Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1863 15 mars 1863
Description : 1863/03/15 (A8,N162). 1863/03/15 (A8,N162).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032417
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
84
L'ISTHME DE SUEZ,
faudrait pour couvrir de constructions le désert tout
entier. Les hommes pratiques qui l'ont visitée y ont
reconnu les traces évidentes d'une ancienne exploi-
tation. Par trois ouvertures larges et alignées comme
de grandes routes, elle débouche sur les dépressions
des lacs Amers, et descend par conséquent vers le
canal qui coulera presque à ses pieds. La montagne
présente au spectateur un front à pic .de 2 à 300
pieds de hauteur, d'une largeur immense, qui
n'est qu'un vaste gisement de pierre compacte et
d'un travail facile et économique. Au centre de ce
front imposant, on aperçoit un éboulement formant
un enfoncement à angle aigu, comme si une mine
gigantesque ou un tremblement de terre eût éclaté
là, dont les blocs épars ou accumulés, ayant quel-
ques-uns plusieurs mètres cubes de volume, semblent
attendre et solliciter la main de l'homme qui n'a
plus qu'à les recueillir. Cet éboulement est probable-
ment la dernière trace de cette antique exploitation
dont nous parlions tout à l'heure.
C'est de là que pourront partir, sans interruption
et en telles quantités que l'on voudra, les matériaux
nécessaires aux jetées de Port-Saïd avec une écono-
mie qui, nous l'espérons, influera sensiblement sur
la dépense définitive de l'entreprise, en même temps
que la sécurité et la facilité des transports garantiront
ia rapidité de ce travail important, sans oublier que
les retours des chalans, qui porteront ces masses à
Port-Saïd, serviront à approvisionner Suez des char-
bons dont la cherté pèse d'un poids si lourd sur la
navigation à vapeur dont ce port est le centre entre
l'Orient et l'Occident.
Quelques mois encore et ces progrès seront réali-
sés. Quelques mois encore et Suez aura de l'eau
douce, et le Caire communiquera avec la mer Rouge
par une dérivation du Nil, et les premières barques
traverseront l'isthme de Port-Saïd à Suez. Bientôt
après, une ligne continue établira, par le canal mari-
time, une seconde communication entre la Méditer-
ranée et la mer Rouge, la communication destinée
plus tard à rapprocher de 3,000 lieues l'Europe de
l'Asie, et à inaugurer, en quelque sorte, l'égalité
commerciale de tous les pavillons daus les mers
orientales.
ERNEST DESPLACES.
S. A. ISMAIL ET LE SERVICE SANITAIRE EN ÉGYPTE.
Nos lecteurs connaissent déjà les sentiments libé-
raux et civilisateurs que S. A. Ismaïl, vice-roi d'E-
gypte, a manifestés en prenant les rênes du gouver-
nement de son pays. On sait sa ferme résolution de
développer par tous les moyens en son pouvoir les
immenses ressources que possède l'Egypte en ré-
gularisant ses finances, en favorisant le travail, en
secondant ces grandes entreprises destinées à rendre
des déserts à l'agriculture, et à faire de nouveau
de la vieille terre des Pharaons la grande route du
commerce entre l'orient et l'occident du monde.
Notre correspondant d'Alexandrie nous transmet un
document qui est un symptôme de plus de ces nobles
et généreuses dispositions. Par l'institution de son
service sanitaire, le gouvernement égyptien s'était
mis au niveau des nations les plus avancées dans
ce genre d'institutions si utiles pour la salubrité
publique, pour le bien-être des populations et la
sécurité des communications internationales. Son
Altesse a voulu témoigner aussi de sa sollicitude
pour cette branche importante de son administration,
stimuler le zèle et encourager les efforts du conseil
qui a la direction de ce service, et c'est le président
de ce conseil lui-même qu'elle a chargé d'exprimer
à ses collègues l'assurance de la protection de Son
Altesse et l'intérêt qu'elle attachait à leurs travaux.
M. Colucci-Bev, président du conseil général de
l'intendance sanitaire d'Égypte, s'est rendu l'interprète
de Son Altesse en ces termes, extraits du procès-
verbal de la séance du 28 janvier dernier, peu de
jours après l'installation du nouveau vice-roi :
« J'ai, a-t-il dit, la satisfaction d'annoncer à l'as-
semblée que l'administration sanitaire sera l'objet de
toute la sollicitude du vice-roi. Son Altesse est pé-
nétrée au plus haut degré des bienfaits qui ont été
le résultat de la grande création hygiénique de son
aïeul Mohammed-Ali, dont les conséquences ont été
si efficaces pour le développement commercial et
l'amélioration matérielle du pays. Loin donc de vou-
loir porter la moindre atteinte à cette pierre angu-
laire des grands rapports internationaux de l'Egypte
avec le reste du monde, Son Altesse a voulu, au con-
traire, fortifier et compléter le service quarantenaire
en le subdivisant davantage encore dans son organi-
sation intérieure. Elle a voulu donner ainsi à l'Eu-
rope des garanties plus étendues de l'état de salu-
brité en Egypte, de ce pays jadis le sujet de tant
de craintes, et trop souvent victime de mesures ri-
goureuses qui l'isolaient complètement du reste de
l'Europe.
» Je suis donc heureux, Messieurs, de pouvoir
vous confirmer que Son Altesse ne cessera de couvrir
de sa haute protection les graves intérêts confiés à
votre surveillance, et j'espère pouvoir, à la fin de
l'année, vous soumettre le compte rendu des résultats
que notre concours dévoué à S. A. le vice-roi aura
permis de donner au développement des institutions
sanitaires de l'Egypte. »
ERNEST DESPLACES.
L'ISTHME DE SUEZ,
faudrait pour couvrir de constructions le désert tout
entier. Les hommes pratiques qui l'ont visitée y ont
reconnu les traces évidentes d'une ancienne exploi-
tation. Par trois ouvertures larges et alignées comme
de grandes routes, elle débouche sur les dépressions
des lacs Amers, et descend par conséquent vers le
canal qui coulera presque à ses pieds. La montagne
présente au spectateur un front à pic .de 2 à 300
pieds de hauteur, d'une largeur immense, qui
n'est qu'un vaste gisement de pierre compacte et
d'un travail facile et économique. Au centre de ce
front imposant, on aperçoit un éboulement formant
un enfoncement à angle aigu, comme si une mine
gigantesque ou un tremblement de terre eût éclaté
là, dont les blocs épars ou accumulés, ayant quel-
ques-uns plusieurs mètres cubes de volume, semblent
attendre et solliciter la main de l'homme qui n'a
plus qu'à les recueillir. Cet éboulement est probable-
ment la dernière trace de cette antique exploitation
dont nous parlions tout à l'heure.
C'est de là que pourront partir, sans interruption
et en telles quantités que l'on voudra, les matériaux
nécessaires aux jetées de Port-Saïd avec une écono-
mie qui, nous l'espérons, influera sensiblement sur
la dépense définitive de l'entreprise, en même temps
que la sécurité et la facilité des transports garantiront
ia rapidité de ce travail important, sans oublier que
les retours des chalans, qui porteront ces masses à
Port-Saïd, serviront à approvisionner Suez des char-
bons dont la cherté pèse d'un poids si lourd sur la
navigation à vapeur dont ce port est le centre entre
l'Orient et l'Occident.
Quelques mois encore et ces progrès seront réali-
sés. Quelques mois encore et Suez aura de l'eau
douce, et le Caire communiquera avec la mer Rouge
par une dérivation du Nil, et les premières barques
traverseront l'isthme de Port-Saïd à Suez. Bientôt
après, une ligne continue établira, par le canal mari-
time, une seconde communication entre la Méditer-
ranée et la mer Rouge, la communication destinée
plus tard à rapprocher de 3,000 lieues l'Europe de
l'Asie, et à inaugurer, en quelque sorte, l'égalité
commerciale de tous les pavillons daus les mers
orientales.
ERNEST DESPLACES.
S. A. ISMAIL ET LE SERVICE SANITAIRE EN ÉGYPTE.
Nos lecteurs connaissent déjà les sentiments libé-
raux et civilisateurs que S. A. Ismaïl, vice-roi d'E-
gypte, a manifestés en prenant les rênes du gouver-
nement de son pays. On sait sa ferme résolution de
développer par tous les moyens en son pouvoir les
immenses ressources que possède l'Egypte en ré-
gularisant ses finances, en favorisant le travail, en
secondant ces grandes entreprises destinées à rendre
des déserts à l'agriculture, et à faire de nouveau
de la vieille terre des Pharaons la grande route du
commerce entre l'orient et l'occident du monde.
Notre correspondant d'Alexandrie nous transmet un
document qui est un symptôme de plus de ces nobles
et généreuses dispositions. Par l'institution de son
service sanitaire, le gouvernement égyptien s'était
mis au niveau des nations les plus avancées dans
ce genre d'institutions si utiles pour la salubrité
publique, pour le bien-être des populations et la
sécurité des communications internationales. Son
Altesse a voulu témoigner aussi de sa sollicitude
pour cette branche importante de son administration,
stimuler le zèle et encourager les efforts du conseil
qui a la direction de ce service, et c'est le président
de ce conseil lui-même qu'elle a chargé d'exprimer
à ses collègues l'assurance de la protection de Son
Altesse et l'intérêt qu'elle attachait à leurs travaux.
M. Colucci-Bev, président du conseil général de
l'intendance sanitaire d'Égypte, s'est rendu l'interprète
de Son Altesse en ces termes, extraits du procès-
verbal de la séance du 28 janvier dernier, peu de
jours après l'installation du nouveau vice-roi :
« J'ai, a-t-il dit, la satisfaction d'annoncer à l'as-
semblée que l'administration sanitaire sera l'objet de
toute la sollicitude du vice-roi. Son Altesse est pé-
nétrée au plus haut degré des bienfaits qui ont été
le résultat de la grande création hygiénique de son
aïeul Mohammed-Ali, dont les conséquences ont été
si efficaces pour le développement commercial et
l'amélioration matérielle du pays. Loin donc de vou-
loir porter la moindre atteinte à cette pierre angu-
laire des grands rapports internationaux de l'Egypte
avec le reste du monde, Son Altesse a voulu, au con-
traire, fortifier et compléter le service quarantenaire
en le subdivisant davantage encore dans son organi-
sation intérieure. Elle a voulu donner ainsi à l'Eu-
rope des garanties plus étendues de l'état de salu-
brité en Egypte, de ce pays jadis le sujet de tant
de craintes, et trop souvent victime de mesures ri-
goureuses qui l'isolaient complètement du reste de
l'Europe.
» Je suis donc heureux, Messieurs, de pouvoir
vous confirmer que Son Altesse ne cessera de couvrir
de sa haute protection les graves intérêts confiés à
votre surveillance, et j'espère pouvoir, à la fin de
l'année, vous soumettre le compte rendu des résultats
que notre concours dévoué à S. A. le vice-roi aura
permis de donner au développement des institutions
sanitaires de l'Egypte. »
ERNEST DESPLACES.
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