Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1863 15 mars 1863
Description : 1863/03/15 (A8,N162). 1863/03/15 (A8,N162).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032417
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
83
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nos correspondances d'Egypte ne dépassent point
la date du 2 mars.
Le fait principal qu'elles nous transmettent est la
concentration de tous les services des travaux à
Timsah.
Précédemment, et tant que la percée du Seuil n'a-
vait pas été accomplie, l'ingénieur chef de la divi-
sion de Timsah avait son principal établissement au
village d'El-Guisr, où il résidait. Là, se trouvaient
aussi réunis plusieurs autres services et une portion
notable des travailleurs européens de la division. A
l'heure qu'il est, tout ce personnel est transporté à
Timsah, et le village d'El-Guisr restera désert jus-
qu'au moment où il sera procédé à l'élargissement
de la tranchée du Seuil sur la largeur définitive du
canal.
Des préparatifs analogues s'effectuaient à Da-
miette. On sait que, à Damiette, étaient installés la
direction générale des travaux, la comptabilité gé-
nérale et l'un des plus importants magasins de la
Compagnie. Damiette, séparée de la ligne des opé-
rations par le lac Menzaleh, présentait cependant un
avantage considérable par sa proximité de l'isthme,
par les facilités qu'offrait la navigation du lac au
transport des approvisionnements nécessaires aux
ouvriers disséminés pour le creusement du canal
maritime entre Port-Saïd, Kantara et le Seuil. Mais
depuis que le canal d'eau douce met Timsah en
communication avec le Caire, depuis que le canal ma-
ritime s'étend de Port-Saïd à Timsah, cette position
avait perdu toute son importance, et il n'y avait plus
que des inconvénients à prolonger cet état de choses.
C'était désormais au centre des travaux que devaient
se placer leur administration et leur direction cen-
trale. De là, la direction peut rayonner du côté de
Port-Saïd au nord, du côté de Suez au midi, et elle
est en communication rapide, facile et continue avec
tous les points des travaux. C'est pour le 15 mars
que doit être opérée la translation du personnel et
du matériel de Damiette à Timsah.
On pourra, d'ailleurs, juger des progrès que fait
l'érection de cette ville, par l'extrait suivant d'une
lettre qui nous est communiquée, et qui est adressée,
sous la date du 21 février, à une personne qui avait
elle-même quitté Timsah à la fin du mois de jan-
vier :
« J'espère que votre voyage en Egypte vous aura
laissé le désir de visiter de nouveau notre ville nais-
sante. Que de changements, en effet, depuis votre
départ! Les gourbis s'élèvent partout à vue d'œil.
Le carré réservé au commerce se peuple de jour en
jour, et avant peu, cet emplacement, bien que vaste,
comme vous le savez, sera complètement couvert
de constructions de toute sorte. Les tentes disparais-
sent pour faire place aux maisons. Les murs s'ali-
gnent le long des rues, et on peut se faire, dès à
présent, une idée de ce que sera cette ville aux ave-
nues droites et symétriques conquises sur le dé-
sert. Les bàtiments de la Compagnie avancent ra-
pidement ; l'hôtel qui recevra les voyageurs est
presque construit. Les habitations des ingénieurs
sont à peu près achevées. Nous sommes en mesure
de loger tous les employés qui viendront dans quinze
jours de Damiette et ceux qui nous arrivent du Seuil.
Les magasins provisoires, qui étaient placés à l'autre
extrémité de la ville, ont été transférés définitivement
à son entrée, sur le bord du canal. Les approvision-
nements arrivent directement du canal au magasin,
et par cette simplification on économise encore des
frais de chameaux et de chameliers. Tout, en un
mot, prend ici une physionomie de plus en plus ac-
tive. »
D'autre part, on poursuit, avec une célérité qui ne
se ralentit pas, l'avancement du canal d'eau douce
vers Suez. Un de nos correspondants qui venait de
visiter cette ligne nous écrit :
« J'ai parcouru toute la tranchée du canal d'eau
douce. Elle est magnifique. »
Nous avons dit que, dans les commencements de
février, elle contournait les lacs Amers. Elle doit
s'approcher maintenant de Dgebel-Geneffé. Que l'on se
figure la merveille de ce fleuve d'eau douce baignant
désormais les sables de Nefiche et de Timsah,
et s'avançant déjà, à 50 kilomètres, vers cette im-
mense plaine de Suez qui n'avait jamais vu le
moindre filet d'eau douce ! Tout nous confirme donc
dans notre conviction qu'à l'échéance marquée, dans
le courant de juin au plus tard, le Nil partagera ses
eaux entre la Méditerranée et la mer Rouge, et que
ces eaux, parties du Caire, iront baigner les rives
arides de Suez. Nous l'avouons : nous attendons ce
moment avec une vive impatience. Car, à part la
portée morale du fait, à part la grandeur des con-
séquences qu'il ne peut pas manquer d'avoir pour la
prospérité de Suez, à part le bonheur de toute cette
population privée d'eau depuis que les générations
s'y succèdent, et qui va se voir tout à coup et à ja-
mais abreuvée, arrosée à discrétion, nous considé-
rons aussi pour le bien des actionnaires, pour l'inté-
rêt de la Compagnie, la valeur de toutes ces terres
restituées aux magnificences de la fertilité égyp-
tienne, et les bénéfices immédiats qui résulteront de
cette première communication des deux mers. Son
premier avantage sera de rendre sur-le-champ pra-
ticable l'exploitation de cette belle carrière de Dgebel-
Geneffé dont nous ne saurions assez exalter la ri-
chesse. Elle contient plus de matériaux qu'il n'en
83
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nos correspondances d'Egypte ne dépassent point
la date du 2 mars.
Le fait principal qu'elles nous transmettent est la
concentration de tous les services des travaux à
Timsah.
Précédemment, et tant que la percée du Seuil n'a-
vait pas été accomplie, l'ingénieur chef de la divi-
sion de Timsah avait son principal établissement au
village d'El-Guisr, où il résidait. Là, se trouvaient
aussi réunis plusieurs autres services et une portion
notable des travailleurs européens de la division. A
l'heure qu'il est, tout ce personnel est transporté à
Timsah, et le village d'El-Guisr restera désert jus-
qu'au moment où il sera procédé à l'élargissement
de la tranchée du Seuil sur la largeur définitive du
canal.
Des préparatifs analogues s'effectuaient à Da-
miette. On sait que, à Damiette, étaient installés la
direction générale des travaux, la comptabilité gé-
nérale et l'un des plus importants magasins de la
Compagnie. Damiette, séparée de la ligne des opé-
rations par le lac Menzaleh, présentait cependant un
avantage considérable par sa proximité de l'isthme,
par les facilités qu'offrait la navigation du lac au
transport des approvisionnements nécessaires aux
ouvriers disséminés pour le creusement du canal
maritime entre Port-Saïd, Kantara et le Seuil. Mais
depuis que le canal d'eau douce met Timsah en
communication avec le Caire, depuis que le canal ma-
ritime s'étend de Port-Saïd à Timsah, cette position
avait perdu toute son importance, et il n'y avait plus
que des inconvénients à prolonger cet état de choses.
C'était désormais au centre des travaux que devaient
se placer leur administration et leur direction cen-
trale. De là, la direction peut rayonner du côté de
Port-Saïd au nord, du côté de Suez au midi, et elle
est en communication rapide, facile et continue avec
tous les points des travaux. C'est pour le 15 mars
que doit être opérée la translation du personnel et
du matériel de Damiette à Timsah.
On pourra, d'ailleurs, juger des progrès que fait
l'érection de cette ville, par l'extrait suivant d'une
lettre qui nous est communiquée, et qui est adressée,
sous la date du 21 février, à une personne qui avait
elle-même quitté Timsah à la fin du mois de jan-
vier :
« J'espère que votre voyage en Egypte vous aura
laissé le désir de visiter de nouveau notre ville nais-
sante. Que de changements, en effet, depuis votre
départ! Les gourbis s'élèvent partout à vue d'œil.
Le carré réservé au commerce se peuple de jour en
jour, et avant peu, cet emplacement, bien que vaste,
comme vous le savez, sera complètement couvert
de constructions de toute sorte. Les tentes disparais-
sent pour faire place aux maisons. Les murs s'ali-
gnent le long des rues, et on peut se faire, dès à
présent, une idée de ce que sera cette ville aux ave-
nues droites et symétriques conquises sur le dé-
sert. Les bàtiments de la Compagnie avancent ra-
pidement ; l'hôtel qui recevra les voyageurs est
presque construit. Les habitations des ingénieurs
sont à peu près achevées. Nous sommes en mesure
de loger tous les employés qui viendront dans quinze
jours de Damiette et ceux qui nous arrivent du Seuil.
Les magasins provisoires, qui étaient placés à l'autre
extrémité de la ville, ont été transférés définitivement
à son entrée, sur le bord du canal. Les approvision-
nements arrivent directement du canal au magasin,
et par cette simplification on économise encore des
frais de chameaux et de chameliers. Tout, en un
mot, prend ici une physionomie de plus en plus ac-
tive. »
D'autre part, on poursuit, avec une célérité qui ne
se ralentit pas, l'avancement du canal d'eau douce
vers Suez. Un de nos correspondants qui venait de
visiter cette ligne nous écrit :
« J'ai parcouru toute la tranchée du canal d'eau
douce. Elle est magnifique. »
Nous avons dit que, dans les commencements de
février, elle contournait les lacs Amers. Elle doit
s'approcher maintenant de Dgebel-Geneffé. Que l'on se
figure la merveille de ce fleuve d'eau douce baignant
désormais les sables de Nefiche et de Timsah,
et s'avançant déjà, à 50 kilomètres, vers cette im-
mense plaine de Suez qui n'avait jamais vu le
moindre filet d'eau douce ! Tout nous confirme donc
dans notre conviction qu'à l'échéance marquée, dans
le courant de juin au plus tard, le Nil partagera ses
eaux entre la Méditerranée et la mer Rouge, et que
ces eaux, parties du Caire, iront baigner les rives
arides de Suez. Nous l'avouons : nous attendons ce
moment avec une vive impatience. Car, à part la
portée morale du fait, à part la grandeur des con-
séquences qu'il ne peut pas manquer d'avoir pour la
prospérité de Suez, à part le bonheur de toute cette
population privée d'eau depuis que les générations
s'y succèdent, et qui va se voir tout à coup et à ja-
mais abreuvée, arrosée à discrétion, nous considé-
rons aussi pour le bien des actionnaires, pour l'inté-
rêt de la Compagnie, la valeur de toutes ces terres
restituées aux magnificences de la fertilité égyp-
tienne, et les bénéfices immédiats qui résulteront de
cette première communication des deux mers. Son
premier avantage sera de rendre sur-le-champ pra-
ticable l'exploitation de cette belle carrière de Dgebel-
Geneffé dont nous ne saurions assez exalter la ri-
chesse. Elle contient plus de matériaux qu'il n'en
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