Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1863 15 mars 1863
Description : 1863/03/15 (A8,N162). 1863/03/15 (A8,N162).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032417
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
8'7
civilisation de l'Europe dans ces riches contrées de
l'Afrique centrale, d'une merveilleuse fertilité en pro-
duits agricoles et en minéraux de tonte espèce.
Deux grands faits de la plus haute importance au
point de vue géographique, commercial, politique et
moral, signaleront à l'histoire et à la science les heu-
reuses tentatives du xixe siècle. L'un de ces faits est
l'ouverture aujourd'hui accomplie de l'extrême Orient,
c'est-à-dire de la Chine, du Japon, de la Cochin-
chine, etc., aux entreprises du monde civilisé; l'au-
tre est le vaste mouvement qui s'effectue pour percer
de toutes parts cette Afrique mystérieuse dont
le vaste continent central était jusqu'à présent comme
l'énigme des siècles. C'est presque une moitié du
monde qui entre enfin dans le cercle du mouvement
général de l'humanité; et pour l'Asie, comme pour
l'Afrique, c'est notre époque qui aura produit ces ad-
mirables résultats. Jusqu'à Mungo-Park, en effet,
nous ne connaissions pour ainsi dire que les con-
tours de l'Afrique, du côté de la mer, et le premier
voyage de Mungo-Park ne date que de 1795. Depuis
cette époque, et depuis que la paix a rendu le re-
pos à l'Europe, que de progrès dans ce genre d'ex-
ploration! L'Afrique a été en quelque sorte attaquée
par tous les points, soit au moyen des expéditions
scientifiques des savants, soit même par la voie des
armes. Méhémet-Ali adjoignait par la conquête, à
l'Egypte, cette partie du Soudan qui est traversée
par le Nil ; la France, en Algérie, étendait son in-
fluence jusque dans l'intérieur du Sahara. En même
temps, la troupe ardente des explorateurs et des mis-
sionnaires se partageait en quelque sorte la recon-
naissance de ces terres inconnues. Les voyageurs an-
glais, Laing, Clapperton, Denham, etc., traversaient
le Sahara et arrivaient jusqu'aux rives du Niger.
Un français, Caillé, l'héroïque Caillé partait du Sé-
négal, remontait jusqu'aux sources du Niger, des-
cendait par Jenné à Tombouctou dont un pied euro-
péen foulait le sol pour la première fois, et après des
souffrances et des périls iuouïs, arrivait à Tanger
dans le Maroc , ayant accompli avec ses propres
ressources, ou plutôt sans ressources, le voyage le
plus long qui ait été exécuté de la côte occidentale
à la côte septentrionale de ce continent. Plus heureux
que Mungo-Park, quoique en employant le même
procédé, les frères Lander descendaient le Niger de
Tombouctou à la mer, et constataient, dans le golfe
de Guinée, la position de l'embouchure de ce fleuve.
Tout récemment les explorations des docteurs Ri-
chardson, Overweg, Barth et Vogel, tous morts, ex-
cepté le docteur Barth, sur ce champ de bataille de
la science, ajoutent à ces découvertes. La position du
lac Tchad est reconnue entre le Niger et le Nil.
Vers l'Afrique orientale les missionnaires catholi-
ques et protestants faisaient chaque jour de nouvelles
conquêtes et de nouveaux pas au milieu de ces dé
serts. Le docteur Livingstone, après avoir remonté
le Zambèze, traversait toute la base de la presqu'île
et aboutissait à la côte de Cafrerie.
Les capitaines Burton et Speke allaient chercher
dans le lac Nyamsa, du côté de l'emplacement de
ces fameux monts de la Lune indiqués par Ptolémée,
les sources inconnues du Nil, et en même temps
d'autres voyageurs intrépides remontaient par l'É-
gypte la vallée du Nil lui-même, dans l'espoir de
rejoindre le capitaine Speke, et l'on attend les nou-
velles du succès ou de l'échec de cette dernière et
grande tentative. -
Le Niger, auquel les géographes modernes donnent
une étendue de 900 lieues, traverse dans toute
cette étendue une vallée qui, par sa puissance de
production, peut être comparée aux vallées de l'In-
dus et du Gange.
L'activité anglaise, on le pense bien, n'a pas né-
gligé une si belle proie et, depuis la découverte des
frères Lander, le gouvernement britannique, avec des
succès divers, a organisé plusieurs expéditions sur
ce fleuve. A l'heure qu'il est, sur son cours inférieur,
se sont fondés des établissements de missionnaires
et des factoreries de négociants anglais.
Le Times du 4 mars nous donnait la relation d'une
expédition nouvelle qui vient d'être faite par le ba-
teau à vapeur Vlnvestigator jusqu'à une cinquantaine
de lieues environ de l'embouchure du fleuve, et qui
avait pour objet de montrer dans ces parages le pa-
villon britannique, et de se mettre en communication
avec les établissements commerciaux et religieux
fondés par les sujets de la reine, et avec le roi Mas-
saba, l'un des chefs les plus puissants du pays. Cette
expédition paraît avoir réussi. Le lieutenant Leffroy
qui la commandait a eu de longues entrevues avec
Massaba, et il résume en ces termes les résultats sa-
nitaires de son voyage :
« Je suis heureux de constater que pendant les
cinquante-trois jours dans lesquels Vlnvestigator a
navigué sur le fleuve, la santé des passagers et de
l'équipage a été excessivement bonne. Quelques lé-
gers cas de fièvre seulement se sont fait ressentir
parmi les hommes que j'ai reçus du navire de Sa Ma-
jesté Brish, qui n'étaient pas accoutumés à cette na-
vigation, mon propre équipage n'ayant cessé de
jouir de la santé la plus parfaite. »
Cette expédition s'étant faite en septembre et oc-
tobre, et ayant été, au point de vue sanitaire, beau-
coup plus heureuse que d'autres qui l'ont précédée,
on en doit conclure que cette saison de l'année est
l'époque la plus favorable pour remonter le fleuve.
Mais le Niger n'est accessible aux navires et aux ba-
teaux à vapeur d'un certain tonnage que dans une
faible partie de son parcours. V Investigator, par
exemple, n'est allé, comme nous l'avons dit, que jus-
8'7
civilisation de l'Europe dans ces riches contrées de
l'Afrique centrale, d'une merveilleuse fertilité en pro-
duits agricoles et en minéraux de tonte espèce.
Deux grands faits de la plus haute importance au
point de vue géographique, commercial, politique et
moral, signaleront à l'histoire et à la science les heu-
reuses tentatives du xixe siècle. L'un de ces faits est
l'ouverture aujourd'hui accomplie de l'extrême Orient,
c'est-à-dire de la Chine, du Japon, de la Cochin-
chine, etc., aux entreprises du monde civilisé; l'au-
tre est le vaste mouvement qui s'effectue pour percer
de toutes parts cette Afrique mystérieuse dont
le vaste continent central était jusqu'à présent comme
l'énigme des siècles. C'est presque une moitié du
monde qui entre enfin dans le cercle du mouvement
général de l'humanité; et pour l'Asie, comme pour
l'Afrique, c'est notre époque qui aura produit ces ad-
mirables résultats. Jusqu'à Mungo-Park, en effet,
nous ne connaissions pour ainsi dire que les con-
tours de l'Afrique, du côté de la mer, et le premier
voyage de Mungo-Park ne date que de 1795. Depuis
cette époque, et depuis que la paix a rendu le re-
pos à l'Europe, que de progrès dans ce genre d'ex-
ploration! L'Afrique a été en quelque sorte attaquée
par tous les points, soit au moyen des expéditions
scientifiques des savants, soit même par la voie des
armes. Méhémet-Ali adjoignait par la conquête, à
l'Egypte, cette partie du Soudan qui est traversée
par le Nil ; la France, en Algérie, étendait son in-
fluence jusque dans l'intérieur du Sahara. En même
temps, la troupe ardente des explorateurs et des mis-
sionnaires se partageait en quelque sorte la recon-
naissance de ces terres inconnues. Les voyageurs an-
glais, Laing, Clapperton, Denham, etc., traversaient
le Sahara et arrivaient jusqu'aux rives du Niger.
Un français, Caillé, l'héroïque Caillé partait du Sé-
négal, remontait jusqu'aux sources du Niger, des-
cendait par Jenné à Tombouctou dont un pied euro-
péen foulait le sol pour la première fois, et après des
souffrances et des périls iuouïs, arrivait à Tanger
dans le Maroc , ayant accompli avec ses propres
ressources, ou plutôt sans ressources, le voyage le
plus long qui ait été exécuté de la côte occidentale
à la côte septentrionale de ce continent. Plus heureux
que Mungo-Park, quoique en employant le même
procédé, les frères Lander descendaient le Niger de
Tombouctou à la mer, et constataient, dans le golfe
de Guinée, la position de l'embouchure de ce fleuve.
Tout récemment les explorations des docteurs Ri-
chardson, Overweg, Barth et Vogel, tous morts, ex-
cepté le docteur Barth, sur ce champ de bataille de
la science, ajoutent à ces découvertes. La position du
lac Tchad est reconnue entre le Niger et le Nil.
Vers l'Afrique orientale les missionnaires catholi-
ques et protestants faisaient chaque jour de nouvelles
conquêtes et de nouveaux pas au milieu de ces dé
serts. Le docteur Livingstone, après avoir remonté
le Zambèze, traversait toute la base de la presqu'île
et aboutissait à la côte de Cafrerie.
Les capitaines Burton et Speke allaient chercher
dans le lac Nyamsa, du côté de l'emplacement de
ces fameux monts de la Lune indiqués par Ptolémée,
les sources inconnues du Nil, et en même temps
d'autres voyageurs intrépides remontaient par l'É-
gypte la vallée du Nil lui-même, dans l'espoir de
rejoindre le capitaine Speke, et l'on attend les nou-
velles du succès ou de l'échec de cette dernière et
grande tentative. -
Le Niger, auquel les géographes modernes donnent
une étendue de 900 lieues, traverse dans toute
cette étendue une vallée qui, par sa puissance de
production, peut être comparée aux vallées de l'In-
dus et du Gange.
L'activité anglaise, on le pense bien, n'a pas né-
gligé une si belle proie et, depuis la découverte des
frères Lander, le gouvernement britannique, avec des
succès divers, a organisé plusieurs expéditions sur
ce fleuve. A l'heure qu'il est, sur son cours inférieur,
se sont fondés des établissements de missionnaires
et des factoreries de négociants anglais.
Le Times du 4 mars nous donnait la relation d'une
expédition nouvelle qui vient d'être faite par le ba-
teau à vapeur Vlnvestigator jusqu'à une cinquantaine
de lieues environ de l'embouchure du fleuve, et qui
avait pour objet de montrer dans ces parages le pa-
villon britannique, et de se mettre en communication
avec les établissements commerciaux et religieux
fondés par les sujets de la reine, et avec le roi Mas-
saba, l'un des chefs les plus puissants du pays. Cette
expédition paraît avoir réussi. Le lieutenant Leffroy
qui la commandait a eu de longues entrevues avec
Massaba, et il résume en ces termes les résultats sa-
nitaires de son voyage :
« Je suis heureux de constater que pendant les
cinquante-trois jours dans lesquels Vlnvestigator a
navigué sur le fleuve, la santé des passagers et de
l'équipage a été excessivement bonne. Quelques lé-
gers cas de fièvre seulement se sont fait ressentir
parmi les hommes que j'ai reçus du navire de Sa Ma-
jesté Brish, qui n'étaient pas accoutumés à cette na-
vigation, mon propre équipage n'ayant cessé de
jouir de la santé la plus parfaite. »
Cette expédition s'étant faite en septembre et oc-
tobre, et ayant été, au point de vue sanitaire, beau-
coup plus heureuse que d'autres qui l'ont précédée,
on en doit conclure que cette saison de l'année est
l'époque la plus favorable pour remonter le fleuve.
Mais le Niger n'est accessible aux navires et aux ba-
teaux à vapeur d'un certain tonnage que dans une
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