Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1863 15 mars 1863
Description : 1863/03/15 (A8,N162). 1863/03/15 (A8,N162).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032417
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
94
L'ISTHME DE SUEZ,
ner l'association des chênes-liéges et des bois feuillus
à la culture du pin maritime.
» Le sujet conduit à exposer ici ceux qui militent
en faveur d'une certaine extension à donner aux cul-
tures agricoles.
D Le premier, c'est l'opportunité d'utiliser, pour la
culture des champs, le temps laissé libre par l'exploi-
tation du pin. D'ailleurs, à part les hommes valides,
qui sont seuls aptes à cette dernière culture, le reste
de la famille n'a d'autre moyen d'utiliser son temps et
ses bras que de les consacrer à l'agriculture, qui de-
vient ainsi, au point de vue d'une saine économie, un
complément indispensable des pignadars.
D Il y a lieu de remarquer que les champs cultivés
par la famille à ses moments perdus et au moyen des
engrais produits, donnent un rendement véritablement
avantageux. Cela va au point qu'une métairie est d'au-
tant plus recherchée par les résiniers qu'elle est mieux
agencée de cultures agricoles. L'on peut même dire
qu'il est impossible de fixer une famille sur une ex-
ploitation purement résinière : les travaux des pigna-
dars isolés ne sont entrepris que par des ouvriers no-
mades qui ne consentent à s'y établir en famille qu'au-
tant qu'on leur assure la jouissance de quelques hec-
tares de terre.
D Le rôle que doivent jouer les chemins, les pare-
feux et les zones de bois feuillus pour préserver les
pignadars de l'incendie, a été signalé. A ces moyens de
préservation vient s'ajouter celui qui provient des
clairières formées par les cultures agricoles. Il n'y a
pas d'exagération à dire que ces clairières, au milieu
desquelles est placée l'habitation du résinier, sont une
condition nécessaire de sécurité pour les familles, en
cas de conflagration des cantons forestiers voisins.
» Enfin, on peut ajouter que, même sur le sol des
landes, il se trouve des parties qui, par leur situation
et leur nature, présentent plus d'avantage à produire
des céréales et des fourrages que de la résine et du
bois.
» Les efforts tentés pour l'amélioration agricole sont
donc bien justifiés.
» Le tableau ci-après fait connaître les étendues em-
brassées actuellement par les cultures agricoles dans
les diverses exploitations du domaine.
» Ferme de Tuyas 15 hectares.
— de Bel-Air 40 —
— de Bouhémy. 40 —
— de Taston. 42 —
— de Montine 49 —
— de Tuc-Gaillat 38 —
— de Jauque-Burlade 40 —
— de Pouy 33 —
— de la Serre 36 —
» Culture des cottages 36 —
» Total pour l'ensemble du domaine 369 hectares.
» Aux cultures régulières s'ajoutent de nombreux
essais de tout ce qui peut favoriser le progrès.
» Dans les premières années de la mise en culture
de ses landes, le domaine impérial a expérimenté un
grand nombre de méthodes de défrichement. Ces divers
moyens conduisaient tous à des dépenses fort élevées.
L'expérience a mis aujourd'hui l'administration en
possession d'un procédé très-pratique et très-économi-
que dont nous allons présenter l'exposé.
» La principale difficulté des défrichements des landes
consiste dans le travail considérable qu'exige la division
de la couche de racines qui forment, par l'entrelace-
ment de leur chevelu, une sorte de feutre extrême-
ment tenace et d'une désagrégation très-difficile par les
moyens mécaniques. Le pelage de cette couche avait
l'inconvénient d'élever considérablement le prix du
travail. Voulait-on éviter cette opération préliminaire ,
on était aux prises avec des bandes élastiques et ser-
rées qui se laissaient entamer très-difficilement par les
dents de la herse, et qui exigeaient en dépenses de
hersage l'équivalent de ce qu'on avait épargné en
omettant le pelage préalable. Essayait-on d'échapper
à cet inconvénient en rompant ces bandes par un la-
bour en travers , la herse fatiguait moins les attelages,
mais elle produisait encore moins d'effet que dans le
cas précédent, parce que les mottes attaquées roulaient
sans se diviser.
» Toutes ces difficultés sont évitées par un moyen
très-simple. La lande est attaquée par un labour de
défrichement de 25 à 30 centimètres de profondeur
donné au moyen d'une charrue Dombasle traînée par
deux paires de bœufs. Cette opération doit être con-
duite de manière à assurer le renversement régulier et
complet des bandes. Toutes les plantes de la surface se
trouvent alors renversées au fond de la raie, en for-
mant sous le sol une couche de matière organique non
décomposée et un feutrage qui produit les effets des
drains d'assainissement et d'aération. On donne ensuite
à ce labour un ou au plus deux hersages dans le sens
des sillons. Ce hersage doit se faire avec une herse à
dents de longueur moyenne, et être dirigé de manière
à désagréger la partie saillante des bandes retournées
sans aller jusqu'à la partie consolidée par l'enchevê-
trement des racines.
» Cela fait, la terre est prête pour une première ré-
colte de seigle. Cette céréale réussit très-bien sur la
terre ainsi disposée.
» Une fois cette récolte obtenue, on se contente d'a-
meublir superficiellement le sol par un simple hersage,
et on sème du sarrasin, ou mieux encore du trèfle in-
carnat qui se plaît sur une terre tassée, et qui est une
des plantes fourragères qui viennent avec le plus de
succès dans la lande.
» La troisième année, on donne un labour ordinaire;
les végétaux, enfouis par le défrichement, se trouvent
décomposés, et le sol, parfaitement ameubli et homo-
gène, ne présente plus à sa surface que quelques sou-
ches de bruyère et quelques racines d'ajoncs sans liai-
son entre elles, et dont le plus simple hersage nettoie
définitivement le sol.
L'ISTHME DE SUEZ,
ner l'association des chênes-liéges et des bois feuillus
à la culture du pin maritime.
» Le sujet conduit à exposer ici ceux qui militent
en faveur d'une certaine extension à donner aux cul-
tures agricoles.
D Le premier, c'est l'opportunité d'utiliser, pour la
culture des champs, le temps laissé libre par l'exploi-
tation du pin. D'ailleurs, à part les hommes valides,
qui sont seuls aptes à cette dernière culture, le reste
de la famille n'a d'autre moyen d'utiliser son temps et
ses bras que de les consacrer à l'agriculture, qui de-
vient ainsi, au point de vue d'une saine économie, un
complément indispensable des pignadars.
D Il y a lieu de remarquer que les champs cultivés
par la famille à ses moments perdus et au moyen des
engrais produits, donnent un rendement véritablement
avantageux. Cela va au point qu'une métairie est d'au-
tant plus recherchée par les résiniers qu'elle est mieux
agencée de cultures agricoles. L'on peut même dire
qu'il est impossible de fixer une famille sur une ex-
ploitation purement résinière : les travaux des pigna-
dars isolés ne sont entrepris que par des ouvriers no-
mades qui ne consentent à s'y établir en famille qu'au-
tant qu'on leur assure la jouissance de quelques hec-
tares de terre.
D Le rôle que doivent jouer les chemins, les pare-
feux et les zones de bois feuillus pour préserver les
pignadars de l'incendie, a été signalé. A ces moyens de
préservation vient s'ajouter celui qui provient des
clairières formées par les cultures agricoles. Il n'y a
pas d'exagération à dire que ces clairières, au milieu
desquelles est placée l'habitation du résinier, sont une
condition nécessaire de sécurité pour les familles, en
cas de conflagration des cantons forestiers voisins.
» Enfin, on peut ajouter que, même sur le sol des
landes, il se trouve des parties qui, par leur situation
et leur nature, présentent plus d'avantage à produire
des céréales et des fourrages que de la résine et du
bois.
» Les efforts tentés pour l'amélioration agricole sont
donc bien justifiés.
» Le tableau ci-après fait connaître les étendues em-
brassées actuellement par les cultures agricoles dans
les diverses exploitations du domaine.
» Ferme de Tuyas 15 hectares.
— de Bel-Air 40 —
— de Bouhémy. 40 —
— de Taston. 42 —
— de Montine 49 —
— de Tuc-Gaillat 38 —
— de Jauque-Burlade 40 —
— de Pouy 33 —
— de la Serre 36 —
» Culture des cottages 36 —
» Total pour l'ensemble du domaine 369 hectares.
» Aux cultures régulières s'ajoutent de nombreux
essais de tout ce qui peut favoriser le progrès.
» Dans les premières années de la mise en culture
de ses landes, le domaine impérial a expérimenté un
grand nombre de méthodes de défrichement. Ces divers
moyens conduisaient tous à des dépenses fort élevées.
L'expérience a mis aujourd'hui l'administration en
possession d'un procédé très-pratique et très-économi-
que dont nous allons présenter l'exposé.
» La principale difficulté des défrichements des landes
consiste dans le travail considérable qu'exige la division
de la couche de racines qui forment, par l'entrelace-
ment de leur chevelu, une sorte de feutre extrême-
ment tenace et d'une désagrégation très-difficile par les
moyens mécaniques. Le pelage de cette couche avait
l'inconvénient d'élever considérablement le prix du
travail. Voulait-on éviter cette opération préliminaire ,
on était aux prises avec des bandes élastiques et ser-
rées qui se laissaient entamer très-difficilement par les
dents de la herse, et qui exigeaient en dépenses de
hersage l'équivalent de ce qu'on avait épargné en
omettant le pelage préalable. Essayait-on d'échapper
à cet inconvénient en rompant ces bandes par un la-
bour en travers , la herse fatiguait moins les attelages,
mais elle produisait encore moins d'effet que dans le
cas précédent, parce que les mottes attaquées roulaient
sans se diviser.
» Toutes ces difficultés sont évitées par un moyen
très-simple. La lande est attaquée par un labour de
défrichement de 25 à 30 centimètres de profondeur
donné au moyen d'une charrue Dombasle traînée par
deux paires de bœufs. Cette opération doit être con-
duite de manière à assurer le renversement régulier et
complet des bandes. Toutes les plantes de la surface se
trouvent alors renversées au fond de la raie, en for-
mant sous le sol une couche de matière organique non
décomposée et un feutrage qui produit les effets des
drains d'assainissement et d'aération. On donne ensuite
à ce labour un ou au plus deux hersages dans le sens
des sillons. Ce hersage doit se faire avec une herse à
dents de longueur moyenne, et être dirigé de manière
à désagréger la partie saillante des bandes retournées
sans aller jusqu'à la partie consolidée par l'enchevê-
trement des racines.
» Cela fait, la terre est prête pour une première ré-
colte de seigle. Cette céréale réussit très-bien sur la
terre ainsi disposée.
» Une fois cette récolte obtenue, on se contente d'a-
meublir superficiellement le sol par un simple hersage,
et on sème du sarrasin, ou mieux encore du trèfle in-
carnat qui se plaît sur une terre tassée, et qui est une
des plantes fourragères qui viennent avec le plus de
succès dans la lande.
» La troisième année, on donne un labour ordinaire;
les végétaux, enfouis par le défrichement, se trouvent
décomposés, et le sol, parfaitement ameubli et homo-
gène, ne présente plus à sa surface que quelques sou-
ches de bruyère et quelques racines d'ajoncs sans liai-
son entre elles, et dont le plus simple hersage nettoie
définitivement le sol.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 14/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62032417/f14.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62032417/f14.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62032417/f14.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62032417
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62032417
Facebook
Twitter