Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1863 15 mars 1863
Description : 1863/03/15 (A8,N162). 1863/03/15 (A8,N162).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032417
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
89
TRAITÉ DE COMMERCE AVEC MADAGASCAR.
Parmi les pays qu'est appelée à vivifier la jonc-
tion des deux mers, nous avons souvent cité l'A-
frique orientale, située presque en face du détroit
de Bab-el-Mandeb, et qui, par conséquent, est une
des régions qui doivent le plus profiter de l'union de
la mer Rouge et de la Méditerranée. En traçant tout
à l'heure une esquisse imparfaite du mouvement
africain, nous rappelions les découvertes du docteur
Livingstone; ce grand fleuve, le Zambèze, qu'il a,
pour ainsi dire révélé au monde, et l'on sait les en-
couragements qu'il a reçus de l'Angleterre, pour dé-
velopper vers ce rivage le travail et la production.
Nous avons cité, en leur temps, le^ descriptions
données par l'illustre voyageur sur la beauté et la
fertilité de ce pays, et l'avenir qui lui est assuré si
l'Europe veut s'en occuper. Ses paroles ont déjà
éveillé l'attention de l'Angleterre, mais leur succès
sera beaucoup plus complet lorsque l'ouverture du
canal de Suez permettra aux navigateurs d'aller
étudier par eux-mêmes et exploiter l'opulence de ces
terres vierges, qui, pour les cotons, par exemple,
d'après le docteur, présentent des terrains au moins
égaux en fertilité aux plaines du bas Mississipi, et
pourraient subvenir aux besoins industriels du monde
entier.
Comme un appendice brillant à cette Afrique
orientale, nous avons plus d'une fois mentionné auss
l'île de Madagascar qui, relativement au canal de Suez,
est dans les mêmes conditions. C'est le passage
de Suez qui donnera à ce vaste territoire une va-
leur que n'avait pu lui garder notre ancienne colo-
nisation, et qu'avait achevé de perdre le long isole-
ment dans lequel son gouvernement s'était tenu à
l'égard des autres peuples. Tous ceux qui ont vu
ce pays, tous les écrivains qui en ont parlé, sont
d'accord pour signaler ses immenses ressources.
Non-seulement, disent-ils, le plus léger travail suf-
fit aux habitants pour leurprocurer le riz et la va-
riété des produits agricoles nécessaires à leur ali-
mentation, non-seulement la terre nourrit une grande
quantité de bétail, mais encore elle offre des pro-
duits tropicaux de toute espèce : le café, le sucre, le
coton, le sésame, les arachides, l'indigo y croissent
spontanément et n'attendent qu'une culture moins
élémentaire. On y récolte des gommes, du caout-
chouc, de la gutta-percha, de la cire végétale; les
vers à soie se multiplient naturellement sur les
goyaviers et sur d'autres essences très-nombreuses
dans les forêts, et donnent trois ou quatre espèces
de soie différentes.
La construction maritime et l'ébénisterie trouve-
raient d'inépuisables ressources dans les bois de teck et
dans les espèces variées dont les forêts abondent. On
a reconnu des gisements de houille et des mines de
métaux précieux.
Un pays aussi producteur, placé par le canal ma-
ritime aux portes de la Méditerranée, est certes ap-
pelé à un grand développement, pourvu que les
chefs qui le dirigent consentent seulement à ne point
l'entraver. L'Europe, la France surtout, qui de sa
rive méditerranéenne n'en sera plus, après le perce-
ment de l'isthme, qu'à quelques jours de distance,
doivent désirer de pouvoir nouer avec lui des rela-
tions sérieuses et solides. La Compagnie universelle du
canal de Suez a le plus haut intérêt à ce que ces rela-
tions se contractent et se fécondent. C'est ce qu'a der-
nièrement effectué pour sa part le gouvernement fran-
çais par un traité qui nous paraît présenter à notre com-
merce et à nos concitoyens toutes les garanties, tous
les avantages qui peuvent attirer leurs spéculations
vers un pays dont le gouvernement témoigne par
de tels actes de ses bonnes intentions et de son dé-
sir de s'associer à la civilisation occidentale.
Nous empruntons au Moniteur le texte du traité
conclu entre l'Empereur des Français et le roi de Ma-
dagascar, et que. malgré sa longueur, nous croyons
assez important pour le consigner dans nos colonnes :
ERNEST DESPLACES.
« S. M. l'Empereur des Français et S. M. le roi de
Madagascar, voulant établir sur des bases solides les
rapports de bonne harmonie qui existent si heureuse-
ment entre eux et favoriser le développement des re-
lations commerciales entre leurs Etats respectifs, ont
résolu de conclure un traité d'amitié et de commerce.
» S. M. l'Empereur des Français a nommé, à cet ef-
fet, le capitaine de vaisseau Jules Dupré, commandant
en chef de la division navale des côtes orientales en
Afrique, et S. M. le roi de Madagascar : Rainilairavoug,
commandant en chef; Rahaniraka, ministre des affai-
res étrang-ères ; Rainiketaka, ministre de la justice ;
» Lesquels, après s'être communiqué leurs pleins
pouvoirs, et les avoir trouvés en bonne et due forme,
sont convenus des articles suivants :
» Article 1er. — Il y aura paix constante et amitié
perpétuelle entre S. M. l'Empereur des Français, ses
héritiers et successeurs, d'une part, et S. M. le roi de
Madagascar, ses héritiers et successeurs, d'autre part,
et entre les sujets des deux Etats, sans exception de
personnes ni de lieux.
» Art. 2. — Les sujets des deux pays pourront libre-
ment entrer, résider, circuler, commercer dans l'autre
pays, en se conformant à ses lois ; ils jouiront respec-
tivement de tous les privilèges, immunités, avantages
accordés dans ce pays aux sujets de la nation la plus
favorisée.
» Art. 3.—Les sujets français jouiront de la faculté de
pratiquer ouvertement leur religion ; les missionnaires
pourront librement prêcher, enseigner, construire des
églises, séminaires, écoles, hôpitaux et autres édifices
89
TRAITÉ DE COMMERCE AVEC MADAGASCAR.
Parmi les pays qu'est appelée à vivifier la jonc-
tion des deux mers, nous avons souvent cité l'A-
frique orientale, située presque en face du détroit
de Bab-el-Mandeb, et qui, par conséquent, est une
des régions qui doivent le plus profiter de l'union de
la mer Rouge et de la Méditerranée. En traçant tout
à l'heure une esquisse imparfaite du mouvement
africain, nous rappelions les découvertes du docteur
Livingstone; ce grand fleuve, le Zambèze, qu'il a,
pour ainsi dire révélé au monde, et l'on sait les en-
couragements qu'il a reçus de l'Angleterre, pour dé-
velopper vers ce rivage le travail et la production.
Nous avons cité, en leur temps, le^ descriptions
données par l'illustre voyageur sur la beauté et la
fertilité de ce pays, et l'avenir qui lui est assuré si
l'Europe veut s'en occuper. Ses paroles ont déjà
éveillé l'attention de l'Angleterre, mais leur succès
sera beaucoup plus complet lorsque l'ouverture du
canal de Suez permettra aux navigateurs d'aller
étudier par eux-mêmes et exploiter l'opulence de ces
terres vierges, qui, pour les cotons, par exemple,
d'après le docteur, présentent des terrains au moins
égaux en fertilité aux plaines du bas Mississipi, et
pourraient subvenir aux besoins industriels du monde
entier.
Comme un appendice brillant à cette Afrique
orientale, nous avons plus d'une fois mentionné auss
l'île de Madagascar qui, relativement au canal de Suez,
est dans les mêmes conditions. C'est le passage
de Suez qui donnera à ce vaste territoire une va-
leur que n'avait pu lui garder notre ancienne colo-
nisation, et qu'avait achevé de perdre le long isole-
ment dans lequel son gouvernement s'était tenu à
l'égard des autres peuples. Tous ceux qui ont vu
ce pays, tous les écrivains qui en ont parlé, sont
d'accord pour signaler ses immenses ressources.
Non-seulement, disent-ils, le plus léger travail suf-
fit aux habitants pour leurprocurer le riz et la va-
riété des produits agricoles nécessaires à leur ali-
mentation, non-seulement la terre nourrit une grande
quantité de bétail, mais encore elle offre des pro-
duits tropicaux de toute espèce : le café, le sucre, le
coton, le sésame, les arachides, l'indigo y croissent
spontanément et n'attendent qu'une culture moins
élémentaire. On y récolte des gommes, du caout-
chouc, de la gutta-percha, de la cire végétale; les
vers à soie se multiplient naturellement sur les
goyaviers et sur d'autres essences très-nombreuses
dans les forêts, et donnent trois ou quatre espèces
de soie différentes.
La construction maritime et l'ébénisterie trouve-
raient d'inépuisables ressources dans les bois de teck et
dans les espèces variées dont les forêts abondent. On
a reconnu des gisements de houille et des mines de
métaux précieux.
Un pays aussi producteur, placé par le canal ma-
ritime aux portes de la Méditerranée, est certes ap-
pelé à un grand développement, pourvu que les
chefs qui le dirigent consentent seulement à ne point
l'entraver. L'Europe, la France surtout, qui de sa
rive méditerranéenne n'en sera plus, après le perce-
ment de l'isthme, qu'à quelques jours de distance,
doivent désirer de pouvoir nouer avec lui des rela-
tions sérieuses et solides. La Compagnie universelle du
canal de Suez a le plus haut intérêt à ce que ces rela-
tions se contractent et se fécondent. C'est ce qu'a der-
nièrement effectué pour sa part le gouvernement fran-
çais par un traité qui nous paraît présenter à notre com-
merce et à nos concitoyens toutes les garanties, tous
les avantages qui peuvent attirer leurs spéculations
vers un pays dont le gouvernement témoigne par
de tels actes de ses bonnes intentions et de son dé-
sir de s'associer à la civilisation occidentale.
Nous empruntons au Moniteur le texte du traité
conclu entre l'Empereur des Français et le roi de Ma-
dagascar, et que. malgré sa longueur, nous croyons
assez important pour le consigner dans nos colonnes :
ERNEST DESPLACES.
« S. M. l'Empereur des Français et S. M. le roi de
Madagascar, voulant établir sur des bases solides les
rapports de bonne harmonie qui existent si heureuse-
ment entre eux et favoriser le développement des re-
lations commerciales entre leurs Etats respectifs, ont
résolu de conclure un traité d'amitié et de commerce.
» S. M. l'Empereur des Français a nommé, à cet ef-
fet, le capitaine de vaisseau Jules Dupré, commandant
en chef de la division navale des côtes orientales en
Afrique, et S. M. le roi de Madagascar : Rainilairavoug,
commandant en chef; Rahaniraka, ministre des affai-
res étrang-ères ; Rainiketaka, ministre de la justice ;
» Lesquels, après s'être communiqué leurs pleins
pouvoirs, et les avoir trouvés en bonne et due forme,
sont convenus des articles suivants :
» Article 1er. — Il y aura paix constante et amitié
perpétuelle entre S. M. l'Empereur des Français, ses
héritiers et successeurs, d'une part, et S. M. le roi de
Madagascar, ses héritiers et successeurs, d'autre part,
et entre les sujets des deux Etats, sans exception de
personnes ni de lieux.
» Art. 2. — Les sujets des deux pays pourront libre-
ment entrer, résider, circuler, commercer dans l'autre
pays, en se conformant à ses lois ; ils jouiront respec-
tivement de tous les privilèges, immunités, avantages
accordés dans ce pays aux sujets de la nation la plus
favorisée.
» Art. 3.—Les sujets français jouiront de la faculté de
pratiquer ouvertement leur religion ; les missionnaires
pourront librement prêcher, enseigner, construire des
églises, séminaires, écoles, hôpitaux et autres édifices
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 9/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62032417/f9.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62032417/f9.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62032417/f9.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62032417
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62032417
Facebook
Twitter