Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 avril 1863 15 avril 1863
Description : 1863/04/15 (A8,N164). 1863/04/15 (A8,N164).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032432
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
122 L'ISTHME DE SUEZ,
soit par lo mécanisme des dragues, sans compter les
millions que l'on dépensera en moins à Suez.
» La Compagnie possède des terrains sur les deux
bords des canaux d'eau douce, depuis l'Ouady jusqu'à
Suez. Je vous ai parlé l'année passée de la propriété de
Tell-El-Kebir, que j'ai trouvée maintenant toute louée à
des Bédouins, qui, par la hausse des cotons, ont fait
des profits fabuleux. Cela a engagé d'autres tribus à s'é-
tablir sur les bords du canal jusqu'à Timsah, et des
terrains qui n'étaient que du sable sont en pleine cul-
ture. Il en sera de même lorsque le canal de Bir Nefi-
che à Suez sera achevé. En outre, la Compagnie pos-
sède Ismaïlia sur le lac Timsah. Voilà encore là des
terrains qui ne valaient rien et qui, dans un temps
très-peu éloigné, auront une grande valeur, comme les
terrains situés aux bords des canaux d'eau douce ; de
manière que la Société se trouvera avec un capital
important en terrains cultivables ainsi qu'en terrains à
bâtir.
» En ce moment, ainsi que je vous l'ai déjà dit, à Tous-
soum on forme le canal dans toute sa largeur, puisque
l'on a renoncé à l'idée de faire la petite rigole qui ne
devait servir qu'à démontrer la possibilité d'exécution,
et là-dessus les doutes ne sont plus possibles. A Suez,
l'on attend avec grande joie et avec beaucoup d'impa-
tience le percement du canal d'eau douce, et l'on est
tellement étonné de sa réalisation, que l'on appelle
M. de Lesseps le véritable Messie. Placez-vous dans la
position des habitants d'une ville qui, pour boire, doi-
vent attendre l'arrivée de l'eau par le chemin de fer du
Caire, et qui, à l'exception des privilégiés, doivent la
payer à des prix fous, et vous comprendrez bien quel
est leur fanatisme, maintenant qu'ils se voient enrichis
d'un magnifique canal qui, outre les bienfaits qu'il leur
apporte, place la ville de Suez en communication avec
le Caire et Port-Saïd ! On m'assure que l'on attend trente-
six dragues très-puissantes, chacune capable d'extraire
1,500 mètres cubes par jour. Par ces moyens énergi-
ques, j'espère que l'année prochaine, si Dieu me permet
de visiter de nouveau les travaux, je serai à même de
vous préciser la date dans laquelle la grande œuvre du
canal sera achevée.
» Recevez mes salutations,
» JACQUES-GEORGFS LEVI. »
M. CONRAD
Et l'Académie royale des sciences d'Amsterdam,
Parmi les représentants de la science européenne
qui ont rendu des services distingués à la grande œu-
vre du canal de Suez, le public et la Compagnie uni-
verselle ont placé aux premiers rangs l'éminent ingé-
nieur néerlandais M. Conrad. Membre de cette com-
mission internationale composée parmi les nations de
l'élite des hommes compétents, et dont les travaux
se rattacheront impérissablement à l'exécution du
panaI des deux mers, il eut l'honneur d'être choisi
par ses collègues pour présider leurs délibérations.
Précédemment, il avait fait partie de la délégation
nommée par cette commission pour aller étudier le
terrain en Egypte, et il l'avait également présidée.
Depuis ce moment, M. Conrad, chargé encore de la
surveillance de l'œuvre comme commissaire du gou-
vernement égyptien près la Compagnie universelle,
n'a cessé d'en observer et d'en suivre tous les détails
avec autant d'attention que de sollicitude. Le 23
mars dernier il a bien voulu exposer à l'Académie
royale d'Amsterdam, dont il fait partie, la situation
de l'entreprise. Nous venons de recevoir l'analyse
suivante du discours qu'il a prononcé sur ce sujet
devant ce corps savant. C'est sans contredit un de
ces documents qui ajouteront à la confiance publique
sur le présent et l'avenir du travail dont M. Conrad
a été aussi l'un des grands ouvriers.
« M. Conrad débute en rappelant ces paroles par les-
quelles il terminait son discours à l'Académie en 1851 :
« La dernière résistance, si puissante qu'elle soit,
» tombera bientôt devant la voix de la science, devant
» la décision de l'intérêt public, du commerce et de la
» navigation, devant la volonté arrêtée de l'Europe et
» des Indes. »
» Ces paroles, dit-il, prononcées à une époque où l'on
était loin d'avoir acquis la sécurité actuelle, mais
prononcées avec confiance en des jours difficiles, ces
paroles aujourd'hui sont devenues une vérité.
» La dernière résistance, si puissante qu'elle fût, est
tombée à la voix de la science et par la volonté iné-
branlable d'une courageuse persévérance. Une pre-
mière victoire paisible, mais glorieuse et décisive, a
été remportée dans le désert de Suez sur le seuil
d'El-Guisr. »
» M. Conrad retrace comme une sorte d'introduction
à son discours, la fête du 18 novembre 1862, lorsque
le barrage qui séparait encore les eaux de la Méditer-
ranée du lac Timsah fut enlevé, et que les flots de la
mer s'élancèrent dans ce bassin en présence d'une
foule accourue de tous les points de l'Egypte.
» Il fait ressortir les difficultés énormes qu'avaient à
vaincre les directeurs de ces travaux, afin de pourvoir à
tous les besoins de la vie pour des milliers de travailleurs
dans un désert sans aucune ressource, et où pourtant,
dans le cours de 1862, on a pu nourrir et soigner plus de
vingt-cinq mille ouvriers. Il décrit ensuite la manière
par laquelle la Compagnie est pourvue de travailleurs,
les soins pris par le gouvernement égyptien pour leur
bien-être et leur bon ordre, ainsi que les mesures
prises par la Compagnie pour le paiement régulier et
pour la santé des fellahs.
» Il donne les chiffres de la longueur du canal en la
divisant en partie au-dessus et au-dessous de la hau-
teur moyenne de la mer, et décrit les campements
principaux de Port-Saïd, Raz-el Eche, Kantara, El-Fer-
dane et le seuil d'El-Guisr.
» Il entre dans des détails plus circonstanciés sur
soit par lo mécanisme des dragues, sans compter les
millions que l'on dépensera en moins à Suez.
» La Compagnie possède des terrains sur les deux
bords des canaux d'eau douce, depuis l'Ouady jusqu'à
Suez. Je vous ai parlé l'année passée de la propriété de
Tell-El-Kebir, que j'ai trouvée maintenant toute louée à
des Bédouins, qui, par la hausse des cotons, ont fait
des profits fabuleux. Cela a engagé d'autres tribus à s'é-
tablir sur les bords du canal jusqu'à Timsah, et des
terrains qui n'étaient que du sable sont en pleine cul-
ture. Il en sera de même lorsque le canal de Bir Nefi-
che à Suez sera achevé. En outre, la Compagnie pos-
sède Ismaïlia sur le lac Timsah. Voilà encore là des
terrains qui ne valaient rien et qui, dans un temps
très-peu éloigné, auront une grande valeur, comme les
terrains situés aux bords des canaux d'eau douce ; de
manière que la Société se trouvera avec un capital
important en terrains cultivables ainsi qu'en terrains à
bâtir.
» En ce moment, ainsi que je vous l'ai déjà dit, à Tous-
soum on forme le canal dans toute sa largeur, puisque
l'on a renoncé à l'idée de faire la petite rigole qui ne
devait servir qu'à démontrer la possibilité d'exécution,
et là-dessus les doutes ne sont plus possibles. A Suez,
l'on attend avec grande joie et avec beaucoup d'impa-
tience le percement du canal d'eau douce, et l'on est
tellement étonné de sa réalisation, que l'on appelle
M. de Lesseps le véritable Messie. Placez-vous dans la
position des habitants d'une ville qui, pour boire, doi-
vent attendre l'arrivée de l'eau par le chemin de fer du
Caire, et qui, à l'exception des privilégiés, doivent la
payer à des prix fous, et vous comprendrez bien quel
est leur fanatisme, maintenant qu'ils se voient enrichis
d'un magnifique canal qui, outre les bienfaits qu'il leur
apporte, place la ville de Suez en communication avec
le Caire et Port-Saïd ! On m'assure que l'on attend trente-
six dragues très-puissantes, chacune capable d'extraire
1,500 mètres cubes par jour. Par ces moyens énergi-
ques, j'espère que l'année prochaine, si Dieu me permet
de visiter de nouveau les travaux, je serai à même de
vous préciser la date dans laquelle la grande œuvre du
canal sera achevée.
» Recevez mes salutations,
» JACQUES-GEORGFS LEVI. »
M. CONRAD
Et l'Académie royale des sciences d'Amsterdam,
Parmi les représentants de la science européenne
qui ont rendu des services distingués à la grande œu-
vre du canal de Suez, le public et la Compagnie uni-
verselle ont placé aux premiers rangs l'éminent ingé-
nieur néerlandais M. Conrad. Membre de cette com-
mission internationale composée parmi les nations de
l'élite des hommes compétents, et dont les travaux
se rattacheront impérissablement à l'exécution du
panaI des deux mers, il eut l'honneur d'être choisi
par ses collègues pour présider leurs délibérations.
Précédemment, il avait fait partie de la délégation
nommée par cette commission pour aller étudier le
terrain en Egypte, et il l'avait également présidée.
Depuis ce moment, M. Conrad, chargé encore de la
surveillance de l'œuvre comme commissaire du gou-
vernement égyptien près la Compagnie universelle,
n'a cessé d'en observer et d'en suivre tous les détails
avec autant d'attention que de sollicitude. Le 23
mars dernier il a bien voulu exposer à l'Académie
royale d'Amsterdam, dont il fait partie, la situation
de l'entreprise. Nous venons de recevoir l'analyse
suivante du discours qu'il a prononcé sur ce sujet
devant ce corps savant. C'est sans contredit un de
ces documents qui ajouteront à la confiance publique
sur le présent et l'avenir du travail dont M. Conrad
a été aussi l'un des grands ouvriers.
« M. Conrad débute en rappelant ces paroles par les-
quelles il terminait son discours à l'Académie en 1851 :
« La dernière résistance, si puissante qu'elle soit,
» tombera bientôt devant la voix de la science, devant
» la décision de l'intérêt public, du commerce et de la
» navigation, devant la volonté arrêtée de l'Europe et
» des Indes. »
» Ces paroles, dit-il, prononcées à une époque où l'on
était loin d'avoir acquis la sécurité actuelle, mais
prononcées avec confiance en des jours difficiles, ces
paroles aujourd'hui sont devenues une vérité.
» La dernière résistance, si puissante qu'elle fût, est
tombée à la voix de la science et par la volonté iné-
branlable d'une courageuse persévérance. Une pre-
mière victoire paisible, mais glorieuse et décisive, a
été remportée dans le désert de Suez sur le seuil
d'El-Guisr. »
» M. Conrad retrace comme une sorte d'introduction
à son discours, la fête du 18 novembre 1862, lorsque
le barrage qui séparait encore les eaux de la Méditer-
ranée du lac Timsah fut enlevé, et que les flots de la
mer s'élancèrent dans ce bassin en présence d'une
foule accourue de tous les points de l'Egypte.
» Il fait ressortir les difficultés énormes qu'avaient à
vaincre les directeurs de ces travaux, afin de pourvoir à
tous les besoins de la vie pour des milliers de travailleurs
dans un désert sans aucune ressource, et où pourtant,
dans le cours de 1862, on a pu nourrir et soigner plus de
vingt-cinq mille ouvriers. Il décrit ensuite la manière
par laquelle la Compagnie est pourvue de travailleurs,
les soins pris par le gouvernement égyptien pour leur
bien-être et leur bon ordre, ainsi que les mesures
prises par la Compagnie pour le paiement régulier et
pour la santé des fellahs.
» Il donne les chiffres de la longueur du canal en la
divisant en partie au-dessus et au-dessous de la hau-
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principaux de Port-Saïd, Raz-el Eche, Kantara, El-Fer-
dane et le seuil d'El-Guisr.
» Il entre dans des détails plus circonstanciés sur
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