vice-roi, comme nous
l'avons annoncé plus haut, vient de s'engager à exécuter à ses
frais. E. D.
(6) Notre réponse à cette observation, c'est que le domaine de
l'Ouady, appartenant à la Compagnie, a plus que doublé sa popil*
jation, augmenté la surface de ses terres arables ; qu'en outre, au
mois de janvier dernier, les terrains du désert bordant le canal
étaient déjà affermés et cultivés sur une étendue de 2,500 feddans,
et que tous les jours les Bédouins viennent même des frontières de
Syrie solliciter de nouvelles concessions. E. D.
(7) C'est encore une erreur. La tranchée d'El-Guisr a une lar-
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